Le Parc ♣ Le jeu du Gremlins - Cohabitation forcée ♣ Nohéline

Week-end, les cours terminés. Il s’était levé tôt ce matin, comme d’habitude. L’insomniaque qu’il était ne dormait pas beaucoup. Comme à son habitude, il se rendit en ville pour faire quelques courses. Principalement des clopes et du Redbull. Une fois le tout acheté il glissa les clopes dans la poche de son manteau puis pris sa cannette en main. Il décida ensuite de passer par la grande place pour couper le chemin et rejoindre directement la forêt. Il préférait passer par les bois pour rejoindre l’école. Plus il s’éloignera de la civilisation, mieux ce sera.

Le voilà qui marche d’un air nonchalant et décontracté, traversant la place de la ville. Les écouteurs dans les oreilles, il ne prête pas attention à ce qu’il se passe autour. Quand soudain, il sent un poids s’écraser dans son dos. Pris au dépourvu, il tombe et sa cannette explose au sol. Agacé il pousse un grognement de mécontentement. Son agacement gonfle d’autant plus en reconnaissant la responsable. Le pire c’est qu’elle a le culot de lui dire de ne pas se plaindre. « J’viens d’me faire écraser par ton gros cul. J’ai le droit de me plaindre » grogne t-il en se relevant. « Si c’est comme ça que tu comptes me tuer, je te félicite t’as faillit réussir » pas sympa de sa part mais il est comme ça, on peut d’ailleurs sentir l’ironie dans sa voix. Puis il reprend en l’observant de haut en bas et en retirant ses écouteurs « Il y a pas à dire t’es vraiment gauche comme nana, un vrai boulet ». Elle porte bien le surnom qu’il lui donne « Miss catastrophe » La première fois qu’il la rencontrait elle trébuchait sur un cailloux et là elle lui fonce dedans. A se demander comment elle était devenue chasseuse celle-là. Même si il avait pu la voir se battre et il devait bien avouer qu’elle se débrouillait bien.

Jetant un regard de gauche à droite, il remarque bien qu’elle cherche quelque chose. Il était sur le point de lui demander si elle le suivait, si elle était venu terminer ce qu’elle avait entrepris. Il avait bien compris qui il était et son but : le tuer. Pourtant depuis la dernière fois dans la ruelle, il ne l’avait pas revu. Et là, elle semble préoccuper par autre chose. Il se questionne, pourquoi n’avait-elle pas tenté de nouveau de s’en prendre à lui ? Lui n’aurait pas attendu, pas hésité. Il n’aurait pas lâché jusqu’à ce que sa cible soit morte. C’est comme ça qu’on l’avait formé, et Eline avait été élevé par sa famille.

Soudain, voilà qu’il apparaît : cette peluche grotesque qui déblatère des mots incompréhensibles. « C’est quoi ce machin grotesque ? » ne peut s’empêcher de demander Nohan. Encore un monstre ? Autant dire que celui-là ressemble plus à un doudou d’enfant qu’à un affreux monstre. Et pourtant son sourire malicieux lui fait comprendre qu’il vaut mieux s’en méfier. C’était donc ça qui préoccupait la chasseuse ? C’était presque hilarant. Nohan hausse un sourcil insolent et interrogateur quand l’espèce de peluche vivante annonce qu’il compte les réparer. Qu’est-ce qu’il raconte celui-là ? Le gremlins disparaît et Nohan sent le poids à son poignet. Il soupire, il n’a pas besoin de regarder pour comprendre ce que c’est. « Putain » grogne t-il agacé et blasé par la situation. Il porte enfin son regard sur son poignet, les voilà menottés. Il tente de tirer dessus, rien y fait. C’est la magie qui les a lié, il n’y a que la magie qui pourrait les en séparer. Il ne manquait plus que ça. « A toi de nous le dire. Si on est là c’est d’ta faute » rétorque Nohan exaspéré par la situation. « C’est vraiment une journée d’merde… » affirme t-il. Rester enchaîné à Eline Nox était sûrement l’un des pires scénario qui pouvait lui arriver. Il était déjà insociable, elle était insupportable et en plus elle voulait le tuer. Il ignore ce que le gremlins voulait réparer mais ils allaient plutôt finir par s’entre tuer. « …Et bizarrement t’es dans le coin à ce moment là ». Nohan lui jette un regard pleins de reproche. Si elle n’avait pas été là, il n’en serait pas là. Le gremlins c’était son problème à la base pas le siens. Comme par hasard elle était toujours dans le coin quand il lui arrivait des trucs de merde. C’était elle son karma. Si c’était un blague ça ne le faisait pas rire du tout. Malheureusement, tout ça à l’air bien réel. Il etait coincé avec elle, quelle plaie.

