L'être au deux visages [Julian & Ramses]

L'être au deux visages

Ramses avait déjà placé plusieurs de ses pions sur l’échiquier mais il était maintenant bloqué et ne pouvait plus avancer. Il devait attendre le prochain mouvement de ses adversaires pour permettre aux situations qu’il avait créées d’avancer. Dans son esprit se succédaient différents plans qu’il savait ne pas pouvoir plus accélérer pour le moment. Il avait donc choisi de profiter de l’une de ses journées de repos pour rejoindre une partie de son groupe. Tout du moins, était-ce l’idée qu’il se formulait dans sa tête quand il était passé devant la place de la ville et qu’il avait remarqué les nombreux stands qui s’y trouvaient. Si Ramses se rappelait bien, la mairie avait prévu d’organiser pendant deux jours une foire où chacun tiendrait de petits stands afin de vendre leurs produits ou même ce que les habitants avaient en trop dans leurs demeures. Avec un léger sourire, Ramses éprouva soudainement l’envie d’aller à l’intérieur de cette place, cela lui rappelait sa maison, même si les marchés qu’on trouvait chez lui étaient conçus pour permettre de tenir sous la chaleur, contrairement à ceux de cette ville.

Il se déplaçait depuis quelques minutes quand il repéra une silhouette qui ne lui était pas inconnu. Il haussa les sourcils, surpris de retrouver Théa en ces lieux et alors qu’il allait s’approcher, il vit arriver un homme qu’il reconnut fort bien. C’était celui qui avait été en partie responsable de son emprisonnement. En partie seulement car il considérait Alaric comme le plus grand responsable. Avec un air pensif, il observa l’échange entre le frère et la sœur sans agir, restant dans l’ombre. Il vit ensuite Théa repartir, visiblement en direction de sa maison pendant que le frère rejoignait une femme plus âgée à un stand : leur mère. Pendant quelques minutes, Ramses se demanda ce qu’il devait faire. Aller à la rencontre de Théa ? Continuer sa promenade ? Ou… Au fur et à mesure que le temps passait, une idée venait à Ramses et cette dernière devient obsédante. Il ne pouvait accorder à Théa l’attention qu’elle méritait mais peut-être pourrait-il au moins arranger la situation avec son frère ? Son fidèle lui avait rapporté que Julian agissait tel un guerrier et ses derniers étaient toujours utiles dans une société. Alors l’idée de Ramses se précisa. Il se recula dans un coin d’ombre et offrit un regard à une surface réfléchissante. Dans un murmure, son apparence se fixa pour le monde extérieur sur un autre visage (prendre en considérant celui de : Barış Arduç). Ce sortilège était simple et consommait peu d’énergie mais il pouvait être facile à contourner. En l’occurrence, pour pallier à tous problème, Ramses n’avait changé ni sa taille, ni ses vêtements, pas même la couleur de sa peau ou de ses cheveux, il avait même gardé sa légère barbe intacte. Mais voilà, il avait changé la forme de ses lèvres, l’ossature de son visage et le creux sous ses yeux. Autant de détails qu’il pensait sans danger et lui permettant de demeurer un visage inconnu mais chaleureux. Après tout, cela l’étonnerait beaucoup si Julian déciderait de passer sa main sur son visage pour voir si son toucher lui disait la même chose que ses yeux. Et à moins qu’une personne ne le touche, tous verront le nouveau visage qu’il avait choisi de monter.

Finalement, Ramses recommença à marcher calmement et se retrouva bien rapidement devant le stand tenu par la mère de Théa et Julian. Il put observer qu’ils vendaient apparemment des objets ayant appartenus à leur famille et cela intrigua Ramses. Il avait conscience, en un coin de son esprit, que Théa et Julian faisaient partis de la famille de fondateurs de cette ville mais cela ne l’intéressait pas réellement. Toutefois, il ne pouvait s’empêcher d’être curieux de l’héritage laissé par cette famille. Ses doigts frôlant une chevalière exposée, son esprit suivait en réalité le chemin parcouru par Julian quand ce dernier s’éloigna du stand pour se promener à son tour. Ramses le laissa vagabonder, discutant plaisamment avec la mère de sa première compagne et quand Julian fut intéressé par un stand, il finit par le rejoindre. Sans surprise pour ceux qui le connaissaient réellement, Julian était devant le stand de l’armurier et Ramses laissa échapper un léger sourire. Il pouvait reconnaître que l’humain avait un niveau de combat intéressant, bien que la dernière fois il semblait animé par la rage pure, et il se demandait ce que cela donnerait avec une lame à la main, non pas qu’il se porterait volontaire mais il était curieux.

