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Le début d'une nouvelle vie de tourments | Hazel Weilling

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Anonymous
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MessageSujet: Le début d'une nouvelle vie de tourments | Hazel Weilling Le début d'une nouvelle vie de tourments | Hazel Weilling EmptyJeu 11 Juin 2020 - 11:53
Le début d'une nouvelle vie de tourmentsDécembre 2030 - 1903 mots
Kinsey
Hopkins
Hazel
Weilling
Kinsey venait d'arriver à l'école Salvatore. Plus précisément, cela faisait une semaine qu'elle y était, mais les jours n'avaient aucune importance pour elle et cela faisait bien longtemps qu'ils n'en avaient plus. Le seul qui l'importait encore par le passé correspondait à l'anniversaire de son amie Ivanna. Aujourd'hui, il lui évoquait plutôt de douloureux souvenirs par son absence, tout comme celui de sa mort, celui où elle avait même commis un crime. Ce jour qui avait changé sa vie à jamais.

Elle avait été dispensée de cours cette semaine, pour lui laisser le temps de « prendre ses marques » comme on le lui avait dit. Elle avait tout de même rencontré Nathaniel, l'Alpha de la meute de l'école, et avait même déjà participé à une « réunion de meute », alors qu'elle n'en faisait même pas réellement partie. On lui avait effectivement brièvement expliqué que les loups évoluaient normalement en meute. Encore une chose qu'elle ne faisait pas. Le voulait-elle seulement ? Il faut dire qu'elle prenait à peine conscience de ce qu'elle était, encore qu'elle se demandait si ce n'était pas une caméra cachée qu'on lui faisait, même si elle n'aurait pas compris l'intérêt de faire cela à une demoiselle dont l'existence n'était connue de personne. Ce n'était d'ailleurs pas son existence propre qui l'avait amenée ici, mais celle de la louve qui vivait en elle. Cette louve qu'elle était, sans se l'avouer. L'une et l'autre n'avaient en commun que leur vie solitaire et la couleur de leurs cheveux et poils. Encore que le pelage de la bête brillait d'un blanc étincelant, symbole de pureté et de paix. Quelle ironie, sachant qu'elle était incontrôlable et avait commis des actes absolument ignobles, sans même que Kinsey en ait conscience. Telle une entité ayant trouvé l'hôte parfait, la louve avait su se faire silencieuse. Ne jamais laisser une goutte de sang souiller son pelage si doux et parfait. Vivre dans l'ombre, au point d'amener Kinsey elle-même vers les ténèbres.