Génial, le maintenant voilà attaché un boulet à son bras. Et c’est lourd un boulet surtout quand elle ne fait que jacasser. Évidemment que c’est de sa faute, c’est elle qui poursuivait le gremlins. C’est elle qui lui a foncé dessus alors qu’il n’avait rien demandé. Pas lui. « Si tu regardais où t’allais quand tu cours ce serait plus simple pour tout le monde » réplique le vampire. Elle l’agace, comme toujours. Ils sont toujours obligés de s’envoyer des vacheries quand ils se voient, c’est comme ça. C’est quand même pas croyable qu’elle retourne la situation contre lui alors qu’il ne faisait que se balader tranquillement. C’est vraiment une journée de merde. Il arrive toujours des trucs pourris quand elle est dans les parages celle-là. A croire que le destin aimait s’amuser avec eux. En tout cas, c’est ce que le Gremlins avait fait. Comme si il avait que ça à foutre franchement. « Dans ce cas vas-y » dit Nohan insolent quand elle dit qu’il a plusieurs idées. Qu’elle agisse au lieu de parler. Parce que ça c’est sûr pour parler elle est la reine des emmerdeuses.

Elle continue en plus. Une balade sans sa bague de jour hein ? Bizarrement l’idée n’est pas si déplaisante dans cette situation. Enfin, vu qu’ils sont attachés elle finirait brûlé avec lui. Une pierre deux coups. « Si ça me permet de plus t’entendre, j‘préfère encore mourir immolé ». Le vampire jette quelques coups d’œil attentif. Il cherche du regard cette boule de poil ridicule qui les a mit dans cette situation. Si il le choppe, il compte bien l’obligé à mettre fin à ce calvaire. Parce que oui, être attaché à cette fille est un véritable calvaire. D’habitude il se serait contenté de tracer sa route. Sauf que là, il ne peut pas. Partout où il ira, elle ira aussi. Quelle plaie. « Les oreilles ça suffira » rétorque Nohan quand elle se demande quelle partie de son anatomie elle couperait. Si au moins ça lui permet de ne plus l’entendre, c’est déjà ça.

Mais c’est pas vrai ! C’est un vrai un moulin à parole cette fille ! Elle continue et en plus elle a le culot de lui dire qu’il est inutile. Jusqu’ici la nana qui se casse la gueule et qui a du mal à marcher c’est elle. D’autant plus qu’il est venu la secourir la dernière fois dans la ruelle. Il n’a pas oublié qui elle était : une Nox. Oui il a vu à l’œuvre, elle est très forte au combat et digne de son nom. Sauf que Nohan aussi a reçu la même éducation. « C’est toi qui parle d’utilité ? J’te rappel que t’es même pas capable de tenir sur tes jambes ? T’es tellement gauche que j’ai du te porter jusqu’à chez toi la dernière fois ». A ce moment là elle jouait encore la comédie, il ne savait pas sa vrai identité. C’était leur première rencontre et il s’en souvient très bien. Pourtant, Nohan n’est pas du genre à se souvenir des autres. Mais elle, elle est resté dans sa mémoire. En même temps, difficile d’oublier une empotée pareil. Et maintenant qu’il sait qui elle est, il n’est pas prêt d’oublier son nom ou son visage. Eline Nox est bien dans la tête de Nohan Solberg. « Le comble ce serait que tu te taises  » lâche t-il avec toute la nonchalance qui le caractérise. Oui, un peu de silence ce ne serait pas de refus. Il prend quelque secondes pour réfléchir et analyser la situation avant de reprendre la parole. Il ne compte pas passer son après midi avec cette emmerdeuse. Il faut trouver une solution et vite, même si pour ça il allait falloir collaborer. Pas le choix. « On doit trouver une sorcière. Ce sont des menottes magiques on s’en débarrassera pas par la force. Suis-moi ». Il ne lui laisse pas le temps de réagir, il se met en marche et la force à suivre le mouvement. Il compte bien rejoindre l’école pour trouver une sorcière. Peut être même que le vieux Saltzman pourra trouvé une solution face à cet agaçant problème. Il a l’impression d’avoir une épine dans le pied, il faut l’enlever. Plus vite il sera débarrassé de ces menottes, mieux ce sera.

