Quand trépasse le danger face à l'unité ~ Deana & Rydian

Il y a parfois des moments où l'on a besoin de solitude pour tenter de chercher des réponses tapis au fond de soi. Il n'est pas toujours évident de les trouver au milieu de la cohue de la ville. Tous ces bruits peuvent être très sécurisant, mais par moment, ces derniers étouffent à tel point que l'on se sent plonger dans une folie naissante. Sans doute, est-ce ce gène lycan pas encore réveillé qui poussent Deana à suivre le chemin de la nature pour trouver un équilibre qui se veut presque parfait. Il faut dire que la jeune femme a un besoin viscérale de se promener alors que la journée se prêtait à prendre l'air. Un soleil tranquille parfois caché par quelques nuages, mais pas au point d'annuler sa promenade. Tout du moins c'est ce que s'est dit la demoiselle avant de finir suspendu au pont de la mort en tenant dans son bras un écureuil blessé et terrifié.

C'est difficile pour Deana de ne pas réagir quand elle perçoit un animal en détresse. C'est vrai que ce sont de parfaits acrobates ces petites choses, mais il y a des moments où l'on tombe sur plus fort que soi et cela a dû être le cas pour cette pauvre petite bête qui semblait avoir une patte cassée. De quoi ne plus avoir la possibilité de grimper dans un arbre et le rendant plus visible à des prédateurs qui apprécient la chair de ces rongeurs.

Honnêtement, Deana devrait parfois réfléchir avant d'agir, mais l'instinct a parlé à sa place et de ce fait, elle n'a pas pu s'empêcher de sauver le petit animal. << Au moins, ça ne peut pas être pire. >>

À croire que la météo a décidé de lui prouver le contraire. Voilà qu'il se met à pleuvoir très fort. C'est arrivé si soudainement alors que Deana avait pourtant encore regardé le temps qu'il ferait dans la journée et il n'y avait rien prévu de tel. << Attend ne bouge pas. >> Bien qu'il ait griffé Deana lorsqu'elle l'a pris, l'écureuil à trouvé refuge dans la capuche de sa veste sous les longs cheveux de la demoiselle. << Petit malin. >> Non seulement le voilà en sécurité, mais aussi protégée de la pluie. Enfin plus au moins, mais à présent, Deana pouvait prendre appuie de ses deux mains. Elle se sentait déjà glisser.

« Est-ce qu'une personne se trouve ici ? »

Deana lève la tête. A-t-elle bien entendu ? Elle n'était pas très sûre, mais au final, il valait mieux suivre son impression. << Par ici ! >> Cria-t-elle pour aller au-dessus du bruit de la pluie qui faisait rage. << Ne regarde pas en bas. >> Fit-elle pour elle-même. La jeune femme n'avait aucunement peur des hauteurs, mais disons que regarder en bas ne serait vraiment pas une bonne idée et cela la déconcentrerait à coup sûr.

« Attrapez ma main. »

Deana lève la tête et croisa le regard d'un homme juste au-dessus d'elle. Encore une fois, elle s'appuya d'une main et se remerciant intérieurement d'avoir des capacités sportives comme les siennes, sinon elle n'aurait pas pu tenir aussi longtemps. Quoi que, elle commençait à sentir ses muscles la tirer. Lentement pour ne pas avoir de mouvement brusque qui pourrait amener Deana à glisser, elle tendit sa main vers son sauveur du jour Bien que la situation de la demoiselle en détresse n'était pas vraiment la position qu'elle préférait. C'est au deuxième essai qu'elle parvint à attraper la main de l'homme qu'elle vient à tenir fermement. << Ne me lâchez pas. >> Fit-elle en le regardant droit dans les yeux.

