À la recherche du carnet perdu [Brandon]

Le comportement de monsieur Rodriguez est d'un suspect aussi pointu qu'une épine de rosier, Chiron fronce les sourcils devant le jeune sorcier qui semble avoir du mal à dissimuler sa nervosité, se prenant soudain d'une folle passion pour ces converses. D'autant plus qu'il se dégage de sa personne une odeur particulière, serait-ce de la "drogue" ? Le vieux centaure n'en sais rien, n'étant pas un adepte de la cigarette et autres substances de ce type.  

《- Vous êtes aussi crédible qu'un loup désirant se faire passer pour un berger, monsieur Rodriguez. Vous n'allez pas me faire croire que vous n'avez jamais vu ce genre de matériel ? Si ?》

Le sorcier bredouille par la suite une excuse qui semble sonné aussi creux qu'une noix pourrie, prétextant nourrir un monstre, autrement dit son estomac et que celà semble pressant, mais le vieux centaure ne compte pas, du haut de ses millénaires, se laisser mener par la barbe et ce jeune filou ne perd visiblement rien pour attendre.

《- Monsieur Rodriguez, revenez ici je vous prie. Votre estomac peut attendre un peu, vous ne semblez pas à l'extrême agonie ni sur le point de défaillir de malnutrition et il me semble que notre self propose des petits plats absolument divins d'une merveilleuse qualité nutritionnelle à ne pas remettre en cause.》

Mais déjà le grand manteau du garçon s'éloigne, Chiron lui emboîte le pas, ses sabots foulant l'herbe grasse ayant repris du poil de la bête grâce à cette pluie bienfaisante. Il ne laissera pas tomber, et si ce n'est pas son carnet qu'il dissimule c'est autre chose que le Thessalien désire réellement mettre au clair pour l'aider.

《- Monsieur Rodriguez, je vous demande de vous arrêter. Vous me cachez quelque chose, et j'aimerais bien savoir ce que vous manigancé encore, jeune cachottier ! Vous savez que si quelques tracas vous préoccupe vous pouvez venir vous confier à moi. Je suis là pour vous aider, pas pour vous enfoncer dans la boue et encore moins vous faire souffrir.》

Peut-être que ce carnet perdu pourra déboucher sur une confidence où des soucis trop longtemps cachés, rien n'est jamais un hasard et le vieux centaure espère que monsieur Rodriguez pourra lui faire confiance, car il semble que les enseignants aie du mal a décroché cette option de la part des jeunes gens. Être un professeur ne semble pas amener la jeunesse à la confiance ce qui attriste le Thessalien qui aimerait que ça change.

《- Confiance, petit.》

Grâce à la douceur du vieux centaure, monsieur Rodriguez arrête finalement de fuir pour confronté ce vieux précepteur millénaires. Le jeune sorcier prononce bien quelques grossièretés aussitôt sorties de l'oreille du professeur tout comme le joli sobriquet de canasson qu'il peut entendre car malgré son âge très avancé, le professeur possède toujours d'excellentes oreilles et une vue plutôt acérée à n'en pas douter !

《- Allons jeune homme, vous vous fourvoyer en croyant que je n'ai pas entendu proférer le mot : canasson. Mon audition est en excellent état tout comme ma vision, c'est la chance d'être un centaure. Je fais juste mon travail de professeur, n'y voyez pas une tentative de persécution de votre personne.》

Le sorcier le defie du regard en lui demandant pourquoi il tenait tant que celà à récupérer ce carnet, ajoutant au passage des interrogations sur le contenu de ce carnet. Chiron n'avait pas réellement pensé que les lignes pouvait inspirer méfiance à quelqu'un et il n'a absolument rien à cacher dans ce temple hébergeant son apprentissage personnel dans toutes les matières. Chiron sais que le Malivore à la capacité de changer les caractère de ces prisonniers et il n'a pas envie que les autres pense qu'il puisse être infecté par la prison, et ainsi perdre ce travail de professeur qui lui est aussi précieux que n'importe quel bijou pour protéger les élèves, veiller sur eux à chaque instant.