Qu’est-ce qu’elle peut être agaçante ! Elle fait que de parler c’est un enfer. On dirait une mouche qui te bourdonne dans l’oreille. Vous voyez de quoi il veut parler ? Ces putains de mouches que t’arrives jamais à attraper et qui te vole autour sans que tu puisses les voir. On dirait qu’elle font exprès rien que pour t’emmerder. Bah cette nana c’est pareil. « Moi c’est ta langue qui me gêne. Alors on fait comment ? Je te la coupe ? » rétorque Nohan en haussant un sourcil insolent. Ce serait déjà ça en moins. Déjà qu’il ait obligé de se la coltiner à cause de ces foutues menottes mais en plus il doit l’entendre blablater sans jamais s’arrêter. C’est sur que comme ça, ils n’avanceront à rien. Ils ne sont bon qu’à s’envoyer des piques à la figure. Il y en a un qui doit bien se marrer de sa connerie. Il l’imagine bien pouffer de rire dans un coin. S’il le choppe, il va passer un sale quart d’heure. Sauf que Nohan n’a pas la patience de jouer a cache-cache. Il a autre chose à faire que de courir après un gremlins ridicule. Surtout dans cet état. Il choisit la facilité : trouver une sorcière pour qu’elle les libère au plus vite de ce fardeau. Et où il y a t-il des sorcières ? A l’école Salvatore. Donc oui, c’est la meilleure solution.

« C’est plutôt le mouton dans la tanière des loups vu la situation » réplique le vampire. Après tout, elle est menotté et seule. Eux, ils sont une centaine. Elle ne fera pas le poids. C’est plutôt elle qui devrait s’inquiéter. « J’en ai rien à foutre de ma crédibilité. Je veux juste me débarrasser de toi » dit-il en marchant. Si il y a bien une chose dont Nohan n’en a rien à faire, c’est son image. Il est tellement jmenfoutisme. Après tout, il a déjà envoyé chier la moitié de l’école. Donc son image, il s’en branle. Elle continue de parler. Nohan retient un soupire et lève les yeux au ciel. Elle est tellement fatiguante. Elle ne peut pas se taire et avancer gentiment ? « Ils le feront, pour me libérer. Par contre ce qui t’arrivera ensuite je m’en fiche ». Bon, c’est pas totalement vrai. Au fond ça l’ennuierai qu’on lui fasse du mal. C’est une chasseuse, une Nox. Une part de lui ne veut pas qu’elle se fasse tuer. Pourtant il devrait s’en foutre, elle a quand même pour mission de le tuer. D’ailleurs il se questionne à ce sujet. Elle n’a l’air très impliqué dans sa mission. Elle aurait pu mettre ses paroles à exécution tout a l’heure. Elle parle beaucoup, mais elle ne fait pas grand chose. Elle pourrait profiter de la situation pour accomplir sa mission, mais elle ne fait rien. Pourquoi ? Lui n’aurait pas hésité à sa place. Enfin, pour en revenir à son sort, il doute qu’on lui fasse quoi que ce soit. Du moins tant qu’elle ne tente rien de stupide. Après tout, personne n’est sensé savoir qu’elle est une chasseuse. Sauf si il prend le parti de leur dire. Et même si c’était le cas, elle finirait au pire dans les cachots. Ça ne lui ferait pas de mal, ne peut-il s’empêcher de penser. Bien qu’il plaignerait ses camarades de cellule de l’entendre parler toute la journée. Mais après, ça, c’est pas son problème. Son seul problème pour l’instant c’est ces menottes à la con. Donc en route. Plus vite ils s’en seront débarrassé, plus vite il sera tranquille.

« Ils se prennent tous pour des super-héros. Je suis sûr que ça va beaucoup les amuser » il ne doute pas que la « super squad » de l’école se mettra à la recherche de la créature. D’ailleurs, comme nom de groupe c’est vraiment à chier. Mais bon, au moins il pourra retourner à ses occupations et être peinard. Après tout, ce n’est pas un affreux monstre qui tue des gens. Juste une créature debile qui s’amuse à faire des farces idiotes qu’il croit drôle. Ils s’en sortiront. « Bon, tu te bouges » dit brusquement Nohan. Il marche plus vite, la forçant à suivre la cadence. « Je compte pas passer ma soirée avec un boulet à mon bras » elle ferait mieux d’accélérer le pas au lieu de parler. D’ailleurs une idée diabolique le traverse pour l’obliger à se magner le cul. Soudain, il tire brusquement sa main en avant alors qu’il marche. Sa force l’oblige à se projeter violemment en avant. « Oh, et essai de ne pas trébucher, ce serait dommage » lâche t-il dans un petit sourire insolent en lui jetant un coup d’œil en arrière. Petite pique par rapport à la dernière fois. Oui, il aurait très bien pu la faire trébucher comme ça et il en a conscience. Mais justement, c’était l’effet recherché. Sans un mot de plus il reprend sa marche et continue à la traîner d’un pas rapide. Lui qui est plutôt du genre à prendre son temps, il a hâte d’arriver pour une fois.