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Quand trépasse le danger face à l'unité

Je ne m'attendais pas à ce que cette sortie si reposante devienne soudainement une esprovance (= épreuve) me confrontant aux éléments. Cela ne me faisait pas peur de continuer avec Tempête à travers ce déluge mais je savais qu'un cavalier moins expérimenté que moi pourrait y trouver à redire. Sans compter que le cheval n'était pas pleinement rassuré, n'ayant visiblement pas l'habitude de ce genre de temps. Malgré tout, je ne pouvais pas faire demi-tour, pas encore, pas quand j'avais cru entendre ce cri. Le cheval s'essaillit (= s'élança) dans la direction que je lui indiquais et nous arrivâmes rapidement. Je me laissais retomber du flanc de Tempête, prenant une seconde pour calmer le cheval avant de demander si quelqu'un se trouvait à proximité. J'entendis soudainement me répondre une voix, faiblement, féminine, à travers le déluge qui s'abattait sur nous. Je repérais en même temps le lieu où elle avait certainement chue, un chemin accidenté, qui avait subi la furie des éléments.

Je m'élançais donc dans la bonne direction et en m'abaissant, je vis apparaître une visage d'albâtre, blanchi par la tension. Une jeune femme à qui je proposais ma main, remarquant quand elle leva les yeux la jeunesse de son visage. Que faisait-elle ici ? Je ne savais point mais je ne pouvais pas la laisser dans cette situation. Elle parvient finalement à attraper ma main alors j'assurais ma prise, entourant son poignet fin de ma deuxième main après avoir senti Tempête accrocher le bas de ma vêture de ses dents. Je me souvenais soudainement que l'homme au centre équestre m'avait dit que Tempête était souvent emprunté par un sauveteur. Visiblement, ce dernier lui avait appris quelques petites choses. Les paroles de la jeune femme étaient assurées malgré la peur et je tentais de lui faire un sourire rassurant.

« Je vous tiens, je vous le promets. »

Je n'avais pas le temps de me sentir indisposé par son inquiétude, qui aurait pu être légitime. Sauf que même si je paraissais être dans la normale et ne disposait pas d'une force surhumaine, j'avais toujours été en bonne santé. Et dans le siècle où j'avais vécu, un homme souhaitant prendre soin de sa famille devait s'entretenir. Alors je disposais de muscles bien suffisants pour la mettre en sécurité. La seule chose qui m'inquiétait était la pluie. Avec prudence, j'assurais ma prise avant de claquer une nouvelle fois de la langue. Comme je le pensais, le code fut suffisant pour que Tempête commence à tirer sur mon pantalon et nous redresse doucement sur une partie plus stable du ponton. Une fois la jeune femme à moitié sur le ponton, j'arrêtais Tempête et j'aidais la demoiselle à se mettre en sécurité en passant mes mains sous ses bras, libérant ses mains pour qu'elle s'assure de nouveaux appuis. Ainsi, en moins de quinze secondes, nous fumes à plus d'un mètre de l'endroit de sa chute. Seulement alors, je me permis de me détendre, me sentant, malgré la courte durée de l'exercice, pleinement recru (= excédé de fatigue). Mais ce n'était pas le moment alors je repris la parole.

« Est-ce que vous allez bien, mademoiselle ? »

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Comme la nature pouvait éclater en un temps qui peut vous désarçonner. En cet instant, Deane s'en est bien rendu compte. Il était prévu que le ciel soit clément, mais en un quart de seconde, il a viré en une pluie presque démentielle. Mère Nature semble prouver encore une fois que le monde la met en colère. Comme si quelque chose se préparait dans l'ombre. Effectivement, cela pouvait être le cas, la jeune femme savait que des créatures étranges sortaient d'un endroit qui s'appelle le Malivor. Rien qu'après avoir entendu ce que c'était, Deana ne souhaite aucunement se retrouver la cible de cette chose qui dévore tout sur son passage. Mais apparemment, elle n'a rien à craindre autant que les lycans, les vampires et les sorcières. Ce sont des êtres qualifiés d'uniques qui s'y retrouvent prisonnières. N'est-ce pas injuste pour certaine d'entre elles, de devoir accepter un destin si funeste alors que tous ceux qu'ils ont pu connaître ou croire ont oublié leur existence. Ces êtres devenus des légendes dans l'esprit des hommes et encore, Deana a toujours pensé que chaque mythe et légende comportent sa part de vérité, mais enjolivé avec le temps par des grand-mères voulant émerveiller ou mettre en garde leurs enfants. Après tout, n'a-t-on pas un avis clair sur les loups-garous ? Parfois justifié d'autre fois non ou encore complètement loufoque.

