why are you here ? ~ Jasie

Titre du Rp

Voilà maintenant quelques semaines que j’avais pris cette fameuse décision. Peu de temps après le départ de Josie en Europe à vrai dire… Un fois n’est pas coutume j’avais foiré. Depuis que j’ai été transformée en vampire je n’ai qu’un seul souhait : trouvé l’équilibre. M’intégrer simplement dans ce monde, sans avoir l’impression qu’il ne veut pas de moi. Pourtant le monstre en moi semble bien plus présent que ce que je ne voudrais admettre. La première fois, il avait simplement pris le contrôle, mon humanité elle même ayant décidé de prendre quelques jours de congés….
S’en était suivit les sanctions que nous connaissons tous désormais. J’étais revenue dans l’optique de me racheter, de saisir la seconde chance qui m’étais offerte… Je ne voulais pas qu’on apprenne ce que j’avais fait par le passé et j’ai menti a plusieurs reprise. Josie avait plutôt mal pris le fait que je lui ai menti.
Je ne pouvais simplement pas supporter l’idée de croiser a nouveau son regard déçu. J’envisageais difficilement de vivre sous le même toi qu’elle après avoir trahit sa confiance de cette manière. Il faut dire qu’en m’enfermant dans mon mensonge je n’avais pas vraiment tissé d’autres lien auquel me rattacher à l’école Salvatore. Puis, depuis mon retour il faut dire que Josie représentait toujours quelque chose de particulier à mes yeux. Ce qui s’était passé dans la boite de thérapie était toujours bien présent dans mon esprit, ce qui plaçait la jeune sorcière au dessus de tous.

Ce nouveau départ avait été réfléchis, nécessaire. Par deux fois j’avais échoué à être une bonne personne à l’école Salvatore, alors peu être qu’être entouré d’humain ferait ressortir une partie de moi plus lumineuse. Tant qu’aucun élève ne trouve l’idée de se balader devant moi couvert de sang, tout devrait bien se passé non ? Je voulais m’en convaincre.
J’avais donc plié bagage, pour parvenir à financer un logement j’avais du hypnotiser le propriétaire d’un appartement au cœur de mystic falls. Je m’étais installé dans le plus grand minimalisme. Souhaitant simplement trouver une solution pour réussir mes études une bonne fois pour toute !

Alors que je discute dans le couloir, j’étends un bruit métallique suivit d’un cris qui m’interpelle. Serais-je sujette aux hallucinations désormais ? Le doute n’a pas le temps de s’installer car lorsqu’elle prononce mon prénom je sais que je n’ai pas rêvé. Qu’est ce que je fais ici, voilà une question que j’aimerais lui retourner. Mais je lui doit d’être honnête cette fois n’est-ce pas ?
« Disons que c’est la seule solution que j’ai trouvé pour m’offrir une nouvelle chance. En espérant que la troisième fois sera la bonne. » Je fais mine de plaisanter et annonçant ceci, comme si j’étais sarcastique, comme si je faisais de l’humour, du second degré. Pourtant… la vérité était bien là. Je n’aurais même finalement pas à lui retourner la question car sa justification suit de très près.
Je ne suis d’ailleurs pas certaine que la sensation qui m’envahit à la mention de sa séparation avec Landon puisse trouvé une quelconque légitimité quelque part. Pourtant, je parvient difficilement à être peinée par cette nouvelle. Non a vrai dire je m’inquiète plus pour elle, et son morale que pour cette histoire d’amour qui touche à sa fin. Mais elle ne me laissera pas m’étendre sur le sujet mentionnant l’identité de son professeur principal. Je ne pu retenir un sourire.

«  On dirait bien qu’on va partager la même salle de classe pour l’heure qui vient Josie » Tentais-je alors d’annoncé comme si tout était normal entre nous. Tentative lamentablement effectuée, j’étais stressée. Un mélange de plaisir de la revoir, de la savoir ici, mélangé à l’anxiété qu’elle puisse regretter d’être tombée sur moi ici… Mais je voudrais que tous soit tellement plus simple. Il était difficile d’aborder de nouveau un sujet si particulier dans les couloirs du lycée… Mais il fallait que je trouve quelque chose a dire en espérant clarifier la situation. « Je suis vraiment désolé pour tout ce qui à pu se passer Jo’ » Je marque une pause pour déglutir avant de reprendre. « Mais si on est ici toutes les deux pour prendre un nouveau départ, est-ce que tu pense qu’on pourrait tout reprendre à zéro nous aussi ? »

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Why are you here ?