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Nohan ne diffère pas de son objectif : se rendre à l’école et demander de l’aide pour qu’on lui enlève ces chaînes à la con. Il n’y a qu’un sorcier qui pourra les débarrasser de ça. Donc plus vite ils seront arrivés là-bas, plus vite ils pourront régler leur problème. Il ne lui laisse pas vraiment le choix, il la tire et accélère le pas. Il se permet même de tirer sur leur lien pour la faire trébucher. Elle doit avancer plus vite. Il en a plein le dos de cette histoire. Le pire c’est que c’est toujours comme ça quand elle est dans les parages. Le point positif c’est qu’elle a arrêté de parler. Tiens tiens, le moulin à parole aurait-elle perdue sa langue ? Elle ne l’avait pas habitué à ça, c’est surprenant. Il profite du silence. Il ne va pas s’en plaindre, bien qu’il se questionne. Qu’est-ce qui se passe dans sa petite tête de chasseuse ? Il trouve ça louche.

Les voilà enfin arrivé devant les grilles de l’école Salvatore. Il lui jette un coup d’œil. Tiens, on dirait qu’elle a retrouvé l’usage de la parole ! Ce n’était que de courte durée. Au moins elle n’a pas perdu le sens de son sarcasme. A vrai dire, il l’aime bien cet humour dans le fond, ça lui rappel le siens. Mine de rien et malgré leur nature différente, ils se ressemblent au fond. Après tout avant d’être transformé en vampire, Nohan aussi était un chasseur. De plus, ils venaient de la même famille bien qu’Eline en tant que « Nox » avait été adopté.

Nohan s’apprêtait à rentrer dans le bâtiment quand tout à coup la furie retourne la situation. Surpris, il se laisse basculer en arrière et se retrouve plaquer au mur de la bâtisse. Bordel, qu’est-ce qu’elle a encore ? Cette fille est carrèment bizarre. Un coup elle veut le tuer, un coup non. Puis elle ne s’arrête pas de parler, puis soudain elle ne parle plus. Elle le suit gentiment, puis elle pète un plomb et change d’avis. Franchement, elle lui fait mal au crâne.

Il la fixe, ses yeux profondément ancrés dans les siens, une mine agacée. Puis cette mine affiche ensuite une certaine forme d’étonnement et il comprend enfin. En fait, elle a peur. « Quoi, ne me dis pas que t’as la frousse ? » demande-t-il d’un air désinvolte. Ça le surprend d’elle. Elle toujours si fougueuse et téméraire. « Je croyais que t’étais le grand méchant loup ? Si tu veux mon avis on dirait plus une brebis effrayée » on est loin de l’impétueuse chasseuse. Dans un sens il la comprend, mais il veut la piquer pour la faire réagir. Une chasseuse ne doit pas se laisser impressionner aussi facilement. « Tu préfères peut-être qu’on reste attaché ensemble pour l’éternité ? » poursuit-il en haussant un sourcil. « Tu me donneras la béquée et je te coifferai les cheveux ? » une ironie insolente coule de ses lèvres. Il veut la secouer, qu’elle se reprenne et entre dans cette putain d’école pour qu’ils puissent enfin mettre fin à cette mascarade. Elle n’a pas à avoir peur, de toute façon il ne compte rien dire à son sujet aux autres. La vérité c’est qu’il ne tient pas à ce qu’on lui fasse du mal. « Sérieusement, tu préfères rester attacher à moi que d’entrer dans cette école ? ». Serait-elle si effrayée à l’idée d’entrer que rester à son bras était une solution préférable pour elle ? Il ne pouvait pas le croire. Il savait qu’elle n’avait qu’une envie : se débarrasser de ce fardeau elle aussi. Il fallait juste qu’il la fasse réagir et justement, il avait la phrase parfaite pour ça. « Je vais finir par croire que t’en pince pour moi ». Il sait que ça risque de faire moucher et c’est le but. Il pourrait très bien la traîner de force dans l’école, mais il préfère la convaincre autrement. Et si ça ne marche pas, il utilisera la manière forte. Après tout parlementer c’est bien, mais il a autre chose à foutre aussi.

