(Event 3) goodbye 2030 : l'épicerie

Goodbye 2030

La soirée de nouvel an. Voilà un certain temps que j’en ai entendu parlé. A vrai dire, j’ai même passé plusieurs heures avec mon meilleur ami pendant les vacances d’hiver pour préparer sa soirée. Non, je ne fais pas partit de ces loups qui voient d’un mauvais œil sa relation particulière avec cette vampire. Après tout, je serais sûrement la moins bien placer pour juger de sa situation. Quelques soient les enjeux, je suis moi même incapable de me résoudre à abandonner certains de mes rêves d’enfant. J’ai essayé de lui transmettre, avec mon peu de connaissance, et mes difficultés difficiles à surmonter qui concernent le contact humain, de lui apprendre quelques pas de danse. Par dessus tout, j’espérais pouvoir lui donner certaines clef pour se détendre. Après tout, ne dit-on pas que ceux qui ne savent pas enseignent ?
Alors que finalement ces moments partagés nous ont inévitablement conduit à un certains seuil d’autodérision et de rire partagés, ils ont aussi fini par faire naître une forme d’espoir dans mon esprit d’enfant. Tout comme moi, le prince charmant était retourné chez lui pendant les vacances d’hiver. Nos échanges étaient alors devenus électroniquement épistolaire, et j’ai même été surprise de constater que de cette manière, et loin de l’influence de l’école je suis toujours la petite fille rêveuse qui s’imagine que le destin finira par tourner en sa faveur.

L’espoir fait vivre disent-il ? Dans mon cas je commence à me demander simplement dans quel monde il me fait vivre. Un monde imaginaire digne de celui d’Alice, où moi, la petite fille ordinaire aurait le droit de vivre son idylle parfait. Rêvant du scénario parfait, je m’étais décidée à essayer moi aussi de me rendre à cette soirée. Je n’ai pas trouvé le courage de retourner faire du shopping cette fois. Les efforts demandé pour faire mes cadeaux de noël s’était avérés bien assez difficile. Alors je m’étais simplement tournée vers l’armoire de ma mère. Une très belle femme, qui à beaucoup de goût il faut l’avouer. Un pull épais, une jupe noire, et une paire de botte. Il est vrai que quand au loin j’ai remarqué mon ami faire son entrée avec sa cavalière dans le bus, je me suis sentie quelque peut ridicule ce qui m’aura poussé a faire profil bas encore un certain temps.

Puis, finalement a quoi bon regretter que les regards ne se tournent pas dans ma direction, quand je n’en apprécie qu’un seul ? Pourquoi regretter le manque d’attention, quand celui dont je souhaite me faire remarquer et finalement absent. Une erreur de plus de ma part, peut-être aurais-je simplement dû lui demander en amont si il serait présent où non ? Je suis vraiment une idiote, avec tout ce qu’il traverse dernièrement, il semble finalement évident qu’il ne souhaite absolument pas fêter cette fin d’année. Je me déçois et me désespère vraiment…

Alors que le bus s’arrête, je choisi de rester assise a ma place, longtemps, très longtemps, et même trop longtemps. Ce qui fini par me décider à quitter cette place c’est de voir tous ces gens initialement groupés au pieds du bus se diviser en deux groupes et se séparer. A cet instant, je commence à ressentir cette sensation familière : mon oxygène se raréfie, ma vision est de plus en plus trouble. Je peine même a m’extirper du bus, une nouvelle crise d’angoisse étant une nouvelle fois entrain de prendre le contrôle de chacun de mes muscles. Je descends péniblement les marches et fini pas m’adosser a la carrosserie du notre véhicule capricieux. Seule, dans le noir… Voilà ce qu’on obtient a trop vouloir croire en ces rêves. Des flash de ces trois ans me reviennent en tête, quand finalement… un grondement sourd s’échappe de ma gorge. Elle est là, elle est revenue pour m’aider : ma louve.

Je jette des regards dans tous les sens complètement désorientés, quand finalement j’apperçois ce panneau qui indique l’épicerie. Il est temps de rentré, de toute façon il ne m’arrivera rien de bon ce soir… je le sens. La solitude étant ma plus grande faiblesse, malgré mon souffle déjà amoindri je me met a courir en direction du groupe qui à déjà choisi ce chemin. Je fait de mon mieux pour arriver rapidement a leur hauteur. «  Attendez moi !! » Encore quelques foulées et me voilà près d’eux. Avec surprise, je découvre Castiel, mais aucune trace de la vampire. Dans un sens je ne sais pas si ça m’inquiète pour lui où si ça me rassure qu’elle soit loin de moi. J’adresse un sourire timide  à l’assemblée qui doit se demander ce que je pouvais bien faire si loin derrière, et je n’ai pas vraiment envie de leur dire que j’attendais bêtement que les choses s’arrangent d’elle même.

