L'alternative à l'amour propre est l'auto destruction - Audrey&Eden

Une matinée de cours et me voici déjà dépassée. Blasée. A quoi bon apprendre alors que mon avenir était incertain ? N'avais-je pas mieux à faire que de passer mon temps enfermée dans une foutue salle de classe entourée d'autres personnes de mon âge dont la seule préoccupation était un bout de papier en fin d'année qui n'était, au final, qu'une clé pour une autre cage, celle de l'emploi ? Depuis la mort de mes parents, tout ça n'avait plus aucune importance, j' étais déjà venue une matinée en cours pour faire ce plaisir au père d'Eden qui avait eu la gentillesse de me recueillir, mais c'était déjà trop.

L'heure était désormais à la cantine, je mangeais seule, ça ne me dérangeait pas et de toute façon je n'avais pas les mêmes préoccupations que la plupart des gens ici. Je mangeais une bonne assiette du plat du jour, ça c'était un plaisir, manger, mais s'il y avait bien quelque chose en quoi je me limitais, c'était bien ça. Je n'avais pas envie de grossir, ça me pénaliserait pour trop de choses. Bref, je terminai mon assiette avant de me lever, direction la sortie. Là, je partis me poser sur un banc devant le lycée, aussi pour faire croire que je restais dans le coin, pour qu'on me laisse tranquille. Je jouais sur mon téléphone portable, quand une idée me vint. J'envoyai alors un sms à Eden, dont le père, également ami de feu mes parents, m'avait permis de ne pas dormir sous les ponts.

"Hey Eden ! T'es dispo ? On pourrait aller au Mystic Grill, osef des cours !"

Je me glissais hors du banc, après avoir vérifié que personne ne surveillait, je m'en allai purement et simplement, direction l'arrêt de bus. Ce moment d'attente du bus me sembla une éternité, en attendant je restais encore et toujours sur mon téléphone portable, musique dans les oreilles, et finalement, il arriva. Je montais alors à l'intérieur, m'asseyant sur un siège dans un soupir de soulagement. Pour aujourd'hui, les cours étaient terminés, et tant mieux ! Le bus démarra, et le trajet jusqu'au centre ville de Mystic Falls fut assez rapide au final, plus rapide que l'attente. Descendant du bus, sac sur l'épaule, je m'installais alors à la terrasse du Mystic Grill non loin de là. J'attendais désormais Eden en m'allumant une cigarette.

L'alternative à l'amour propre est l'auto destruction

@Audrey Brunel

Pour eux c’était une journée comme les autres. Ils étaient tous là, écoutant patiemment comme si leur avenir dépendait de cette dernières heure de cours de la matinée qui me semblait interminable. Pour moi les choses étaient différentes… J’avais perdu l’envie d’essayer il y a plusieurs semaines déjà. Je ne comprenais plus le sens de tout ça, le sens même des mots prononcés par nos professeurs semblaient me traverser de part en part sans jamais atteindre leur but. J’étais là sans vraiment y être. Techniquement j’étais noté présent sur les fiches d’appel, mais si mon corps était là… Le reste de mon âme cherchait encore refuge loin de ce monde.

Le temps de midi me paraît durer une éternité. Alors oui, je fais mine de rien, je vais manger avec Tristant mais tout semble différent maintenant. Je ne suis pas dupe. Je sais parfaitement qu’il a conscience de ma non présence. Pourtant il tente de meubler les vides, de faire comme si de rien n’était. Comme si nier les faits, faire comme si je n’étais pas entrain de devenir l’ombre de moi même allait changer quelque chose. Me faire revenir a la surface.
Mais j’avais comme qui dirait perdu mon point d’encrage avec la réalité. Même face à une page, armé de mon stylo je suis incapable d’écrire. Il n’y a que quelques circonstances qui me permettent de retrouver l’inspiration. Et en parlant de celle-ci je reçois à cet instant un message de Audrey qui m’offre une échappatoire.

« Je te rejoins. » Répondais-je alors a son message.

