[Chambre 13] Et les Spellman se retrouvèrent

Sujet: [Chambre 13] Et les Spellman se retrouvèrent Ven 22 Jan 2021 - 20:04

HEY SIS' ! YOU SEE ? EVERYTHING CHANGE ! YOU AND ME ARE SO MUCH FABULOUS !

La voiture parentale s'était arrêtée devant le portail. Moira en fixait les barreaux, ayant le sentiment étrange qu'elle s'enfermait volontairement dans une prison surnaturelle et elle n'avait pas la moindre idée de ce qui allait se passer une fois cette frontière franchie. Elle savait que de l'autre côté, elle retrouverait au moins un visage connu et pourtant, une colère sourde grondait au fond d'elle. Si Lag ne l'avait pas abandonnée...en serait-elle là aujourd'hui ? Elle n'était même pas venue la voir après l'accident... ni à l'enterrement d'Ivy. Moira se sentait perdue à l'idée de retrouver son reflet, sa moitié. Un soupir plus tard, elle lançait un dernier regard à ses parents.

" Etes-vous sûr que c'est la seule solution ? Papa, tu pourrais m'apprendre à me contrôler non ?" questionne-t-elle, un brin d'espoir dans la voix. Il était lui-même un loup, de ce qu'il lui avait dit.

" Hélas, je pense que le Directeur et son équipe seront plus efficaces que moi." la voix contrite, son père tentait d'insuffler un peu de courage en croisant les yeux de sa fille. Ce dernier n'avait sans doute jamais imaginé que ses deux filles seraient des êtres surnaturels, ni même que l'une serait un danger pour l'autre. Le temps des au revoirs était venu, aussi vite et inattendu. Moira sortit de la voiture, prit sa valise au fond du coffre et une baiser plus tard, elle observait la voiture tourner dans l'allée, sans la moindre idée du moment où elle pourrait revoir ses parents. Un noeud à la gorge, son corps se tourna vers le portail. *Allez Moira, tu vas tout déchirer, tout le monde va t'apprécier !* Encouragement glissait dans son esprit afin de trouver la force de faire le premier pas vers sa nouvelle vie.

Un pied après l'autre, Moira traversa les lieux, se parant d'une armure d'assurance, alors que son esprit se tourmentait à l'idée qu'elle devait tout reprendre à zéro. Elle tentait d'ignorer les regards curieux qui se posaient sur elle à son passage, l'arrivée d'une nouvelle étant toujours un sujet de curiosité. Elle se devait de faire bonne impression, alors que ses yeux n'en revenaient pas des étrangetés qu'elle pouvait découvrir alors que certains jeunes faisaient léviter des objets, ou se propulsaient bien plus haut que la norme. Moira était impressionnée et pourtant, elle ne souhaitait pas que cela se voit.

Le chemin qu'elle avait pris la conduire vers le bureau du Directeur, Alaric Saltzman, avec qui elle eut une conversation rapide sur les objectifs de l'école et son fonctionnement. Une chambre lui fut attribuée et rapidement, elle voulut découvrir le lieu où elle pourrait s'évader.

Les pas s'arrêtèrent devant la porte, se demandant si elle allait avoir une chouette colocataire, gentille et compréhensible, qui lui laisserait un espace suffisant. Quelle ne fut pas sa surprise lorsque, une fois la porte ouverte, elle découvrit assise à l'un des bureaux, son propre reflet. Lagherta était là, une odeur particulièrement étrange s'en dégager, mais elle n'en comprenait pas la raison. L'aspect sûre d'elle venait de voler en éclat, alors qu'elle avait espéré avoir le temps pour aller à la rencontre de sa soeur.

" - Lag ? Tu dors dans cette chambre ?" la questionna Moira, abasourdie qu'on ne l'ait pas prévenue que sa soeur serait dorénavant sa camarade de chambrée. " Je ne pensais pas que l'on se croiserait si vite...." murmura-t-elle plus pour elle-même qu'à l'intention de son double. Elle ferma la porte derrière elle avant de s'étaler sur le lit encore vide, sans draps. " Comment vas-tu ?" s'intéressa-t-elle, ne sachant pas vraiment comment se comporter, toute animosité ayant été engloutie par la nostalgie et le soulagement de voir une tête connue dans ce nouvel endroit.