Mais il n'est pas lieu de penser à cela. Deana sentait la petite créature trembler contre sa nuque autant de froid que de peur. Pauvre petite chose, elle non plus n'était pas épargnée par la fureur du temps. Deana tenait bon et remerciait sa condition physique de lui permettre de tenir autant et de ne pas plonger dans la rivière tout aussi en colère. Chaque élément semblait se joindre à leur mère créatrice. Heureusement que la jeune femme a été entendu par un cavalier passant non loin de là. C'est sans penser à plus qu'elle tendit son bras et attrapa la main salutaire qu'il lui présentait en ce moment.

« Je vous tiens, je vous le promets. »

Deana pourrait lui sourire, mais la jeune femme se concentrait bien trop à trouver là où s'accrocher faisant montre d'une envie de vivre qui était plus que puissante. Ce qui l'étonne, c'est que son chagrin l'avait porté vers des envies si sombres qu'elle n'en a parlé à personne. Mais maintenant qu'elle se trouve sur le point de rejoindre les bras de la Faucheuse, Deana se dit que ce ne sera pas pour tout de suite, bien au contraire. Elle veut vivre, rêver et connaître encore bien des choses. Mauvaises ou non, au moins, cela aura le mérite de la faire grandir plus encore et la rendre tout aussi forte.

Deana se sentit tirée puis glisser une fois qu'elle sentit la terre ferme sur son ventre. Finalement, la vie lui souriait encore bien que la pluie les frappait encore comme munie d'une colère certaine de ne pas avoir emporté des êtres qui foulent la terre sans se douter du mal que les hommes pouvaient lui faire. À bout de souffle et les bras la tirant affreusement, Deana se sentait parmi les chanceuses d'avoir été sauvé par cet homme. C'est la providence qui la conduit ici ou Dieu, ou toute autre entité bienveillante. La jeune femme n'est pas particulièrement des plus croyante, mais elle estimait que si des créatures pouvaient exister alors celui que l'on appelait Dieu aussi. Autant que le Diable et toutes ces divinités propres aux différentes cultures.

« Est-ce que vous allez bien, mademoiselle ? »

<< Oui... Faut juste que je reprenne mon souffle. >> Fit-elle sentant sa gorge lui brûler de l'émotion qui l'avait traversé. L'adrénaline redescendait aussi sûrement qu'elle l'avait possédé. << Merci... Vous devez êtres un ange pour m'avoir entendu malgré ce déluge. >> On pouvait voir sous sa chevelure le petit écureuil presque roulé en boule pour se protéger. La jeune femme le prit dans ses mains le mettant ensuite à l'intérieur de sa veste. << Là, ça va aller, je vais te soigner. >> Cela pouvait paraître ridicule qu'on vienne à risquer sa vie pour un animal et pourtant, Deana n'avait pas hésité un seul instant. Elle recommençait à aimer la vie, mais maintenant ce sentiment se trouvait bien plus puissant encore à présent qu'elle a frôlé la mort. << On devrait trouver un endroit pour s'abriter de cette pluie. >> Fit-elle en observant l'homme en face d'elle. Nul lieu de se montrer méfiante après le geste héroïque qu'il a eu pour elle. << Je crois avoir vu une grotte pas loin, on devrait s'y rendre non ? >>

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Quand trépasse le danger face à l'unité

