À la recherche d'un sorcier .-°*°-. Alexander & Brandon

À la recherche d'un sorcier

Alors qu’Alexander attendait, dans un silence pesant, de voir s'il s’était fait repérer, il remarqua que la respiration du sorcier s’était presque arrêtée. Comprenant que celui-ci avait sûrement remarqué sa présence, il sentit ses poils se dresser doucement le long de son échine, prêt à attaquer si le brun décidait de le prendre par surprise. 

« F… F… Fantôme!!! »

Le loup se redressa presque de surprise à ses mots, ses yeux s’écarquillant légèrement. Lui, un fantôme ? Est-ce qu’il essayait de faire de l’humour ou bien... ? Mais Alex sentait clairement la peur soudaine qu’avait ressentie celui-ci. Cependant, celle-ci ne dura pas longtemps tandis que leurs yeux se croisèrent. Complètement immobile, le loup observait, incapable de dire comment il allait réagir.

« Non d’une sangsue des Carpates! Tu m’as fichu une de ces trouilles… »

Quoi ? C’était quoi cette réaction ..? Est-ce que ce sorcier s'était pris un coup sur la tête en le voyant ? Non mais sérieux, c’était quoi cette réaction… Il s’attendait vraiment à tout sauf à ça. Lui qui avait une image très négative des sorciers, l’attitude du dealer ne le mettait vraiment pas à l’aise. S'il avait la forme d’un humain, son sourcil aurait sûrement était levé en signe d’incompréhension. Non mais vraiment, pour le loup, se retrouver nez à nez avec quelqu’un qui ne fuyait pas la minute qui le voyait, c’était clairement du jamais-vu. Mais après tout, il s’agissait là d’un sorcier, et il ne savait pas ce dont celui-ci était capable. Qui plus est, c’était quelqu’un avec assez de ressources pour trouver des artefacts magiques. Il devait avoir de sacrer connexions… Peut-être qu’il avait été trop ambitieux, en essayant de s’aventurer dans les recoins de Mystic Falls. C’était bien trop dangereux et…

« Ben mon p'tit bonhomme! Dans quoi t'as pataugé? »

La voix soudainement plus douce le sortit immédiatement de ses pensées. Ses paroles semblèrent rendirent la pauvre bête encore plus confuse. Petit bonhomme ? Il n’avait jamais imaginé que quelqu’un l’appellerait petit, surtout considérant sa carrure. Soudain, le sorcier sembla prendre une confiance soudaine et s’avança de quelques pas vers le loup. Alex, réagissant par instinct, montra immédiatement les crocs. Un grognement sourd et grave s’échappa de ses babines retroussées, laissant échapper une buée épaisse face à l’air froid de la nuit de novembre. Tout indiquait son hostilité, et le brun sembla s’en rendre compte tandis qu’il leva ses deux mains en signe de résignation. Enfin, c’était ce que le brun pensait, alors que le sorcier repris sur son ton plus doux qu’avec son client.

« Hé! Non non non, n'ais pas peur... Tu risques pas d'aller loin avec ça. Laisses moi juste... »

Attends. Il pensait qu’il avait peur ? Enfin, après réflexion, cela semblait logique, un animal réagirait comme ça pour se défendre d’un danger après tout. Mais il le prenait pour un chien ou bien... ? Après tout, dans l’obscurité, tout était possible, mais de là à le confondre avec un chien… Il était stupide. Ou bien très très naïf ? Ou alors aveugle, à ce niveau-là, il y croirait presque… Alors qu’il le regardait se dandinait, il le vit s’avancer vers lui. Le sorcier, bien que ça lui semblât impensable, n’arborait a priori pas de mauvaise intention. Ou alors, il possédait un don pour cacher les odeurs corporelles qui révélaient normalement ce genre de choses. De ses deux yeux jaunes, immobiles, il l’observa, ses crocs blancs n’étant désormais plus dévoilés. Cela sembla encourager le dealer, qui commença à s’avancer doucement et prudemment en sa direction, plus pour éviter de l’effrayer que pour sa propre sécurité. L’esprit presque vide tandis qu’il sentait son corps s’emplir d’adrénaline, il l’observa se mettre à genoux, et délicatement détacher le sac en plastique qui s’était jusqu’à présent accroché comme si sa vie en dépendait. 