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Goodbye 2030

Quand j’arrive a la hauteur du groupe d’élève c’est un vrai plaisir. Il y a une jeune fille que je ne connais pas avec eux, une humaine il me semble mais qui a l’air plutôt sympathique. Puis ils sont là eux aussi. Si ma déception de ne pas avoir eu la soirée dont je rêvais, je sais au moins que maintenant je suis entourée de mes deux meilleurs amis. Un mal pour un bien dirait certains. Quand j’arrive vers eux je suis essoufflée, non pas par la course, mais par ce sentiment d’angoisse qui est venu étreindre ma gorge précédemment.
Quand j’arrive vers eux je comprends vite que ce que j’ai ressenti quelques minutes plus tôt, cette peur, cette angoisse, est parfaitement lisible sur mon visage. Alors que Castiel tends les bras vers moi, je ne suis pas en état de faire le moindre effort. Pas en était d’initier le moindre contact. Je sais qu’il n’a besoin que d’un regard pour comprendre que je ne suis pas au top de ma forme, j’évite donc sa question discrètement en lui adressant un sourire un peu forcer qui veut simplement dire que tout ira bien.

Je me concentre alors sur les mots qui font plaisir, et immanquablement me font rougir. « Merci beaucoup, j’ai voulut faire un effort pour ce soir ! » Je suis un peu gênée a vrai dire. Mais je suis au moins contente que ça plaise a mes meilleurs amis. «  Ne vous inquiétez pas plus de peur que de mal, j’espère simplement ne pas avoir trop de mauvaises surprises ce soir. »
La raison de ma venue ici ? Moi même peine a en saisir le sens actuellement. Lui réserver une danse ? Pendant un instant je pensais plus simplement rejoindre l’épicerie et rentrer en toute sécurité. Mais après tout, peut être que la soirée finira par être moins pénible que ce qu’il ne peut y paraître. « Si on en a l’occasion pourquoi pas. » Je lui adresse un sourire simple, un peu forcé pour faire bonne figure. « Non, j’ai peut être espérer le voir un instant, mais ça peut paraître évident qu’il n’ai pas eu envie de ce genre d’évènements. » Je hausse les épaules comme pour dire que ça ne m’affectait pas vraiment, plus pour tenter de m’en convaincre. «  Je ne sais pas vraiment ce que je fais la a vrai dire mais je suis heureuse de vous voir. » Je regarde le chemin qui se sépare petit a petit de la nuit. «  Vous pensez qu’on y sera bientôt ? »

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Goodbye 2030

Au moins mon rythme cardiaque a pu ralentir. Maintenant que j’ai retrouvé mes amis au moins je ne suis plus seule, je ne suis plus perdue. Quoi qu’il en soit je ne peux que remarqué les airs enjoués, et malgré tout amusé de Castiel. Il faut dire que ces derniers temps, j’ai pu décelé plusieurs fois un certain malaise dans sa façon d’être. Je sais que sa vie a la fâcheuse tendance à ne pas être un long fleuve tranquille. Il y a quelques chose d’unique et d’inexplicable, de rafraîchissant dans leur présence. Comme un nouveau souffle d’air frai pour me redonner du courage. La simplicité de leur propos, de nos échanges. Il y a quelque chose d’unique chez ces loups qui casse tous les codes instaurés par les a priori concernant notre espèce. Ils ont cette capacité a se montrer incroyablement gentil, emphatique. Si il y a bien une chose qui ne m’étonne pas, c’est de les retrouver ensemble entrain de discuter. Ces deux là ne pouvaient que s’entendre finalement.

Les compliments de Pandora ont le don de me redonner le sourire. Même dans les moments les plus sombre elle sait devenir une vrai lumière. Puis Castiel qui s’imagine déjà entrain de danser simplement dans la salle commune. Finalement, c’est peut être tout simplement moi qui me fait des idées. Peut être que finalement, tout est parfaitement normal et qu’il ne nous arrivera rien. Ils savent, je pense qu’ils comprennent pourquoi je panique. Ils ne me jugerons pas sur ce point là. Au moins leur simple présence me permet de ne pas sombrer dans une forme de folie qui m’est propre. Alors je me contenterais de ces quelques mots qui sont la pure réalité. Nous sommes ici, ensemble. «Je suis bien contente de vous avoir trouvé c’est une évidence. On verra Castiel, tout dépend à qu’elle heure, et dans quel état on arrive à l’école. » Je lui offre un clin d’œil et un sourire qui se veulent amusés. Même si je ne fais qu’essayer de me convaincre personnellement qu’il ne s’agit que d’une plaisanterie.

Le petit groupe qui se créé autour de nous semble, moins convaincu du plaisir de se trouver en notre compagnie. Quoi qu’il en soit, au vu des déclarations de l’assemblée, il semble que nous arrivions enfin à l’épicerie que nous souhaitions rejoindre. Je n’y faisais presque plus attention a vrai dire. L’endroit semble bien calme, quand un frisson me parcourt. Pourtant, mes amis semble plus portés sur l’idée de débattre sur une potentielle invasion de zombie. Je n’ai jamais compris l’engouement des gens pour ces cadavres ambulants. Mais je ne préfère pas relever sur l’instant.
Il faut dire qu’en soit ça devrait être un soulagement d’arriver là où nous voulions nous rendre finalement. Nous entrons dans la boutique, tout comme le groupe d’élèves du lycée public. J’en viens a espérer une seule chose : qu’il ne se passe rien d’étrange ce soir. Les rapports entre nous peuvent parfois être assez tendu inutilement la plus part du temps à ce que j’ai pu constater. Je préférerais éviter tout problèmes supplémentaire. Au moment où je pense à ça je remarque que ce sont eux qui semble vouloir jouer la provocation, quand l’une d’elle les interpelle en leur demandant de se rendre « moins ridicule ». Sa façon de faire m’arrache un sourire. Belle assurance, bonne répartie. Tout ce don je manque cruellement parfois.

