Speak friend, and enter ~ liseana

<< Vous n'avez pas à voçus en vouloir mademoiselle Peterson. Vous avez subi plusieurs traumatismes qui vous ont affecté et vous affectent personnellement. C'est pour cela que je suis là, afin de pouvoir vous aider. Tenter de vous faire accepter ces situations et de vous apprendre à vivre avec. >>

Rien ne pourra me faire accepter tout ça. Mon ex-fiancé. La mort de James et le départ de Thélio. Il y a eu bien trop de choses pour que je puisse accepter à nouveau quoi que ce soit. C'est si dur d'avancer quand tout semble s'écrouler autour de soi. J'ai pensé que mourir était la solution la plus adéquate pour moi. Une lâcheté de ma part sans doute, mais le chagrin est trop immense pour qu'il me soit supportable. J'ai tout donné. Je me suis battue comme jamais allant même contre l'avis de ma famille en assumant mon amour avec un vampire. Et voilà que je me fais abandonner à nouveau. La douleur est à la fois intense, mais aussi moindre. Comme falsifiée, atténuée de la sensation première que je devrais avoir. Je ne sais pas pourquoi et ça me rend très mal. J'entends encore les hurlements de maman quand elle a découvert mon corps effondré sur le sol. L'alcool et les médicaments qui se trouvaient à côté de moi.

Pourquoi j'ai fait ça ! C'est la question qu'elle n'a eu de cesse de me poser en boucle. Comme si j'en avais la réponse. Je souffre depuis trop longtemps et me cacher la réalité n'a fait que fuir ce qui me poursuivait. Le mal a sombré comme un voile de ténèbres dans l'existence que nous menons de front depuis trop longtemps. Je n'ai peut-être plus les épaules. Je me suis sans doute trop menti à moi-même depuis ce temps. Refouler mes émotions m'a été destructeur. Voyez le résultat. À verser des larmes à chaque mot que le psychiatre prononce pour me mettre en confiance. Que je lui dise ce que je ressens et non pas à ce qu'il le fasse lui-même.

<< Il est parfois dur pour une personne seule de devoir affronter autant de chose. Ce n'est pas une honte de prendre une main tendue. >>

<< Je ne veux pas de vos médicaments. Si vous prévoyez de m'en donner, autant me tuer sur-le-champ. >> Je ne veux plus m'abrutir de ces cachets qui me déconnecte avec la réalité.

<< Soit, alors parlez-moi. >>

Je reste silencieuse un long moment, le regard perdu entre le vide et le visage de cet homme qui me semble à la fois froid et avenant.

<< Par où commencer ? >> C'est vrai, je n'en sais rien. Pire encore, je dois mesurer mes mots parce que j'appartiens à une nature qui doit rester secrète à la face du monde. Mes gènes lupins sont certes endormis, mais il suffit de si peu pour que je fasse l'irréparable et suive la rage de ma louve. << Je crois que je me suis trop menti à moi-même. >> Commençais-je doucement. << J'ai voulu être forte m'acharnant chaque jour à le croire. À vouloir guérir de mon passé, mais la mort de mon frère et l'abandon de mon petit-ami m'ont fait penser que peut-être... >> J'arrive pas, c'est tellement dur de se retenir de pleurer.

Le psychiatre me donne un mouchoir que je prends d'un geste tremblant. Un geste qui m'encourage à poursuivre mes confidences même si ces dernières me sont horribles.

<< J'ai pensé que ce serait mieux si je meurs à mon tour. Dans la mort, je ne ressentirais plus le chagrin ni cette impression d'être futile et inutile. J'ai toujours été sensible et émotive, mais là tout est exacerbé, multiplié au-delà de tout. Je n'arrive plus à faire face. Je n'en peux plus des condoléances, de ces phrases surfaites qui ne changeront rien et qui ne sont dit que parce que ce sont les convenances qui l'exigent. Rien n'est pensé profondément. >> Les larmes coulent plus encore sur mon visage. J'ai même l'impression que mes yeux me brûlent. << J'aimerais que mon frère soit là. Je me sens vide. Que mon petit-ami reviennent et me dise pardon d'être parti aussi rapidement. Il m'aime, je le sais. Ce qu'il y a entre nous est fort, mais il s'en est allé alors que sa présence me guérissait un peu plus chaque jours >>

<< Un deuil est une chose terrible. Vous avez perdu votre jumeau et je sais qu'un lien très fort devait vous unir à lui. Mais doucement et avec mon aide vous parviendrez à passer les étapes de ce deuil. Je vous apprendrais à accepter que parfois la vie met sur notre route des épreuves et qu'il ne faut pas les voir comme de façon négative, mais comme une possibilité de trouver une nouvelle force. >>

<< Je n'ai plus l'impression d'avoir de la force. >>

<< C'est normal, c'est encore frais et c'est le début d'un long combat, mais je vois une force en vous que vous ne souhaitez pas exploiter pour le moment. Quand vous sentez l'envie de pleurer, ne vous retenez pas. Il faut parler, exprimer même à votre famille ce qui vous ronge. Nous ne sommes pas faits pour supporter seul la douleur. Nous avons besoin d'être entouré. Et j'ai cru comprendre que c'est dans votre caractère. Vous préférez souffrir vous-même plutôt que laisser ce mal à d'autre. Vous portez sur vos épaules une responsabilité que vous vous êtes affligés comme une punition que vous avez l'impression de mériter. De quoi voulez-vous être pardonné ? >>

Je regarde le psychiatre qui déverse sa science. De ces mots que je pense, mais que je n'ai pas dit. Me faire pardonner ? << Je n'en sais rien. >>

<< Quand vous saurez, nous ferons un nouveau pas dans votre guérison. Je pourrais vous le dire, mais cela n'aurait pas de sens. Il y a des choses que nous devons découvrir par nous-même pour être en mesure de mieux l'accepter. >>

À son départ, après un échange un peu plus long, je me mets à réfléchir. Si je devais me faire pardonner de quelque chose, j'avoue que la liste en serait bien trop longue. Sans doute, de ne pas avoir été avec Nate et James, ce soir-là. D'avoir été aussi naïve avec mon ex, d'avoir cru à ces boniments. De ne pas avoir su retenir Thélio. Ou encore de ne pas agir comme le voudraient les miens. Je n'arrive pas à haïr les vampires. Je n'arrive pas à entrer dans cette évidence de rancœur parce que nous sommes des races opposés. Je ne vois que l'individu pas ce qu'il est. Je n'aimerais pas qu'on me juge sur la nature qui dort en moi. Je voudrais qu'on regarde qui je suis, mes actes et mes paroles. Autant dire que pour ces deux derniers, le jugement en serait vraiment négatif.

Le visage de Thélio s'empare de mon esprit. Instinctivement, je touche mes lèvres du bout des doigts comme si je sentais la pression de sa bouche sur la mienne. Je me souviens de ces moments passés ensemble. Du son de sa musique. De cette mélodie qu'il aime tant et qui elle, ne m'a pas abandonné. Elle est là pour me dire que oui, Thélio a bel et bien existé. Qu'il n'a pas été le fruit de mon imagination. Même si cette pensée est réconfortante, elle m'est aussi douloureuse.

James, dans mon rêve, tu disais que tout irait bien. Pourquoi m'as-tu sciemment menti ? Qu'est-ce que j'ai loupé ?

« Deana ? Qu’est-ce que tu fais là ? Tu n’as rien de grave j’espère. »

Perdue dans mes pensées, je n'ai pas senti qu'on s'est approché de ma chambre. Je pensais être seule pour pouvoir pleurer de tout mon soûl jusqu'à m'endormir, droguée par un médicament que je sais qu'on me donne. Ce quelque chose qui me permet de me reposer sans faire de rêve, sans songer à tout ce qui me blesse. << Lisandre ? >> J'essuie mes larmes rapidement. Lui aussi m'a abandonné un temps. Mais il est resté là d'une certaine manière. Passer d'un état à un autre s'est avéré compliqué pour lui. Qu'est-ce que je peux lui dire ? << Je n'y arrive plus, Lisandre. >> Lâchais-je finalement, la tête entre les mains. << Mon ex. James. Et maintenant Thélio. À quoi bon vivre quand on souffre constamment. Si tout s'était déroulé comme je l'espérais, je ne souffrirais plus. >> Mais on m'a retiré ce droit. << J'en ai assez de faire semblant, c'est trop dur. >> Il n'y a plus un moment où j'arrive à contenir mes larmes. Je pleure sans cesse et toujours un peu plus. C'est trop dur.

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deana & lisandre

Voir Deana ici, dans ce lit, inquiétait le vampire. Au fond il espérait ne pas tomber sur Nathaniel aussi. Depuis qu’il était devenu vampire, ses rapports avec les garçons Peterson n’étaient plus très amicaux. Il était certain que le loup n’apprécierait pas la présence du jeune homme auprès de sa sœur. Certainement par peur qu’il lui fasse du mal, ce n’était pas quelque chose qu’il pourrait supporter. Faire du mal aux gens n’était pas son but loin de là, et il aurait largement préféré éviter cette transformation. Cette sensation de vide au fond de lui qu’il n’arrivait plus à combler. Les sorciers devenus vampires devaient eux aussi ressentir ce manque. C’était tout simplement horrible et il espérait qu’avec le temps ça disparaitrait. Qu’il ne ressentirait plus ce vide. La magie était tout pour lui, et il avait tout perdu sans avoir la possibilité de récupérer ses pouvoirs un jour. Le destin s’était abattu sur la famille Vasilis encore une fois. La faute aux vampires comme toujours, lui qui la plupart de temps ne donnait pas d’avis, se retrouvait être un membre de l’espèce que sa famille haïssait. Il avait eu du mal à digérer, et même qu’il n’avait pas su comment l’avouer à ses parents. Heureusement que c’était le directeur qui avait décidé d’en informer les parents.  Au final Lisandre n’avait pas été plus en sécurité que ça comme ses parents avaient pu le dire lorsqu’ils l’avaient envoyé ici. Pas qu’il regrettait d’être à l’école Salvatore, loin de là. Mais s’il n’était jamais venu peut-être qu’aujourd’hui il aurait encore ses pouvoirs. Rien ne sert de s’apitoyer sur son sort, le destin est ainsi fait, il ne peut rien y changer. Ce qui est fait, est fait.