« Là, voilà. »

Le voyant faire, il relâcha enfin son souffle qu’il avait retenu, envoyant une fumée chaude vers celui qui venait de l’aider. Les museaux du loup s’entrouvrirent tandis qu’il reniflait la nuque complètement exposée du sorcier qui semblait soudainement bien plus inoffensif. Celui-ci releva alors sa tête et de ce fait ses yeux vers lui alors qu’il finissait sa phrase.

« C'est mieux, non?... Oh... mazette... »

Le molosse s’était redressé, pour éviter de se prendre la tête du dealer. Voyant le changement de réaction de celui-ci, il eut l’impression que celui-ci agissait enfin comme quelqu’un de normal. Ses yeux qui s’écarquillaient, ses pupilles qui rétrécissaient, son cœur qui s’accélérait, ces sueurs froides dans son dos… Il avait vu bien des humains réagir comme ça a sa vue dans les bois.  

« .. Comme tu as... de grands naseaux? »

Et pourtant, les réactions de l’inconnu continuaient de le distinguer de tous les autres. Qui aurait dit quoi que ce soit dans une telle situation ? Surtout de l’humour.

« Ne me dis pas que c'est à mangé que tu venais chercher ici, hein?... Steuplait. Ne m'croque pas. J'suis trop beau et trop jeune pour servir de casse-croûte. »

S'il avait pu, Alex aurait soufflé et rouler des yeux. Ce sorcier aller à l’encontre de tous les stéréotypes qu’il avait à l’encontre des membres de son espèce. Il n’avait rien de la personne diabolique, manipulatrice et remplie de malice qu’il avait eue l’occasion de rencontrer durant sa courte vie d’humain. En plus de ça, il avait besoin de cet homme qui semblait complètement le désarmer, et pourtant qui l’intriguait aussi. Le loup s’assit donc face à lui, et comme pour répondre à ses questionnements, il fit signe que non de sa tête. Il fallait qu’il lui fasse comprendre qu’il ne lui voulait pas de mal, mais surtout qu’il n’était pas un loup ordinaire. Le brun devait connaître les loups-garous, peut-être qu’il arriverait à faire passer le message.

Alors que celui-ci semblait surpris, voir émerveiller par son comportement, la bête cherchait un moyen de lui faire comprendre. Pour le moment, il se contenterait de faire un mouvement de tête vers lui en avançant son museau, comme pour lui indiquer qu’il avait besoin de lui. Si le sorcier comprenait, il serait plus qu’étonnait, mais au moins pour le moment, il pouvait au moins attirer son attention, et le maintenir curieux. Maintenant qu’il avait ce sorcier sous la main – ou plutôt sous la patte – il n’y avait aucune chance qu'Alex ne le laisse filer. Il avait absolument besoin de lui pour atteindre son objectif. Ainsi, après une certaine hésitation, il se releva. Il baissa la tête et attrapa doucement la manche de son interlocuteur dans sa gueule, et la tira vers lui, comme pour l’aider à se relever. Une fois que celui-ci était bel et bien debout, bien qu’il semblât hésité entre être choqué et ébahi, il lui lâcha le poignet pour le regarder intensément. C’était dans ce genre de situation qu’il rêvait d’être d’ôter de parole même sous sa forme loup. Alors, expliquer les choses deviendrait bien plus simple. Pour le moment, il ne pouvait que regarder le sorcier comme un idiot, en espérant que celui-ci comprenne qu’il voulait le suivre. Il n’avait nulle part où aller qui l’aiderait à lui faire comprendre, alors autant le suivre. Surtout que comme ça, il saurait où le chercher s'il le perdait de vue. Il était presque persuadé qu’il comprendrait de travers, mais tant qu’il arrivait au même résultat, ça valait le coup !

À la recherche d'un sorcier

Le loup le regarda faire, tandis que Brandon semblait réfléchir à toute vitesse, avant d’avoir soudain une illumination. Farfouillant dans ses affaires, Alexander se mit à espérer. Peut-être que le sorcier n’était pas une cause perdue ! Peut-être qu’il avait compris quelque chose… !