《- J'ai été enfermé dans le Malivore pendant un laps de temps extrêmement long et difficile, il m'a relâché. Mon côté scientifique me pousse donc naturellement à essayer d'apprendre le fonctionnement de cette prison pour pouvoir mieux l'appréhender. Quant aux restes du carnet, il contient mes avancées technologiques et des informations supplémentaires et diverses pour ma curiosité personnelle. Vous voyez bien que je ne fomente pas un complot pour gouverner le monde où devenir directeur à la place du directeur, si c'est celà qui vous tracasse tant.》

Il accompagne son petit trait humoristique par un fin sourire amusé.

Le grec s'amuse impunément des bêtises du jeune Rodriguez qui semble avoir conscience de ce qui se cache derrière cette petite moustache, mais pourquoi tout gâcher dans un sommeil profond ? Le vieux centaure jette un oeil sur ses sabots et s'esclaffe, visiblement très amusé :

《- Je porte des pantalons quand je prends forme humaine pour aller en ville, ici il n'est pas nécessaire, outre pour monter les escaliers, de cacher ma nature. Vous êtes intelligent, monsieur Rodriguez mais votre fainéantise à bien souvent raison de votre potentiel. Qui est très présent. 》

Chiron n'en reviens pas alors qu'il scrute le jeune sorcier lui tourner autour comme un lion qui inspecte sa proie, un air rusé dans les prunelles. Le vieux centaure à, comme je l'ai mentionné tout à l'heure une ouïe particulièrement acérée, non altérée par les millénaires. Au fur et à mesure que les paroles coulent de la bouche du jeune garçon mentionnant l'égoïsme des humains et vantant la qualité de ses services magiques pour retrouver l'invisible mais que la règle du "tu donnes je donnes" selon la tradition des sorciers, le Thessalien réalise aussi vivement que l'éclair qu'il est en train de lui faire du chantage...où de le racketter au choix, purement et simplement. Mais est-ce qu'il s'agace, voir se met en colère face à ce gamin au bagout un peu trop vif ? Point du tout ! Il arbore même un côté Ulysse qui lui rappelle le rusé roi d'Ithaque. Le jeune homme lui demande quels dons est-il capable de laisser derrière lui pour récupérer ce journal du savoir personnel.

《- Allons donc qu'insinuez-vous, monsieur Rodriguez ? Si vous désirez que je danse la Macarena en hennissant trois fois vers le soleil et en chantant un air grec pour récupérer mon carnet sachez que j'y consentirais volontiers. Ça n'ira pas plus loin.》

Il n'est clairement pas capable de tuer et de verser une goutte de sang pour un carnet même s'il contient toutes les informations recueillies depuis sa sortie de cette intrigante prison qui le fascine scientifiquement pour l'extrême complexité de son être, son mystère sans nom. Cette chose n'est pas parvenu à pervertir son âme...
 

Le Grec prends un plaisir immense à pénétrer dans le jeu du jeune sorcier se tenant devant lui, voyant clair dans le potentiel qui sommeille au plus profond de lui, derrière ces manières théâtrales se cache un Ulysse. Alors il en profite pour suggérer un rituel certes profondément ridicule à n'en pas douter mais heureusement que la honte ne tue pas et est moins douloureuse que le funeste venin de l'Hydre de Lerne.

《- Chaque personne est unique, monsieur Rodriguez, aucune ne se ressemble que celà soit physiquement, moralement où magiquement, c'est bien la tout le plaisir de la vie même. Celà serait profondément ennuyeux si tous les habitants de Mystic Falls s'habillaient de vert en écoutant le même chanteur, ne trouvez-vous pas ?》

Brandon pousse un immense soupir en invoquant diverses raisons d'abandonner l'affaire en cours et en ajoutant que les chevaux brame du Grec. Le vieux centaure n'a jamais entendu aucun équidés bramer, ce cri appartenant aux cerfs qui appartiennent à la famille des cervidés.

《- Les cerfs brame, mon petit, pas les chevaux et encore moins les centaures. Il me semble aussi que la macarena est une chanson moderne, où peut-être dis-je des sottises ?》

Ils sont alors interrompu par un bruit d'estomac affamé, et le sorcier concède qu'il doit nourrir son ventre quémandeur. L'homme-cheval le suis jusqu'au self ou il prends son apparence humaine pour éviter d'écraser les pieds de ses protégés avec ses sabots, mais aussi pour avoir une plus ample liberté de mouvement. Il est donc revêtu d'un simple pantalon gris, très sobre qu'il a visualiser dans son esprit car il commence à beaucoup mieux maîtriser ce nouveau don. Les plats défilent devant les yeux du vieux précepteur et de son impertinent protégé, le Thessalien opte pour une délicieuse purée de pommes de terre à la belle couleur jaune, ainsi qu'une escalope panée et un fondant au chocolat rehaussé de framboises savoureuses.