HARLEY-

Sujet: Re: [Chambre 13] Et les Spellman se retrouvèrent Jeu 18 Mar 2021 - 7:50

Et les Spellman se retrouvent.

Moïta.

[Chambre 13] Et les Spellman se retrouvèrent 2805610149

Le cœur a un peu de mal à l’idée de se dire que tout va changer. L’endroit de tranquillité que représente la chambre va voler en éclat par la venue d’une nouvelle camarade. Directeur ayant simplement annoncée que le lit jumeaux vide depuis quelques semaines allait être occupé, par une louve semblait-il. Homme affirmant qu’il ne voulait aucun débordement, et qu’il n’y avait pas lieux de s’inquiéter, que tout se passerait bien. Mais le doute persistant dans l’esprit, sûrement affecté par toutes ces moqueries passées. Pensées ne pouvant oublier le fardeau que c’était d’aller au lycée, d’être toujours dans l’ombre de la sœur qui réussissait tout à la perfection. Fort heureusement dans un sens, la jumelle n’était pas ici, ce qui allait permettre à l’esprit de sortir de sa coquille et de s’affirmer. C’était là toute la mission, sans oublier de devoir contrôler cette nouvelle nature qui n’était pas forcément évidente. Surtout avec tous les sens qui se retrouvaient surdéveloppés, ce qui en devenait compliqué à rester calme.

Stylo tenu dans la main pour un devoir, alors que l’objet tape avec régularité sur le bois du bureau. L’esprit n’arrivant pas à se concentrer sur cet exercice tout simple, alors qu’il ne cesse de s’interroger sur la future colocataire. Sera-t-elle gentille ? Moqueuse ? Bordélique ? Fera-t-elle partie de ces filles populaires qui ont toujours la tête haute et pensent que les autres sont des moins que rien ? Sera-t-elle complètement différente ? Auront-elles des points communs ? Soupir lourdement poussé, alors que les mains agrippent les cheveux comme pour forcer l’esprit à se concentrer. Mais peine perdue … Regard se perdant sur les alentours, observant les quelques rares photos accrochées au mur. Souvenirs d’un temps où les deux jumelles n’en formaient qu’une. Souvenir tellement lointain, donnant l’envie à quelques larmes de s’échapper des paupières. Cils battant rapidement pour échapper à cette sensation, alors que les nouveaux sens détectent la présence de quelqu’un derrière la porte. Sensation que le cœur va échapper de la poitrine, alors que le regard se pose sur la poignée de porte s’abaissant. Odeur familière et étrange. Mais stupéfaction quand les pupilles se posent sur le visage de la nouvelle venue. Le reflet parfait du miroir se reflétant. Salive difficilement avalée, alors que toutes les convictions données en arrivant, volent en éclat. Moïra. Raclement de gorge obligatoire avant de pouvoir prendre la parole, tellement la trachée semble sèche. « Euh … Oui c’était ma chambre jusque-là. » Voix légèrement murmurée, alors que le nez sent de nouveau cette odeur sur la jumelle. Elle a changé, sûrement parce que comme l’a dit le Directeur, elle est devenue une louve. Commentaire de la jumelle arrivant jusqu’aux oreilles, faisant grimacer légèrement les lèvres. « Je te rassure, je ne le pensais pas non plus. Je ne savais même pas que tu étais là … » La demande interne de savoir pourquoi personne n’a prévenu. Inspiration de prise, avant de se tourner vers la sœur jumelle, et de pouvoir lui répondre. « Bien. Enfin je crois. » Dur de réellement savoir, alors que de nombreuses émotions semblent se dégager en même temps du cœur. « Et toi ? » Le devoir d’essayer de ne pas se montrer agressive, malgré les souvenirs remontant dans l’esprit. « Alors comme ça, tu es devenue une louve … » Simple constatation, peut-être dans le but de lancer un semblant de conversation.

Sujet: Re: [Chambre 13] Et les Spellman se retrouvèrent Ven 19 Mar 2021 - 13:21

HEY SIS' ! YOU SEE ? EVERYTHING CHANGE ! YOU AND ME ARE SO MUCH FABULOUS !