« Je ne pense pas que les lames de cette armurier soit les plus fines du pays mais il faut avouer qu’il a une collection intéressante. »

Il attira par ses paroles l’attention de Julian, l’armurier tenant ce stand étant trop intéressé par un autre client pour leur porter de l’attention. Il croisa les yeux troublant de Julian, dans le sens où son regard ressemblait fort à celui de Théa sans la rage qui l’animait à leur première rencontre. Ramses savait que son déguisement était parfaitement en place alors il laissa échapper un petit sourire poli mais contenant une légère malice, tel un secret entre lui et Julian. Une attitude parfaitement étudiée, tel le politicien qu’il était, bien qu’il dirait plutôt qu’il était tel le pharaon qu’il représentait. Il finit néanmoins par se présenter avec politesse, se demandant comment ce premier contact allait se nouer entre lui et celui qui le détestait apparemment sans le connaître.

« Je m’excuse pour cette introduction légèrement intrusive. Je m’appelle Tarek, que vous puissiez mettre un nom sur le visage qui a interrompu votre rencontre avec cette belle lame. »

Si Ramses était prêt à faire un effort pour passer inaperçu, il n’allait pas pour autant supprimer ses racines égyptiennes. D’où le choix d’un physique typiquement égyptien et d’un prénom qu’il avait fort souvent employé pour parler à ses disciples pendant le temps qu’il avait passé dans sa communauté. Un sourire poli aux lèvres, il attendit patiemment la réaction de celui qui aurait pu être son ennemi numéro 1, s’il n’avait pas plutôt décidé de le mettre de son côté.

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L'être au deux visages

Ramses & Julian

Julian et Théa avaient complètement oublié… C’est le jour de la foire et maman Fell tenait à ce qu’ils fassent cela ensemble, soi-disant pour ressouder les liens. Ils n’ont pas besoin de ça ! Enfin, peut-être que si… Depuis que la mémoire de Théa a été effacée, les choses sont devenues étranges et le chasseur s’est éloignée de sa sœur, préférant la surveiller de loin, comme il le faisait à l’époque. Leur relation fusionnelle lui manque, mais chaque fois qu’il croise le regard de Théa, il a toujours le sentiment de l’avoir trahi et ne supporte pas vivre avec ce fardeau, même s’ils ont fait cela pour son bien. Quoi qu’il en soit, cette idée de foire ne tombe pas très bien. Théa est censée terminer un devoir, d’après ses dires, et Julian aurait préféré passer son après-midi à autre chose, comme continuer l’une de ses enquêtes sur un énième meurtre mystérieux de Mystic Falls. Comme le lycée et les notes passent avant tout, sa petite sœur est exemptée de passer l’après-midi avec eux à condition d’aider à l’installation du stand. Quant à Julian, il a le droit de traîner dans les environs mais sa mère lui demande de rester dans le coin et ce que maman Fell veut, maman Fell l’a.

Le chasseur n’aide pas réellement sa mère à tenir le stand, probablement parce qu’il aurait retiré tout ce qui a appartenait à son père des objets à vendre, même si certains serviraient plus à d’autres qu’à eux. Le problème, c’est que Julian accorde une valeur sentimentale à toutes les affaires de papa Fell, même la veste qui a encore l’étiquette parce qu’il n’a jamais eu l’occasion de la porter. Sa mère lui a bien proposé de la prendre, mais elle était trop grande et Julian préfère garder des choses qui lui rappellent de véritables souvenirs. Pourtant, maintenant qu’il voit quelques regards zieuter dessus, il se dit qu’il aurait peut-être dû l’accepter… Vous comprenez pourquoi il ne vaut mieux pas qu’il tienne le stand ? Julian décide donc d’aller voir ce qui est proposé ailleurs, se demandant si Théa a réellement un devoir à finir ou si ce n’était pas juste une excuse pour sortir en douce et s’amuser avec dieu sait qui.

