rapprochement inattendu ~ Léose

Rapprochement inattendu

Rose n’avait toujours pas récupéré ses pouvoirs. Leonardo lui avait pourtant promis que si elle irait chez le psy, il lui rendrait l’urne. Quelques temps s’étaient écoulés depuis sa dernière séance avec cet odieux personnage. Il avait fait ressurgir en elle, une partie bien cachée qu’elle pensait perdue depuis longtemps. Son humanité. Les sentiments la déroutaient de plus en plus chaque jour. Purgée de toute magie noire, elle était perdue. Perdue avec tout un tas d’émotions nouvelles. Elle était longtemps resté enfermé chez elle. Elle avait beaucoup maudit ce psy. Leonardo aussi était responsable. Après tout, c’était à cause de lui qu’elle y était allé. Pourtant, ce n’est pas tant à lui qu’elle en voulait mais à elle même. Ironique n’est-ce pas pour une femme sans scrupule ? C’était très perturbant. Elle avait besoin de comprendre. Comprendre comment gérer cette tornade d’émotions qui l’envahissaient. Finalement, elle avait décidé de retrouver Leonardo chez lui. Peut être que si il lui rendait ses pouvoirs tout ça s’arrêterait ? Mais avait-elle réellement envie que ça s’arrête ? Elle l’ignorait. Sûrement prendrait t-elle sa décision une fois arrivée là-bas.

Elle monte dans son immeuble. Bizarrement, la porte est déjà entrouverte. Elle entre donc. Puis hausse les sourcils, surprises. L’appartement est sans dessus-dessous « Sympa la déco… » dit-elle pour elle même. Qu’est-ce qu’il s’était passé ? Ce n’était pas le genre de Leo de se mettre en colère et de tout fracasser pourtant. Il avait du arriver quelque chose. Soudain, son instinct s’éveille et l’inquiétude monte. Finalement elle entre dans le salon et c’est la qu’elle le voit. Il est  allongé dans la canapé, la tête amoché et du sang partout. « Leonardo ? » dit-elle surprise. Oh mon dieu. Mais qu’est-ce qui lui était arrivé pour être dans un état pareil. Rapidement, elle accourt à son chevet. « Ne dis pas de bêtises espèce de cretin, bien sûr que ca ne va pas ! » le réprimande t-elle en le rattrapant de justesse alors qu’il perd l’équilibre. Elle le force alors à se rallonger dans le canapé. « Reste allongé » ordonne t-elle. Ce n’était pas le moment de faire le casse-cou. Elle l’examine rapidement. Il a plusieurs contusions mais le pire, reste sa blessure au ventre probablement causé par une arme blanche. « Il faut arrêter l’hémorragie » elle commence à paniquer. Son premier réflexe est d’utiliser la magie, mais elle n’en a plus. C’est vraiment la panique. Elle prend donc le premier torchon qui lui vient sous la main et le presse sur la blessure « Bon sang… Si j’avais ma magie… ». Elle est complètement perdue. Elle ne sait pas comment faire face à ce genre de situation. Et en plus, elle a peur. Elle n’a jamais vu Leonardo aussi mal en point. Qu’est-ce que font les humains dans ces moments là ? Elle se le demande, elle qui a toujours tout réglé par la magie. Oh, les secours ! Oui c’est ça.

Elle sort son téléphone d’une main tandis qu’elle continue d’appuyer sur la blessure de l’autre. Sauf qu’elle s’arrête net. Elle ne connaît même pas le numéro. « C’est quoi le numéro des secours déjà ? » demande t-elle. Elle essai de rester calme, mais elle est plus affolée qu’autre chose. Elle ne veut pas le perdre. Elle refuse. Malgré tout ce qu’il s’est passé entre eux. Elle lui tapote donc fermement la joue pour l’empêcher de s’endormir. Puis, glisse ses doigts sous son menton pour lui faire relever les yeux vers elle. « Eh regarde-moi. Je t’interdis de mourir. La seule personne qui a le droit de te tuer c’est moi tu m’entends ? » même à l’époque où ils se vouaient une haine profonde, elle n’avait jamais pu se résoudre à le tuer. Leonardo fait partie d’elle. Il la connaît comme personne. Ils sont liés. Et au fond, elle n’a jamais cessé de l’aimer. « Je t’en prie » souffle t-elle dans un murmure à peine audible, alors qu’une larme se met à rouler sur sa joue. Elle pleure. Ça la surprend. Cela faisait bien longtemps que ce n’était pas arrivé. Elle tente de le cacher, de rester fière et droite mais c’est un fait, elle ne supporte pas de le voir ainsi. Elle ne supporte pas l’idée qu’elle pourrait le perdre. Elle tente donc de se focaliser sur autre chose : la colère. Et demande donc « Qui t’a fait ça ? » c’était quand même surprenant. Leonardo était un chasseur remarquable. Très fort. Qui avait bien pu réussir à le mettre dans cet état ? Elle aurait eu ses pouvoirs, elle n’aurait pas hésité à le venger en éviscérant ses agresseurs. Mais là, elle est impuissante. Juste une pauvre humaine qui tient son mari dans ses bras tout en priant pour qu’il ne meurt pas. C’est donc ça la vie d’humain ? Eh bah ça craint un max.