Les sentiments se mélangeant, Moira se sentait étrange face à son double, cette part d'elle qui avait disparu du jour au lendemain, la laissant seule face au monde. Lagherta avait toujours été sa bouée en un sens, même si elle ne lui avait jamais avoué, les apparences plus importantes que l'ouverture du coeur.

La gorge nouée par la nostalgie et la rancoeur, Moira tentait tant bien que mal de faire bonne figure face à sa jumelle, de ne pas montrer une quelconque colère alors que ce sentiment était bien présent au fond de l'âme. Un léger sourire s'afficha sur ses lèvres en entendant Lag dire que c'était sa chambre avant, comme si la présence de la louve changerait tout.

" J'essaierai de tout faire pour que tu te sentes toujours dans ta propre chambre. On pourra même trouver un paravent pour faire une séparation si tu as besoin de plus d'intimité." Tentative d'être sympathique, évitant de devoir parler du passé, du départ inattendu de celle qui avait toujours été là pour elle. Depuis le début de leur adolescence, les filles avaient toujours eu des chambres séparées, sauf lorsqu'elles se décidaient à passer une soirée pyjama entre jumelles, ce qui était devenu de plus en plus rare au fil de leur croissance.

" Papa ne m'a mis au courant que récemment de ta place ici." expliqua-t-elle " J'aurais dû te prévenir de mon arrivée..." Léger regrets de ne pas l'avoir fait, sans doute parce qu'elle n'arrivait pas encore à réaliser complétement que tout serait différent dorénavant. La phase du déni ne semblait pas complètement terminée bien qu'elle comprenait une part des implications de ce changement. Le coeur alourdit, elle s'était étalée sur son nouveau lit, fixant le plafond pour essayer de ne pas montrer à sa soeur toute la douleur qu'elle ressentait actuellement, sensation d'un fossé s'étant ouvert entre les deux filles et qui ne pourrait plus être rebouché.

" Tu crois aller bien ou tu vas bien ?" glissa la louve, un regard en coin se portant sur le visage de sa moitié, avant d'hausser un sourcil en l'entendant la nommer louve. " Oui, mais comment tu l'as deviné ?" s'interrogea-t-elle. "Tu en es une aussi ?" se redressant sur un bras, intéressée de savoir ce qu'était sa soeur pour être ici, évitant en chemin de répondre si elle allait bien ou non. L'envie de hurler un grand non, je ne vais pas bien, se faisant dans son for intérieur, l'envie de lui signaler qu'elle ne pourrait pas aller bien alors que Lag l'a abandonnée, alors qu'elle a tué sa meilleure amie. Comment pourrait-elle être bien dans cette situation ? Elle était un monstre, rien de plus.

HARLEY-

Et les Spellman se retrouvent.

Moïta.

