Les années ont passées [Wendy]

C’était tellement déstabilisant, Wendy était plus en forme que jamais, et je ne me rendais pas encore compte à quel point elle avait des années à rattraper. La voir s’amuser avec les autres, ça devrait me faire plaisir, mais pour l’instant, c’était ma curiosité naturelle qui prenait le dessus.

Quand elle avait disparue, j’étais trop jeune pour comprendre la magie, trop jeune pour imaginer que ma cousine n’était en réalité pas si loin de nous. Assise près de la brunette, j’étais satisfaite d’arriver à lui parler et à lui montrer que j’avais besoin de ça. Quoi qu’on puisse raconter sur Penelope Parks, j’ai bel et bien des sentiments.

- Ne raconte à personne l’épisode de la poupée !

Penelope qui jouait à la poupée, comme n’importe qu’elle petite fille de son âge, ça serait un comble non ? Est-ce que Wendy imaginait il y a toute ses années que sa petite fille aux poupées deviendrait plus dure en grandissant … Peut être que sa disparition tragique de l’époque n’avait aidé en rien la petite fille que j’étais à s’épanouir.

- En vrai j’aime toujours jouer à la poupée ! Mais faut qu’elles soient bien formées, et agile.

Je fais un clin d’œil à ma voisine, sa cousine avait bien grandie de tous les côtés. Amusée par cette conversation que j’avais attendue depuis le retour de celle-ci, je lui demandais finalement de me raconter ce qui c’était passé depuis toutes ses années.

Wendy avait ce même petit rire que lorsqu’on jouait enfant, quand je lançais mon tour dans ses cheveux, je vois que cette femme que j’avais connue restait là, malgré les épreuves qu’elle a du endurer. J’écoutais son récit, en plissant le regard, sérieuse.

Le regard de la brune en face de moi changeait, mais je ne la quitte pas des yeux. La fête qui se passait autour de nous n’était qu’un fond sonore à peine audible tant je me concentrais sur ma cousine. Je ferme le point quand elle dit qu’elle aurait préféré mourir, à cet instant, je maudissais le directeur.

- Wendy …

Je ne savais trop quoi dire, la machine était lancée maintenant, j’avais voulu savoir, et je devais partager avec elle le fardeau de ses souvenirs douloureux. Je soupirais un instant, et voit ma camarade qui n’avait pas vieillie se redresser et faire voler un verre jusqu’à elle en le subtilisant à un des élèves de la soirée.

- Tu n’es plus seule, et je ne suis plus une petite fille !

En lançant mon dévolu près du bar, je faisais arriver une cruche pleine de ce nectar utiliser pour remplir les verres. Je remplissais mon verre, en laissant la cruche à proximité, on en aurait surement encore besoin. C’était aussi une façon de montrer à la sorcière que moi aussi maintenant je savais utiliser quelques sorts.

- Tu as vite repris les choses en main. Je suis désolée, on n’est pas obligé de parler plus longtemps de ce que tu as vécu.

On pourrait parler plus tard du sort à réserver à monsieur Saltzman pour le punir. Bien que je ne ferais jamais de mal à ma douce Josette, si on torturait un peu son père sans que personne ne le sache ? Je souris à Wendy, tendant mon verre contre le sien pour trinquer, essayant de lui faire oublier ses cauchemars.

- Je connais bien cette école. Si tu veux toujours que je te prête mes poupées, il y a quelques garçons facile que je pourrai te présenter.