Je me lève alors immédiatement, presque d’un bond. Mon camarade me regarde avec de grands yeux surpris mais je choisi de ne pas relever. J’étais de toute évidence appeler ailleurs, la ou j’avais une possibilité de renier réellement ma réalité. « J’ai quelque chose à faire. On se voit plus tard. » Je partirais ensuite du réfectoire sans me retourner pour aller rejoindre ma moto. Quand bien même on aurait pu comprendre que j’allais sécher les cours. Que pouvais-je bien perdre maintenant que j’avais la certitude de ne plus rien avoir ?
J’arriverais devant le mystic grill quelques temps après elle. Au moins avec Audrey je n’avais pas besoin de me forcer… Elle savait tout de la situation et nous avions arrêter de jouer les psy moralisateurs l’un avec l’autre depuis qu’elle était venu habiter chez moi. Rien de plus désagréable qu’un pseudo chaperon dans les environs…

« Salut toi! » Ni une ni deux je subtiliserais une cigarette dans le paquet qu’elle tient encore dans sa main et en allumerais une à mon tour. « Je crois que t’as eu la seule bonne idée de la journée. J’en pouvais plus d’être enfermé là bas ! »

Code by Kah!an

Les cours, c'était d'un ennui. Matinée terminée, repas terminé (autant profiter du système non ?), j'avais désormais quitté les locaux du lycée afin de me rendre en centre ville. Peu après mon sms envoyé à Eden, ce dernier me répondit positivement, ce qui m'arracha un sourire. Lui et moi avions passé le stade où on cherchait une épaule pour pleurer. Je savais que lui aussi recherchait un moyen d'échapper aux cours, c'est pour ça que j'avais directement choisi de lui envoyer un message à lui, et non pas à quelqu'un d'autre.

Descendue du bus, je pris le chemin du Mystic Grill. Une fois installée à la terrasse, je m'allumais une cigarette pour patienter, car il était évident que j'étais arrivée avant Eden. J'ignorais ce qu'il faisait avant, mais il était à coup sûr au lycée et puisque j'étais probablement partie avant lui, il semblait normal qu'il ne soit pas encore là. En attendant, j'ennuyais visiblement certaines personnes avec ma fumée de cigarette, je n'en avais rien à faire. Soudain, j'entendis un bruit de moteur caractéristique: Une moto. Il ne me fallut pas longtemps pour reconnaître Eden et sa monture qui se dirigeait là où il pourrait se garer. Je souris à nouveau, avant de libérer à nouveau de la fumée, au grand désarroi de mes voisins de terrasse. Lorsqu'il arriva, Eden prit une cigarette dans mon paquet, je laissais faire, on partageait souvent ce genre de choses.

- C'est long, c'est chiant et en plus il fait beau. Aucun intérêt à rester enfermés dans une classe.

D'un autre côté, et je pense qu'Eden le savait me connaissant, j'aurais fait la même chose s'il pleuvait. On serait juste à l'intérieur au lieu d'être en terrasse. Donc en soi, le beau temps était juste un prétexte supplémentaire, même si ce qui était plaisant entre Eden et moi, c'est que quoi qu'il se passe, on n'ait pas besoin de se justifier.

L'alternative à l'amour propre est l'auto destruction

@Audrey Brunel

Il faut croire que malgré tout ma camarade aimait trouvé une justification à nos sorties. Pourtant, dans le fond on savait tous les deux que toutes les excuses étaient bonnes pour se détourner de la vie dans laquelle nous semblons coincés. J’allumais la cigarette que j’ai emprunté à mon amie. A charge de revanche comme ont dit. Une nouvelle habitude qui aurait sûrement faire hurler Alicia à l’époque. Finalement j’ignore les vrais raisons qui m’ont poussé à céder à la tentation. Il y aurait plusieurs explications probable à vrai dire. Dans un premier temps, un nouveau moyen d’évacuer la pression. Ensuite pourquoi pas un moyen d’essayer d’attirer son attention avec une pratique qu’elle aurait désapprouvé ? Et finalement la dernière option… Par cette simple combustion au bout de mes lèvres je maîtrisais de moi même une certaine forme d’auto destruction. Je tire quelques lattes un peu perdu dans mes pensées, et j’aperçois au loin un serveur qui se dirige dans notre direction. Je reprends donc la conversation comme si de rien n’était avant qu’il n’arrive vers nous.