C’est tellement étrange pour les yeux, de se retrouver face à son propre reflet, alors que cela fait un moment que le regard ne l’a pas vu. L’espérance de pouvoir repartir à zéro venant d’être à l’instant même, anéanti. Comme si le peu de confiance que le cœur avait acquis ces dernières semaines, venait de s’envoler avec une seule bourrasque de vent. L’affirmation se faisant, avant de soupirer lourdement. La chambre n’étant plus l’endroit de refuge, maintenant que le lieu allait être partagé avec la jumelle. Comme autrefois … Mais pourtant, le corps était complètement différent maintenant. Yeux se fixant quelques secondes dans ceux jumeaux, avant de retourner vers le sol après un léger hochement de tête. « C’est une idée, merci. » Voix se faisant presque hésitante, ayant peur d’annoncer un mot de travers. Après tout, les souvenirs des dernières années sont encore frais et les cris qui raisonnaient dans la maison familiale ne sont pas encore effacés. Grimace se faisant sur les lèvres, avant de répondre simplement, peut-être avec un peu plus de froideur que nécessaire. Mais en même temps, les choses ont changé. L’esprit n’est plus le même, ayant changé dû à la nouvelle métamorphose. Soupirs se faisant une nouvelle fois, alors que les mots ne peuvent s’empêcher d’être ironiques. « C’est un peu trop tard pour ça maintenant … » En effet, les yeux se trouvent devant le fait accompli de devoir avoir pour colocataire de chambre, la jumelle électrique. La réponse se faisant à la question, malgré une hésitation sincère. Le cœur n’arrivant pas à analyser tout ce qu’il ressent, alors que mille et une émotions semblent le transpercer de toute part. Réflexion se faisant en baissant les paupières pendant quelques secondes, échappant aux yeux de la parfaite jumelle. « Je vais bien. » Voix se voulant ferme pour convaincre le reflet parfait, ou convaincre le cœur. Les mots s’échappant des lèvres pour une constatation, avant que la tête ne se secoue par la négative. L’acceptation n’est pas encore totalement réelle dans l’esprit, aussi, cela semble tellement dur à l’expliquer. « Je … Non, je ne suis pas une louve. Pas … Comme toi. » Sensation faisant mal, alors que le fossé séparant les deux cœurs semble être encore plus grand, avec cette nouvelle différence. Comme si les jumelles ne pourraient plus jamais l’être. « C’est le Directeur Saltzman qui m’a dit que j’allais avoir une colocataire louve. » Mais il avait omis de dire qu’il s’agissait d’un fantôme du passé, mais ça, les mots s’empêchent de les prononcer. Nul doute que l’homme l’avait joué malin pour éviter un scandale. Salive s’avalant difficilement, réfléchissant comment annoncer le changement. « Je … enfin je suis devenue … un vampire. » C’est tellement dur d’y croire, bien que le corps et l’esprit commencent doucement à se faire à cette nouvelle idée. Sûrement à force d’en côtoyer au quotidien, bien que l’âme reste toujours autant solitaire. « Un peu différent des livres pour enfants, mais une bonne partie de réel. » Simple mais pourtant, pas totalement faux.

HEY SIS' ! YOU SEE ? EVERYTHING CHANGE ! YOU AND ME ARE SO MUCH FABULOUS !

Moira se sentait dépassée, loin d'être à sa place. Être devant sa jumelle rendait les choses à la fois plus simple et plus compliquée. Une colère sourde qu'elle avait bien du mal à contrôler la prenait à la gorge, mais l'espoir de trouver un terrain d'entente, au moins dans cette pièce, la poussait à être sympathique. Tout du moins essayer.

Quelques bagatelles furent échanger, avant d'aborder un sujet qui intéressait un peu plus l'une des moitiés. Savoir ce qu'était sa soeur était important pour elle, qui espérait sincèrement qu'elles étaient toutes deux louves. Mais l'espoir fut vite balayé quand le verdict tomba. Sa soeur était une vampire. Cela sonnait bien étrange à son oreille, elle qui avait tant l'habitude de ressembler sur le plan physique en tout point à Lag. Et maintenant, quelque chose avait changé, définitivement. Une sensation de cassure s'inséra dans les veines de Moira, les yeux reflétant sans doute une forme de tristesse alors qu'elle se laissa retomber sur son lit, fixant le plafond et gardant le silence quelques instants. Elle avait besoin de temps pour avaler la pilule et accepter cette nouvelle chose.

" Cela n'a pas dû être facile pour toi..." murmura-t-elle doucement, se rendant compte que la raison de son départ était cette transformation soudaine, comme elle. "T'aurais pu m'appeler tu sais ? Je t'aurais soutenue..." Souvenir des quelques temps sans aucune nouvelle, sans message et échange. Douloureux moments pour la jeune Moira qui, dans le fond, avait toujours besoin de sa soeur, même si elle ne l'avait jamais avoué.

Ses yeux restaient fixé sur le plafond. "Mais je comprends que tu ne l'ai pas fait.. il fallait d'abord accepter ce que tu es aujourd'hui je pense" finit-elle par dire, tournant son visage vers son reflet avec un sourire compatissant sur ses lèvres " Mais je t'avoue que je me suis sentie .... abandonnée.... et je suis contente qu'on puisse se retrouver, même si je me doute que ma présence n'est pas une source de gaieté pour toi." Moira avait parfaitement conscience que sa soeur était toujours restée dans son ombre et que sa place dans cette Académie pour personnes étranges lui avait permis de s'éclipser de cette ombre. Dans le fond, Moira savait que son arrivée aller bouleverser sa soeur.