Il avance dans la pièce alors qu’elle prend la parole. « Comment ça tu n’y arrive plus ? » demande-t-il inquiet. Il voulait être certain que ce qu’elle voulait dire était bien ce qu’il pensait. Il ne voulait pas croire qu’elle puisse faire ce genre de chose. Au fond c’était égoïste de faire taire sa souffrance tout en en créant d’autres.  Sans penser une seule seconde à ses proches. « Est-ce que tu as pensé à tes proches, ta famille ? Ils ont déjà perdu James, tu ne penses pas que te perdre serait encore un coup dur. Ils ont besoin de toi. » dit-il d’une voix calme. Lisandre savait ce que c’était de perdre, sa jumelle. Même si au fond il ne l’avait pas réellement perdu pendant un certain temps il l’avait cru morte, c’était peut-être même pire que de la savoir réellement morte. L’incertitude était bien pire que de savoir qu’elle était bel et bien morte. « Je sais ce que c’est de perdre son jumeau, ça te déchire le cœur, t’enlève une partie de toi. Mais tu te dois de continuer d’avancer pour James. Penses-tu qu’il aurait voulu que tu fasses ce genre de chose ? Il t’aurait certainement hurlé dessus, et je ne parle même pas de Nathaniel. » dit-il doucement. Après tout il connaissait les deux loups assez bien puisqu’il avait passé quelques années avec ces deux-là.  Il ne savait pas si Nathaniel était déjà passé ou s’il allait bientôt arriver en tout cas il espérait vraiment ne pas croiser son chemin. Deana vient à dire qu’elle n’a plus envie de faire semblant. Il comprend, ce n’est pas simple pour elle. « Tu n’es pas obligée de faire semblant, à quoi bon sourire alors que tu n’en as pas l’envie. Laisse-toi le temps et je suis certain que tu y arriveras, tu es forte Deana. Puis si tu as besoin de quoi que ce soit je suis là, n’hésite pas si tu as besoin de parler de James, cracher sur ton ex ou pour je ne sais quelle autre raison. » dit-il un sourire sur les lèvres. Il ne voulait pas que Deana s’arrête de vivre, et il serait prêt à tout pour l’aider à traverser cette passe.

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Je déteste le calme qui vient de s'abattre dans cette chambre. Quand il n'y a plus rien ni personne, c'est à James et Thélio que je pense. Leurs visages hantent mon esprit alors que j'aimerais m'en libérer sur-le-champ. Jamais je ne pensais à devoir souffrir autant de la sorte. La mort et l'abandon sont un sort que je ne souhaite à personne. Mais il n'y a pas que cela ! J'ai toujours ce besoin irrépréhensible de détruire mon ex et la catin qui va lui servir de femme et mère de son enfant. J'ai envie de tuer et c'est ma louve qui le hurle. Je ne sais pas si je vais pouvoir tenir bien longtemps avec cette envie qui ne se fait que plus forte de jour en jour. Quitte à tuer, il vaut mieux que ce soit moi. Au moins, je n'aurais pas à vivre avec ces morts sur ma conscience. Pas après ce qui est arrivé à mon frère. Je hais certes ces deux personnes, mais je ne veux pas être celle qui supprime trois vies dont l'une qui se forge doucement dans le ventre de cette femme. Même si c'est une garce, je n'ai pas le droit de mettre la faute sur un petit être qui n'a rien demandé. Pourtant, ma colère ne diminue pas, elle augmente autant que je respire l'air médicalisé de cet hôpital. Je crains de ne pas être aussi forte que papa le pense. Ma louve m'oblige de plus en plus à succomber et je ne sais pas s'ils vont comprendre un jour, mon besoin d'avoir voulu de baisser les bras. J'ai trop de choses qui me sont tombés dessus. Et je n'arrive pas à comprendre pour mes émotions sont décuplées à ce point. Au fond de moi, j'ai l'impression que cela n'a rien à voir avec ma nature endormie.

Quand Lisandre entre dans la chambre, mes pensées s'envolent et s'effacent au loin. Un peu de calme dans la tempête d'émotions qui me trottent dans la tête. Je lui suis reconnaissante autant que je peux être déçu de s'être éloigné de moi. Même si au fond, je peux le comprendre. Faire face à une nouvelle nature ne doit pas être simple. Nature qui me rappelle Thélio, j'ai recommencé à aimer et pourtant, lui aussi s'en est allé. Saurais-je lui pardonner un jour ? Je n'en sais rien. Il savait que ma peur, c'était d'être à nouveau délaissé et pourtant, il l'a fait.

« Comment ça tu n’y arrive plus ? »

<< Je épuisée... >> Fis-je simplement. Et on pouvait le voir grâce aux cernes que j'ai sous les yeux. Combien de nuits, n'ai-je pas passé à pleurer dans la chambre de James dans l'espoir qui me revienne. Ne m'endormant qu'à l'aube et ne me réveillant qu'en début d'après-midi. Un cycle qui continue de jour en jour. Même si le psy m'a dit qu'il ne me donnerait rien, je sais bien qu'on me gave de calmant et d'antidépresseur. Je déteste ça ! Et pourtant, c'est soit l'accepter ou de m'en donner par la force.

« Est-ce que tu as pensé à tes proches, ta famille ? Ils ont déjà perdu James, tu ne penses pas que te perdre serait encore un coup dur. Ils ont besoin de toi. »

<< Et qui pense à moi ! >> J'ai levé la voix plus que je ne l'aurais vraiment voulu. Mais j'ai passé trop de temps à mettre les autres en avant. À m'oublier. À m'enterrer, devrais-je dire et voilà où ça me mène. << Mon père n'ose même plus me regarder. Ma mère, je ne la vois presque plus. Nate... Lui ne veut pas me faire souffrir en m'exposant sa propre souffrance, mais je sais qu'il est toujours là. Et Thélio est parti au moment où j'avais le plus besoin de lui. Alors, tu vois, on vit chacun de notre côté à tenter d'essayer de supporter les choses sans y arriver. Pour ma part, j'suis trop faible pour être aussi forte que Nate ou encore papa. >> Je voulais juste que cette détresse me laisse en paix.

« Je sais ce que c’est de perdre son jumeau, ça te déchire le cœur, t’enlève une partie de toi. Mais tu te dois de continuer d’avancer pour James. Penses-tu qu’il aurait voulu que tu fasses ce genre de chose ? Il t’aurait certainement hurlé dessus, et je ne parle même pas de Nathaniel. »

<< Tu ne comprends pas, Lisandre. >> Soupirais-je simplement. Ce n'est pas que ça. Il y a un tout. Je sens que ma détresse me pousse vers des ignominies que je veux absolument oublier et tuer avant même que cela se produise. << Je voulais simplement que mes cauchemars cessent. Je n'y arrive plus, ça devient trop dur. >>

« Tu n’es pas obligée de faire semblant, à quoi bon sourire alors que tu n’en as pas l’envie. Laisse-toi le temps et je suis certain que tu y arriveras, tu es forte Deana. Puis si tu as besoin de quoi que ce soit, je suis là, n’hésite pas si tu as besoin de parler de James, cracher sur ton ex ou pour je ne sais quelle autre raison. »

<< T'es là... >> Je serre les poings malgré moi. << Après m'avoir évité tout ce temps. >> Finis-je par lui cracher à la figure. << Je comprends que ta nature t'a poussé dans tes retranchements, mais toi aussi tu m'as abandonné. >> Comment croire quelqu'un qui s'est éloigné. << Lisandre, j'ai voulu mourir parce que ma nature... Même si endormit me pousse à tuer. Tuer mon ex, sa compagne et le bébé qu'elle porte. Je suis un danger Li et j'ai préféré mourir plutôt que de commettre l'irréparable. >> Je détourne le visage de lui tandis que mes larmes reprennent de plus belles. << Je les hais plus que tu ne peux le croire et si je me laisse aller, je deviendrais tout ce que je déteste en ce bas-monde. Alors, tu vois, je ne suis pas forte. Je ne suis rien. Je suis le genre qu'on abandonne facilement. Qui aime et qui donne tout sans recevoir ne serait-ce qu'un peu. Je suis le genre de fille qui ne cesse de pleurer dans la chambre de son frère en demandant à je ne sais quelle entité de prendre ma vie et qu'on lui redonne la sienne. Je suis le genre qui abandonne facilement. >> Je finis par le regarder. << Alors, tu penses toujours que je suis forte ? Je me suis battue et j'ai perdu. >>

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deana & lisandre

Il entend les mots durs de la blonde, le vampire peut voir cet épuisement sur son visage. Il ne voulait pas y penser, alors il tente de son mieux de lui parler. « Eux aussi ils pensent à toi j’en suis certain. » dit-il simplement. Il savait ce que sa famille représentait pour elle, et surtout ce que James était. Perdre son jumeau est horrible, Lisandre était lui aussi passé par là même s’il l’avait retrouvé. Rien n’était comme avant, Katalina avait beaucoup de mal avec sa nature de vampire. Ils ne partageaient plus ce lien qu’ils avaient eu par le passé. Peut-être qu’au fond le vampire aurait préféré qu’elle ne revienne pas, que cette distance est bien plus dure à digérer que sa perte totale. Il ne sait pas combien de temps cela va continuer ainsi, en plus de ça sa jumelle continue de vieillir alors que lui est figé dans le temps. Il sait que la plupart de ses proches continuent de vieillir.  « Chacun vit son deuil différemment, il ne faut pas pour autant baisser les bras. Si je sais bien une chose c’est que James ne supporterait pas de te voir dans cet état. Et à vrai dire moi aussi c’est difficile de te voir ainsi. » dit-il doucement en s’approchant d’elle.  Il appréciait la demoiselle et la voir dans un état pareil était dur. Elle n’est pas obligée de faire semblant, alors c’est naturellement qu’il lui dit. Lisandre ne sait que trop bien ce que les cauchemars sont, pourtant il avait réussi à les surmonter. Comme un ami, le vampire se propose pour l’épauler, mais bien rapidement la réponse de la blonde va le faire regretter.