« On va pas se mentir, on trouvera toujours une excuse pour ne pas rester enfermer avec ces idiots. »

Je tente de me forcer à sourire. Bien conscient que parfois il faut faire des efforts. Que le monde entier n’a pas à subir ma mauvaise humeur. Sourire que je réprime quand le serveur ouvre les portes battantes qui mènent a la terrasse et se dirige vers notre table.
Clients habitué des environs depuis toujours il était parfois surprenant qu’on oublie de nous demander nos cartes d’identité. Bon… Comme tout jeunes américains qui se respectent nous savions tous comment falsifié ce fameux papier. Peut-être pour cette raison que les serveurs devenaient de moins en moins regardant… Mais quoi qu’il en soit nous ne jouerions pas trop avec le feu et je commencerais donc par quelque chose de soft pour la première tournées.

« On prendra deux pressions s’il vous plaît, et quelque chose à grignoter avec. » Je lance un regard interrogateur à Audrey attendant qu’elle confirme la commande. « Si ça te va bien-sur ? »

Code by Kah!an

Une justification comme une autre, pourtant c'était l'une des choses qui étaient bonnes avec Eden: nul besoin de se justifier. Avec lui, je pouvais être moi-même et ne rien cacher, car nous savions tous deux ce qui nous poussait à faire toutes ces choses qu'une personne sensée ne ferait pas. Lui désirait revoir Alicia, moi je n'avais plus rien à perdre, depuis la mort de mes parents. Cette mésaventure m'avait appris que la vie était trop courte pour suivre des lois complètement stupides. Qui décidait qu'on était trop jeune pour boire ou fumer ? Eden justement, à son arrivée m'emprunta une cigarette, ce qui ne me vexa pas, car ce n'était pas la première fois qu'on faisait ça, et probablement pas la dernière. J'ignorais si le père d'Eden savait ce qu'on faisait, et s'il le découvrait, j'en assumerais toutes les conséquences. Tranquillement installée au fond de ma chaise, je pus voir un serveur s'approcher de nous. ma cigarette était pratiquement terminée, car je l'avais entamée bien avant qu'Eden n'allume la sienne. Je jetais alors le mégot au sol et l'écrasai avec mon pied pour l'éteindre.

- Si ces idiots veulent perdre leur temps à étudier tant mieux pour eux, je crois qu'il pourrait y avoir beaucoup d'excuses pour ne pas rester là bas.

"Ces idiots" ne comprenaient vraiment rien à la vie selon moi. Mes parents étaient morts au moment où je commençais à essayer de leur faire plaisir, s'ils me voyaient aujourd'hui, ils se retourneraient probablement dans leur tombe. Mais peu importe, la justice était corrompue, l'autre flic n'avait jamais été inquiété, une autre raison pour moi de ne pas respecter la loi. Pour ce qui était de l'alcool, le plus souvent on ne nous demandait même pas notre âge. Pourquoi en dessous de 21 ans nous ne pouvions pas boire ? L'âge n'étant qu'un nombre, je ne comprenais pas cette interdiction. Jusqu'à 20 ans on ne peut pas, et le jour de nos 21 ans bizarrement ça change ? Moi je préférais ne pas attendre cette date. Le serveur prit alors nos commandes, mais Eden se montra mesuré pour la première commande. Il prit donc deux pressions et quelque chose à grignoter, me demandant si ça me convenait.

- Ca me va.