La demoiselle découvrait à peine ce monde. S'il était déjà difficile d'encaisser qui elle était, il l'était encore plus de prendre conscience de ce qu'elle avait fait. Lorsque l'homme qui l'avait ramenée ici était venu à sa rencontre, il lui avait expliqué qu'il n'était pas possible de la laisser dans la nature. Elle s'était d'ailleurs demandée s'il était initialement venu pour l'aider ou dans un but tout autre, mais face à son désarroi et ayant compris qu'elle ne savait pas ce dont elle était capable, avait changé d'objectif. Peu importe, quand même bien il l'aurait tuée, elle aurait pensé mériter cette punition.
À son arrivée ici, plusieurs élèves s'étaient moquées d'elle, lui avaient demandé si elle comptait les croquer eux aussi. Elle ne s'était tout d'abord pas laissée atteindre, mais elle était allée à la bibliothèque pour accéder à un ordinateur et lire les articles qui parlaient d'elle, sans même qu'elle n'en ait conscience quelques jours auparavant. Et elle avait lu. « Une famille retrouvée décapitée par un animal sauvage ». « Un vieil homme retrouvé dans les bois, égorgé ». « Un jeune rescapé d'une attaque commise par un loup, il témoigne ». Et encore des tas d'autres. Au point que certains articles parlaient de la Bête du Tennessee, référence à la Bête du Gévaudan. C'est avec horreur qu'elle les avait lus. Comment avait-elle pu commettre tous ces actes barbares sans même s'en apercevoir ? Elle ne le comprenait pas. Peut-être était-elle réellement atteinte de folie ? Peut-être était-ce pour cela qu'elle s'était acharnée sur l'assassin d'Ivanna ? Et si en réalité il n'avait jamais existé et que c'était elle qui avait tué son amie, et subi des hallucinations ? Cette idée commençait à la traverser, même si elle ne laissait rien paraître. Elle ne savait même pas d'où elle tirait cette force qui lui permettait d'être encore en vie, de ne pas chercher à se punir de façon définitive pour les atrocités dont elle était l'autrice. Concrètement, si elle y réfléchissait, rien ne la retenait ici. Tant dans cette école que dans ce monde. Elle n'avait aucune attache, son existence n'était connue que par les personnes en ces quatre murs, et encore, certains la voyaient plus comme une bête de foire qu'un être humain. En même temps, en était-elle encore un, d'être humain, après tout ce qu'elle avait commis ?
Et voilà même que cette nature qu'elle se découvrait lui conférait des avantages. Elle avait à présent un toit stable, mangeait à sa faim sans devoir voler, avait tout à sa disposition, mais elle ne le méritait pas, selon elle. C'est sûr, ces droits n'en étaient pas vraiment, disons plutôt qu'ils étaient hypocrites. Si elle était ici, c'était bien pour le danger qu'elle représentait potentiellement à propos du secret de l'existence des créatures surnaturelles. Rien de plus. Ce n'était pas une main tendue dans l'unique but de l'aider. Probablement même que si elle n'avait pas causé autant de soucis, elle serait encore dans la rue, à devoir se battre pour sa survie, à échapper à la violence caractéristique de ce mode de vie. Et peut-être aurait-elle préféré. Après avoir vécu durant des années une vie de marginale, ce n'était pas du jour au lendemain qu'on pouvait s'adapter à un mode de vie plus conventionnel. Côtoyer autant de semblables alors même qu'au mieux, une seule avait voyagé à ses côtés. Cela faisait beaucoup de changements, trop d'un coup. Mais si c'était le prix à payer pour la sécurité des autres, elle les accepterait. Car finalement, c'était ce qu'elle avait toujours voulu. Elle se retrouvait alors dans cette ambivalence, celle de devoir accepter de « bien vivre » gratuitement sans le mériter à ses yeux, et se réapproprier les coutumes et les normes qui avaient quitté sa vie depuis bien longtemps. Il lui restait au moins l'une de ses passions, le dessin, mais même celle-ci semblait à présent s'éteindre petit à petit.

Elle avait rendez-vous avec un professeur ce matin, Monsieur Weilling si ses souvenirs étaient bons. Il était censé lui expliquer le b.a.-ba du monde magique. C'était celui-là même qui était venu à sa rencontre dans le Tennessee. C'est lui qui lui avait expliqué ce qu'elle était. Sur le coup, Kinsey s'était demandée si cet homme était dérangé. Après tout, dans la rue, les humains atteints de folie n'étaient pas rares. Elle avait alors cherché à lui échapper, mais il l'avait rattrapée sans mal grâce à une vitesse... surnaturelle. Disait-il donc la vérité ? Elle ne parvenait pas à l'encaisser. Encore moins lorsqu'il expliqua sa présence ici. Lui déclarant directement et sans tact qu'elle causait beaucoup trop de dégâts pour qu'il se permette de la laisser. Qu'il avait été missionné pour la ramener dans une école qui lui apprendrait les bases pour avoir un minimum de contrôle. Si le fait qu'elle puisse se transformer en animal les soirs de pleine lune ne parvenait pas à atteindre son esprit, qu'elle ait pu commettre des crimes, paradoxalement, elle l'envisageait davantage. Parce qu'elle en avait déjà commis un, en toute conscience, ou presque. Devenait-elle folle ? Tuait-elle des gens dans son sommeil ? Quoi qu'il en soit, elle avait accepté de le suivre, dans le doute. Si elle était ce monstre qu'il lui renvoyait par ses propos, il n'était pas possible pour elle de continuer à vivre ainsi. Elle avait même spontanément lâché, d'un air naturel comme si elle parlait de la météo et du beau temps « bien, je vous laisse m'emmener dans votre hôpital psychiatrique ». Car oui, elle pensait réellement qu'en fait, c'est là qu'elle allait terminer et que cette histoire d'école n'était qu'un prétexte pour qu'elle accepte de le suivre. Et si cela pouvait l'empêcher de faire du mal à de pauvres innocents, alors elle acceptait volontiers son sort. Une autre idée qui lui avait traversé l'esprit était qu'il s'agissait d'un flic et que les indices étaient suffisants pour la relier au meurtre qu'elle avait commis des années auparavant. Cela aurait été étonnant, étant donné que son existence n'était référencée nulle part, mais elle était déboussolée et n'avait pas les idées très claires à ce moment-là. Pourtant, lorsqu'elle était arrivée, elle remarqua que la bâtisse n'avait absolument rien d'un asile. L'homme qui l'avait ramenée ne lui avait donc pas menti. Durant le trajet qui la mènerait à sa nouvelle vie, qui fut plutôt silencieux, et à son arrivée, elle fit preuve d'un grand sang froid. Ce n'est qu'une fois installée dans sa chambre, seule – on l'avait prévenue qu'elle n'aurait pas de colocataire durant quelques semaines –, qu'elle se laissa aller à son désespoir. Avait-elle tué autant de personnes ? Comment était-ce possible ? Des tas de questions avaient assiégé son esprit cette nuit-là, au point qu'elle ne ferma pas l'œil une seconde, avant de s'écrouler de fatigue au petit matin. Depuis, elle faisait bonne figure. Elle était indifférente aux regards curieux ou menaçants posés sur elle, aux jugements qu'elle pouvait entendre du fait de sa vie passée à la rue – les rumeurs et ragots allaient bon train – et même à ceux par rapport à sa nature. Ce qui l'affectait réellement par contre, était les réflexions quant aux meurtres dont elle était coupable. Elle gardait généralement le silence, mais intérieurement, et cela ne lui arrivait pas souvent, elle bouillonnait. L'humaine sereine commençait-elle à devenir comme la louve, agressive, capable de violence ? Cela l'effrayait et par conséquent, accentuait sa colère, tel un cercle vicieux.