Les mots de Deana sont durs, mais il sait qu’elle n’a pas tort dans le fond. « Tu as raison, je t’ai évité. J’ai évité un bon nombre de personnes le temps de contrôler cette soif de sang. C’était pour le bien de tous le monde, il est vrai que j’aurais dû revenir vers toi. Je ne l’ai pas fait et je le regrette. Sincèrement. » dit-il dans un premier temps avant de reprendre. « Je sais ce que c’est, cette part sombre en toi qui cherche à prendre le dessus. Cette soif de sang. Bien que ce soit différent entre les loups et les vampires, au fond ce n’est pas si éloigné. » Au début de sa transformation tout était tellement dur pour Lisandre, ses émotions et cette soif de sang, l’envie de tuer. Ce n’était d’ailleurs pas toujours simple, mais au fond il se battait toujours pour les gens qu’il aimait pour ses proches. « Tu sais.. Lorsque j’ai eu ma transition... J’ai eu le choix, de boire du sang pour vivre ou mourir. J’ai longtemps pensé que mourir était la meilleure des solutions pour ne pas devenir comme les monstres que mes parents haïssent. Les personnes qui me sont cher, en particulier ma meilleure amie m’a aidé à traverser ça. Si je suis en vie c’est pour mes proches, leur éviter cette peine qui fait si mal que tu souhaites que tout s’arrêtes. » dit-il alors qu’il la regarde. Il attrape alors un mouchoir qui se trouve sur la table de nuit puis il lui donne afin qu’elle sèche ses larmes. « Tu n’es peut-être pas forte aujourd’hui, tu ne le seras peut-être pas demain, mais tout le monde à des moments de faiblesses. Moi aussi j’ai été faible mais aujourd’hui je suis plus fort, les événements m’ont aidé à le devenir. Je souhaite vraiment que pour toi ce soit la même chose. » annonce-t-il alors qu’il se trouve au bord du lit debout. « S’il faut que je te soutienne je le ferais, même si ton frère vient me botter les fesses, je reviendrais encore et toujours. Je ne vais plus t’abandonner. » dit-il avec un léger sourire sur le visage, tentant de faire sourire la demoiselle.

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« Eux aussi ils pensent à toi j’en suis certain. »

Ma douleur est trop intense pour considérer ça. Tout ce que je vois, c'est que me voir, c'est trop dur pour ma famille. Sans doute, que je fais fausse route, mais je souffre à un point que je ne pensais pas que ce soit possible. Comment est-ce qu'une souffrance peut-elle être aussi insupportable au point de vouloir en mourir. En fait, je ne sais pas ce qu'il m'a pris. J'ai agi comme ça, sans véritablement me rendre compte de mon geste. J'étais comme hypnotisé par la possibilité que j'en sois libérée tout simplement. J'aurais pu tenir, je le sais. Mais le départ de Thélio à tout remis en cause. En fait, je peine à savoir ce qu'il s'est passé ce soir-là où il m'a dit qu'il devait s'en aller pour me préserver. Je n'arrive pas à accepter qu'il m'ait dit que je dois être heureuse et fonder ma famille. Parce que pour moi, cela voulait dire qu'il ne reviendrait plus jamais. Je lui ai offert mon cœur. Je me suis battue pour faire accepter notre relation que mon père et mon frère n'acceptaient pas. Et voilà que je suis seule, à nouveau. Je pose une main sur mon cœur, le palpitant battant de manière si forte que cela en est douloureux. J'aimerais pouvoir être dénué de toutes émotions. Peut-être que je ne souffrirais pas autant. Dans ma souffrance, je veux faire mal aux autres, et malheureusement, cela tombe sur Lisandre. Le pauvre, il n'a rien fait pour être mon souffre-douleur. Mais c'est plus fort que moi.

« Chacun vit son deuil différemment, il ne faut pas pour autant baisser les bras. Si je sais bien une chose c’est que James ne supporterait pas de te voir dans cet état. Et à vrai dire moi aussi c’est difficile de te voir ainsi. »

Je baisse les yeux. Tout ce que je vois, c'est le vide. Le même vide qui se trouve dans ma vie. Un gouffre que je n'ai pas encore réussi à combler. Lisandre a raison. James ne supporterait pas de me voir comme ça parce qu'il ressentirait ce qui se passe à l'intérieur de moi. Non. Je ne peux pas concevoir qu'il veuille m'aider après m'avoir évité si longtemps. Certes, me faire face pouvait être dur, mais avec les technologies actuelles, nous aurions pu garder contact. Un message sur le portable, ça lui coûtait quoi ! Non, il m'a blessé et je veux en faire autant désormais.

« Tu as raison, je t’ai évité. J’ai évité un bon nombre de personnes le temps de contrôler cette soif de sang. C’était pour le bien de tous le monde, il est vrai que j’aurais dû revenir vers toi. Je ne l’ai pas fait et je le regrette. Sincèrement. »

<< T'aurais pu m'envoyer un message de temps à autre. Je me suis fait un sang d'encre pour toi, Li. J'ai imaginé le pire en te sachant tout seul. >> Je suis tellement en colère contre lui. Contre Nate et James pour l'avoir laissé tomber. Comme si Li était responsable de sa nouvelle nature. << Pourquoi tu n'es pas revenu Li. Tu sais bien que je ne t'aurais pas rejeté. Surtout que tu as su pour Thélio et moi. Tu as dû apprendre de sa part que j'ai été en guerre contre mon père et Nate sur notre relation. >> Je me prends la tête entre les mains me tirant presque les cheveux. << J'aurais dû les écouter ! Thélio est parti. Il m'a laissé tomber. >> Est-ce que je mérite qu'on me laisse tomber comme ça ? Peut-être. Je ne sais plus. Je sens ma louve pousser un hurlement guttural dans mes chairs. Cela me brûle et me donne envie de commettre l'irréparable. Le genre d'acte qui fera de moi, une louve. Mais si je le deviens dans cet état, je deviendrais la pire lycan qui soit. Incontrôlable et vindicative.

« Je sais ce que c’est, cette part sombre en toi qui cherche à prendre le dessus. Cette soif de sang. Bien que ce soit différent entre les loups et les vampires, au fond ce n’est pas si éloigné. »

<< Peut-être oui. Mais imagine que... Que je me laisse aller et que je devienne le pire cauchemar qui soit. Non, je préfère mourir que de causer du tort à qui que ce soit. >>

« Tu sais.. Lorsque j’ai eu ma transition... J’ai eu le choix, de boire du sang pour vivre ou mourir. J’ai longtemps pensé que mourir était la meilleure des solutions pour ne pas devenir comme les monstres que mes parents haïssent. Les personnes qui me sont cher, en particulier ma meilleure amie m’a aidé à traverser ça. Si je suis en vie c’est pour mes proches, leur éviter cette peine qui fait si mal que tu souhaites que tout s’arrêtes. »

Je lève les yeux vers Lisandre et je me retrouve dans ces paroles. Oui, c'est ce que j'ai envie. Mourir pour ne pas devenir une créature dont le sang devient le seul plaisir qui soit. Je serre les poings tandis que mes larmes se remettent à couler. Je n'arrive plus à les stopper depuis quelque temps. Je ne pensais plus me laisser aller de la sorte et pourtant...

Sans quitter son regard, je finis par prendre le mouchoir qu'il me tend pour tenter d'essuyer ce flot de larmes qui ne connaît pas de fin pour le moment.

« Tu n’es peut-être pas forte aujourd’hui, tu ne le seras peut-être pas demain, mais tout le monde à des moments de faiblesses. Moi aussi j’ai été faible mais aujourd’hui je suis plus fort, les événements m’ont aidé à le devenir. Je souhaite vraiment que pour toi ce soit la même chose. »

<< Je ne sais pas si je saurais être forte à nouveau. J'en ai plus envie, Li. J'ai perdu l'envie de vivre. Perdu le plaisir de faire ce que j'aimais. >>

« S’il faut que je te soutienne je le ferais, même si ton frère vient me botter les fesses, je reviendrais encore et toujours. Je ne vais plus t’abandonner. »

Je n'arrive pas à sourire. Je ne le veux plus. La tristesse en moi est trop puissante pour que je trouve la force de rire. Je me contente de prendre la main de Li après quelques hésitations. << Tu promets de ne pas m'abandonner. >> Je ressemble à la petite que j'étais. Quand je faisais un cauchemar et que James me rassurait en me promettant qu'il serait toujours là pour moi. << J'ai peur d'être toute seule, Li. Je ne le supporterais pas. >> Je porte sa main à ma joue et il peut sentir mes larmes dont je ne parviens pas à me débarrasser. << Li... Est-ce que je suis née pour être délaissé ? Qu'est-ce que j'ai fait de mal pour que Thélio m'abandonne comme ça. >> Qu'est-ce que j'ai bien pu faire. Est-ce parce qu'on est si différent que cela l'a fait fuir ? << Tu veux bien rester avec moi ? Parle-moi, j'ai trop peur de fermer les yeux, Li. >>

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deana & lisandre

Lisandre essayait d’être au maximum là pour la demoiselle bien que depuis sa transformation il avait pris de la distance. Après tout ces frères étaient assez compliqués, et le vampire ne cherchait pas à avoir de soucis, bien au contraire. C’est avec les mots de Deana qu’il se rend compte que prendre de la distance ainsi n’avait pas forcément été une bonne chose, et il reconnaissait ces erreurs. « Je sais.. Je suis désolé... Mais qui ne fait pas d’erreurs… » dit-il simplement. Le but n’était pas de la blesser ou encore l’inquiéter. Le plus important pour lui était le contrôle. A l’époque la soif de sang l’effrayait, il ne savait pas comment gérer, et être avec des personnes n’étant pas capable de se défendre était compliqué. S’il restait avec June c’était car il savait qu’elle n’hésiterait pas à utiliser sa magie si besoin. De toute façon lors de sa transformation l’ancien sorcier avait pris de la distance avec beaucoup de personnes. Certes ce n’était pas toujours simple mais il s’en était sortit et maintenant il n’avait plus cette grande soif de sang. Il baisse la tête. « Je ne sais pas pourquoi je ne suis pas revenu, peut-être parce que tu étais heureuse sans moi et que j’ai pensé que tu n’avais pas besoin de moi. Mais je regrette, vraiment, j’aurais dû au moins reprendre contact avec toi. » dit-il alors qu’il se sent coupable. Ce n’était pas toujours simple de revenir vers une personne après plusieurs mois. Lisandre ne connaissait pas énormément Thélio, à vrai dire ils se croisaient seulement de temps en temps. Deana ne méritait pas d’être traité de la sorte, elle méritait d’avoir quelqu’un à ses cotés et qui ne la laisse pas tomber, surtout en ce moment. Lisandre savait ce que c’était d’avoir une part d’ombre qui veut prendre le dessus.