《- Des problèmes de quel genre ? Allons donc croyez-vous que je vais vous fouettez ? Je ne suis pas le père fouettard aux premières nouvelles, sinon je le saurais ! Par contre pour ce qui est des sanctions celà dépend de la gravité de la faute. 》 

Le vieux centaure, après s'être dirigé en compagnie de l'audacieux monsieur Rodriguez vers la cafétéria écoute la comparaison avec les supers héros modernes tandis qu'il troque son corps semi-équin pour une paire de jambes afin d'épargner les pieds de ses protégés.

《- Alors je suis le seul super-héros car mes congénères sont tous décédés, j'ignore s'ils auraient eue ce don.》  

Une réponse simple, sans fioritures mais qui provoque un discret pincement au cœur chez le vieux centaure.  Le Thessalien s'installe sur une chaise libre en face du jeune homme dont il à vu subrepticement dérobé quelques aliments, une pomme et une brique de jus alors qu'ils avaient leurs plateaux dans les mains. Tandis que l'homme-cheval dévoile que les sentences dépandent des fautes mais qu'il n'est pas pour autant l'énigmatique père fouettard le sorcier trouve la parade idéale en changeant de sujets de conversation, l'interrogeant sur le Malivore et désirant avoir un net aperçu de son ressenti sur cette époque moderne décrite comme libidineuse et fausse.  Chiron doit bien avouer que c'est bien jouer comme tactique et se prête volontairement au jeu tout en restant succinct, piquant de sa fourchette un morceau de purée et usant du couteau pour couper l'escalope.

《- Celà est particulier de côtoyer cette technologie inexistante à mon époque mais l'on s'y fait sur le temps. Le Malivore est une prison sombre où l'on est condamné à errer dans la solitude. Elle semble avoir une conscience et arrive à corrompre les âmes. Je ne conseille à personne de vivre cette expérience, ce n'est pas ce qu'il y a de plus agréable.》

Le ton usité est badin comme une promenade en barque sur la rivière, mais le traumatisme est enfoui au plus profond de lui. Cette prison sans fond est horrifiante, un purgatoire injuste mais fascinant pour un centaure de sciences comme lui qui aimerait tant pouvoir décrypter le Malivore.

《- C'est un couteau qui entaille profondément la chair de l'âme.》

Cette fois-ci, la voix du vieil homme-cheval est beaucoup plus sombre, plus intime, témoin de la difficulté à côtoyer le néant. Il lui arrive de faire des mauvais rêves sur la prison parfois mais il ignore totalement ses cauchemars.

Chiron est hanté par énormément d'ombres bien dissimulées derrière son air jovial de grand-père et il n'est pas le seul à être concerné par cet état de fait, beaucoup d'élèves et de membres du corps professoral et autres sont sans doute touché par la même chose. Oui, il est habité par le deuil et la mort mais aussi une pesante solitude qui le ronge en silence, lui le dernier centaure, seul rescapé de son peuple qui porte le fardeau de son unité sur le dos avec un sourire chocolaté et une bonne humeur de bon aloi, tellement le bien-être des autres est primordial.

《- Des fantômes assez désagréable à côtoyer mais on s'y fait, hélas avons-nous le choix monsieur Rodriguez ?》

La petite boutade de son jeune élève arrache au centaure un rire, comme une douce tentative de réconfort. Il n'a jamais essayé de fumer le tabac et celà ne l'intéresse pas. Il n'a donc pas de pipe prévu à cet effet mais la tirade est bien trouvée, celà l'amuse tout en apaisant le caractère solennel de la prison.