Elle arriva enfin devant la salle où se trouvait le professeur Weilling, d'après ce qu'on lui avait indiqué. Elle poussa un soupir pour se donner du courage. Elle n'était pas facilement impressionnable, mais à vrai dire, le revoir lui rappellerait le moment où sa vie avait basculé à jamais, ou plutôt le deuxième moment, celui où elle avait appris qu'elle était en réalité un monstre. Ou plutôt cet instant qui lui confirmait ce qu'elle pensait déjà, cette crainte qui s'était insinuée sournoisement dans son esprit. Et si elle s'emportait soudainement ? Elle n'était plus sûre de rien en ce qui la concernait. Elle ne se reconnaissait plus. Et c'était bien là l'une des pires choses qu'un être humain pouvait traverser.

Après un instant d'hésitation, elle toqua à la porte. Lorsque le loup-garou l'invita à entrer, elle s'exécuta et entra dans la pièce, sans pour autant oser s'éloigner de la porte, comme si elle s'apprêtait à prendre la fuite, pour échapper à cet individu, à ses craintes, à ce nouveau monde.

« Bonjour » le salua-t-elle brièvement.
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MessageSujet: Re: Le début d'une nouvelle vie de tourments | Hazel Weilling Le début d'une nouvelle vie de tourments | Hazel Weilling EmptySam 13 Juin 2020 - 3:14


« L'ignorance est la nuit de l'esprit, et cette nuit n'a ni lune ni étoiles. »

◊ ◊ ◊

Une semaine qu’elle était à l’école. Cela lui avait laissé le temps de prendre ses marques dans l’école, sa nouvelle maison. Je lui avais accordé ce laps de temps pour voir ce qu’elle pouvait donner au sein d’un groupe restreint. J’étais au courant qu’elle avait fait la rencontre de Nathaniel, l’ « Alpha » de l’école. J’ai bien dit Alpha avec des guillemets, car pour moi, il n’avait d’Alpha que le nom. Pour moi, il n’avait rien d’un véritable chef de meute, il n’avait pas le charisme, ni même la puissance d’en être un. Pourtant, il avait gagné le duel qui avait fait de lui, le chef de file de ce petit groupe. On verra si ce gamin, aller osé me défier quand il aurait quitté l’école pour prendre ma place dans ma meute. Je pourrais facilement lui apprendre la dure loi de la vie de loup-garou. Bon, ok, je triche, j’ai ma bague qui me vient de ma famille. Un cadeau ancien qui remonte à plusieurs siècles et que j’ai récupéré à la mort de mon frère. En plus de me donner un look plutôt classe, elle m’offrait certaines capacités spéciales. Je ne ressentais plus aucun effet dû à la pleine lune, empêchant ainsi la transformation qui devait avoir lieu. Elle me donnait aussi une grande force, agilité et rapidité. Celle de ma forme lupin, je la possédais en permanence. Une autre chose était une arme mortelle pour mes ennemis viscéraux. Ma salive était, tout le temps, un venin pour les vampires. Enfin bref, arrêtons de parler de moi et parlons un peu de ma relation avec Kinsey Hopkins.