HARLEY-

Et les Spellman se retrouvent.

Moïta.

Le cœur a beaucoup de mal à gérer ce trop plein d’émotions. Etre face à la jumelle, alors que l’esprit avait pris plusieurs résolutions en arrivant dans cette école, fait tout voler en éclats. Le cœur n’est plus certain de réussir à garder la tête hors de l’eau. Surtout en vue de comment le fossé est creusé entre les deux âmes, depuis de nombreuses années. La différence d’espèces. Soupirant intérieurement, les yeux espèrent trouver quelque chose dans le regard du miroir parfait. Mais quoi ? Telle est la question… Mais quand la tristesse finit par s’afficher dans le regard de Moïra, le cœur se serre douloureusement. Heureusement, la jumelle finit par rompre le contact en s’allongeant sur son lit. Lorsque la meilleure moitié reprend la parole, le cœur s’accélère. Mélange parfait de colère et de tristesse. C’est vrai que l’esprit aurait pu appeler la sœur afin d’avoir un soutien mais … « On ne se parlait plus depuis des années, Moïra. Plus … Plus comme avant … » C’est tellement douloureux à avouer. Soupirant lourdement, les doigts se frottent contre les paupières comme pour chasser la rancœur qui commence à ronger l’organe vital. « Enfin ce n’est pas la question mais … Même si je t’avais appelé, tu ne m’aurais pas cru, Moïra … J’ai tellement eu moi-même à comprendre ce qui se passait. » Et encore maintenant, le cœur a toujours du mal à se faire au virage à 180 degrés qu’a pris la vie. Et comme toujours, montrant qu’elles étaient proches il y a un temps, Moïra met les mots sur le fond des pensées qui rongent l’âme. La difficulté à se faire à cette nouvelle vie. Sans parler que le cœur a coupé presque tous les ponts avec les parents, afin de se concentrer pleinement sur cette vie qui est loin d’être celle que l’avenir prédisait. « Je ne suis pas sûre de l’avoir accepté mais … C’est l’idée. » Un sourire triste vient naître sur les lèvres. C’est tellement difficile. Fort heureusement, il y a malgré tout quelques belles rencontres dans cette école. Dont un certain loup qui est tellement gentil. Mais alors que Moïra reprend la parole, la colère fait surface. Le corps se relève dans un mouvement brusque, envoyant la chaise dans le mur en face. « Abandonnée ? Tu te moques de moi ?! Et combien de fois, moi, j’ai été abandonnée parce que tu étais avec tes amis ?! » C’est plus fort que toute pensée rationnelle. La colère est trop forte, comme si les émotions étaient décuplées. Jusque-là, ce n’était que très peu arriver. Se forçant à respirer profondément, les yeux se ferment pour reprendre le contrôle. Les ouvrant après quelques minutes, les pupilles se plantent dans celles de la jumelle. « Désolée … J’ai du mal à gérer mes émotions. Pardon … » Silhouette se détournant pour aller ramasser la chaise avant de la remettre à sa place, pour se rasseoir dessus.

HEY SIS' ! YOU SEE ? EVERYTHING CHANGE ! YOU AND ME ARE SO MUCH FABULOUS !

Une moue s'était étirée sur le visage de la louve. Il était vrai qu'elles n'étaient pas aussi liées que certaines jumelles. Le temps, les activités, la popularité, tant de choses avait effrité ce lien si particulier. L'entendre aussi clairement lui faisait beaucoup de mal, mais elle ne pouvait pas grand chose pour le passé. Devait-elle voir cette nouvelle vie comme un départ vers un renouveau avec sa soeur ? Sans doute. Mais tout semblait pourtant les séparer, même cette pièce, elle prévoyait d'y placer un moyen de séparation, pour garantir leur intimité respective. " Tu n'as pas tout à fait tort... il est vrai que tout ça est..... inimaginable ? Je t'aurais sans doute prise pour une folle... ou j'aurais cru que tu voulais faire ton intéressante.... et j'aurais eu bien tort." répondit finalement la brune, s'allongeant sur le côté pour observer sa soeur, tenant son oreiller entre les bras.