Il tente de la raisonner et lui expliquer ce qu’il s’est passer pour lui. Peut-être qu’avec ça elle comprendra qu’elle peut surmonter ça. Il l’encourage et tente de lui redonner espoir, qu’elle aussi à le droit à sa part de bonheur même si en ce moment le monde semblait s’écrouler autour d’elle. Lisandre était prêt à l’aider à reconstruire tout ça. Cette fois ci il ne l’abandonnerait pas, c’était hors de question. Il l’observe espérant réussir à la convaincre. Elle finit par prendre sa main après plusieurs hésitations. « Je te le promet. » dit-il avec un sourire sincère. « Je ne te laisserais pas seule, tu ne le seras plus. Lorsque tu auras besoin de moi tu n’auras qu’à m’appeler je viendrais aussi vite que possible. » dit-il simplement alors qu’il la regarde.  « Ecoute je ne sais pas exactement ce qu’il s’est passé entre vous, mais je suis certain qu’il va regretter de t’avoir laissé comme je l’ai fait. Ce n’était juste pas le bon. » dit-il doucement. Il s’en voulait énormément, peut-être que s’il avait été là il aurait pu empêcher la blonde de faire ça, de vouloir mettre fin à ses jours. « Quel est la première chose dont tu as envie, ce que tu veux faire en sortant d’ici. Dit le moi et on le fera. » dit-il simplement alors qu’il peut sentir la détresse dans sa voix. Il veut lui faire penser à quelque chose de plus joyeux et heureux. Quelque chose qui lui redonne envie de vivre et se battre.

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À mesure que les secondes défilent, je sens bien que mes ombres s'épanouissent et s'épaississent. Saurais-je m'en libérer de ces chaînes noires ? Je l'ignore et étrangement, je trouve cela sécurisant, sans doute parce que je ne vois aucune alternative à ma vie pour le moment. Alors, appartenir à quelque chose me fait croire que je suis utile dans un domaine. Pas des meilleurs certes. Mais au quotidien, j'ai l'impression de tout rater. De ne plus trouver de goût à quoi que ce soit. C'est comme si quelque chose me nourrissait l'esprit de la pire des façons et de m'en accommoder. Comme si ce sort se trouvait juste pour moi. Est-ce ma punition pour ressentir ce besoin irrépressible de tuer ceux qui me font souffrir. Je pourrais dire que oui, mais je ne suis plus objective du tout. Mon cœur se noircit et semble devenir froid. J'en ai assez d'être celle que l'on abandonne comme si mes sentiments ne comptaient pas. Thélio est parti sans même me laissait le droit d'exprimer ce que je ressens. Sans même m'avoir laissé le temps de lui dire que j'aurais pu tout affronter avec lui. Il s'est montré égoïste même en voulant agir pour mon bien-être. Sa décision a été à double-tranchant. Me voilà réduite à espérer que les ombres m'engloutissent et que je ne vienne à plus rien ressentir. En devenant ce monstre qui se tapit en moi, on devra bien en finir avec moi. Chose que je ne suis pas capable de faire.

« Je sais.. Je suis désolé... Mais qui ne fait pas d’erreurs… »

Je regarde le vampire et je pourrais lui dire que les erreurs, tout le monde n'arrête pas d'en faire autour de moi, à commencer par ma personne. Mais cela serait inutile. Je me contente de triturer cette pauvre couverture parce que j'ai les nerfs à fleur de peau, mon palpitant devenant un peu plus rapide et ma tension allant en hausse. Rien de bien anormal en soit dans ma situation de dépression sévère et de traumatisme plus grand. Perdre James a été horrible, mais être délaissé par Thélio, le pilier sur lequel je pensais m'appuyer longtemps, s'en est allé également. Alors, dites moi à qui je dois me fier quand on ne cesse de ma fuir. Papa, ce n'est même plus la peine d'y penser. Maman n'est plus autant présente à la maison. Et Nate, et bien, il doit m'en vouloir à mort d'avoir osé faire ça. Je ne le verrais sans doute plus pour un long moment.

« Je ne sais pas pourquoi je ne suis pas revenu, peut-être parce que tu étais heureuse sans moi et que j’ai pensé que tu n’avais pas besoin de moi. Mais je regrette, vraiment, j’aurais dû au moins reprendre contact avec toi. »

<< Pourquoi les autres ont l'impression de savoir ce qui est le mieux pour moi sans même me le demander. Oui, tu as eu tort. Tu es mon ami Lisandre et j'avais besoin de toi, j'ai toujours eu besoin de toi. >> Je suis trop brisée. Impossible, pour moi de répondre calmement, j'ai même le souffle qui se coupe par moment, l'angoisse m'étreignant odieusement. Je ne veux rien de cela, mais à trop se contenir, on se laisse dévorer et ça finit par exploser à un moment donné. Et malgré ça, Lisandre reste calme préférant me résonner que de s'emporter. On ne peut pas dire que je lui facilite la tache. Il est là alors, il reçoit cette détresse et cette colère de plein fouet. Je m'en veux et ça me met hors de moi, mais je n'arrive pas à faire autrement, c'est comme si quelque chose m'y poussait inexorablement. Je prends ma tête entre mes mains, je suis épuisée, et même si je le voudrais, impossible de dormir. Soudain, je vois la main de Lisandre. M'aider ? Je ne sais même pas s'il y arrivera et si je le veux réellement au fond de moi. C'est l'épuisement qui me tient. Épuisée par la vie et les fausses joies qu'elle m'offre. Je n'ai rien d'autre que de la douleur depuis trop longtemps. Et pourtant, je la prends cette main qu'il me tend. Je la prends parce qu'un espoir, bien que très mince perce les ombres en moi en une infime étincelle. S'il peut me sauver qu'il le fasse. Ce sera ma toute dernière chance d'apprécier la vie.

Ne m'abandonne pas, c'est ce que je lui demande. Non, le supplie presque alors qu'il me promet d'être là. Nous verrons bien. Je lui laisse le bénéfice du doute.

« Je ne te laisserais pas seule, tu ne le seras plus. Lorsque tu auras besoin de moi tu n’auras qu’à m’appeler je viendrais aussi vite que possible. »

Mon regard se pose vers lui avant de sentir une vive brûlure dans mon coeur. Tu aurais dû te taire ! Ma main délaisse la sienne et mon regard le fuit. Ces paroles, Thélio me les avait dite et voyez où j'en suis à présent. << Lui aussi me disait ça. Que si j'avais besoin de lui, je n'avais qu'à l'appeler et il viendrait dans l'instant. >> C'est un sourire amer qui tient mes lèvres et des larmes qui roulent sur mes joues. << C'est trop dur de le croire maintenant. Même si je le voudrais, Li. C'est pas possible. >> Cela ne l'est plus.

« Ecoute je ne sais pas exactement ce qu’il s’est passé entre vous, mais je suis certain qu’il va regretter de t’avoir laissé comme je l’ai fait. Ce n’était juste pas le bon. »

Le regard tourné vers la fenêtre, je tente de percevoir une ombre. Une silhouette. Mais rien hormis le parking de l'hôpital dont les voitures me semblent si petite vue d'ici. << Il s'est passé que nous nous sommes profondément aimés et qu'il devait partir pour soit disant me protéger. Il est parti sans me laisser avoir le choix. Sans me laisser parler. Sans... Sans même savoir que sans lui, je finirais comme ça. >> Mes mains tremblent d'une colère que je contiens à peine.

Je me tourne vers Li et enlace sa taille. Je ne veux pas qu'il s'en aille, je ne veux pas avoir à dormir. Qu'il reste avec moi, c'est ce que je lui demande et il accepte de rester. Ma tête posée contre lui, je me sens rassurer de ne pas être seule.

« Quel est la première chose dont tu as envie, ce que tu veux faire en sortant d’ici. Dit le moi et on le fera. »

<< Je ne sais pas... Je... >> Je réfléchis un moment avant de lui répondre. << Peut-être... Peut-être allé là où James et moi, on se rendait dans la forêt quand il s'était transformé. Je veux sentir l'herbe sous moi et regarder le ciel jusqu'à deviner tous les mystères du monde. Je veux jouer du piano jusqu'à l'épuisement. Je veux à n'avoir que de me soucier de moi pour une fois. J'en ai marre de me préoccuper des autres et de me laisser de côté. Ce n'est pas ça qui m'a réussi jusqu'à présent. Si je devenais insensible, tu penses que je me sentirais mieux ? Plus protégé ? J'en ai assez de souffrir... Qu'on me fasse souffrir. >> Je lève la tête vers Lisandre espérant sincèrement qu'il puisse me répondre. Mes yeux me brûlent de ces larmes autant que de la fatigue qui s'accumule un peu plus.