Il y a plusieurs jours, Alaric, le directeur de l’école, m’a envoyé à la recherche de la soit disant « bête de Tennessee ». Je devais enquêter et si jamais, cette créature était jugée beaucoup trop dangereuse pour être laissé à l’air libre, j’avais tout le loisir de réagir selon mon envie. En parler aux chasseurs ou m’en occuper moi-même. Comme j’avais besoin d’exercice, si je jugé la fameuse bête indécrottable, je m’en occuperais moi-même. Pourtant, quelle ne fut pas me surprise de tomber sur elle. La fameuse bête du Tennessee était en réalité un petit bout de femme, pas plus haute que trois pommes et pas beaucoup plus grosses.  Après avoir mené mon enquête, j’ai découvert qu’elle était réellement une toute jeune louve, livré à elle-même et c’est pour cette raison que j’avais pris la décision de la ramener avec moi à l’école. Elle ne méritait aucunement la mort, pour quelque chose qu’elle ne comprenait pas du tout.

Ce matin-là, c’était un dimanche. Je l’avais convoqué dans mon bureau, afin de lui apprendre le b.a.-ba du monde magique. C’était un cours que je donnais très rarement, je n’aimais pas particulièrement apprendre aux jeunes l’histoire de la magie, l’histoire du monde magique. Je ne suis pas un prof d’histoire magique, je suis un survivant et un assassin. Même si il n’y avait qu’une seule personne au courant de cela dans cette école, mon âme-sœur et ma meilleure amie, Rose.

Alors que j’étais en train de boire un whisky et fumant une cigarette dans mon bureau. Oui, je bois même à huit heures du matin. Donc comme je le disais, alors que je faisais mon petit rituel matinal, j’ai entendu toquer à la porte et ensuite, j’ai pu observer du coin de l’œil, la jeune femme pénétrer dans mon bureau. Elle me déclancha une vague bonjour, ce qui me fit rouler les yeux dans mes orbites, avant de la regarder doucement, lui disant d’une voix chaleureuse. « Kinsey, justement, je t’attendais. Est-ce que tu désires un café et un croissant avant de commencer ? Il y aussi de l'eau, du jus de fruit ou du thé» Lui dis-je en déposant devant elle, un petit panier en osier contenant des croissants, mais aussi une tasse vide. « Je te laisse te servir. »  Mon regard ne quitta pas la jeune femme, que je trouvais magnifique malgré tout. Malgré le fait que je ne devais pas avoir ce genre de pensée pour une de mes étudiantes, je me suis mis à me demander ce qu’elle pouvait être dans une autre tenue.

Après avoir secoué la tête pour chasser ces pensées de mon esprit, j’ai regardé la jeune femme doucement, avant de lui poser une seule question : « Dites-moi, Kinsey. Qu’est-ce que vous savez déjà sur le monde magique ? Sur notre race, sur les sorcières et sur l’autre race. »