Sur le point de vérifier sa géolocalisation sur son téléphone, le regard de Julian est alors captivé par quelque chose. Un stand d’armurerie. Le chasseur remet son appareil dans sa poche et se rapproche du stand, laissant son regard traîner sur les lames qui se trouvent sous ses yeux. La plupart de celles qu’il utilise appartenaient à son père, Julian risque difficilement de s’acheter des armes dans ce pays où la majorité est à vingt-et-un an. Il rêve d’atteindre cet âge pour pouvoir s’offrir quelques armes supplémentaires qui lui font de l’œil. Oui, on ne rêve pas tous des mêmes choses ! Son regard traîne sur une dague en particulier, avant qu’une voix masculine l’interpelle. Visiblement, c’est bien à Julian qu’il s’adresse. Le chasseur croise les yeux marron-vert de son interlocuteur et s’immobilise l’espace d’un instant. Il y a quelque chose de familier chez cet homme, ses yeux lui disent quelque chose sans qu’il ne soit capable de définir où est-ce qu’il l’a vu… Julian ne l’écoute qu’à moitié, obnubilé par cette sensation désagréable, ce qu’il découvrira plus tard être son instinct de chasseur.

Finalement, l’homme se présente sous le nom de Tarek et après quelques secondes de silence, le chasseur décide de se ressaisir et de prendre la parole, avant que cela ne devienne gênant. « Julian. » dit-il pour se présenter à son tour avant d’esquisser un sourire et reporter enfin son regard vers les lames, chassant l’idée de l’avoir déjà croisé de son esprit. « Et ce ne sont peut-être pas les plus fines, mais celle-ci… » dit-il en pointant la dague qui se trouve en bas, sur l’extrémité gauche, « a été peaufinée avec de l’iridium. L’un des métaux les plus résistants et les moins corrosifs. » Il n’a pas reconnu la matière à l’œil, c’est écrit sur l’étiquette de description de fabrication : 90% d’acier et 10% d’iridium. « Enfin, je ne voudrais pas vous ennuyer avec ce genre de détails… » Julian pourrait parler des heures de ce qu’il sait sur les lames, un sujet qui le fascine étrangement. Il paraît que la dague de Toutankhamon aurait été fabriqué avec de la matière météorite ! Le jeune Fell aurait adoré avoir ce genre de trophée en sa possession.

Après un raclement de gorge, le chasseur reporte son attention sur son interlocuteur. « Je ne peux malheureusement qu’admirer ces jolies lames, mais si je devais vous en conseiller une, ce serait celle-là. » Après tout, Tarek a l’air de s’y connaître lui aussi, sinon il ne l’aurait pas interpellé de la sorte, et lui a l’air d’être en âge de pouvoir s’offrir ce qu’il veut. Nouveau raclement de gorge avant de reprendre. « Vous êtes du coin ? Il y a quelque chose qui m’est familier chez vous… » Ses yeux. Julian est persuadé que ce sont ses yeux qu’il connaît, mais il est incapable de se souvenir où il a déjà pu rencontrer cet homme.

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Ramses Ahmés & @Julian Fell

Ramses n’avait pas du tout prévu que sa journée se déroule ainsi mais il n’avait rien contre l’inconnu ou les surprises. Il se demandait s’il arriverait à communiquer avec Théa ou s’il valait mieux s’approcher du frère. Après quelques instants de réflexion, Ramses finit par se décider à rejoindre le frère. Après tout, ce dernier avait du potentiel, qu’il utilisait pour le moment contre lui mais peut-être pourrait-il le faire changer ? Il y avait de la place pour des personnes comme Julian dans son nouveau monde. Alors oui, il allait l’approcher sous une autre apparence et il verrait bien ce qui sortirait ensuite de cette rencontre. Ramses s’introduisit, parlant des lames de l’armurier et il reprit la parole ensuite pour s’introduire au jeune humain. Il se demanda un instant si son déguisement allait tomber ou si cette rencontre allait tourner court quand Julian ne lui répondit pas mais il ne perdit pas son sourire, attendant patiemment. Toutefois, l’humain répondit enfin et sa réponse provoqua ensuite au sourire de Ramses de s’agrandir un peu plus. Le contact était initié, il en revenait maintenant au membre le plus âgé de la confrérie des gémeaux de s’assurer que le contact se fasse correctement.