Du chocolat. Il venait de sortir du chocolat. Pour un loup. Oublier ce qu’il venait de dire. Alexander était désormais convaincu. Le cure-dent qui se trouvait devant lui tenait plus du rigolo de service plutôt que de l’image menaçante et manipulatrice que le loup se faisait habituellement des sorciers. Il devait constamment se rappeler que oui, il l’avait vu fournir un objet définitivement magique à un homme très louche un peu plus tôt. En soi ça l’arrangeait, parce qu’apparemment, tant qu’il y avait de l’argent sur le tapis, le brun semblait prêt pour les affaires, qu’importe la personne… ou plutôt la bête dans son cas. Or, il semblait que les drogues qu’il vendait parallèlement avaient aussi finit par affecter son cerveau et que les neurones lui manquaient. Peut-être était-il un peu trop tranché sur son avis, alors que le sorcier était clairement dans une situation inhabituelle, mais il avait le sentiment qu’il ne s’agissait clairement pas juste d’une exception, et que l’individu avait tout simplement une tendance à réfléchir différemment du reste de la population. Il revint à ses esprits lorsque le sorcier sembla se rendre compte de son erreur. Peut-être avait-il un peu exagéré ses propos, il avait au moins un peu de bons sens... Bien que la phrase « Pas de bras, pas de chocolat » lui échappe complètement dû à son manque de « culture générale » et lui parût des plus étranges. Puis, comme pour enfoncer le couteau dans la plaie, Alexander avait désormais une barre de céréales sous les yeux. Pas qu’il ne pouvait pas la manger, non encore ça, ça aller… Mais plutôt qu’après tous ses espoirs, il avait l’impression que le sorcier s’efforçait de les piétiner un à un, et le pire, c’est que celui-ci n’en avait pas la moindre idée. Il faisait tout ça sans le faire exprès. Puis il l’écouta sagement déblatérer le reste de son monologue.


Hm. Finalement le friser avait une once de considération. Ce qui lui rester de neurones était sûrement ceux faits pour la survie, ceux qui expliqueraient comment il avait réussi à rester en vie si longtemps. Mais bon, tout ça, il le savait très bien. Ses instincts lui criaient de partir loin d’ici, mais Alexander était clairement à court d’option quand il avait décidé de s’aventurer dans la ville. Pas de marche arrière maintenant, surtout quand il avait enfin trouvé une piste plus au moins potable.


Attends, attends, attends. Après tout ce monologue interne qui traitait ne pas abandonner malgré le danger, être à court d’option et avoir enfin une once d’espoir, tu espérais encore pouvoir te carapater comme ça ? Sans même un regard ? Bon peut-être que le junkie n’avait rien entendue parce que c’était juste impossible, et alors ? Il avait qu’à utiliser un sort de mentalisme où je ne sais quoi ! Ainsi, sans même y réfléchir plus longtemps, le fier canidé emboîta le pas derrière ce qui semblait être sa nouvelle proie. Son regard insistant sembla vite faire effet, et les yeux bleus se retrouvèrent vite de nouveau sur lui.














Sauf que son insistance serait sa chute. En effet, après quelques secondes d’hésitation et il semblerait un manque d’inspiration pour tenter de convaincre la bête à ses pieds, le sorcier décida qu’il était temps d’utiliser les grands moyens. Après tout, aux grandes bêtes les grandes distractions… ! Ou quelque chose du style. En tout cas, il semblerait que le brun avait pris l’expression « poudre d’escampette » très littéralement alors qu’il lui envoyait dans la truffe mais aussi dans l’entièreté de la gueule une bonne poignée de paillettes vertes, avant de détaler à toute allure dans la direction opposée.