(c) oxymort

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MessageSujet: Re: Le début d'une nouvelle vie de tourments | Hazel Weilling Le début d'une nouvelle vie de tourments | Hazel Weilling EmptySam 20 Juin 2020 - 12:43
Le début d'une nouvelle vie de tourmentsSalle du professeur Weilling - Décembre 2030
Kinsey
Hopkins
Hazel
Weilling
Derrière cette porte, Kinsey obtiendrait les réponses aux nombreuses questions qu'elle se posait. Ou plutôt aux multiples interrogations qui s'imposaient à elle, car une part d'elle aurait sans doute préféré rester dans l'ignorance. Elle reverrait celui qui l'avait amenée ici, qui lui avait révélé qui, ou disons ce qu'elle était. C'est pourquoi la louve entra dans la salle avec une certaine hésitation. Même si une partie d'elle voulait fuir – peut-être était-ce le désir profond de la bête qui sommeillait en elle, pour éviter tout contrôle et conserver sa liberté –, elle savait qu'elle n'avait pas le choix et qu'elle était contrainte de rester dans cette école. Pour la sécurité de tous ceux qui auraient le malheur de croiser sa route les soirs de pleine lune. Seulement, tous ces changements étaient trop importants, trop rapprochés. Cela faisait bien longtemps qu'elle se débrouillait seule pour survivre et que plus rien ne lui était servi sur un plateau. Que ses rencontres n'étaient que furtives, passagères et qu'elle n'avait plus à évoluer dans un groupe. Elle n'avait d'ailleurs jamais été à son aise dans les bandes. Elle préférait partager ses journées avec un nombre très limité de personnes et ce dès son plus jeune âge. Un peu à part, elle n'en avait pas été malheureuse pour autant. Mais cette époque, et ce sentiment de bonheur, semblaient remonter à trop loin à présent. Et elle doutait fortement de le retrouver entre ces quatre murs, puisqu'ils étaient liés à la découverte des atrocités dont elle était l'autrice. Qu'est-ce qu'elle y trouverait ? Un toit et de la nourriture gratuite ? Elle estimait ne pas le mériter. Des amitiés nouvelles ? Elle ne s'en jugeait plus digne non plus et ne voulait s'attacher à personne. La poursuite de sa scolarité ? Elle avait quitté les bancs de l'école il y a bien longtemps et avait appris dans les livres, dans les récits, dans les leçons tirées d'un mode de vie marginal. Oui, la seule chose qu'elle en tirerait serait la sécurité des autres. Mais finalement, c'était là le plus important. Elle estimait sa vie déjà ruinée par les pertes humaines qu'elle avait connues et par cette malédiction qui semblait la suivre. Alors peu importait qu'elle en tire des avantages personnels, comme dit elle pensait ne pas le mériter.

L'homme qui l'avait convoquée avait un verre posé devant lui et une cigarette à la main. Ce n'est qu'en s'approchant de lui, après quelques secondes où elle restait figée près de la porte, que la demoiselle put reconnaître l'odeur de l'alcool qui émanait du verre. En tant que louve, elle avait des sens plus développés que les humains, mais à vrai dire elle n'en avait jamais eu conscience et étant dans le déni de ce qu'elle était, c'était comme si ses sens eux-mêmes s'étaient mis en veille. Il n'y a que la louve qui en profitait pleinement, dans l'ombre.
La blonde prit place de l'autre côté du bureau, face au professeur à la carrure impressionnante. Ce n'était pourtant pas ses muscles saillants ou son charisme qui l'intimidait. C'était tout simplement le fait que ce soit lui qui lui ait fait les révélations quant à sa condition. Qui avait confirmé, probablement sans que ce ne soit son intention, qu'elle était un monstre. Sans doute avait-elle même davantage peur de sa propre personne et de ne pas parvenir à contrôler ses émotions avec tout ce qu'elle avait à encaisser, elle qui faisait pourtant preuve d'un grand sang froid dans des circonstances parfois critiques.

« Kinsey, justement, je t'attendais. Est-ce que tu désires un café et un croissant avant de commencer ? Il y aussi de l'eau, du jus de fruits ou du thé. Je te laisse te servir. » lui dit-il d'un ton chaleureux en déposant devant elle un petit panier en osier et une tasse vide.

« Je vous remercie, c'est très gentil à vous. » répondit-elle d'un ton toutefois calme, ne trahissant pas le tumulte d'émotions qui la traversait.