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Lisandre savait qu’il avait fait l’erreur de laisser la jeune femme, qu’il l’avait abandonné simplement car il n’était pas certain de pouvoir se contrôler. Il tenait vraiment à elle, mais à cette époque il avait repoussé tout le monde même June y été passé bien qu’elle avait insisté pour rester auprès d’elle. Puis il savait que June avait les moyen de se défendre contrairement à Deana. Il s’était dit que s’il reprenait contact avec elle, elle lui en voudrait et qu’elle le repousserait elle aussi. « Je suis désolé. » dit-il une nouvelle fois en baissant légèrement la tête. On pouvait voir qu’il était vraiment sincère que ça le touchait de l’avoir blessée. Il n’avait pas voulu faire ça, il voulait simplement qu’elle soit en sécurité, qu’il ne s’en prenne pas à elle. De plus il savait que ces frères ne l’auraient pas laisser approcher la blonde. Il baisse la tête une nouvelle fois alors qu’elle lui dit que Thélio lui disait lui aussi les paroles qu’ils venaient de lui dire. Ce n’était pas une situation simple. « Je comprend ne t’inquiète pas. A force de crier au loup tu n’y crois plus. Si tu n’y crois pas je ferais tout pour te le prouver, pour te montrer que je ne t’abandonnerai pas. » dit-il en serrant sa main dans celle de Deana pour lui montrer sa détermination. Il avait fait une erreur et il comptait bien se faire pardonner avec le temps. Il voyait bien que la blonde était brisée, qu’elle avait une grande peine, mais il ferait de son mieux.

L’aider à traverser cette passe, être là pour elle au maximum. Lisandre ne sait pas vraiment se qu’il s’était passé entre eux, et au fond ça ne le regardait pas. Si elle voulait lui en parler elle pouvait mais en aucun cas il ne chercherait à en savoir plus puisque ça ne le concernait en aucuns points. « L’amour n’est pas toujours ce que l’on s’imagine. Il n’aurait pas dû partir ainsi. » dit-il doucement. Au fond Lisandre ne connaissait pas le sentiment d’amour, il n’était jamais tombé amoureux, il avait eu de petit crush des filles qui ont été ses petites amies, mais rien de très réel ou profond.  Il avait pu voir avec June que ce n’était pas simple, son ex l’avait quitté pour une autre, à cet époque elle avait voulu le rendre jaloux en lui faisant croire qu’elle était avec Lisandre. En tant que meilleur ami Lisandre n’avait pas reculer, il avait laissé June faire se montrant avec elle comme s’ils étaient vraiment ensemble. Mais bien rapidement elle s’était rendu compte que tout ça n’avançait à rien.  Il est surpris lorsqu’il sent les bras de la blonde enlacer sa taille, rapidement il glisse donc ses bras autour d’elle. Lisandre espérait être capable de lui faire remonter la pente, peut-être que Nathaniel serait un peu moins dur avec lui s’il y arrivait. Il veut lui faire penser à autre chose, lui redonner le sourire en lui faisant pensée à de belles choses. « Nous nous y renderons alors. » dit-il dans un premier temps en caressant sa chevelure blonde, avant de poursuivre. « Je ne dirais pas que devenir insensible est une bonne chose, après tout tu n’as qu’à voir les vampires qui éteignent leur émotions. Cela ne leur réussi pas vraiment..  Prendre les choses moins à cœur. Il faut juste se concentrer plus sur toi, éviter de trop t’accrocher, te dire que s’il parte c’est qu’ils ne te méritent pas. Tu es une bonne personne Deana, tu ne mérite pas qu’on te traite ainsi. » dit-il simplement en la regardant dans les yeux. Il espérait vraiment que cette réponse allait l’aider.

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L’abandon commence à devenir une chose insupportable pour moi. C’est une phobie qui doucement se dessine et prend de l’ampleur et c’est aussi quelque chose que je ne saurais plus contrôler à l’avenir. La louve tapis en moi, bien qu’en sommeil, je la sais capable de violence et d’un hurlement qui pourrait se faire facilement entendre par d’autres lycans et sans doute des autres créatures qui vivent parmi nous. Je contiens si difficilement toutes ces atroces émotions. Le mieux est de pleurer et de dire ce que je pense considérant que c’est une infime partie de ce que mon cœur peut connaître en cet instant. L’on m’a mis un psychiatre sur le dos, mais je ne pourrais jamais lui raconter totalement ce que j’éprouve et comment je me sens parce que pour cela, je devrais lui révéler le secret du sang des Peterson. De ce gène qui nous happe et nous possède quand la mort tombe sur notre route. Combien de fois n’ai-je pas flirté avec la possibilité de rejoindre l’état de papa ou encore de Nate ? Trop, il me semble. À chaque fois que je vois mon ex-fiancé et sa garce, je me suis surprise à des envies de meurtre au point de tuer la vie que cette femme tient en son ventre rond. Elle possède ce rêve que je n’espère plus et que je ne désire plus à ce jour. J’ai l’impression que le bonheur n’est pas fait pour moi et qu’il vaut mieux que je prenne mon parti et trouve autre chose pour le moment et qui saura être aussi fort que mes désirs d’autrefois.

Le fait que Lisandre soit désolé devrait m’émouvoir, mais on ne l’a que trop été à mon égard et regardez où cela s’est fini. Le fait est qu’il me répète ces paroles que Thélio m’a déjà dites. Ces promesses auxquelles j’ai cru dur comme fer et qui au final n'étaient que cela. Des mots posés dans une phrase. Je me souviens encore du moment où il m’a annoncé son départ définitif. Tout me paraît à la fois clair et flou. Ces mains sur mes épaules remontant vers mon visage. Sa voix qui me dit dans un murmure qui me paraît aujourd’hui brisé qu’il doit partir pour me préserver d’une menace qui le ronge. J’aurais été capable de le soutenir et de le protéger s’il m’avait laissé le choix et le droit de prendre ma décision. Mais il est parti sans me demander mon avis, sans me laisser la chance de le retenir. Ensuite, il s’en est suivi ce que j’ai fait. Le besoin de rencontrer la Faucheuse et de me délester de toute cette douleur oppressante. Je n’ai plus mon assurance d’autrefois, ni l’espoir que je tentais de garder au creux de mes bras. Je n’ai plus qu’un immense espace vide qui me torture le cœur, le corps et l’âme.

« Je comprend ne t’inquiète pas. A force de crier au loup tu n’y crois plus. Si tu n’y crois pas je ferais tout pour te le prouver, pour te montrer que je ne t’abandonnerai pas. »

Je lève mon visage vers lui remarquant une certaine sincérité dans le fond de ces pupilles. Par le passé, Lisandre a toujours considéré notre amitié comme importante et je comprends que sa nouvelle condition ne lui a pas facilité la tâche. Je suppose que j’en aurais fait de même. Mais voilà, c’est lui qui est présent et qui se prend de plein fouet ma détresse, ma tristesse et ma colère. Un mélange qui est loin d’être agréable. Il sait qui je suis et ce que je pourrais être si le destin de la lune venait à bercer ma route. Alors, avec lui, je me laisse facilement aller à ce que j’éprouve au fond de mes chairs bouillonnant d’une colère que je freine encore.

« L’amour n’est pas toujours ce que l’on s’imagine. Il n’aurait pas dû partir ainsi. »

Je finis par baisser les yeux sans pouvoir retenir un sanglot et ces larmes salées qui me menacent sans cesse, qu'importe ce à quoi je pense ou l’effort que je souhaite faire. L’esprit s’évade vers la douleur qui jonche ma route.

<< Je pensais que c’était le bon. Il m’avait promis de toujours rester avec moi… De ne pas me faire de mal. >> Un rire amer me prend alors. << Je me suis encore faite avoir, on dirait. >> Je me mords la lèvre presqu’à sang sans pour autant le faire couler. Tout ce que je trouve à faire, c’est d’enlacer la taille de Lisandre dans l’espoir que cela m’apporte quelque chose. Mais quoi ?

« Nous nous y renderons alors. »

J’esquisse un léger sourire. << Peut-être que ça m’aidera. J’en sais trop rien, mais je ne me sens pas la force de m’y rendre toute seule. >>

Son baiser sur le haut de ma tête me rassure comme il peut me briser parce que… Non, je ne veux plus y penser. J’aimerais être sans émotion. Ne plus avoir à compter sur le poids de ces sentiments qui me rendent que trop réactive.

« Je ne dirais pas que devenir insensible est une bonne chose, après tout tu n’as qu’à voir les vampires qui éteignent leur émotions. Cela ne leur réussi pas vraiment..  Prendre les choses moins à cœur. Il faut juste se concentrer plus sur toi, éviter de trop t’accrocher, te dire que s’il parte c’est qu’ils ne te méritent pas. Tu es une bonne personne Deana, tu ne mérite pas qu’on te traite ainsi. »

Je lève doucement la tête pour croiser son regard et je fronce les sourcils. << S’il te plaît Li. Tu me connais, je m’attache facilement aux autres en général et regarde où ça me mène à chaque fois ! >> Ma voix est peut-être plus dure que je ne l’aurais souhaité. Je finis par me détacher doucement de lui poussant un long soupir. << Excuse-moi, je ne voulais pas lever la voix. >> Je détourne le regard trop honteuse. << Je ne suis pas une bonne personne Li. Regarde ce que j’ai tenté de faire et ce que je souhaite faire à chaque fois que je vois mon ex. Je veux le tuer lui, sa garce et le gosse qu’elle porte. Non, je ne suis définitivement pas quelqu’un de bien. Si je deviens lycan, je risque de faire des choses immondes par simple plaisir de me venger. Si jamais ça devait arriver, je préférerais mourir. >> Même si l’on m’a fait du mal, je ne veux pas m’abaisser à un tel acte de violence juste parce que ça me ferait plaisir. << Je suis tellement à fleur de peau. Je pense que… Que je devrais changer d’air et ne plus vivre à la maison. Maman m’a dit que ce serait mieux que je vive autre part. Elle veut me prendre un appartement. >> Je serre les poings et finit par renverser ce qu’il se trouve sur la table de chevet à mes côtés. << Voilà à quoi j’en suis réduite par ma propre famille. À devoir aller vivre autre part parce qu’on ne supporte plus de me voir. Je les déteste ! >>

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« Je ne peux pas vraiment t’aider, à dire vrai je crois que je ne suis jamais vraiment tombé amoureux. » confie-t-il a la blonde. En vrai il ne se préoccupait pas vraiment de ça. Ce n’est pas quelque chose qui l’attirait vraiment, il savait ce que ça faisait d’aimer sa famille et la voir disparaitre alors l’amour était certainement aussi douloureux. Lisandre voulait la voir sourire et la rendre heureuse. Lui faire oublier cette souffrance et le poids qu’elle semblait porter en permanence sur ses épaules. « Je viendrais avec toi ne t’inquiète pas, tu ne seras pas seule. » dit-il doucement. C’était important pour lui de l’aider. Il savait qu’on avait toujours besoin de quelqu’un sur qui compter et il comptait bien l’être pour Deana. Pour se rattraper. Après tout c’était la moindre des choses après l’avoir abandonné lâchement. Cependant il s’était rendu compte de son erreur. Dans un certain sens il fallait le comprendre, il l’avait complétement ignoré après sa transformation alors revenir vers elle une fois qu’il avait le contrôle n’était pas spécialement bien. Tout ça, était du passé aujourd’hui bien que la blonde n’allait pas oublier cet abandon de ci-tôt. Les mots de Lisandre était doux, il tentait au mieux de la consoler et la motiver. Lui redonner de l’espoir sur une vie meilleure. Il y avait toujours des hauts et des bas, peut-être même plus de bas. Mais comme le dit le proverbe, après la pluie vient le beau temps.