Plus elle observait Lagherta, plus elle constatait des changements. Sa soeur n'était plus tout à fait celle qu'elle était avant son départ, timide et retenue. Moïra sentait clairement un changement, un renouveau dans sa personnalité et cela l'effrayait un peu. Lag n'avait jamais été aussi ouverte.... ou du moins pas depuis longtemps. Et la louve trouvait cela perturbant.

Les émotions se mélangeaient entre les jumelles. Les rancunes semblant décidaient qu'il était temps qu'elles surgissent en ce moment précis, celui où tout basculait pour chacune d'elles. C'était étrange, dérangeant. Elle ne savait pas quoi faire de tout ce qu'elle ressentait et Moïra en vint au point qu'elle osa lui dire ce qu'elle avait ressenti face au départ de sa soeur, sans nouvelles, sans même un message. Elle qui venait de perdre un être cher, elle s'était sentie d'autant plus abandonnée, d'autant plus seule. Elle qui se sentait seule même au milieu de la foule, des sourires et de l'intérêt des autres pour le reflet qu'elle dégageait.

La colère qui lui répondit la fit sursauter, la faisant se redresser d'un geste vif, prête à réagir au moindre geste, instinct de survie qu'elle ne connaissait que peu, apparu à sa mutation en louve-garou. " Je te laissais peut-être seule quand des amis étaient là, mais on se voyait tous les jours, à la maison, tu avais des nouvelles de moi parce qu'on vivait sous le même toit ! Et tu es partie ! TU as pris la décision de ne plus répondre à mes messages, mes mails, mes appels ! Alors oui, j'ai bien le droit de m'être sentie abandonnée, que cela te plaise ou non, c'est ainsi que je l'ai ressentie." La voix était partie dans les notes graves, rage grondant à travers les mots, mélangés à la tristesse. Moïra se mit sur ses jambes, sentant les vagues de chaleurs et de colères traversant le sang, alors qu'elle se mit à faire les cent pas.

" Et t'excuses pas sans cesse comme ça, t'es agaçante." répliqua-t-elle finalement, alors qu'elle traversait une énième fois la pièce, l'envie de hurler de plus en plus forte. " Je ne t'ai jamais laissée des mois sans réponses, sans nouvelles. Que je sorte sans toi, c'était pas cool, mais t'aimais pas mes amis, et je ne souhaitais pas t'imposer des sorties avec eux. Et j'aurais jamais dû leur accorder autant d'importance.... pas un ne m'a appelé depuis ..... depuis.... l'accident." souffla-t-elle. Elle était au bord d'une crise, une crise de colère et de larmes incontrôlable, comme il lui arrivait d'en faire parfois quand elle ne contrôlait rien. Elle n'osait plus porter les yeux sur sa moitié, ayant la sensation qu'elle s'effondrerait en la regardant. Elle détestait ça, se sentir faible, vulnérable, hideuse, monstrueuse. Mais elle ne pouvait rien faire de plus. Elle se sentait simplement perdue et retrouver sa jumelle dans ses circonstances était encore plus déstabilisant.

HARLEY-

Et les Spellman se retrouvent.

Moïta.