Le serveur partit une fois les commandes prises. En attendant, je pris une nouvelle cigarette dans mon paquet avant de l'allumer. Au diable ceux qui disent que ça tue les poumons, quitte à mourir, autant choisir la manière, non ? Tout le monde meurt un jour, à moi de profiter de mes jours jusqu'à ce que ceux-ci s'achèvent.

La commande était prise, et le serveur retourna vaquer à se occupations. Nous voilà tranquille quelques minutes avant qu'il revienne avec l'objet de nos désirs: La première tournée. Ces premiers verres qui me donneraient enfin l'impression de faire une pause. Une fois de plus, une fois encore je dirais même. Il n'est pas impossible que je quitte ce bar avec une certaine difficulté à mettre un pied devant l'autre en ayant l'air totalement sobre. Mais après tout... On était là pour ça non ? Et je pense qu'après toutes nos sorties communes depuis quelques semaines, Audrey se doutait pertinemment de l'issue de cette journée...

- Je pense qu'on à autant d'excuses pour quitter cet endroit maudit que mon père ou la principale en aurait de nous forcer à y retourner. Répondis-je alors un demi-sourire au lèvre.

Il est vrai que nos dernières excursions étaient passées plus ou moins inaperçues aux yeux de mon paternel. Une fois, deux fois... il n'avait trop rien dit et j'avais presque trouvé ça suspect. La principale quant à elle s'était fait une sorte de mission de venir me rappeler qu'avec une telle attitude je gâcherais mon potentiel avenir. L'avenir... Cette notion me passait totalement par dessus la tête. Déjà en règle générale je n'étais pas du genre à tirer des plans sur la comète. Mais depuis que j'avais décréter d'un commun accord avec moi même que je n'avais plus rien à perdre. C'était passé à un niveau supérieur. Le summum du "j'en ai rien à foutre" et leurs paroles me passaient au travers comme s'ils avaient parlé à un simple fantôme.

Le serveur reviens avec notre première commande, que je règle immédiatement sans oublié de lui offrir discrètement un petit pourboire. Comme pour conclure un marché silencieux entre lui et moi. Si il laissait nos cartes d'identités en dehors de ça, il aurait peut-être la possibilité de gagner un peu plus d'argent que prévu aujourd'hui. Entre lui et moi, ça marchait comme ça en général...
Je prends alors mon verre en le tendant en direction de mon amie. Pour trinquer comme le ferait les gens normaux. Mais je dû me creuser la tête en cherchant ce qui pourrait bien amener deux jeunes dans notre situation à "fêter" quoi que ce soit.

- A ses petits moments d'évasion alors ? Profitons en avant que je me retrouve consigné ou pire. Que mon père appel le shérif en lui demandant de me filer le train !

Je regardai le serveur partir avec nos commandes, les premières mais sûrement pas les dernières, que nous prendrions. Et toutes ne seraient pas aussi peu alcoolisées, nous nous étions mesurés uniquement parce qu'il s'agissait du début, nul doute que je serais dans un autre état au moment de repartir. Mais c'était moins dangereux pour moi que pour Eden qui, lui, conduisait sa moto. Mais je savais qu'il saurait faire preuve de discernement, et ce n'était pas à moi de lui faire la leçon. Et puis, on en faisait, des choses dangereuses, comme fumer. Au final, le danger est quelque peu attirant, et on vit avec. La petite phrase d'Eden me fit rire.

- Pour l'instant il n'en sait rien, donc on peut faire ce qu'on veut !

Je ne manquais pas de respect à son père, je lui étais reconnaissante, mais je n'aimais pas qu'on me bride, donc je ne disais rien et je pense que c'était pareil pour Eden. Mais peut-être qu'il savait, et qu'il ne disait juste rien. Cette hypothèse n'était guère rassurante, parce s'il cache qu'il sait, c'est peut-être qu'il préparait quelque chose. De là à dire un mauvais coup pas vraiment, mais il avait peut-être quelque chose en tête.