Je ne m’attendais point à assister aux déchaînements des éléments ce jour, en prétendant uniquement à une sortie équestre. Mais on ne pouvait prévoir les choix du Destin après tout. Je me retrouvais à suivre une voix jusqu’à repérer une damoiselle en danger. L’amener hors du danger fut un périple court, mais intense. Et finalement les flammes de l’espurgatoire (= le purgatoire) s’éloignèrent pendant que je tirais la jeune femme à l’abri, sur une partie plus stable du ponton. Je pus enfin, malgré la pluie intense, avoir un aperçu plus concret du physique de la demoiselle. La prochaine chose que je remarquais fut la jeunesse de ses traits. En mon époque, elle aurait déjà été considérée comme femme adulte, mais en ces temps, elle était encore une enfant. Et je remerciais finalement Dieu de m’avoir amené sur la route de cette jeune femme avant qu’elle ne soit entraînée dans le vide. Je finis par demander à cette demoiselle si elle allait bien et sa réponse ne fut pas surprenante.

« Je comprends, prenez votre temps. »

Après tout, même si la pluie continuait à s’abattre d’une façon déchaînée sur nous, nous étions en relative sécurité. Je m’écartais légèrement d’elle, respectant une distance plus bienséante maintenant que le danger était éloigné, une esprinsure (= habitude) que je devais à mon éducation passée, quand bien même la distance précédente paraissait être acceptable pour ce siècle. J’attendis patiemment que la jeune femme reprenne ses esprits, gardant à la fois le regard posé sur le déluge dont le point le plus fort semblait se rapprocher de plus en plus et sur le cheval qui commençait à devenir nerveux. Et finalement, la jeune femme reprit la parole, me faisant légèrement tressaillir. Un ange. Voilà bien longtemps que je n’avais plus entendu ce terme, je préférais celui de protecteur. Malgré tout, je pus rapidement deviner que la jeune femme n’avait pas réellement notion de la vérité sur laquelle elle avait mit le doigt. Alors j’esquissais simplement un sourire à son attention.

« Simplement un homme ayant eu la chance de me trouver au bon endroit pour vous entendre. »

Je vis ensuite la jeune femme s’intéresser à un animal qu’elle prit contre elle et un autre sourire se dessina sur mon visage. Voici donc la raison pour laquelle elle avait été en danger. Heureusement, les deux êtres étaient maintenant hors de danger bien que, comme l’exprimait si bien la jeune femme, il serait temps de trouver un abri pour la durée du déluge. Nous essaillir avec essorbement (= élancer aveuglement) dans la pluie pour espérer retrouver notre chemin serait bien idiot. Sa proposition me paraissant la plus adaptée, je hochais la tête, confiant.

« Cela me semble être une bonne idée. Je vais chercher Tempête. »

Je me redressais donc, allant en direction de Tempête que je calmais de quelques murmures en prenant sa bride. Si je ne lui avais pas posé de selle, montant à cru sur son dos, je n’avais pu me passer d’une bride et d'un licol qui m’arrangeaient à l’heure actuel. Tirant doucement, je l’amenais en direction de la jeune femme, lui exprimant que j’étais prêt à la suivre. J’esquissais une grimace inquiète en voyant les membres de la jeune femme trembler encore sous le coup de l’esprovance (= épreuve) physique et psychique qu’elle avait subi ce jour.

« Je vous proposerais bien de monter sur Tempête, mais je ne suis pas certain que cela soit une bonne idée. Vous risquez de vous embourber à cause de toute cette pluie malgré votre poids léger. »

Et même si nous ferions mieux de nous hâter, je restais à la hauteur de la jeune femme quand nous commencions à avancer, marchant à son rythme et prêt à lui offrir mon aide au moindre signe de faiblesse.