« Enchanté. »

Il écouta ensuite avec curiosité le discours de Julian. Si Ramses n’était pas un grand guerrier, il avait tout de même grandi aux contacts de certains d’entre eux et il se faisait un devoir de connaître personnellement chaque membre et chaque rôle de sa communauté. Alors il connaissait quelques petites choses concernant les lames mais Julian semblait avoir élevé cette connaissance à un niveau bien plus haut.

« Cela ne m’ennuie pas du tout, en réalité c’est passionnant. Je ne connais des lames que le peu que mon plus ancien ami a bien voulu partager avec moi. Et je suis certain qu’il y a bien plus de chose à en dire que ce qu’il a voulu partager, vous semblez en être le parfait exemple. »

Ramses était sincère quand il montrait sa curiosité et son intérêt. Pour lui, la passion de Julian était inconnue mais intrigante. Et Ramses était un être curieux, qui aimait résoudre des mystères. Il souhaitait savoir ce qui était de si passionnant dans les lames pour éveiller l’intérêt de Julian. Il laissa malgré tout la conversation continuer, écoutant ensuite Julian le conseiller sur une lame et il fronça légèrement les sourcils.

« Pourquoi devriez-vous vous contenter de les admirer ? »

Ramses se demandait ce qui pouvait bloquer le jeune chasseur dans sa démarche et était maintenant curieux. Une idée germait dans son esprit. Une idée qui pouvait se retourner contre lui mais qu’il allait certainement mettre en pratique maintenant que Julian avait démontré son intérêt pour une lame en particulier. La prochaine phrase de Julian le fait sourire un peu. Effectivement, Julian était dans le vrai, ils se connaissaient, mais pas sous cette apparence. Et Ramses n’était pas encore prêt à dévoiler la vérité, tout comme Julian n’était pas encore prêt à l’entendre.

« Je ne pense pas. Je viens en réalité d’Egypte et je suis ici en voyage avec un ami pour quelques semaines. Mais je viens d’arriver alors cela m’étonnerait que nous nous soyons déjà croisés. »

Après tout son apparence était emprunté à celle d’un des membres de sa communauté alors Ramses ne cumulait que les semi vérités plutôt que les mensonges. Et même s’il n’appréciait pas ces derniers, ils reconnaissaient leurs valeurs dans l’état actuel des choses. Il tourna son regard vers Julian avec un léger haussement d’épaules.

« Mais il parait que pour des cultures différentes, tous les traits se ressemblent, vous avez peut-être croisés un autre Egyptien qui me ressemblerait un peu et ce serait cela l’explication ? »

Ramses s’amusait légèrement de la situation finalement. Il appréciait découvrir l’esprit de Julian, le voir faire les liaisons et c’était pour lui un moyen de mesurer ses capacités. Il n’oubliait pas ses idées initiales concernant le frère de sa première compagne et se demandait s’il arriverait à le ramener de son côté. Peut-être. Avec du temps. Ou peut-être pas. Mais Ramses allait essayer pour Théa et il commençait maintenant.

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Ramses & Julian

Est-ce que Julian est également enchanté de faire sa connaissance ? En soit, la présence de cet inconnu ne lui pose aucun problème, puisqu’il est bloqué ici pour la journée avec pas grand-chose d’autre à faire que de s’occuper dans la foire pendant que sa mère vend quelques articles. Et puis, parler de lames ne le dérange jamais. Une passion que peu de personnes comprennent et sur laquelle il ne s’étend pas, justement pour cette raison, mais lui a l’air de trouver cela intriguant. De son côté, le chasseur est surtout intrigué par la couleur des yeux de son interlocuteur. Il lui dit quelque chose sans être capable de le situer dans ses souvenirs. Julian a beau se creuser les méninges, il ne voit pas, alors il finit par abandonner l’idée… Pour l’instant. Parler de lames l’intéresse bien plus à l’heure actuelle.