Alors que nous discutions, le serveur revint avec nos commandes. Eden paya immédiatement avec, en prime, un joli pourboire probablement pour que le serveur ne soit pas trop regardant sur nos âges. Ca m'amusa un peu, un sourire sur mes lèvres, je regardais faire Eden puis le serveur qui partit sans demander son reste. Alors qu'Eden leva son verre pour trinquer, j'en fis de même.

- Oh t'inquiète que moi aussi je prendrai quand on sera captés ! Donc oui, à ces petits moments !

Nos verres entrèrent en contact l'un avec l'autre, puis je commençai à boire. Une bonne petite gorgée qui resta limitée, car je n'allais pas tout boire d'un coup, non ? Sinon j'étais partie pour un bon mal de crâne quand j'aurais décuvé, bien que j'en aurais probablement un si Eden et moi finissions ivres morts. Mais il était encore tôt, et pour le moment nous avions encore tout notre esprit. Combien de temps cela durerait-il ?

Que vous croyiez à l’ordre ou au chaos, en fin de compte, c’est la même chose. Nous contrôlons nos vies, ou pensons simplement que nous le pouvons. Car en vérité, pourrions nous réellement prétendre avoir le contrôle ? Pourrions nous encore nous duper nous même encore bien longtemps ? Nous n’avons pas le recul nécessaire pour comprendre, ni même l’envie d’essayer de le faire. Pourtant, un jour viendra peut-être où nous nous rendrons compte de l’aspect pathétique de ce tableau. Deux adolescents, assis a la terrasse d’un bar. Attendant une boisson en guise de simple échappatoire. Sans avoir seulement l’age de prétendre à ce droit de manière légale. Deux âmes perdues, qui se laissent allés au fil des flots de la vie, sans même avoir l’espoir de recevoir une bouée pour sortir la tête hors de l’eau.
Sur une pente glissante ? Jouant avec nos avenirs comme un funambule sur une corde fragile ? Et alors ? Que pouvions nous bien perdre encore ? Si l’union faisait réellement la force, alors nous allions tous les deux coulés avec force. Mais finalement, ne trouvions nous pas simplement du réconfort dans l’idée de ne pas le faire seul ?

Nos verres finissent par se heurter en un tintement festif. Un bruit qui devrait annoncer une autre ambiance que celle qui finira par régner dans ce bar. Mais faisons mine de rien, faisons semblant de ne pas savoir que le monde semble s’écrouler sous nos pieds. Perdons volontairement le fil avec la réalité et buvons. Buvons jusqu’à ce que notre réalité arrive à prendre quelque peu le pas sur la leur.
Je porte ensuite le verre a mes lèvres, et bois quelques gorgées. Les gorgées d’un assoiffé. Un assoiffé de vérités, de libertés. Qui n’aura finalement pas trouver autre chose pour combler ce manque qu’une pinte de bière. Qui préfère se noyer dans l’alcool plutôt que de suivre les conseils de son meilleur ami qui lui souhaite juste d’oublier. Car finalement, serait-il seulement possible d’oublier ce qui vous à donner la force de vivre pendant si longtemps. Mais autant garder tout ça pour soit. Comme si les souvenirs, et la douleur qui les accompagnent étaient des trésors. Car la douleurs qu’ils nous évoquent, nous prouvent au moins une chose : nous sommes toujours en vie !

- Définitivement, je connais pas un meilleur moyen de passer une après-midi ! Assurais-je en quittant enfin mon verre. J’en connaissais pourtant de centaines. Mais après tout pourquoi ne pas essayer de m’en convaincre moi même.

Alors que je me faisais cette réflexion, on entends les portes du Mystic Grill s’ouvrir. Et un Brouhaha entêtant semble s’installer dans les lieux au même moment. Je tourne les yeux dans cette direction. Vieux réflexe d’un éternel observateur qui cherchera toujours une anecdote a transformer pour la faire figurer dans un roman. Un vieux réflexe qui ne devrait même plus exister aux vues de cette perpétuelle angoisse de la page blanche qui me poursuit constamment.
Je reconnais pourtant leurs visages. Des Anciens étudiants du lycée de Mystic Falls.