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Cette pluie subite en cette saison n'était pas ce qu'il y avait de plus normal pour la jeune femme. Sans doute, s'inquiétait-elle pour rien. Pour l'heure, il valait mieux reprendre ses esprits et fuir les lieux et trouver un endroit où se mettre à l'abri le temps que le climat redevient plus agréable autant pour les humains que les animaux effrayait. Deana ne voulait pas trop s'éterniser ici même si son corps tremblait encore d'avoir flirté de façon si proche avec la mort. Si elle venait à raconter cela à sa famille, ces derniers allaient lui interdire de sortir un temps. Mais on ne pouvait pas continuellement protéger quelqu'un. Après tout, l'oiseau qui quitte son nid est considéré comme assez grand pour affronter le monde. Tout du moins, c'est ce que l'on préférait penser avec cette métaphore. Le temps imparti a été pleinement profité, il était temps de se relever et de ne plus regarder en arrière. La jeune femme prend donc une grande inspiration avant de lâcher l'air accumulé par sa bouche. Le courage reprit et l'animal bien protégé sous sa veste, Deana remercie encore une fois l'inconnu pour son intervention. La politesse exigerait qu'ils se présentent l'un à l'autre, mais les circonstances ne sont pas encore les bonnes pour cela.

« Simplement un homme ayant eu la chance de me trouver au bon endroit pour vous entendre. »

<< Une chance partagée dans ce cas >> Fit-elle avec un léger sourire avant de regarder à nouveau l'écureuil tremblotant légèrement contre elle. Peur ou froid, elle ne savait pas vraiment, mais il est sûr que la jeune femme le conduirait chez un vétérinaire quand la pluie se sera calmé. Deana vient proposer un abri se trouvant non loin de là. Tout du moins, les lieux était bien plus sécurisant qu'ici et cela permettra autant à eux qu'aux animaux de s'y sentir moins nerveux.

« Cela me semble être une bonne idée. Je vais chercher Tempête. »

Deana lui sourit et le suit restant à bonne distance du cheval nerveux se disant que la présence de son cavalier lui était plus sécurisante que celle d'une étrangère. Elle le remarque quand l'homme revient dans sa direction qu'il a vu ses tremblements. Mais honnêtement, ce n'était pas le moment de faire attention à cela. Pas maintenant. << C'est par ici ! Venez. >> Avec ce déluge, Deana se trouvait obligée de lever la voix pour se faire entendre. Alors, elle le précéda comme si rien de son accident ne s'était produit. Les Peterson sont des êtres téméraires préférant se concentrer sur l'importance du moment plutôt que de la peur ressenti. Les émotions, ils connaissent parce que ces dernières engendrent ce caractère propre à l'impulsivité de par leur gène lycan.

« Je vous proposerais bien de monter sur Tempête, mais je ne suis pas certain que cela soit une bonne idée. Vous risquez de vous embourber à cause de toute cette pluie malgré votre poids léger. »

<< Il n'est pas très poli de parler du poids d'une demoiselle, vous savez. >> Fit-elle avec un air amusé sur le visage. Elle accélère le pas après avoir offert un clin d'œil à l'homme pour le rassurer et voilà que la fameuse grotte se trouvait devant eux au bout de ce qui semblait une éternité de marche. C'est dur d'avancer sous une pluie battante à croire que les éléments s'étaient déclarés une guerre sans merci. Une fois à l'abri, Deana pousse un long soupir de soulagement. << Enfin. >> Fit-elle, sa voix résonnant autour d'eux. << On sera bien mieux ici, je pense. >> Elle retire sa capuche complètement trempée et va s'installer sur une pierre non loin de là avant d'offrir un regard à l'animal qui avait trouver du réconfort contre la peau chaude de la demoiselle. << Venez vous asseoir, j'ai l'impression que cela va durer un petit moment. Je pense que nous pouvons nous présenter comme il se doit maintenant. >> Dit-elle en levant son regard vers lui. << Je m'appelle Deana Peterson, une demoiselle qui se jette en avant du danger pour sauver un petit écureuil apeuré. >> Ajouter une touche d'humour ne peut que détendre lentement l'atmosphère. << A qui ai-je l'honneur messire le cavalier sauveur ? Ou bien dois-je continuer à vous voir comme mon ange gardien du jour ? >>

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Quand trépasse le danger face à l'unité