《- Il est vrai qu'il y a de forts belles pipes dans le marché de l'occasion, mais aussi jolies soit-elles je n'ai pas cédé à la tentation de la "fumette". Et vous ? Quel esprit hante votre conscience pour que vous soyez obligé de trouver des subterfuges pour les chasser ?》

Le Grec est sincèrement préoccupé par les soucis de son petit interlocuteur pour espérer trouver un moyen de chasser les ombres qui habite son coeur par la sagesse du sien. C'est là son rôle d'enseignant, transmettre mais aussi guider pas à pas les éléments les plus prometteurs.

Et ils le sont tous.

Malgré les profondes épreuves vécues, Chiron essaie toujours de transmettre sa confiance et sa sagesse aux élèves, restant fidèle à son adage personnel : la bougie en soi qui brille en éclairant la noirceur de sa lumière réparatrice. Pour lui ceux qui se perdent dans la Mer noire n'ont pas réussi à trouver ce réconfort où sont aussi poussés par leurs proches où des mots durs (dénigrement souvent...) plus profondément dans les ténèbres de leur âme, vers la colère du dragon. Parfois ils sont guidés vers des substances peu bénéfique pour la santé ce qui le désole.

《- J'espère juste que vous ne mettez pas votre santé en danger dans tout ceci, monsieur Rodriguez !》  

Le bien-être médical des élèves comme de ses collègues est aussi très important pour le Grec qui souhaite toujours savoir les afflictions pour mieux les seconder afin de les combattre. En attendant, le jeune sorcier lui propose un échange de bon procédé, un secret pour un secret celà semble honnête au Thessalien. Il pénètre plus en avant dans sa mémoire pour faire revivre l'ombre de l'impulsif Achille et de son impulsion parfois exagérée.

《- Vous désirez un secret sur moi où mes disciples d'autrefois ? Alors sachez qu'Achille, fils de mon ami Pelée n'était pas un enfant facile, très impulsif et fier, difficile à contenir. Patrocle était lui plus calme et mesuré avec un talent fou pour la poésie, deux individus opposés qui se sont trouvés. 》  

C'est avec une infinie tendresse qu'il relate les ombres de ses disciples d'autrefois qui ont illustré sa vie de milliers de couleurs, tout comme Sthénélos, sa femme et sa fille. Et aujourd'hui les étudiants de la Salvatore School prennent le relais à son plus grand plaisir même s'ils ne remplace pas ceux qu'il à perdu.    

 《- Par la toge d'Hadès je vous conjure de prendre soin de votre métabolisme, jeune sorcier.》

C'était autrefois le temps des héros, des jeunes personnes avides de gloire et de reconnaissance, aujourd'hui cette époque de bronze dorée s'est envolée, au profit d'un mal-être où de questionnements internes, hier l'admiration, aujourd'hui la recherche de soi dans une société peu tolérante face au surnaturel et à son cortège, au point de se perdre dans les paradis artificiels, seul échappatoire possible face à ceci. Le vieux centaure s'est adapté aux besoins des jeunes hommes et jeunes femmes modernes qui sont sous sa protection, qu'il chéri tout autant que ceux qui aujourd'hui repose auprès du roi des Enfers avec sa fille disparue, sa femme morte. Et c'est un sujet épineux qu'aborde le jeune Brandon. Un buisson d'épines, même. Pour le Grec, aborder les vies de sa famille défunte s'avère être compliquée, chargée en émotions et peu de ses proches sont au courant qu'il à eue une vie sentimentale.

《- En effet ils étaient le sang de ma vigne, pour ce qui est de la centauresse, j'ai eue une épouse et une fille, douée pour la voyance. Mais c'était il y bien longtemps et aujourd'hui elles...》

Le Thessalien ne termine pas sa phrase qu'il laisse en suspension dans l'air, préférant se concentrer sur la santé intérieure de monsieur Rodriguez.

《- Vous n'êtes pas seul, monsieur Rodriguez, vous ne le serez jamais.》

L'homme-cheval est très attaché à ne pas laisser un élève où un collègue seul quand il en voit un, lui tenant le parapluie des mots et lui offrant par la même occasion une compagnie amicale et bienveillante. Il ne sait que trop bien les effets engendrés par la solitude, combien celà est douloureux à vivre et il ne veut pas que celà se reproduise sur un jeune et c'est pour celà que, dès que le semi-équin voit une personne mise à l'écart il s'empresse d'aller la voir.  