Il est difficile de parler avec la jumelle comme si de rien n’était, alors que les dernières années étaient compliquées. Après tout, en grandissant, les jumelles s’étaient séparées, prenant un chemin différent. Cela avait lourdement couter au cœur, avant de se faire une raison. Soupirant lourdement, les mots expriment le fond de la pensée. Pourquoi lui dire ce changement, alors qu’elle ne l’aurait pas cru de toute manière ? Les poings se serrent de colère, alors qu’elle parle du fait de jouer son intéressante. C’est dur à entendre, alors que c’est la jumelle qui a tendance à toujours se mettre sur le devant de la scène. « Oui tu aurais eu tort, sans nul doute. Mais bon, la question n’est pas là. » Plutôt que de s’énerver, l’esprit préfère garder son calme, malgré la difficulté face à une telle situation. Mais les choses se dégradent entre les deux cœurs, qui ont de la rancune a exprimé. C’est comme si toutes les années passées sous silence, venaient déferler en une seule discussion. Aussi, lorsque la jumelle annonce s’être sentie abandonnée, le cœur explose. C’est plus fort que les pensées, le besoin d’exprimer le mal-être ressenti pendant tant d’années. Ecoutant la sœur tout en serrant les poings, les larmes montent aux yeux, après avoir ramassé la chaise. C’est son avis, et pourtant, ce n’est pas ce qui s’est passé. Pas dans le sens où elle l’entend en tout cas. « J’avais de tes nouvelles ? Ah oui c’est sûr ! Un bonjour et un bonne nuit, ce sont de grandes nouvelles. Puis si tu t’inquiétais tant, tu avais qu’à demander à papa ce qu’il en était ! C’est lui qui m’a envoyé ici, je te signale ! » Reprenant la parole après s’être excusée, la voix se fait tremblante. C’est tellement difficile de rester calme avec toutes ces émotions qui enflent dans les veines. Un rire triste s’échappe des lèvres. Chasser le naturel, il revient au galop. Moïra ne s’en rend sûrement pas compte, mais une nouvelle fois, elle vient de blesser le cœur comme il se doit. « Agaçante hein … » Les mots se sont échappés, mais c’est toujours la même chose. Ecoutant la jumelle reprendre la parole, le corps se glisse sur la chaise avec un soupir lasse. Finalement, les sentiments sont les mêmes et c’est sans nul doute pourquoi la discussion est si houleuse. « Oui ce n’était pas cool que tu sortes sans moi. Et que je sache, eux n’ont plus ne m’aimer pas. » Soupirant, l’esprit hésite. Mais il faut bien faire un pas, bien que dans le fond, l’âme a peur de retourner dans l’ombre de la jumelle. Avançant vers la moitié parfaite, une main se pose délicatement sur son épaule. « Ils t’appelleront … Et puis, tu te referas des amis ici. Tu as tout ce qu’il faut pour te glisser dans ce moule. Tu te referas des amis, qui pourront comprendre ce que tu traverses. » Un sourire triste se voulant encourageant avant que le corps ne retourne prendre place sur la chaise de bureau.

Sujet: Re: [Chambre 13] Et les Spellman se retrouvèrent Sam 29 Jan 2022 - 7:17

HEY SIS' ! YOU SEE ? EVERYTHING CHANGE ! YOU AND ME ARE SO MUCH FABULOUS !

La colère jumelle rebondissait sur l'âme, alors qu'une douleur vive et immense détruisait chaque cellule du corps. Sentiments d'être devenue misérable, sans âme, sans humanité. Elle était si en colère face à son reflet alors qu'un sentiment d'amour profond reprenait sa place au même instant. Lagherta lui avait tant manqué, alors pourquoi devait-elle gâcher leur retrouvaille comme elle avait toujours tout gâché entre elles ? Moïra ne pouvait le dire, elle était ainsi, toujours tourmentée quand elle n'était que la jumelle, sans personne d'autres pour observer son image. Lag lui permettait d'être vulnérable, et pourtant elle détestait ça. Sans doute était-ce la raison pour laquelle elle était si bouleversée de devoir de nouveau partager quelque chose avec elle.

Elle entendait la colère, sentait même son odeur en cet instant. C'était si étrange. Lag n'avait jamais été aussi énervée. Certes, les disputes fusaient aisément sous le toit des Spellman, mais elle avait la sensation qu'en ce jour, c'était bien différent de ce qu'elle avait pu connaitre. " Ils t'appréciaient, sauf que tu te gênais pas pour le faire sentir qu'ils n'étaient pas les bienvenus. A force, ils ont arrêté de faire des efforts. Et ils ont eu tort. Ils auraient vu à quel point tu peux être géniale..." Mais la colère grondait, tout comme la peine, tout comme la sensation de solitude, ou encore la haine qu'elle ressentait envers elle-même depuis la mort d'Ivy. Les larmes s'insinuèrent sur son visage alors qu'elle tentait de reprendre le contrôle de ses émotions.