Il savait que Deana pourrait être à nouveau heureuse. « Ce n’est rien ne t’inquiète pas. Je peux comprendre. » dit-il doucement avant qu’elle ne tourne la tête honteuse. Il l’écoute avec attention avant de lui faire tourner la tête doucement pour qu’elle lui fasse face. « Ne dit pas ça. Je te l’interdis. C’est tout à fait normal que tu ressentes ça, tu es en colère, il t’a brisé. Cet enfoiré n’a pas su voir ce que je vois en toi et il a fait l’impardonnable. La meilleure chose que tu puisses faire est remonter la pente, lui montrer que tu es heureuse sans lui. De toute façon ne t’inquiète pas la roue tourne toujours. » dit-il avec une voix qui se veut rassurante et convaincante. Il était certain que la roue tournait toujours, que ceux qui faisait du mal se voyait toujours avoir le revers de la médaille, ce qu’il méritait. Il voit la colère que contient la blonde, puis elle fini par la laisser s’échapper en reversant tout ce qu’il se trouve sur la table de chevet. Lisandre à de la peine de la voir ainsi, c’est un crève-cœur. Il s’avance une nouvelle fois vers elle en attrapant ses mains doucement. « Je sais que tu penses qu’ils t’ont dit ça pour t’éclipser, mais ils tentent de faire le mieux pour toi j’en suis sûr. Ce n’est pas facile pour eux non plus, ils ont perdu leur fils et leur fille a tentée de le rejoindre. Je ne dis pas qu’ils ont eu raison, c’est assez maladroit de leur part d’ailleurs. Mais je suis sûr que prendre un nouveau départ t’aidera à avancer. Déjà tu n’auras plus les choses qui te rappelle tant ton frère ou même les moments passés avec ton ex. » dit-il dans un premier temps en la regardant avec un léger sourire. Il tentait de l’aider au maximum, la guider.

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Le cœur lourd. Broyée. Arrachée. Écrabouillée. Il m’est impossible de voir les choses sous un jour plus lumineux. Je ne vois qu’un long couloir noir me fait face. Cette mélodie qui me plonge sans cesse vers les souvenirs trop peu nombreux que j’ai partagé avec Thélio. Les larmes viennent sans pouvoir se tarir. Je n’oublie pas mon frère. Je pleure pour deux hommes qui m’ont quitté me laissant devant l’incertitude qu’est la vie. Comment vais-je faire pour supporter ces deux absences. J’étais sûre de pouvoir survivre si l’un d’eux restait avec moi, mais je n’ai plus rien à part une paume vide et une âme qui se meurt à chaque fois que je prends une nouvelle respiration. J’ignorais qu’une souffrance pouvait être si lourde. J’ai vraiment l’impression d’être ce pauvre Atlas portant le monde sur ces épaules. Puissant, mais pouvant défaillir à tout moment. Il pousse toujours et encore plus ces limites vers un horizon que moi-même, je peine à distinguer tant mes larmes gâchant ma vue. Mes rêves ont aussi explosé. Je n’ai plus envie de poursuivre une route si terne et sans sens. Je veux juste plonger plus loin dans les ténèbres parce que ça m’attire tellement plus que la lumière même si je sais très bien que c’est une mauvaise idée. Mais entre nous, à quoi bon se battre quand on a l’impression d’être seul et que le monde vous tourne le dos. J’ai commis l’acte de trop qui m’a éloigné de mes parents et Nate n’est toujours pas venu. Je le comprends, j’ai aussi envie de me fuir.

« Je viendrais avec toi ne t’inquiète pas, tu ne seras pas seule. »

Je prends sa main dans la mienne pour la serrer. C’est lui qui est venu me sauver des échos de ma honte et de ma douleur. Le garçon qui a fui parce que la vie a décidé de le changer de nature. Je lui en veux injustement, mais c’est lui qui se trouve là et j’ai besoin d’exprimer quelque chose qui n’est pas vraiment dirigé vers lui. Je suis injuste, Li ne mérite pas un tel acharnement. J’aimerais tellement lui demander pardon, mais même ça, je n’y arrive tout simplement pas. J’ai besoin d’exprimer cette colère qui me ronge en même temps que cette souffrance qui m'oppresse le cœur et l’âme. Il ne prend pas mal mon haussement de voix alors, que moi, je m’en veux. Je peine à croiser son regard.

« Ne dit pas ça. Je te l’interdis. C’est tout à fait normal que tu ressentes ça, tu es en colère, il t’a brisé. Cet enfoiré n’a pas su voir ce que je vois en toi et il a fait l’impardonnable. La meilleure chose que tu puisses faire est remonter la pente, lui montrer que tu es heureuse sans lui. De toute façon ne t’inquiète pas la roue tourne toujours. »

<< Pourtant deux hommes m’ont abandonné. C’est qu’il y a une raison que je ne comprends pas. C’est moi ? Parce que je m’attache et que je… J’en sais rien. >> Je baisse la tête après m’être libéré de sa main qui m’a obligé à le regarder. << Si tu étais amoureux d’une fille… Tu ferais quoi si tu étais en danger. Tu la quitterais aussi ? >> J’ai besoin de comprendre l’esprit de Thélio à ce moment-là. De ne pas lui en vouloir comme je peux lui en vouloir en cet instant. Mais de toute manière, vais-je vraiment accorder une importance à sa réponse. Je suis tellement hors de moi que je quitte mon lit pour faire valser ce qui se trouve sur la table de chevet. À quoi bon ! Ma mère me conseille de partir. Mon père m’ignore. Et je ne trouve plus la vie si fraîche et agréable. Ce monceau d’espoir que retenais contre moi a bel et bien disparu.

Lisandre s’avançant vers moi me prend les mains. Mon visage n’a plus cette lumière qu’il a pu connaître. Il est terne et d’une laideur affligeante.

« Je sais que tu penses qu’ils t’ont dit ça pour t’éclipser, mais ils tentent de faire le mieux pour toi j’en suis sûr. Ce n’est pas facile pour eux non plus, ils ont perdu leur fils et leur fille a tentée de le rejoindre. Je ne dis pas qu’ils ont eu raison, c’est assez maladroit de leur part d’ailleurs. Mais je suis sûr que prendre un nouveau départ t’aidera à avancer. Déjà tu n’auras plus les choses qui te rappelle tant ton frère ou même les moments passés avec ton ex. »

<< Oh, je t’en prie Li. Tu crois vraiment que ça m’aide de me faire jeter comme ça ! J’ai besoin de soutien et pas de me morfondre dans un appartement toute seule. Tu veux que j’fasse quoi hein ! Tu penses que je serais en mesure de faire quoi ! Tout ce que je vois, c’est que mon père ne veut plus me voir. Que ma mère préfère que je parte. >> Je suis épuisée de devoir déployer tant de force. Au final, cela n’a abouti à rien. Mis à part à réveiller mes plus bas instincts. Ma bête intérieure me hurle de laisser éclater ma colère et tant pis si je viens à blesser ou tuer des victimes innocentes. << Li… Ferme la porte. Va falloir que tu me retiennes, je… >> Je me sens mal. J’ai le sang qui bouillonne d’une colère que je dois contrôler et les va et vient incessants du personnel et des malades, cela m’énerve plus qu’autre chose. << Je… La louve en moi… Elle… >> Je me recule vers la fenêtre dans un espoir vain que le contact froid de la vitre puisse me calmer. << Elle commence à réclamer son dû. >> Je ferme les yeux serrant les poings et les dents aussi forts que je le peux. Il faut que je parte d’ici. Je ne peux pas me laisser aller comme ça. Je ne peux pas laisser mes émotions me contrôler et rendre ma situation plus compliquée qu’elle ne l’est. J’ai l’impression que je vais devenir dangereuse qu’une bête malade de la rage. Les mains sur la tête, je me laisse glisser jusqu’au sol. << J’sais pas quoi faire… Aide-moi Li… >> Suppliais-je alors que je sens mes forces me manquer doucement.