La situation était des plus délicates…
La dernière fois que nous nous sommes croisés, l’air semblait électrique. Encore aujourd’hui j’ai honte de ne pas lui avoir parlé de ce que j’avais fait. Je le regrette sincèrement, pourtant dans un paradoxe total je m’étais réfugié dans un lycée plein d’humains pour me reconstruire une nouvelle vie. J’ai parfaitement conscience qu’on garde un œil sur moi a distance, j’ai bien conscience qu’aucun écart ne sera plus toléré me concernant… Pourtant j’ai cette envie d’y croire, j’ai l’envie de croire que ce qui s’est passé n’est qu’un lointain souvenir. En voyant Josie devant moi aujourd’hui j’ai comme une étincelle qui se rallume, une lueur d’espoir une nouvelle fois.
Comme si cette rentrée était faite pour être le nouveau jour d’une nouvelle vie !

« Je suis Josie Saltzman, enchantée. » 

Ces mots font apparaître un sourire franc et lumineux sur mon visage. Une étincelle de joie emplit mon regard, je la sentirais presque pétiller dans mes iris. Cette seconde chance, elle me l’accorde finalement. Le sentiment de satisfaction est tel que j’en oublierait presque cette petite voix intérieur qui me fait remarquer qu’il serait judicieux de faire attention à ne pas tout gâcher cette fois-ci.
Je tends alors ma main en direction de la sienne, avec une jovialité débordante avant de la saisir.

« Jade Lancaster ! Heureuse de faire ta connaissance ! »

Je laisse un rire m’échapper, provoqué par une nervosité mal contrôlée mélangée à un sentiment de joie. C’est comme si je m’étais enfin délesté d’un poids bien trop dur a porter seule. A cet instant il faut dire que j’aurais presque oublié tous ces élèves qui gravitent, parlent, et rient autour de nous. Autant dire que mon ouïe de vampire n’a pas non plus fait attention au cliquetis de serrure provenant de la salle devant laquelle nous attendons.

« Silence s’il vous plait !  Veuillez rentrer calmement en classe. »

Une voix autoritaire, ferme et calme s’élève dans les couloirs, et dans un mouvement d’ensemble le brouhaha disparaît pour laisser place a quelques chuchotement qui suivent les élèves a l’intérieur de la salle de classe. J’adresse un nouveau sourire a Josie et nous suivons le groupe dans la salle. Arrivée à hauteur d’une table au milieu de la pièce je m’arrête, prends une place et tire la chaise a mes cotés en me tournant vers Josie un regard interrogateur fixé sur le visage.

« Ma nouvelle amie accepterait-elle de prendre place par ici ? »  

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Why are you here ?

Pour la première fois depuis longtemps, javais cette impression étrange. Comme si soudainement je me sentais plus libre, plus légère. Comme si cette fois, j’étais intimement persuadé d’avoir pris la bonne décision !
J’ignorais totalement ce qui pouvait se passer dans la tête de Josie a cet instant. Était-elle réellement prête a tout oublier ? Réussirait-elle a me faire de nouveau confiance ? L’incertitude peut parfois paraître insupportable, mais au moins aujourd’hui elle laissait place à une possibilité, cette incertitude ouvrait la porte au « pourquoi pas ? », a une étincelle d’espoir que je refusais de négliger. Avant la révélation de mon secret, avant que tout dégringole, j’avais commencé à comprendre certaines choses. Étonnamment c’est même une conversation avec celui dont je terrais le nom devant ma « nouvelle amie », qui m’aura fait remarquer quelques détails. Etonnant comme en donnant quelques conseils, on peut constater qu’il pourrait être judicieux d’y réfléchir et de les appliquer pour soit même…

Lorsque Josie prend place a mes coté, mes lèvres s’étirent immanquablement en un franc sourire. Un sourire de joie et de profonde satisfaction. Tout n’était peut-être pas perdu finalement !
La classe est installée et le cour peut maintenant commencer. Inutile de dire qu’après une telle rencontre mon cerveau avait du mal a envisager de se focaliser entièrement sur l’apprentissage. Une nouvelle fois, un rictus satisfait lorsque j’entends sa voix qui couvre instantanément la voix du professeur ou le brouhaha ambiant.

J’ai toujours été du genre a ne pas faire les choses à moitié. Si il y a une chose vrai a mon sujet, c’est que je ne fais pas les choses a moitié. Les raisons de mon départ sont multiples, et étonnamment celle que je suis si heureuse de voir aujourd’hui n’est clairement pas étrangère aux causes de ce choix. Voir la déception dans son regard m’était bien trop insupportable, a quoi bon ne plus la croiser la journée pour prendre le risque de me retrouver face a face avec mes erreurs… Puis il était peut-être temps que je constate par moi même si j’arriverais de nouveau à me complaire dans le monde réel. Loin de l’académie du DR Saltzman. Une seule solution pour ce faire : couper les liens.