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Nohan la défie du regard. Il a très vite compris son comportement soudain. La jeune Nox a peur. En même temps, il pouvait comprendre. Elle était une chasseuse élevée dans une famille radicale qui apprenait depuis la naissance à ses enfants que les créatures surnaturelles étaient contre-nature, des monstres. Particulièrement les vampires. Et la chasseuse s’apprêtait justement à entrer dans une école infestée de vampires et de créatures en tout genre. Lui aussi aurait été sceptique et méfiant à l’époque. Et il aurait profité pour repérer les lieux et identifier le nombre de créatures. Nohan n’est pas stupide, il se doute qu’Eline en fera de même si elle rentre. Mais il s’en fou. De toute façon l’école est bien gardée et ce n’est pas une chasseuse à elle seule qui la mettra en danger. Au contraire, c’était elle qui était en territoire ennemi. Et ça, elle le savait. Voilà pourquoi elle avait peur. C’est pour ça que Nohan affirme tout haut l’évidence ce qui visiblement ne plait pas à la jeune chasseuse. Evidemment, lui aussi n’aurait pas aimé qu’on lui dise une chose pareille. Même si dans son cas, Nohan n’était absolument pas quelqu’un de craintif. « Pourquoi ? C’est bien la vérité pourtant » rétorque-t-il quand elle lui demande d’arrêter. Il la provoque. Il veut la mettre au pied du mur. Il veut toucher l’égo de la chasseuse pour qu’elle lui prouve le contraire et entre avec lui dans cette école. Parce que putain, il veut se débarrasser de ces foutus menottes à la con ! Il va même jusqu’à sous-entendre qu’elle ne pince pour lui. Comme il s’attendait, elle enrage et la réaction ne se fait pas attendre. Elle approche menaçante, si un regard pouvait tuer il serait déjà sous terre. Sa lame glisse contre sa chaire mais il ne s’inquiète pas. Si elle avait voulu le tuer, elle l’aurait déjà fait. Ils étaient accrochés ensemble depuis tout à l’heure, elle en avait largement eux l’occasion. Nohan attrape sa main qui tient le couteau, et sans quitter son regard, la baisse. « Dans ce cas qu’est-ce qu’on attend pour se débarrasser de ces menottes ? » il était arrivé là où il voulait en venir. Il aurait pu la rassurer, lui passer de la pommade pour la convaincre d’entrer mais ce n’était pas son genre. Il avait préféré opter pour la provocation et forcé de constater que ça avait marché. Elle capitulait. Putain, ce n’était pas trop tôt. « Oui, oui je sais. Tu me couperas la tête. Bon, on y va » dit-il quand elle commence à le menacer. Lasse, il balaye ses paroles et ne la laisse même pas finir, la tirant vers l’intérieur de l’école. Au fond, il s’en fiche pas mal de ses menaces. De toute façon, Nohan n’avait aucun plan foireux derrière la tête. Il voulait juste retrouver sa liberté.