Prit au dépourvu était bien gentil pour décrire l’état actuel d’Alexander. Il s’attendait à tout du dealer, mais certainement pas à des paillettes !! Au début, il allait enchaîner le pas et le suivre à la trace, mais une soudaine crise d’éternuement le bloqua complètement dans son élan. Satanées paillettes ! Même à ses pires ennemies, le loup n’aurait pas souhaité leurs faire subir le châtiment des paillettes dans le nez. Après une bonne quinzaine d’éternuements verts et brillants, la crise était passé, mais le sorcier aussi. Il lui avait littéralement filé entre les pattes et non sans le laisser dans la poussière ! Ou plutôt dans les paillettes mais bon. Mais il n’abandonnerait pas de sitôt ! Il était temps d’essayer de suivre sa piste !

Six heures qu’il était dessus. Six heures qu’il détestait de plus en plus le sorcier, les sorciers en général, mais surtout, les paillettes. Son odorat était sans arrêt interrompu par des résidus de ses minuscules monstres verts. Dépité et abattu, le loup se décida enfin à quitter la ville alors que les bars et les boîtes se vider pour fermer uns à uns, et déverser plein d’humains dans les rues alentour, n’arrangeant absolument pas le canidé. De retour dans son environnement habituel, le loup se dirigea vers la petite formation de rocher qui formait une petite grotte et qui lui servait de résidence. Il n’avait qu’une envie : dormir. Ce qu’il fit, sans se faire prier, sans oublier de maudire quelques fois le sorcier -et les paillettes- avant. Le jour suivant fut difficile et désagréable, alors que son pelage encore recouvert de paillettes l’embêtait dans sa chasse et que ses pensées étaient encore tournées vers le brun. Si seulement… Si seulement… Si, si, si et encore des si. Il se faisait tous les scénarios qui aurait pu lui permettre de ne pas le perdre de vue. Il se trouvait idiot d’avoir relâché sa garde avant les paillettes. Bref, il se rejouait sans cesse le passage en boucle, et si vous n’aviez jamais vu un loup soupirer, vous auriez dû voir Alexander en cet instant. Mais tandis que la soirée approchée et qu’il entendait les voix lointaines de randonneurs hivernaux, une conversation réapparue, net et précise dans son esprit. Il avait beau avoir rejoué des centaines de fois la scène d’après, il avait complètement omis ce passage pourtant crucial. Quelque chose qui lui permettrait définitivement de retrouver le brun. Une certaine rave, qui avait lieu exactement le jour de la pleine lune, lorsqu’il serait humain et propice à expliquer ses intentions, et surtout dont il connaissait la localisation exacte. Si jamais il recroise ce client du sorcier, il le remercierait. Enfin il disait ça sur le moment, mais la politesse, les remerciements et les étiquettes étaient des concepts presque étrangères pour le brun.

Après ça, le loup n’eut qu’à se rendre à la localisation et à attendre. A vrai dire, il ne savait pas vraiment ce que « rave » voulait dire, mais il semblait que c’était une sorte de rassemblement de quelque sorte. Il n’aimait pas la foule, mais Alex croisait les doigts en ce disant que peut être c’était juste un petit événement. Hahaha, qu’est-ce que le petit loup ce tromper. Au début, dans l’après-midi, alors qu’il était encore un loup, il n’y avait pas grand monde et la musique était encore assez tranquille. Alors que la soirée avancée, la lune finit par pointer le bout de son nez, et son aura ne prit pas longtemps à déclencher sa malédiction. Désormais de nouveau sous son apparence humaine et après s’être changé avec des habits qu’il n’avait pas du tout volé en ville la veille, il s’approcha pour entrait et découvrit avec horreur que la musique avait non seulement prise en puissance, mais aussi que le nombre de gens avait clairement explosé ! Déglutissant, il se força à y aller, et prenant son courage à deux mains, il essaya de rester au plus près des gens qui le pouvaient. Ce qui signifiait qu’Alexander était complètement à l’écart, au plus des autres que possible, se tenant contre un des nombreux arbres du bord de lac. Il scrutait la marrer de personne, anxieux. Comment allait-il trouver le sorcier dans cette foule ? Avec toutes ses odeurs qui se mélanger ? L’odeur nauséabonde de l’alcool qui coulait à flots n’aidait pas et la musique était vraiment trop forte à son goût. Il soupira. Il était vraiment dans la merde.