« J’ai trouvé un appartement où m’installer en ville. Ca me semblait étrange de rester simplement pour rentrer dormir... »

Il faut dire aussi que l’école était la maison de ma camarade de classe ! Elle avait des attaches en ces lieux infiniment plus importante que celle que je pouvais avoir avec les murs de ce vieux manoir. Évidement, en ayant quitté l’école Salvatore depuis a peine quelques semaines, il est évident que je n’ai pas de quoi financer un logement, encore moins un semblable à celui que j’ai pu trouver. Mais Alaric avait été plutôt clair au moment de l’annonce de mon départ. Que je le veuille ou non, il garderait un œil sur moi. Je pouvais subvenir a mes besoins comme bon me semble, tant qu’aucun innocent ne venait a perdre la vie de mon fait. L’hypnose était donc une solution totalement acceptable de ce fait.

«Disons que j’ai la chance de pouvoir être très persuasive, une famille a gentiment accepté de me laisser m’installer le temps d’avoir une situation plus… stable on va dire. »

Je sais parfaitement que Josie sera en mesure de comprendre les sous entendu caché dans ma phrase . Après tout, elle connaissait de moi ce qu’aucun des autres autour de nous ne peut envisager.

« Tu pourrais passer faire un tour à l’occasion ? Ce serait sympa une soirée entre filles ! »

A cet instant le professeur me lance un regard noir, me faisant comprendre de bien vouloir me taire. Ou au moins de faire en sorte qu’il ne m’entende pas comme si c’était avec lui que je souhaite converser. Je baisse les yeux faisant mine de reprendre ma concentration. Peine perdue évidement, j’étais bien trop enthousiaste a l’idée de retrouver la présence de cette sorcière au regard tendre.

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Why are you here ?

En vérité, tout ça était vraiment nouveau pour moi, du moins c’est ce dont j’essaie de me persuader. Seulement je sais parfaitement que jai déjà foulé les couloirs de cette école il y a bien longtemps de ça. Pire encore, il y a une époque encore un peu plus lointaine, ou moi aussi j’étais une élève totalement normale… C’est vraiment étrange pour moi de reprendre ce chemin. Non pas que je ne m’en sente pas capable. Disons simplement que c’est déroutant de devoir faire semblant d’être celle que j’étais autre fois.
Il faut dire aussi que pour l’instant, ce nouveau départ ne se basait pas vraiment sur des bases solides ! Enfin… Disons que jusqu’à ce que je sente le doute planné dans le regard de Josie, je voyais cette idée d’hypnose comme étant la meilleure solution. Après tout, certaines personnes ont la chance de posséder plusieurs propriétés… Je ne voyais pas le mal à leur emprunter un petit appartement. Même si technique je l’admet… ils n’ont pas eu d’autres choix que d’accepter.

Il faut dire aussi que contrairement à la jeune sorcière, je n’ai pas de famille dans les environs. Évidement ça n’a rien d’étrange de rentrer auprès de sa famille après l’école. Quand bien même son père est directeur d’une autre école. N’y a-t-il pas certains professeurs qui choisissent délibérément de scolariser leurs enfants dans un établissement différent pour ne pas interférer ? Pour se contenter simplement d’une vie de famille en préservant le jardin secret de chacun. Ca n’avait rien d’étrange dans son cas. Cependant en ce qui me concerne…
J’avais décidé de partir non pas a cause du programme scolaire ou par ce que j’avais besoin de plus de distance. Non j’avais besoin de partir pour oublier, oublier ce regard de déception, presque de mépris que j’ai croisé trop souvent dans cette école. Pour essayer d’oublier mes erreurs, pour effacer l’ardoise et recommencer. Pour oublier tout particulièrement cette déception que j’ai pu lire dans ses yeux à elle également. Y rester aurait été comme garder constamment un pied dans le passé. Comme une encre qui m’empêcherais d’avancer… Puis il faut dire aussi que je serais définitivement trop borné pour admettre être dans le besoin d’une quelconque manière… Mon indépendance je l’ai choisie… A moi de l’assumer pas vrai ?