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Deana lui pose un question. Lisandre réfléchis quelques secondes avant de lui répondre. « J’en parlerais certainement avec elle d’abord, mais mon coté protecteur reprendrais certainement le dessus donc c’est possible. Je ferais tout mon possible pour lui revenir au plus vite et faire arranger les choses. Par contre je lui laisserais ou non d’avoir le choix de se souvenir si je peux l’hypnotiser. » dit-il simplement. Il n’aimait pas spécialement le pouvoir d’hypnose, il n’utilisait d’ailleurs se pouvoir que très peu. A vrai dire depuis qu’il était vampire il vivait presque comme un humain avec ce vide au fond de lui. Il sait que ce vide ne se comblera pas, c’est ce qu’à laisser la magie en disparaissant. « La vie n’est toujours bien facile, tu sais je me suis aussi retrouvé seul quand j’ai perdu ma sœur. Mes parents m’ont écarté, je voulais retrouver ma sœur. Et pour m’en empêcher ils m’ont envoyé à la Salvatore School. Bien que d’un certain coté ce soit différent il y a une certaine similitude, je comprends très bien ce que tu peux ressentir. » dit-il assez calmement. Lisandre à cette époque n’avait pas perdu espoir de revoir sa sœur, il avait continué de chercher depuis l’école Salvatore. Cela n’avait pas été très facile, et pour tout dire il n’avait jamais trouvé quelque chose qui en valait la peine. Le coté positif c’était qu’il n’avait plus ses parents pour lui dire ou non d’arrêter ses recherches. Alaric était au courant et Lisandre savait qu’il était surveillé, il faisait donc bien attention à ce qui l’entourait. Il ne parlait à personne de ces recherches, même s’il aurait voulu pouvoir avoir un avis extérieur. Deana semble monter en pression, Lisandre sent que ce n’est pas bon tout ça. Alors qu’elle lui demande de fermer la porte il s’exécute rapidement étant prêt à lui bloquer le passage. Il ne comprend pas vraiment ce qu’il passe. « Tu dois trouver quelque chose pour faire sortir ça, hurler, évacuer en tapant.  Si tu as besoin d’un punchingball vivant je suis là, de toute façon à moins de me planter un pieu dans le cœur tu ne risques pas de me tuer. » dit-il tout en gardant sa distance. Il était prêt à lui dire de penser à des choses positives, pourtant il ne le dira pas. Après tout si elle en était arrivée là c’était qu’elle ne voyait plus grand-chose de positif dans sa vie, que la douleur avec prit le dessus sur tout. « Je pense déjà qu’il faut qu’on te sorte de là, l’environnement est trop pesant. » dit-il en la regardant dans les yeux. Il voyait bien que cet endroit ne plaisait pas à la blonde et ne faisait que lui remémorer tous ces horribles souvenirs. « On n’a qu’à aller là ou on a dit. Ca te fera du bien j’en suis certain. » dit-il un léger sourire sur les lèvres alors qu’il se rapproche d’elle. L’hôpital il n’aimait pas ça non plus, en même c’était un endroit que peu de gens appréciait bien qu’il arrivait qu’il n’y ait pas que des mauvaises nouvelles qui sortent de cet endroit.

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« J’en parlerais certainement avec elle d’abord, mais mon coté protecteur reprendrais certainement le dessus donc c’est possible. Je ferais tout mon possible pour lui revenir au plus vite et faire arranger les choses. Par contre je lui laisserais ou non d’avoir le choix de se souvenir si je peux l’hypnotiser. »

Deana baisse le regard. Elle ne sait pas si cette réponse la satisfait ou si cela la brise que plus encore. Lisandre l’a mentionné, ce dont la jeune femme n’a pas eu le droit. Le choix. Le choix de pouvoir choisir entre le suivre ou bien rester ici, à l’attendre. Thélio a dit qu’il ne reviendra jamais. Vivre pour elle et être heureuse. N’est-ce pas horrible que d’avoir eu une pensée pareille ? Comment pouvait-elle penser au bonheur après le malheur qui s’est abattu sur sa famille et elle. Ce sont deux pertes avec lesquelles la jeune femme doit composer. Son cœur et son esprit n’ont pas eu la force d’y faire face. C’est dur de se sentir seule et être mise de côté parce qu’on voit son jumeau à travers elle. Ses parents l’ont éloigné et Nate… Et bien Nate doit se confronter à la douleur à sa manière. Mais d’une certaine façon, il reste là à veiller sur sa sœur. Même si Deana ne le voit pas, elle en sent sa présence. Sauf ce jour où elle a décidé d’en finir avant de se reprendre et d’appeler au secours sa mère. Mère qui n’est pas présente autant qu’un père qui se renferme. Compte-t-elle toujours pour eux ?

<< L’hypnose ? Qu’est-ce que c’est ? >> Dans toutes ces paroles, c’est ce qui intrigue le plus la jeune femme. Celle-ci ne peut pas savoir que c’est en partie à cause de l’hypnose qu’elle se sent aussi chamboulée. Un effet auquel Thélio n’a pas dû s’attendre. << Le choix… C’est une chose qu’on ne m’a pas laissé… Qu’il ne m’a pas laissé. >> Elle finit par lever un regard brillant par des larmes menaçantes. Est-ce que Lisandre peut comprendre que Deana serait partie avec son vampire pour le soutenir et l’aider ? Quitte à se rendre à l’autre bout du monde ? Doucement, Deana vient prendre sa main pour l’approcher de son palpitant battant si tristement. Croisant ses doigts aux siens, elle cherche de la force et du réconfort. Cherchant des points positifs où tout lui paraît si sombre. Lisandre est là. Bien qu’ayant disparu un moment, il venait la retrouver et la soutenait.

« La vie n’est toujours bien facile, tu sais je me suis aussi retrouvé seul quand j’ai perdu ma sœur. Mes parents m’ont écarté, je voulais retrouver ma sœur. Et pour m’en empêcher ils m’ont envoyé à la Salvatore School. Bien que d’un certain coté ce soit différent il y a une certaine similitude, je comprends très bien ce que tu peux ressentir. »

Serrant un peu plus la main de son ami pour le soutenir silencieusement. Deana comprend qu’elle n’est pas la seule dans cette incertitude constante et de cette solitude attachée au cœur, à l’âme et au corps. << Je suis tellement désolée Li… Je me plains, mais toi aussi, tu es mal. >> Fit-elle, honteuse.

Mais alors que les choses semblaient s’apaiser lentement, le gène lupin de la jeune femme faisait tout et n’importe quoi. Bien qu’en sommeil, on ne pouvait pas empêcher ce dernier de tout foutre en l’air. Les émotions sont bouillonnantes, plus que monsieur et madame tout le monde. Deana se lève dans l’espoir de le contrôler, mais en vain. C’est comme si celle-ci brûlait de l’intérieur. Presque suppliante, elle demande à Lisandre de fermer la porte pour que personne ne la voit.

« Tu dois trouver quelque chose pour faire sortir ça, hurler, évacuer en tapant.  Si tu as besoin d’un punchingball vivant je suis là, de toute façon à moins de me planter un pieu dans le cœur tu ne risques pas de me tuer. »

Recroquevillée sur elle à même le sol, la jeune femme tente de vaincre la louve hurlante. Son coeur se compressant comme lorsqu’une crise d’angoisse née, au point de vous faire croire à une crise cardiaque. Deana l’observe, abattu. << Je ne pourrais jamais te frapper… >> Qu’il sent ou non ses coups, Deana ne pouvait pas le frapper lui. Et ce, même s’il se proposait dans le but de l’aider à extérioriser toute cette colère et cette tristesse.

« Je pense déjà qu’il faut qu’on te sorte de là, l’environnement est trop pesant. »

<< Oui… J’en peux plus de cet endroit. >>

« On n’a qu’à aller là ou on a dit. Ca te fera du bien j’en suis certain. »

<< Oui… >> Fit-elle l’émotion dans le regard et la voix. << J’aurais l’impression que James est à côté de moi. >> Passant sa main sous ces yeux pour en effacer les larmes qui coulent, Deana se lève s’apprêtant à se débarrasser de sa blouse, elle stoppe son geste. << Tu peux te retourner s’il te plaît. >> Attendant que le mouvement soit fait, elle finit par la retirer, balançant celle-ci comme un objet indésirable. Rapidement, entre quelques sanglots, elle se change mettant son jean, son pull, ses chaussures et finissant par la veste de son jumeau qui contenait encore ce parfum qui parvenait à la sécuriser. S’approchant de Lisandre, elle lui prend la main. << Sortons… S’il te plaît. >> Sa tête posée contre son épaule, elle se tient contre lui ne sachant pas comment elle faisait pour tenir debout.

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La passe que traversait Deana était loin d’être simple, c’était compliqué. Lisandre avait répondu sincèrement à la question de la blonde. Bien sur il avait parlé de l’hypnose en tant que vampire c’était normal. Certainement que Thélio l’avais fait sur Deana. Il s’était rendu compte de sa connerie lorsqu’elle le questionne sur l’hypnose. Il s’avait que ces mots ne seraient que plus douloureux pour la blonde, mais il en avait trop dit pour faire marche arrière. Il fallait qu’il tente de faire passer doucement la chose sans qu’elle imagine que son ex ait pu utiliser ça sur lui. « Eh bien c’est un pouvoir que tout les vampires ont, on le contrôle plus ou moins. On ne l’utilise qu’en cas d’être urgence. En tout cas c’est le cas pour moi. » dit-il simplement. Il n’aimait pas utiliser ses capacités de vampire sur les autres, ce n’était pas lui. Faire un choix était toujours compliqué, il y avait toujours du positif et du négatif. Parfois des répercutions, alors il comprend la douleur de Deana. « Je suis désolé Deana.. » dit-il simplement ne trouvant pas d’autres mots pour lui répondre. Pour Lisandre non plus, la vie n’avait pas été de tout bonheur. Il avait eu des hauts et des bas, comme la plupart des gens. Pourtant il continuait de se relever et se battre. « Ne t’inquiète pas pour moi, je suis là pour toi et non pas pour consoler un malheur. » dit-il avec un léger sourire sur le visage. Après tout Lisandre avait évoluer depuis, il avait appris à vivre avec cette douleur, même si les choses s’étaient arrangées. Le vampire voit toute la rage qu’elle a en elle, il sait que ce n’est pas une bonne chose qu’elle la contienne en elle. Il fallait qu’elle la fasse sortir. Lisandre lui propose plusieurs choses, tout en espérant qu’elle trouverait un moyen d’extérioriser ces sentiments.  « Je suis certain qu’il garde toujours un œil sur toi, peu importe où tu te trouves. » dit-il en la regardant. Elle lui demande alors de se retourner pour qu’elle puisse se changer. « Oh oui bien sur désolé. » dit-il avant de se retourner. C’était vrai qu’il n’avait pas forcément pensé à ce détail. Se promener avec une chemise d’hôpital était loin d’être confortable. Lisandre attend donc patiemment que la blonde finisse de sa chance. Il sent ensuite la main de Deana se glisser dans la sienne. Il tire la porte observant le couloir pour voir si la voix est libre. Il aide Deana à avancer. « Eh vous mademoiselle, Peterson n’est pas autorisée à sortir ! » dit-une infirmière alors qu’ils sont proche de la sortie. Il se retourne alors. « Attention je vais te porter. » prévient-il avant de glisser ses mains sous les genoux de Deana. Il porte facilement la blonde puis se met à courir normalement jusqu’à l’extérieur afin de perdre l’infirmière de vue. « Accroche-toi j’vais augmenter ma vitesse pour pas qu’elle nous attrape. » dit-il simplement. Une fois la blonde bien accroché, Lisandre s’éloigne en vitesse vampirique.