 Une main se pose sur la sienne, mésange qui se pose sur une planche de pain ce qui déclenche la surprise du vieux centaure surtout lorsque des iris emplie d'une douce bienveillance capte les siens.

《-Et vous? Qui es là pour vous?... 》

À chaque fin de journée, lorsqu'il revient dans son appartement de fonction au pas il se persuade que sa femme l'accueillera d'un baiser de colombe sur les lèvres, que sa fille lui offrira un grand sourire en jouant la comédie pour avoir toute l'attention de ce célèbre père si occupé par ses protégés, où encore qu'il reverra Sthénélos, majestueux comme un lion et tendre comme le roseau qui ne plie jamais face au vent, mais à chaque fois qu'il mettait la clé dans la serrure, c'est le silence de l'isolement qui est présent pour lui, il le ramène à la pire des désillusions.

Personne, il n'y a personne. Il n'y aura plus jamais personne, que la musique du deuil pour seule compagnie.

Bien sûr il pourrait aisément retrouver une épouse, mais il n'en éprouve pas l'envie. La souffrance de la mort résonne bien trop puissamment dans son esprit et son coeur pour daigné retomber amoureux, c'est bien trop tôt, peut-être jamais. Pour faire du mal a une autre femme, involontairement, en voulant trouver un sosie à Chariclo, rien que cette pensée le répugne de lui-même, alors plutôt que d'abimer quelqu'un qui ne le mérite pas il préfère largement rester tout seul. Ça ne l'empêche pas de donner des conseils sentimentaux aux jeunes élèves, lui qui à guider les pas du timide Pelée jusqu'à Thétis.

《-Vous avez l'air d'être là pour tout le monde, disponible et tolérant, à observer avec vos yeux sympathiques et intelligents, et capable de relever des trucs hyper désagréable pour ensuite les adoucir avec des sourires honnêtes et des paroles justes... Mais quand il s'agit de parler de vous, de faire face à une situation pénible... Vous êtes comme solitaire face aux difficultés, et discret.Il faudrait pas que vous portiez tant sans oser vous décharger en retour que vous finissiez par casser, vous voyez?!... Vous êtes quelqu'un de chic, m'sieur Galanis. Quelqu'un de précieux. Et on ne voudrait pas que quelqu'un comme ça ça se brise un jour... Parce qu'au final...Tout le monde fini par se casser un jour. D'une façon ou d'une autre.》

Ce discours si lucide, franc et sachant viser juste laisse le Thessalien dans un mutisme sidéré, celà pénètre plus en profondeur dans son âme durement éprouvée par les épreuves de la solitude et du rejet, de la mort. L'homme-cheval fixe un regard grave sur le jeune sorcier qui lui prouve bien qu'il peut aller loin, qu'il à la capacité de réussir pourvu qu'il soit accompagné par la volonté. Mais c'est la nature même du vieux centaure de faire passer autrui avant sa propre personne, il sait que monsieur Rodriguez à raison, peut-être qu'un jour où l'autre la théière emplie de thé réconfortant lors des longues soirées d'hiver qu'il est tombera sur le sol brisée en morceaux, répandant le liquide sur le tapis. Mais pour l'instant il doit rester fort. Pour ses élèves, pour ses proches.

《- Vous êtes incorrigible, monsieur Rodriguez, et à la fois si lucide. Je vous remercie pour ce brillant discours qui me prouve que votre esprit est aussi vif que le peintre qui croque ce qu'il voit sur la toile avec son pinceau. Et rusé comme le roi d'Ithaque avec celà ! Je ne sais que dire face à cette limpidité de paroles. Juste...merci, petit homme.》

Ces petits mots sont prononcés avec une infinie tendresse pour ce petit jeune, perdu et à la fois si mature dans les paroles énoncées. Alors il tend la main pour ébouriffer la chevelure frisée du sorcier, comme un père malicieux avec son fils. Un geste ancien pratiqué sur Ocyrhoé quand elle était petite...

《- Sachez que je n'ai jamais lâché aucuns de mes élèves, celà vaut pour vous. Je ne serais jamais déçu de vous. Jamais vous ne serait une gêne pour moi, ni vous ni personne dans cette école et je ne veux surtout pas que vous le pensez si un jour le doute fait son nid dans votre coeur. 》