« T’en fais pas Jo’, tout est sous contrôle je gère parfaitement ! »

Pourtant, je sens bien qu’au fond de moi, il y a une blessure. En fait je sens une sorte de doute, d’inquiétude dans ces paroles. Comme si tout allait forcément dérapé, comme si j’allais forcément de nouveau avoir besoin d’aide. Ma fierté me pousse a nier en bloque toute éventualité du genre. Sans savoir ce qu’il en adviendra vraiment. Les nouvelles paroles de Josie me troublent a nouveau…
Prendre soin de ces gens ? Ne pas abuser de ma persuasion… Mais comment est-ce qu’elle imagine les choses ? Pense-t-elle vraiment qu’ils déambulent autour de moi et que je me suis invitée dans leur quotidien comme si de rien n’était ? Me faisant passer pour une cousine ou je ne sais qui ? Pire encore… Pourrait-elle imagine que je puisse leur nuire d’une quelconque manière. Peut-être que je me fais des idées, peut être pas… Mais la direction prise par mon esprit me pousse à l’introspection. Quoi que même potentiellement vexée dans mes convictions.
Piquée au vif, c’est l’intervention du prof qui me poussera a ne pas réagir d’avantage. Calmer cette discussion. En voilà une merveilleuse idée. Il faut dire que j’ai bien assez de choses pour m’occuper l’esprit durant l’heure qui vient. De quoi me torturer l’esprit en imaginant les pires scénarios.

« T’as raison. C’est pas une bonne idée. »

Mes phrases sont plus courtes, ma voix nouée. Finalement il est bien possible que mon égo soit plus fragile qu’il n’y paraît. Trop heureuse de la revoir il est aussi bien possible que je me sois brulée les aile en plein vol. Qu’est ce que j’imaginais. Biensur qu’avec ce qu’elle a apprit a mon sujet elle ne peut pas réellement tout oublié et faire comme si de rien était.
Et moi, dans ma parfaite réaction d’adolescente en mal de gestion émotionnelle je suis là, a écouter un prof que j’entends finalement a peine. A me persuadé qu’elle m’en veut encore terriblement, a penser qu’elle me voit comme un monstre… C’est fou comme l’esprit d’une adolescente peut exceller dans le domaine de l’autoflagellation !

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Why are you here ?

En fait, c’était presque usant, lassant de voir que les mêmes doutes planeraient perpétuellement au dessus de ma tête tout au long de mon existence. En vérité, durant les premiers mois, les premières années… J’avais fini par trouver ça cool d’être un vampire. Évidement, ça amenait sont lot de problème… Mais quand on y réfléchit vraiment, être un humain aussi ! Mais à ce moment là j’étais bien loin de me douter de ce que j’allais devenir. Il ne faut pas se méprendre, évidement que je ne suis pas a l’aise a l’idée de faire partie de la caste des Ripper. J’aurais préféré être un simple gentil petit vampire végétarien et inoffensif. Mais il n’en est rien… Il m’arrive parfois de m’instruire concernant celui qui à laisser son nom à l’école Salvatore. Je me demande parfois pourquoi lui a eu droit a toute cette reconnaissance, comment les gens pouvaient lui faire confiance. Alors que finalement, tout comme moi il était au fond une simple bombe a retardement…
J’avais envie de lui en vouloir pour ses doutes, envie de lui reprocher de douter. Mais j’en étais bien incapable. Comment lui reprocher de se poser les même questions que moi ? Même si en vérité, j’aurais peut être simplement besoin de quelqu’un qui m’aiderait à y croire. A croire que je ne risque pas de devenir un monstre demain..

Les heures sont longues, et mon introspection m’empêche de me plonger totalement dans les cours. Visiblement, le rôle de bonne élève studieuse ne semble pas me convenir. A croire que c’est vraiment l’école le problème… Non je ne me cherche pas d’excuse, je jure être venue dans ce lycée pleine de bonne volonté ! Mais il faut croire que mon esprit saute inévitablement de branche en branche, évitant soigneusement de tomber de le bassin des crocodil’études !
La sonnerie retenti, et me sort de mes pensées, alors que je griffonnais sans vraiment m’en rendre compte dans le coin supérieur de ma feuille. Je commence à ranger mes affaires, luttant presque pour ne pas utiliser ma rapidité hors norme pour le faire et me barrer d’ici au plus vite. Résister au point que finalement je pourrais presque paraître lente. C’est a ce moment que j’entends la voix de la jeune sorcière qui me propose de partager son repas. En fait je suis presque surprise pendant un moment, et ma suscpetibilité mal placé viendrait presque m’insinuer l’idée indélicate qu’elle pourrait simplement vouloir me garder à l’oeil. Pour autant, il ne me vient pas à l’idée un seul instant de refuser son invitation.