Ils pénètrent dans le manoir, Nohan ne s’attarde pas et fonce vers la bibliothèque. Il marche rapidement, pressé d’en finir. Il cherche du regard quelqu’un mais elle ne semble pas être dans le coin. Merde. C’est bien sa veine. « La bibliothécaire est une sorcière callée en magie. J’me disais qu’elle pourrait nous aider, mais elle ne semble pas être là. Fait chier » répond t-elle quand elle lui demande ce qu’il a prévu. A vrai dire, il ne connaissait pas vraiment la sorcière mais il avait entendu du bien d’elle. Le problème, c’est que Nohan était insociable qui ne fréquentait personne et envoyait chier tout le monde. Il n’avait donc pas beaucoup de contact mise à part quelques professeurs qui ne pouvaient pas le saquer et le directeur. Or, le directeur était de sortie et la bibliothécaire était la seule qui semblait l’apprécier un petit peu. Va savoir pourquoi. Embêté, il se demande comment s’y prendre. Puis soudain, une idée lui vient. « Sinon il y a les filles du vieux Satlzman. Ce sont des siphons, si l’une d’elle siphonnait nos menottes on devrait pouvoir s’en débarrasser ». Les jumelles Saltzman étaient idéales pour ce genre de problème. Cependant, Nohan ne les connaissais pas vraiment. Du moins, il avait déjà combattu un Ogre avec Josie (miss-je-sais-tout) dans les cachots mais c’est tout. En plus, Josie était maintenant à l’école de Mystic Falls d’après ce qu’il avait entendu, il ne restait donc que Lizzie. Quelle plaie. Nohan n’avait jamais apprécié la blonde beaucoup trop superficielle à son gout. Rien que l’écoute lui tapait sur le système. Malheureusement, il semblerait qu’elle soit sa seule solution pour le moment. C’était vraiment une journée de merde. Il grogna intérieurement, pas le choix de se farcir la barbie égocentrique. Il était déjà fatigué d’avance. Mais il était prêt à tout pour retrouver sa liberté. « Viens » il reprend une marche rapide, la tirant à travers les couloirs. Il entre dans le foyer, la cherche du regard « Bordel. Elle est où… » mais elle n’est pas là. Pourtant, difficile de la louper celle-là. Il décide donc de se rendre dehors dans la grande cour. Peut-être s’entraine t-elle sur le stade avec les stallions. Evidemment, les regards se tournent vers. Les élèves les observent étrangement. Ils se demande qui est Eline et surtout : pourquoi ce connard de Nohan est attaché à cette nana sortie de nulle ? Mais vu que personne n’ose l’approcher à cause de son caractère de merde, ils gardent leur distance. Alors qu’ils arrivent près du stade, une balle fuse dans leur direction. Un loup vient d’envoyer un ballon à toute puissance (et à toute vitesse) et elle se dirige droite sur la tête d’Elina. Par reflexe, Nohan utilise sa vitesse et l’attrape avant que cette dernière assomme la chasseuse. Pourquoi a-t-il fait ça ? Elle aurait été plus facile à gérer si elle avait été dans les vapes. Enfin, peu importe. Il rejette la balle par terre avec nonchalance. Il ne leur renvoi pas. Ils se demerderont pour aller la chercher, ce n’est pas son problème. L’air de rien, il fait demi-tour. « Elle n’est pas là. On bouge » il est expéditif, mais il a hâte d’en finir. Il la trimballe partout depuis tout à l'heure comme une poupée de chiffon, mais rien à foutre. Il réfléchit rapidement. Peut-être que la blondasse elle dans sa chambre ? C’est sa prochaine destination.

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Oui, il court partout. Mais comprenez-le, Nohan est un insociable, il ne supporte pas d’avoir quelqu’un d’accroché à son poignet. Alors il tente de trouver une solution, cherche partout. Il se dit que finalement, la fille du directeur pourrait être la solution. C’est une siphon, et ce qui les retient prisonnier ce n’est pas les menotte en soit, mais la magie qu’il y a dedans. Si elle absorbait la magie des menottes, ils devraient donc en être débarrassé. Mais aucune trace de cette pimbêche blonde nulle part. Elle qui pourtant, fait toujours tout pour qu’on la remarque. C’est comme si elle avait disparu. Ça l’irrite, ça l’oblige à courir partout. Franchement, cette journée est vrai pourri. Mais alors qu’il continu ses recherches sans se préoccuper de la chasseuse à son poignet, il se fait stopper net. Eline le tire brutalement en arrière, il trébuche, manque même de tomber. Heureusement, ses reflexes lui permettent d’éviter cette humiliation et il retrouve vite son équilibre. Putain. Mais qu’est-ce qui lui prend ? Il lui lance un regard noir. Madame en a marre de courir. « T’en as de bonne toi, t’as une meilleure idée peut-être ? ». C’est vrai qu’elle est humaine, elle n’est pas aussi rapide qu’un vampire. Mais c’est une chasseuse, elle devrait avoir de l’endurance. « Je croyais que t’étais plus endurante que ça. Et ça se prétend chasseuse » rétorque t-il. Puis il poursuit « En attendant, moi, je cherche une solution. Mais peut-être que tu n’as pas envie de t’en débarrasser ? » dit-il en haussant un sourcil insolent. Si il court partout, c’est justement pour qu’ils soient débarrassés au plus vite de ces fichus menottes. Et elle que fait-elle ? Peut-être que ça lui plaît d’être attaché à lui au final ? « Alors arrête de pleurnicher ». Les regards curieux se posent sur eux. En même temps, ils se disputent comme des enfants devant tout le monde et ils sont menottés. En plus, ils doivent se demander qui est Eline. Nohan ne fait pas attention, le regarde des autres il s’en branle mais ça ne semble pas être la même chose pour la chasseuse. « Fais pas attention, on s’en fou » dit-il avec nonchalance. Le plus important, ce sont ces menottes. Les idiots qui les observe, il s’en fou.