Sentant la main de sa soeur sur son épaule, la louve releva légèrement la tête pour croiser le regard de sa soeur. Les larmes se firent plus abondantes alors qu'elle la prit dans ses bras. " Ils ne m'appeleront plus... j'ai ... j'ai.... tué Ivy...". Avouer à Lagherta que sa meilleure amie était morte par sa faute. Mais il était temps qu'elle en parle, un peu, juste au moins l'avouer. C'était une étape, même si elle ne pouvait pas encore s'en rendre compte. A l'instant où les mots avaient franchi ses lèvres, les sanglots avaient pris le pas sur toute forme de colère, profitant d'une légère accalmie avec sa jumelle.

" Comment pourrais-je me faire des amis si la plus importante est morte ? Je ne peux pas... je ne mérite pas une telle chose." murmurait-elle entre deux hoquets. Elle ne savait plus si elle était en colère ou non contre Lag, seulement qu'elle avait besoin de sa soeur. "Tu m'as tellement manquée. J'avais l'impression que la part la plus importante de moi, la meilleure, avait simplement disparu. Je pouvais plus respirer." C'était ses excuses, à sa façon, comme toujours. Un peu égoïste certes, mais elle pensait bien faire en disant cela et elle espérait que lag, comme toujours, la comprendrait.

HARLEY-

Et les Spellman se retrouvent.

Moïta.

Les mots, loin d’être agréables, s’échangent avec la jumelle que le cœur n’a pas vu depuis de longues semaines. Et pourtant, la rancœur des mois passés est toujours bien présente, l’esprit ne pouvant tourner la page aussi aisément. Les deux âmes enfantines ont grandi, s’éloignant par les chemins différents que les pensées ont choisis. Et en vue de la suite de la conversation, les deux côtés ont des reproches à lancer. Pourtant, c’est la jumelle qui s’est toujours mis en avant, sortant avec ses amis, sans faire attention à l’âme qui ne se trouvait plus à sa place. La discussion houleuse permettra sans nul doute aux jumelles de se rapprochaient, mais pour l’instant, le temps est aux reproches. La langue claque contre le palais de mécontentement, avant de soupirer lourdement. « Ils me le faisaient sentir, et tu ne leur as jamais rien dit à ce que je sache. Quand tout votre groupe parler ensemble, que j’étais seule, ça ne te dérangeait pas. Alors le problème vient des deux côtés, mais surtout de tes amis. » Mais la rancœur n’a plus sa place dans la relation, aussi, les pas s’avancent dans l’optique de montre une bonne volonté d’arranger les choses. La main se pose délicatement sur l’épaule de la jumelle parfaite, tentant de la rassurer sur ses amitiés passées et futures. Surtout que les autres élèves sauront l’aider à s’habituer à sa nouvelle condition. L’étreinte se fait sincère, alors que la vérité éclate. La compréhension se fait dans l’esprit, alors que le cœur comprend la douleur de la jumelle pour savoir l’importance de la meilleure amie décédée. « Je comprends … » Mais la jumelle n’a pas fini d’exprimer ce qu’elle ressent, ne voulant pas se refaire des amis. Et pourtant, elle a tout pour s’orienter et s’intégrer dans ce moule de perfection des élèves. « Tu m’as manqué aussi … » La sincérité transperçant de toute part. Reculant légèrement, les paumes se posent sur les épaules avant que les pupilles se plantent dans le regard de la jumelle. Il faut qu’elle comprenne que la plus part des élèves ont perdu quelque chose en arrivant ici. « On a tous du sang sur les mains. Loup comme vampire. On a tous tué avant d’arriver ici. Alors il faut que tu avances et laisses les regrets derrière toi. L’écoute t’y aidera. D’ailleurs, il y a une meute de loups ici, je suis sûre qu’ils pourront t’aider. » C’est même sûr. Relâchant la jumelle, le corps s’écarte pour la laisser ranger ses affaires. « Je te laisse t’installer, j’ai quelques devoirs à terminer. Ensuite on pourra aller manger un morceau, je te ferais visiter. » Moyen de faire à nouveau un pas en avant, recollant les morceaux qui ont été bien longtemps brisés.

FIN.