« Evidement ! » Répondis-je avec entrain, jetant mes dernières affaires dans mon sac. Non, y a rien a faire. Même pas susceptibilité exacerbé par cette nouvelle situation ne me ferons jamais refuser un moment en sa compagnie. Sans me l’expliquer je me sens toujours plus sereine quand elle est dans les parages. Malgré les nombreux doutes qu’elle peut insinuer dans mon esprit, la démonstration en ayant encore été faite durant les heures précédentes.

D’ailleurs, alors qu’on se dirige vers le refectoire, je commençais doucement a mettre de coté ces histoire de vampire dangereux et de logement. Quand soudainement la voix de la douce sorcière fini par me glacer le sang. Je serres les dents, et je me doute que pendant un instant mon agacement est palpable. Je dois d’ailleurs prendre une longue respiration pour encaisser le retour du jugement réservé au ripper. Mes doigts sont crispé, mais je les maintiens étendu autant que possible. Si je me laisse aller a serrer le poing pour gérer ma frustration, il risque de finir droit dans l’un des casiers qui longe le couloir… Hors de question de lui donner la moindre raison de douter, de s’inquiéter. Mais bordel, c’est tellement énervant, j’ai l’impression d’être une ancienne taularde dont on doute en permanence, que l’on imagine difficilement revenir a la vie civile sans craquer et redevenir un dangereux meurtrier… Et le comparatif ne pourrait malheureusement pas être plus juste et bien choisi.
Je fini par reprendre mon calme et accepter de confronter son regard.

« Ecoute Jo’, je suis la mieux placée pour me rappeler ce que j’ai fait ! J’ai conscience que ce n’est pas facile, premièrement par ce que je viens seulement de tourner la page concernant cette « crise ».  Je marque une pause, regarde autour de nous, cherchant principalement a ne pas être entendue. Une chance pour nous, a l’heure du repas les couloirs se vident à une vitesse fulgurante.
« Je peux pas t’en vouloir d’envisager le pire, tout ceux qui sont au courant se comportent de la même manière. J’ai compris que je devrais vivre avec. Seulement, je pense que beaucoup oublient que je suis la première blessée par la folie de ce que je suis. » Je pose a nouveau mon regard dans celui de mon amie. Incapable de caché l’eau qui cherche a s’échapper de mes yeux mais que je retiens avec succès. Mélange de colère, d’incompréhension, de regrets et de tristesse qui ne savent plus quel autre moyen employé pour s’exprimer que d’essayer de ruisseler le long d’une de mes joues. Mais il n’est plus temps pour les regrets. Bordel, je me suis promis de vivre, de renaitre… de recommencer.

« J’ai commis l’irréparable, tout ça par ce que j’ai été touchée dans ma susceptibilité. Tout ça par ce qu’elle avait choisi de rire de nous, des personnes étranges que nous sommes. Plutôt que de m’accepter avec mes différence… Tu sais j’étais prête a tout lui dire ce soir là. Alors oui, un monstre sommeil en moi, et il a tuer une personne que j’aimais vraiment ! » Je déglutit péniblement, tentant de reprendre contenance et de garder de la distance avec tout ça. Cette discussion était certainement innévitable. On ne peut pas avancer sans parler du passer, sans l’affronter, sans l’accepter. Il est peut être essentiel de tout dire pour ne pas refaire les même erreurs, pour tenter de faire table rase du passé. Mais il ne m’a jamais été aisé de me livrer dans toute mon intimité.

« Jo… Je suis prête a répondre a toutes tes questions, je suis prête a faire tous les efforts qui soient.. Prendre un boulot pour payer un appart est un projet c’est évident. Mais j’allais quand même pas dormir dans la rue. En plus, ton père est parfaitement au courant de ce que j’ai fait… J’imagine même que je suis bien plus surveillée que je le pense. Je veux faire de mal a personne, faut vraiment que tu me croies… Je tiens pas a redevenir cette chose. Je voudrais être certaine de la faire disparaître. Etre certaine de trouver ce qui me maintiendrait tel que je suis aujourd’hui. »

Oui, effectivement j’ai besoin de ça. De cette solution, d’une situation qui me permettrait enfin de trouver une certaine stabilité vis a vis des vies que je pourrait abréger dans un simple élan de folie. Sans mentionner évidement, que la première fois, dans cette boite. La personne en face de moi n’était pas étrangère a ma prise de conscience libératrice. Mais elle se fait bien trop de soucis a mon sujet pour que j’ose un seul instant lui exposer cette réalité que je ne m’explique encore et toujours pas.

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