Alors que Pandora prend son téléphone et commence à clairement hésiter entre un paquet de cigarette et un d’oréos, sa posture semble changer. Je m’habitue de plus en plus à ces petits changements. Ca ne fait aucun doute, Sélène à pris la place de Pandora. Je ne suis pas sure que cette apparition soit de très bonne augure. Au fil du temps je commence à penser que les sentiments de Panda, sont le vrai déclencheur de ces changements de personnalité. « Selene qu’est ce qui se passe ? » Parfois c’est aussi un peu un jeu, de lui montrer que ces changements ont de moins en moins de secret pour moi. A vrai dire, elles forment l’identité de ma meilleure amie.
Je sors alors mon téléphone et remarque qu’il n’y a pas la moindre trace de réseau. « Je pense que j’ai compris qu’elle est la mauvaise nouvelle. On ne pourra appeler personne. »

Un peu inquiète je regarde en direction de la jeune fille et ses amis. « Excusez moi, vous avez du réseau ? » Un peu perdu, le regard inquiet, je me tourne en direction de Castiel. Cherchant une quelconque forme de réconfort, avant de reporter mon attention sur la louve. « Donne nous la bonne nouvelle, j’ai du mal à en imaginer une. »

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Goodbye 2030

 
Rien ne va plus, rien ne ce passe comme on aurait pu l’imaginer un soir de réveillon. Cette panne, et puis maintenant ça. J’ai horreur de ça, je n’aime pas ça. Entre deux mots je fais de mon mieux pour garder une respiration normale. Je fais les plus gros efforts possible pour cacher mes émotions à ceux qui m’entourent. Puis voilà que ça dégénère… J’essaie de me rendre utile, demandant confirmation aux autres personnes concernant l’absence de réseau. Au moins on aura réussi à coopérer quelques secondes avant que les premiers nom d’oiseau de se mettent à voler.
J’aurais dû m’en douter, j’aurais dû le voir venir à partir du moment où la jeune fille prénommée Pauline avait commencer à vouloir nous provoquer. Tout aurait dû devenir plus clair encore quand j’ai compris que Selene avait pris place dans la tête de Pandora. Comme Castiel où moi même, dans son « état normal » elle n’aurait pas prêter attentions aux remarques de l’humaine. Mais la situation à voulut qu’une facette plus caractérielle de sa personnalité prenne le contrôle.

Le voir se disputer, les entendre hausser le ton ne fait rien pour me rassurer. C’est comme si je devais me concentrer pour les entendre, pour comprendre leurs mots. Elles sont juste à cotées de moi et pourtant, la peur, la panique qui me submerge me donne l’impression d’être ailleurs. Jamais je n’aurais dû sortir de chez moi ce soir…
La voix de Castiel ? Il essaie de détendre l’atmosphère, je ne sais pas vraiment si sa tentative sera efficace. Il semble aussi que l’autre jeune fille veuille voir cesser ce moment désagréable. Pour ma part, une boule dans la gorge semble vouloir m’empêcher de parler. Coupée du monde, sans personne à appeler. Cumulé à cette atmosphère désagréable qui règne autour de nous. Si nous n’étions pas aussi nombreux, je serais réellement convaincue que mon enfer n’allait pas tarder à recommencer. Si de plus en plus je commence à perdre la raison, cette fois la louve ne semble pas décidée à en profiter pour prendre le dessus sur mon caractère. Elle aussi semble décidée à vouloir se terrer au plus profond de moi même.

Timidement, je m’accroche à la mâche du pull de mon amie, essayant de l’inviter à regarder dans ma direction. Selene ne laisserait personne nous marcher sur les pieds, et je dois dire que Gwenaëlle aurait du mal à l’accepter également. J’admire d’ailleurs leur répartie la plus part du temps. Mais maintenant tout ce que je voudrais c’est pouvoir compter sur elle, et pourquoi pas sur ces deux jeunes filles pour trouver une solution et pouvoir rentrer chez nous.

«  Selene, s’il te plaît laisse tomber. On à d’autres problèmes à gérer hein ? »

Toujours accrochée à son pull je fini par lâcher prise. Voilà qui m’apprendre à rêver de la soirée parfaite. Définitivement, j’aurais du imaginer que rien ne pourrait jamais se passer comme prévu. Si seulement il était là… Maintenant tout ce que je peux faire, c’est regarder mes meilleurs amis, la peur dans l’âme en me sentant incapable de les aider d’une quelconque manière.
Pandora au Piano, une soirée juste entre amis… Finalement ça aurait pû être ça notre soirée parfaite, ça aurait pu….  

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