Soudain, Eline perd patience. Elle en a marre. Mesure exceptionnelle ? Qu’est-ce qu’elle veut dire ? Ça craint. Il sent qu’il va pas aimer ce qu’il va suivre. Il se questionne, il n’a pas le temps de l’arrêter qu’elle se trouve vers la foule d’élève. Oh merde. Elle est sérieuse ? « Putain qu’est-ce que tu… ». Voilà, elle s’exclame haut et fort. Génial, c’est bien sa veine pensa t-il ironique. Cette fille n’en rate pas une. On a pas le temps de s’ennuyer avec elle. S’ils n’étaient pas déjà le centre d’attention depuis tout à l’heure, là c’est sûr, ils l’étaient. Nohan détestait ça. Mais bon, maintenant que c’était fait. Autant attendre les réponses. Que ce spectacle public n’ait pas servi à rien, même si ça ne lui plaît pas. Demander de l’aide est déjà quelque chose qu’il a du mal, il avait pris sur lui pour vouloir demander à la blonde. Mais finalement, c’est à toute l’école qu’Eline venait de parler. Tout le monde était au courant. « Vous parlez de Josie ou Lizzie ? » demanda l’un des élèves. Il n’a pas le temps de répondre que le loup Rafael s’avance vers eux « Josie n’est plus élève ici depuis quelques mois. Quant à Lizzie elle est partie avec Sebastian tout à l’heure » expliqua t-il. En résumé : ni Lizzie, ni Josie n’étaient ici. Nohan soupire. Fait chier. « Bon, on se casse » conclut-il. Sans attendre plus longtemps, il tire Eline afin de quitter la foule. Il n’aime pas être entouré d’autant de gens, encore moins quand ceux-ci ont tous les yeux braqués sur lui. Il finit par s’arrêter dans un couloir désert puis se tourne vers elle. « Alors, on fait quoi maintenant ? » oui, Nohan lui pose la question. Parce que là, franchement, il sèche. Il ne compte pas attendre gentiment que la blonde se pointe. Il y a bien une autre solution. Peut-être que finalement, ils devraient chercher la solution ensemble. Même si ça l’emmerde, à deux ils trouveront peut être une solution.

Il ne pensait pas que se débarrasser de ces menottes serait si compliqué. Si la sorcière siphon était ici, cela aurait été plus facile. Cependant, le destin semblait ne pas avoir fini de s’amuser avec eux. La fille du directeur n’était pas là, comme par hasard. Nohan commence à perdre patience et d’ailleurs sa frustration ne fait qu’accroitre quand tous les regards se posent sur eux ainsi que les questions. Non, il n’a pas le temps pour ces conneries. Il quitte donc le foyer en troisième vitesse, trainant Eline avec lui. Par la force des choses, il se tourne vers sa coéquipière de galère. Etant donné que sa méthode ne fonctionne pas et qu’elle s’en plaint, autant lui demander ce qu’on fait maintenant. L’idée de la brune est de retourner à leur point de départ, c’est-à-dire la bibliothèque. Ce n’est pas bête. Visiblement, ils allaient devoir se débrouiller par leur propre moyen. D’un côté, au moins, ils n’auront pas à demander de l’aide à qui que ce soit et ça l’arrange. De l’autre, tout ça s’annonçait particulièrement long. Lui qui espérait se débarrasser de ce fardeau au plus vite était mal barré. Après tout, pourquoi pas. Son expérience de vie lui a appris qu’on n’était jamais assez bien servi que par soi-même. D’ailleurs, son impatience lui a fait oublier le principal avant toute chasse : se renseigner sur l’ennemi. Il allait donc falloir commencer par-là « Oui, il faudrait se renseigner sur la créature qui nous a fait ça. Si on comprend sa magie, on trouvera peut-être comment s’en débarrasser » dit-il d’un ton neutre avant d’ajouter « C’est une bonne solution. Tu n’es pas si inutile finalement ». Sur ces mots, il se met en route.