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Rapprochement inattendu

« Idiot. On s’en fiche de ce que tu penses. T’es pas en état de réfléchir » à vrai dire était-elle, elle-même en état de réfléchir ? Cela fait longtemps qu’elle ne s’est pas mise dans un état pareil. Des siècles. La peur et la panique lui tord l’estomac et le pire c’est qu’elle ne peut même pas compter sur la magie pour l’aider. Elle sort son téléphone et tape le 911. Au bout de plusieurs sonneries, ça décroche au bout du fil. « Il faut envoyer une ambulance 11 rue des émissaires, Mystic Falls. C’est urgent » pas de bonjour, de s’il vous plaît. Elle aboie ses ordres. On lui demande la raison, Rose grogne. « Mon mari est gravement blessé. Dépêchez-vous » c’est leur job. Ils doivent se manier les fesses. En plus l’homme au bout du fil a le culot de lui dire qu’il faut rester calme. « Je suis calme mais peut être que vous avez besoin que je vous mette mon talon aiguille dans le derrière pour appeler une ambulance ? » enfin, elle l’entend appeler les secours. Ils sont en chemin. Il tente de lui parler à nouveau mais Rose lui raccroche au nez. Les secours étaient en route, c’est tout ce qui comptait.

Elle reporte donc son attention sur Leonardo. C’est vrai qu’elle l’avait détesté si fort qu’elle avait eu envie de le tuer. Mais elle n’avait jamais pu s’y résoudre. Au fond, elle n’avait jamais souhaité le voir mort. Elle relève le menton pour reprendre un peu de contenance et pose une main sur son front pour voir sa température « Ça n’a rien à voir. Si quelqu’un doit te tuer, c’est moi. Pas les autres » une fausse excuse. Il est brulant. Son état empire. Que faire ? Sans magie, elle est complètement perdue. « Je ne suis pas troublée. Je suis… » triste ? paniquée ? dans tous ses états ? Ok elle est peut être un peu troublée. Mais le mot est faible. Bien qu’elle tente de paraître détachée et forte, ce n’est pas le cas. Ça se voit, Rose est en train de prendre une violente déferlante d’émotions dans la figure. C’est douloureux. Elle a pas l’habitude. Elle sait pas comment gérer ça. Les émotions des humains sont un vrai fardeau. Elle a peur. Peur qu’il meurt. Qu’il la laisse et qu’elle se retrouve toute seule. Oui, elle a Mia, son enfant. Mais cette dernière la déteste. Leonardo n’a jamais cessé de l’aimer. Même après tout ce qu’elle a fait. Même si elle est devenue un monstre. Même si elle l’a détesté au point de le transformer en ours. Il a continué à veiller sur elle. Qui le fera maintenant ? Qui se souciera d’elle réellement ? Non, elle ne peut pas le perdre. Ce n’est pas envisageable. « Tais toi. Tu dois économiser tes forces » le coupe t-elle. Il ne peut pas faire ça. Il ne peut pas lui parler comme si il lui faisait ses adieux, c’est insupportable d’entendre ça. Leonardo va s’en sortir. Il ne peut en être autrement. Ça ne sert à rien qu’il se confonde en excuse maintenant. On dirait qu’il cherche le pardon avant de mourir. Rose sent les larmes couler sur ses joues malgré elle. Elle aussi aurait beaucoup de choses à se faire pardonner. « On a été un couple lamentable » ria t-elle à moitié tout en déversant ses larmes. Leur relation chaotique avait duré pendant des siècles. Ils s’étaient aimé puis déchirés. A quoi rimait tout ça désormais ? Profondément triste par la situation, elle glissa sa main sur sa joue « Ce n’est pas fini. Ça ne sera jamais fini ». Rose et Leonardo, c’est une histoire qui dure depuis des siècles. Ça ne peut pas se terminer ainsi. Jamais. Ils étaient liés pour toujours. Dans un élan d’émotion, elle se surpris à déposés ses lèvres sur les siennes. Elle lui offrit un baisé doux et tendre. Puis elle releva la tête, troublée par la situation. Le coeur battant. Les sentiments étaient là, au fond, ils ne l’avaient jamais quitté.

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