Je ne m’attendais point à tomber sur une jeune damoiselle en allant m’adonner à ma passion équestre. A dire vrai, je ne m’attenais pas non plus à tomber sous un tel déluge. A croire que les éléments étaient contre nous en ce qui aurait du être une belle journée. Par chance, j’avais réussi à faire la rencontre de cette damoiselle à temps pour que le danger immédiat soit écarté et j’avais rencontré également son ami animal. Je ne me sentais pas l’âme du héros qu’elle décrivait mais j’acceptais d’un léger sourire que nos avis soient légèrement dissemblables et que toute cette histoire tombe sous le coup d’une chance partagée.

Finalement, nous nous décidâmes pour nous abriter de la pluie et la damoiselle me fit comprendre qu’elle connaissait un refuge. Elle semblait mieux connaître ses terres que je ne le faisais et m’essaillir (= m’élancer) à l’aveugle me semblait être une mauvaise idée alors j’acceptais rapidement de la suivre, attrapant pourtant Tempête avant que je calmais afin de pouvoir la suivre à mon tour. Je suivais la voie ouverte par la jeune femme blonde, accordant un regard inquisiteur à cette tempête qui semblait uniquement commencer. La situation semblait loin d’être parfaite et j’espérais que l’abri où nous allions saura nous accueillir le temps que les éléments se calment. Un regard vers la jeune humaine à mes côtés fit monter en moi un besoin d’avoement (= de protection). Elle semblait avoir froid et ne pas être couverte de façon à la protéger de ce temps maussade. Je lui fis part de mes pensées et je compris à sa réponse que je m’étais mal exprimé, faisant apparaître une grimace de malaise sur mes lèvres, malgré le clin d’œil malicieux de la jeune femme. Elle semblait être au contraire à l’aise avec cette entorse de la politesse mais je ne l’étais clairement pas et je tiens à m’excuser avec sincérité.

« Milles excuses, mademoiselle. »

Je suivis le pas plus rapide de la jeune femme et nous finîmes par nous retrouver plus ou moins à l’abri, permettant aux deux animaux de se calmer un peu plus. Je fis avancer Tempête plus loin, croisant le regard de la jeune femme qui m’invitait à m’assoir. De vieux réflexes m’obligèrent à me placer entre l’entrée de la grotte et la jeune femme pendant que j’obéissais à sa demande. J’entendis sa proposition, tout comme son nom, et je laissais échapper un fin sourire. Je n’avais pas l’habitude d’autant d’audace de la part d’une jeune femme mais je voyais parfaitement qu’il n’y avait aucune malice (envie de faire le mal) dans ses actes et qu’ils étaient vrais. Cela me permit de lui répondre avec un fin sourire à mon tour.

« Enchanté mademoiselle Deana, je me prénomme Rydian de Bavière et je suis certainement l’un des rares fous à ne pas rebrousser chemin sous un déluge jusqu’à tomber par chance sur une demoiselle qui sauve les écureuils apeurés. »

Je laissais échapper un doux sourire à son encontre, ravi d’avoir fait sa rencontre malgré les circonstances bien étranges. Sans vouloir passer pour un paltoquet (= homme grossier, prétentieux), j’étais heureux de devoir occuper mon temps avec une compagnie qui semblait agréable. D’une certaine façon, Deana me rappelait un peu mes enfants que j’avais du laisser derrière moi mais qui n’avait jamais manqué de provoquer en moi une montée de véritable tendresse.