-Super… J’avais tellement envie de voir ce genre de personne aujourd’hui. Soufflais-je en prenant mon visage entre mes mains. Espérant dans un premier temps qu’ils nous laisseraient en paix.

Une bande qui selon la légende avait pris la direction de l’université de Whitmore. Dans les faits, une bande de crétins bien trop surs d’eux qui feraient recommenceraient sûrement trois fois leur première année avant de se rendre compte qu’ils n’ont aucuns avenir dans ce monde. Un groupe que je n’aimais déjà pas voir dans les couloirs lorsqu’ils étaient au lycée…. Autant dire que leur présence n’étaient pas un cadeau pour moi qui souhaitait simplement oublier la stupidité de cet univers. Ah moins que…

( un petit message pour m'excuser du temps que cette réponse à mise pour arriver)

Sécher les cours pouvait donner l'impression qu'on choisissait la facilité mais, dans nos cas à Eden et moi, rien n'était jamais facile. Nous avions un vécu pour expliquer ces choix, que certains trouveraient assez peu judicieux pour notre avenir. L'avenir... Une chose qui n'avait aucune valeur à mes yeux, mais plutôt que de broyer du noir et passer mon temps à déprimer, je choisissais de faire ce que je pouvais faire en une vie. En profiter tant que c'est encore possible, et peu importe si les autres me jugent pour ça. Et Eden était le camarade parfait pour ça, entre nous c'était simple: je ne le jugeais pas, il ne me jugeait pas. Entre nous, c'était un lien clair: s'amuser, quoi qu'il en coûte. Plutôt que de perdre notre temps, bien qu'il était dans une situation différente de la mienne: lui avait toujours moyen de retrouver la personne qu'il aimait.

Ce lien se renforçait à nouveau lorsque nos verres entrèrent en contact. Nous n'avions pas l'âge de boire de l'alcool, mais on s'en fichait. Au jour le jour, remember ? Ce n'était de toute façon pas une manière d'oublier, mais plutôt de sceller ce "pacte" que nous avions établi depuis que nous étions tous deux sur cette "pente glissante". Quitte à glisser, autant glisser à deux. C'était plus fun. Et puis, rien ne nous avait tués jusque là, nous avions une ténacité assez incroyable, et nous avions également notre manière bien à nous de surmonter les épreuves qui nous étaient imposées. Une fois que l'on eût trinqué, je portais le verre à ma bouche, avalant quelques gorgées. Certains regards se tournaient vers nous, se disant peut-être qu'on avait l'air bien jeunes pour ça, mais ceux-ci me passèrent au dessus de la tête. Ce n'était de toute façon pas à eux de nous dire quoi faire. Finalement, l'effet se dissipa.

- Oh casser des trucs c'est fun aussi, ça défoule, mais après c'est sûr que c'est moins drôle quand on finit au poste, même si des fois ça en vaut le coup !

Alors que la discussion battait son plein, les portes du Grill s'ouvrirent, laissant passer une bande de gens quelque peu plus âgés que nous, mais pas énormément non plus, puisqu'ils étaient à l'université, jadis au lycée de Mystic Falls. Visiblement, Eden n'était pas ravi de leur présence. Lui avaient-ils fait subir pas mal de choses ? Moi, je n'avais jamais eu affaire à eux, mais je connaissais leur genre: arrogants, avec un complexe de supériorité qui feraient gonfler leurs chevilles comme une montgolfière, si seulement ils pouvaient s'envoler comme ça aussi... Je regardais alors Eden.

- Levons nous avant qu'ils n'arrivent ? On fera genre on a fini puis on se barrera.

Si Eden voulait les éviter, alors on les éviterait. Je bus cul sec le reste de mon verre, au diable les maux de tête, J'étais prête à me lever. Je n'avais pas vraiment envie non plus qu'ils viennent nous emmerder. Surtout que j'étais pas vraiment taillée pour leur faire face.