Les voilà de retour à la bibliothèque où ils s’enfoncent dans les rayons déserts. « Je la connais surtout car j’ai passé plusieurs heures de colles en sa compagnie » dit Nohan en haussant les épaules et en parlant de la bibliothécaire. Faute de sécher les cours et de dormir en classe, il finissait en colle. La plupart du temps, c’est à la bibliothèque qu’il les passait sous la supervision de la bibliothécaire. Elle pouvait être agaçante, mais quand il s’agissait de recherche et de raisonnement, elle s’avérait particulièrement douée. « Les rayons sont rangés par ordre alphabétique. D’après moi, la créature qui nous a fait ça doit être un farfadet, un gremlins ou un lutin. On va fouiller les rayons F, L et G. On finira bien par trouver ». Ces petites créatures pouvaient sembler similaire aux premiers abords mais c’est les détails qui faisaient toute la différence. Ils se dirigent donc vers le rayon F pour commencer où ils entament leur recherche en sélectionnant plusieurs livres concernant les Farfadets. Rien de concluant pour l’instant. Soudain, Eline décide de parler de la « Famille ». Nohan se crispe « Même pas en rêve » rétorque-t-il automatiquement. La famille l’a renié et mise à la porte. De plus, il avait appris récemment qu’ils avaient envoyé une chasseuse à ses trousses pour l’éliminer : Eline. Il connaissait très bien leur opinion sur les membres de la famille devenu vampire : des abominations. Lui-même se considérait de cette manière, pourtant ça n’empêchait pas que ça faisait mal. Toute sa famille lui avait tourné le dos et voulait le voir mort, même s’il ne le montrait pas, il en souffrait. Il avait honte de ce qu’il était devenu. Plusieurs fois, il s’était dit qu’il aurait mieux valu qu’il meurt ce soir-là. Mais il foulait encore cette Terre, foutu instinct de survie. Quoi qu’il en soit, il ne voulait pas les revoir. C’était trop douloureux. « La patience ça n’a jamais été mon truc, ni le baby-sitting. Donc tu vois, ça fait beaucoup en une journée » ne peut-il s’empêcher de dire.

Il est surpris quand Eline affirme qu’elle ne tient pas à les voir débarquer. Pour une fois, ils sont d’accord. « Sur ce point, on est d’accord » comme quoi, tout est possible. Cependant la suite de sa phrase le fait doucement rire. Il ricane intérieurement en se dirigeant vers le rayon « G », le « F » n’ayant rien donné. « Parce que tu te crois libre ? » questionne-t-il en attrapant un nouveau livre. « Je te rappel que je viens de là moi aussi. Tu ne chasses pas pour toi, mais pour eux. Tout comme je le faisais ». Evidemment, il le faisait aussi pour lui, mais il ne choisissait pas toujours ses cibles. Parfois, la famille lui imposait, tout comme elle avait imposé à Eline d’éliminer Nohan. Ce n’est pas un reproche, il a été bercé lui-même par ces méthodes depuis le berceau. Chaque monstre méritait la mort, lui y compris. Et pourtant, il avait pu voir ici que tous les vampires n’étaient pas si terribles même s’il refusait encore de l’admettre. « J’dis pas que c’est mal, mais je n’appelle pas ça une « liberté » plutôt un devoir ». Voilà ce qu’était la chasse. Un travail, une tâche à accomplir. On chasse pour ses convictions, pas particulièrement par plaisir. Et quand la famille ordonne quelque chose, il faut le faire. C’est comme ça que ca marche.

Ses yeux se perdent sur le livre qu’il a dans les mains. Soudain, le dessin sur la photo l’interpelle. « Tiens regarde, le gremlins. Ils ont la même tronche de merde » il lui montre la page en question avant de reporter son attention sur les lignes notées juste en dessous.   « C’est une créature folklorique de la taille d’un lutin qui possède un cartère particulièrement farceux et espiègle… sans déconner » il prononce ces derniers mots d’un air sarcastique. Il s’en était bien rendu compte. Ces fichues menottes en sont la preuve. Malheureusement pour cette créature, ils n'avaient pas le même sens de l'humour. Nohan ne trouvait pas ça drôle. Le gremlins se payait leur tête. Agacé à cette pensée, il tourne la page suivante. Cette fois-ci, l’information retient son attention. « Ce genre de créature aime enchaîner les gens qui ne s’apprécient pas juste pour s’amuser et les observer se chamailler » donc, il était probablement en train de les regarder, comme un abruti devant une téléréalité. Génial. Oh mais attendez… c’est une blague ? Il est marqué que pour se débarrasser des chaînes magiques, les personnes en question doivent trouver un terrain d’entente. « On n’est pas dans la merde… » souffle-t-il pour lui-même, tendant par la même occasion le bouquin à Eline pour qu’elle lise ces lignes. Cette journée n’était vraiment pas croyable, le foutu destin lui avait vraiment tout fait !