« Puis-je vous demander pourquoi vous n’êtes pas rentré chez vous quand vous avez vu le déluge arriver ? Excusez-moi si cette demande me fait paraître outrecuidant (= impertinant), vous aurez parfaitement le droit de ne pas me répondre. »

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Je n'ai jamais été aussi doué que James pour jouer dans l'humour, mais je savais faire mon petit effet. Ceci dit, cet homme ne semblait pas à son aise quant à ma petite remarque qui se voulait plus taquine qu'outrée de ma part. Je sais bien qu'avec un tel déluge, ce pauvre cheval ne pourrait porter qui que ce soit. On ne peut pas dire qu'avec une telle pluie, notre chemin soit facilement praticable. Moi-même, je fais attention à ne pas tomber ou m'enliser à chaque pas effectué. La grotte salutaire se peint à l'horizon bien que de façon assez floue à cause du temps. Il est difficile de voir où nous allons alors, heureusement pour moi que je connais ce coin, le pratiquant souvent quand je fais mes séances de sports. À peine entrée, que je suis frappée par l'humidité des lieux le rendant froid et inhospitalier. Mon dieu, cela allait être long et mes vêtements mouillés ne m'aideront pas à gagner un peu de température loin de là. Mais je vais faire avec. Le plus important, c'est que mon petit protégé chanceux trouve de la chaleur contre moi et son petit corps tremblotant en dégage suffisamment pour ne pas trop mourir de froid. L'écureuil semble à son aise et parfaitement en sécurité. Tant mieux, c'est vraiment un chanceux, le pauvre, j'imagine sans peine son destin si je n'étais pas passé par là. Pour une fois, je me sens utile à quelque chose. Plus forte que de coutume. Il faut dire qu'être entouré par des frères et un père lycan, ça vous donne un sentiment de petitesse parfois bien désagréable.

Étant donné les circonstances et le caractère de mon compagnon d'infortune, je devine facilement qu'il est à cheval sur la politesse, alors je décide de me présenter comme il le faut pour ne pas que nous restions, l'un et l'autre, de simples étrangers qui doivent attendre patiemment que le temps se fasse plus clément et moins effrayant pour chacun de nous. Les gros orages, j'en ai horreur, et ce, depuis mon enfance. Encore, les petits, je ne m'en plains pas, mais lorsque ces derniers grondent comme s'ils vont déchirer le ciel, cela ne manque jamais de me faire sursauter et frissonner.

« Enchanté mademoiselle Deana, je me prénomme Rydian de Bavière et je suis certainement l’un des rares fous à ne pas rebrousser chemin sous un déluge jusqu’à tomber par chance sur une demoiselle qui sauve les écureuils apeurés. »

<< J'ai entendu dire que la folie n'est pas un mal en soi si celle-ci est douce. >> Je lui souris en retour alors qu'il impose une certaine distance entre nous. Pas par malaise ou autre, mais simplement par signe de politesse et de respect. C'est un comportement assez hors du temps, mais aucunement désagréable. Cela change de la goujaterie de certains.

« Puis-je vous demander pourquoi vous n’êtes pas rentré chez vous quand vous avez vu le déluge arriver ? Excusez-moi si cette demande me fait paraître outrecuidant (= impertinant), vous aurez parfaitement le droit de ne pas me répondre. »

<< Oh, mais vous pouvez demander, il n'y a pas de mal. >> Commençais-je par dire avant de frotter doucement le dos de l'écureuil pour le frotter. << J'avais fait attention aux prévisions météorologique avant de sortir faire mon sport, mais ça m'est tombé dessus sans que je ne m'y attende et pendant que je portais secours à cette petite boule de poil. >> Je regarde l'homme qui doit avoir dans la trentaine ou peut-être plus. Un physique assez agréable, mais ce qui me frappe le plus, c'est la gentillesse qui découle autant par son regard que par la façon dont il parle. Posée et douce. C'est apaisant et sécurisant, on sent que ce n'est pas joué et que cela ne sonne aucunement faux. << Et vous ? Connaissiez-vous les caprices du temps ou bien avez-vous été également surpris par la colère de mère nature. >> Je vois mal un cavalier émérite se risquer à une mauvaise chute en ayant conscience de la météo, ce serait risqué voir même suicidaire. << J'espère que l'orage va vite passer. >> Autant la pluie, j'arrive à m'y faire que ce gros orage ne fait qu'aller en puissance sonore et ça, je n'aime pas.

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