Malgré son intervention, Tarek dit ne pas y connaître grand-chose en dehors des connaissances que l’un de ses amis a partagé avec lui. Le chasseur aurait été curieux de rencontrer cet ami pour discuter. « Quand il s’agit d’une passion, on trouve toujours des choses à dire. » Il pourrait parler de l’alliage de certaines lames à la fois uniques et précieuses, de l’utilité des premières, de leur processus de fabrication et encore d’un tas d’autres choses. « Mais en général, je m’abstiens de me lancer sur le sujet. Tout le monde ne comprend pas qu’un jeune de dix-neuf ans puisse avoir ce genre de passion. » Et quand on se trouve encore au lycée, les jugements peuvent aller vite, alors Julian fait attention. Le fait que sa sœur fasse partie des élèves dits populaires attire déjà bien trop l’attention sur lui à son goût, autant se faire discret sur certaines choses. Il n’a pas tellement envie que le directeur convoque sa mère pour lui parler des attraits étranges de son fils aîné. Elle serait capable de le faire consulter à nouveau même si elle connaît ses activités, bien qu’elle cherche en vain à lui interdire la chasse. Maintenant qu’il y pense, ce serait sûrement un moyen de chantage qu’elle serait prête à utiliser sur lui pour le faire arrêter… Les psys et lui, ce n’est pas tellement une histoire d’amour.

La question de Tarek le sort alors de ses pensées. Julian cesse d’admirer la lame qu’il a conseillé à cet étranger pour croiser son regard. « Parce que je ne suis pas majeur et qu’il est toujours interdit de vendre des armes à des mineurs aux Etats-Unis. » À son grand regret, même si d’une certaine façon, cela doit être rassurant pour les adultes que leurs enfants ne puissent pas se procurer ce genre de matériel. Julian a de la chance de pouvoir compter sur quelques armes de son père qu’il a pu récupérer, mais il aimerait bien être en mesure de constituer sa propre artillerie. Certains rêvent de devenir célèbres et Julian Fell rêve d’avoir sa collection de lames. Peut-être qu’il devrait consulter à nouveau tout compte fait… « Même s’il s’agit de lames de collection, elles restent de potentielles armes. » Et qui dit arme dit danger. Une chose est sûre, Julian ne se contentera pas de les laisser moisir derrière une vitrine s’il possédait l’une de ces jolies dagues. Il faut bien leur donner leur premier baptême du sang.

Avant de ne paraître plus étrange qu’il ne l’est déjà, surtout pour quelqu’un de son âge, Julian finit par changer de sujet et revient sur la question qui lui trotte dans la tête depuis tout à l’heure. L’a-t-il déjà rencontré quelque part ? Apparemment non, Tarek vient d’Egypte et le chasseur n’y a encore jamais mis les pieds. Celui-ci évoque la possibilité qu’il l’ait confondu avec une autre personne de son ethnie, mais Julian jurerait qu’il ne s’agit pas de cela. « Non, j’ai une assez bonne mémoire des visages. » Sauf que ce n’est pas réellement son visage qui lui parle, mais ses yeux, ou plutôt leur couleur. Quoi qu’il en soit, d’après les dires de Tarek, c’est impossible qu’ils se soient rencontrés auparavant, alors il finit par secouer la tête et abandonner l’idée. « Oubliez. Vous avez probablement raison, j’ai dû confondre. » Julian décide finalement de se détourner du stand avant de trouver un moyen de se dégoter cette lame, d’une manière ou d’une. Il invite l’étranger à le suivre, curieux d’en connaître davantage à son sujet. « Alors, qu’est-ce qui vous amène à Mystic Falls ? Vous venez passez vos vacances ici ? Il y a quand même mieux que cette ville à visiter dans ce grand pays. » Julian ne lui demande pas s’il s’agit d’un voyage d’affaires, car même si Tarek semble plus âgé, il ne doit probablement pas l’être au point d’avoir fini ses études supérieures et trouvé un poste de hautes responsabilités.

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