Les années passées dans la rue à entendre des injures et à voir des coups distribués parfois gratuitement n'avaient pas suffi à lui faire oublier la politesse et le respect, inculqués tant par sa mère que par ses parents adoptifs. C'était peut-être d'ailleurs les dernières choses qui la reliaient à son ancienne vie, qui lui rappelaient qu'un jour, elle avait eu une vie « normale ». Chacun avait ses soucis, les affrontait de façon différente et plus ou moins facilement, mais pour une enfant et une adolescente, comme elle l'était à l'époque, il est vrai que ce parcours de vie était plutôt atypique. Elle s'y était pourtant adaptée relativement bien, par rapport à son âge. Jeune fille à part, que je vous disais.
Elle piocha avec délicatesse un croissant dans le petit panier et le posa à côté d'elle. Si jamais elle ne le mangeait pas durant cette entrevue, elle l'emporterait pour le déguster plus tard. C'est ce qu'elle avait fait à plusieurs reprises au réfectoire, pour des aliments pouvant se conserver quelques jours sans problème. Quand bien même ils devenaient rassis ou secs, ce n'était pas un souci. Elle n'était pas difficile, la vie qu'elle avait menée l'obligeant à ne pas être exigeante. C'était un comportement resté de sa vie tout juste passée. Vivant souvent de vols, parfois de dons ou d'achats permis par les dessins qu'elle produisait et parvenaient parfois à vendre, elle constituait une petite réserve avec tout ce qui pouvait se garder. Même si ce n'était pas rare qu'elle en distribue à d'autres sans domicile fixe bien plus dans la galère qu'elle. Mais ce n'était pas ce genre de petites actions qui allaient rattraper toutes les autres négatives, même si en soi, elle n'était pas consciemment responsable.
Elle se servit également un verre de jus de fruits et en but cette fois-ci une gorgée directement, avant que le professeur Weilling ne lui pose une question.

« Dites-moi, Kinsey. Qu'est-ce que vous savez déjà sur le monde magique ? Sur notre race, sur les sorcières et sur l'autre race. »

La louve reposa le verre, tout en le gardant entre ses doigts, comme pour rester accrochée à la réalité. Elle baissa légèrement les yeux, perplexe. Elle ne savait pas grand chose et il est vrai qu'elle n'avait pas mis à profit le temps qu'on lui avait laissé, hormis pour faire des recherches sur les abominations dont elle était coupable. Elle avait peur de ce qu'elle aurait pu découvrir, d'apprendre que finalement, jamais elle ne pourrait contrôler sa transformation et la louve avec qui elle vivait, qui était elle sans l'être vraiment. Elle avait préféré observer les capacités des autres et leurs interactions. Elle releva alors le regard pour fixer celui de son interlocuteur. Elle eut une drôle d'impression, mais ne parvint pas à savoir ce dont il s'agissait. Sans s'en soucier davantage, elle prit la parole, d'un ton toujours aussi serein, comme si elle parlait de la pluie et du beau temps. C'était paradoxal, tant parce qu'elle avait elle-même du mal à y croire que parce que ça la renvoyait à ses propres crimes.

« Pour être honnête, je ne sais pas grand chose. J'ignorais son existence jusqu'à peu, comme vous avez pu le remarquer. De ce que j'ai pu observer, les sorcières ont des pouvoirs magiques et n'ont pas à utiliser de baguettes pour s'en servir. Les loups-garous se transforment durant la pleine lune. C'est vous qui me l'avez dit lors de notre rencontre. Ils semblent évoluer en meute, plus ou moins soudée. Du moins, en temps normal. »

Elle se basait sur les observations qu'elle avait pu faire lors de la réunion organisée par Nathaniel, s'excluant elle-même de cette caractéristique, puisqu'elle avait toujours été solitaire. À présent qu'elle serait confrontée à des congénères, comment la louve en elle allait-elle réagir ?

« Ils semblent haïr les vampires, bien que j'en ignore la raison. Et certains sont visiblement des monstres. » reprit-elle, d'un ton cette fois-ci plus dur, trahissant la colère et le dégoût que lui inspirait sa propre existence.

Si elle employait le pluriel, en réalité elle ne visait que sa propre personne.

« Quant aux vampires, ils se nourrissent de sang et ont une force... plutôt impressionnante. Par contre, ils ne brillent pas au soleil. » conclut-elle, ayant retrouvé un semblant de sérénité.

Si sa réponse pouvait donner l'impression qu'elle plaisantait au vu des différentes références utilisées, il n'en était rien. Il n'y avait qu'au travers d'ouvrages qu'elle avait été confrontée au monde surnaturel et étant donné que son existence lui avait toujours paru invraisemblable, il n'aurait pas été surprenant à présent que certaines anecdotes lues dans des bouquins se révèlent vraies.
Elle posa un regard impassible sur l'homme qui se tenait en face d'elle, attendant qu'il complète, qu'il la corrige ou qu'il lui reproche de ne pas s'être davantage renseignée.
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