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La douleur semble être le seul cadeau que lui autorise la vie ces derniers temps nourrissant un peu plus la douleur demeurant dans les chairs de la jeune femme. Cette colère, qui fait hurler la louve, tapis dans les tréfond de son être poussant les émotions de Deana à être impulsives et fougueuses. En cet instant, celle-ci semble être un danger pour les êtres humains lambdas et personne de sa famille ne se trouve à côté d’elle pour l’aider à gérer tout cela. Chacun de son côté pour vivre un deuil qui devrait être vécu par tous. Deana ne peut plus que compter sur elle-même et très certainement Nate. Elle ne doutait absolument pas de ce dernier contrairement à l’avis que la jeune femme possède dorénavant sur ses propres parents qui ont décidé de l’éloigner la punissant presque d’être la jumelle qui reste. Rien que pour cette raison, Deana avait senti qu’elle se devait de disparaître pour libérer tout le monde de sa propre présence. À quoi bon exister quand ses parents la poussent à croire qu’elle est de trop.

Tout se bouscule dans sa tête et la jeune femme ne sait plus comment penser et prendre les choses. Tout n’est que chaos dans son esprit. Tout est mal pris parce que son esprit ne parvient pas à voir un message autre que clair. Peut-on vraiment lui en vouloir de cet état d’esprit ?

« Eh bien c’est un pouvoir que tout les vampires ont, on le contrôle plus ou moins. On ne l’utilise qu’en cas d’être urgence. En tout cas c’est le cas pour moi. »

Cette déclaration tourne en boucle dans sa tête. Thélio a-t-il été aussi ignoble pour utiliser ce pouvoir sur elle ? Pour qu’elle accepte mieux son départ ? Cela lui paraît stupide sur le moment étant donné que clairement, celle-ci n’accepte pas la situation. Non, ce n’est pas possible, il n’aurait jamais osé fait une telle chose. Et pourtant, sans se rendre compte, ses mains à l’aspect si délicat viennent à se serrer plantant quasiment ses ongles dans les paumes.

« Je suis désolé Deana.. »

Comme si Deana reprenait conscience de sa présence, la jeune femme le regarde, perdue dans le moment. << Quoi ? Oh… Jamais Thélio n’aurait utilisé ça avec moi… Hein ? >> Comment pouvait-il connaître la réponse. Ce n’est pas comme si c’était marqué sur son visage.

« Ne t’inquiète pas pour moi, je suis là pour toi et non pas pour consoler un malheur. »

Levant sa main, Deana caresse la joue de Lisandre avant de poser sa tête sur son épaule. Mais même si l’instant l’apaise quelque peu, sa louve intérieure vient à faire n’importe quoi en faisant connaître sa présence. Alors forcément, Deana commence à se sentir mal et oppressé dans cet endroit où les allers et retours sans sa chambre lui rappellent ce qu’elle a fait et qu’elle se trouve seule pour affronter tout ça.

« Je suis certain qu’il garde toujours un œil sur toi, peu importe où tu te trouves. »

L’idée que James ait vu ce qu’elle a pu faire ne la rassure pas du tout. << Si c’est le cas, il doit être déçu. >> Fit-elle finalement. << Extrêmement déçu. >> Alors que sa vie a été écourté, Deana a voulu en finir avec sa propre douleur et ces abandons successifs qui n’ont fait que la mettre dans une place qu’elle n’a jamais cherché à vouloir.

Demandant à Lisandre de se retourner pour qu’elle puisse se changer, Deana ne voulait qu’une chose. Partir pour se ressourcer là où elle pouvait se sentir le plus en communion avec son frère défunt. Là où les deux se perdaient souvent pour apprécier la nature et discuter de tout et de rien. Se changeant rapidement, elle ne voulait qu’une chose que cet établissement soit loin derrière elle. Rapidement, Deana le rejoint prenant sa main dans la sienne, qu’elle serre doucement avant de le suivre dans les couloirs tout aussi blanc que cette chambre où celle-ci se trouvait plus tôt.  

« Eh vous mademoiselle, Peterson n’est pas autorisée à sortir ! »

Regardant Lisandre le suppliant du regard de l’emmener loin, alors que sa louve est prête à en découvre même si celle-ci se trouvait encore endormie dans ses chairs. La situation ne changeait en rien étant donné que les émotions restent plus fortes que monsieur et madame tout le monde.

« Attention je vais te porter. »

Entourant les épaules de Lisandre de ses bras, la jeune femme se tient à lui, heureuse à l’idée de s’en aller d’ici.

« Accroche-toi j’vais augmenter ma vitesse pour pas qu’elle nous attrape. »

Se tenant plus fort encore, Deana laisse Lisandre mettre en pratique ces nouveaux talents de vampires même si ces derniers ne doivent pas être tout le temps appréciés par quelqu’un dont la magie fut une extension de son être, quelque chose qui le complétait à la perfection. Quand elle y arrivait, Deana lui indique le chemin à prendre, respirant déjà le parfum de la nature qui l’apaisait doucement. Tout du moins, cela avait un certain effet sur son côté louve. << Tu peux me poser Li. >> Pieds à terre, Deana marche lentement avant de s’appuyer contre un arbre où elle se laisse glisser contre le tronc pour s’asseoir. Larmes aux yeux, Deana voyait des souvenirs traverser son esprit les uns après les autres. << On venait souvent ici. Qu’il se trouvait sous sa forme humaine ou bien qu’il était un loup. En loup, je m’appuyais contre lui… Je ne pourrais plus le faire. >> Fit-elle en rapprochant ses genoux de sa poitrine. << James serait en colère contre nos parents s’il était encore là. >> Durant un instant, Deana se perd dans la contemplation avant de se coucher au sol. << Est-ce que j’ai vraiment une utilité. >> Finit-elle par dire. Ce n’était pas réellement une question, mais une certitude qu’elle n’avait pas une quelconque importance. Certainement pour Nate, mais depuis un moment, Deana se sentait incomplète, fade et inutile. Elle n’arrivait plus à trouver sa place dans ce monde. La sensation en a été diminuée quand elle a été avec Thélio, mais depuis son départ, les choses sont revenues trois fois plus pires qu’avant. << Ne me sort pas des phrases toutes faites Li. On me les a déjà trop répété. Je fais tout ce qu’il faut, mais ce monde m’étouffe. Je survis, je ne vis plus. Je ne trouve plus de plaisir à faire mes études en stylisme. Je n’y vais plus depuis la mort de James. Je ne crée plus, je ne suis même plus inspirée. Je ne fais que me perdre devant mon synthé à jouer en boucle la même mélodie. Encore et toujours. >> Une boucle qui se fait infernale.

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Lisandre venait certainement de faire une boulette en parlant de ses pouvoirs de vampires. Certainement que Thélio avait utilisé ce pouvoir sur elle, mais il fallait croire qu’elle n’était pas au courant. Le vampire ne connaissait pas la motivation qu’avait l’ex de Deana, il ne l’avait pas longtemps connu. « Je n’en sais rien. » dit-il simplement. Ce n’était pas toujours simple de faire les bons choix, par moment on fait les choses sans réfléchir aux conséquences, c’était certainement ce que Thélio avait fait. Lorsque Lisandre était encore un sorcier, il était ami avec James. Il l’avait connu, et savait à quel point il aimait sa sœur. « Ne dit pas ça, je suis certain qu’il comprend pourquoi tu as fait ça. Tout le monde fait des erreurs, mais il voudrait que tu prennes un chemin différent. » dit-il simplement. Il était sûr que James voudrait que sa sœur prenne un nouveau départ qu’elle continue d’avancer sans lui. C’était difficile, il savait ce que c’était. Pourtant il comptait bien l’aider à traverser ça, après tout les amis était là pour ça. Sans June il ne serait plus ici, c’était elle qui l’avait aidé le plus lorsqu’il avait des passes difficiles. Elle était son pilier, et il voulait être celui Deana. L’aider à porter cette charge qui pesait sur ses épaules.

Lorsqu’ils tentent de partir de l’hôpital une infirmière les interpellent. Lisandre attrape donc la blonde puis court vers l’extérieur de façon normale, puis une fois à l’abris des regards plus rapidement. Après tout il était un vampire et disposait d’une vitesse incroyable, pourquoi ne pas s’en servir ? Deana avait alors indiqué le chemin à prendre, une fois arrivé elle lui demande de la poser. « Bien sûr. » dit-il en la posant doucement. L’endroit était vraiment calme, la nature prenait le dessus sur le paysage.  Il observe la demoiselle qui s’installe contre un arbre puis vient à faire la même chose s’installant à ses côtés.  « Je comprends, c’est tout à fait normal. Tes parents n’ont pas su être là pour toi alors que tu avais besoin d’eux. Ils t’ont repoussé. » dit-il alors qu’il comprend cette douleur. Lui aussi il lui était arrivé une chose similaire. Lorsqu’il était devenu vampire ses parents avaient eux du mal, ils auraient dû le soutenir mais il n’était pas là. « Bien sur que tu l’es Deana. Tout le monde a son utilité, peu importe ses faires ou ses dires. » dit-il simplement en la regardant. « Les blessures mettent du temps à guérir. Laisse-toi le temps de digérer tout ce qu’il s’est passé d’accord. Fait ce dont tu as envie. Tu veux avaler un énorme gâteau au chocolat vas-y ! Tu veux arrêter tes études fais-le. Tout ça pour dire qu’il ne faut en aucun cas que tu te forces au risque de te dégouter complétement. Ce n’est peut-être qu’une passe. »  dit-il avec une voix qui se veut rassurante.

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