Deux heures de colle. [Jadrys]

Deux heures de colle.

Non, décidément ce matin je n’ai envie de rien. Si les vampires ne sont pas réputés pour leur sommeil profond, disons qu’on pourra quand même affirmer qu’aujourd’hui je ne suis pas du matin. Il faut dire que j’aurais pu faire tant d’autres choses un samedi matin. Aller faire un tour en ville, prendre le temps de me perfectionner avant le prochain entraînement avec l’équipe de football de l’école. Voilà une activité qui aurait été vraiment productive vu que je n’ai rejoins leur rang que depuis peut, et seulement pour un remplacement il faut dire. Si je voulais avoir une chance de faire partit des titulaires prochainement je devais faire des efforts ! Mais il semble que le corps enseignant en ai décidé autrement.
Il parait que sécher les cours n’est pas une attitude convenable. Étrangement, personne n’a chercher à entendre mes explications. J’aurais pu croire qu’après  ce qu’il s’est passé il y a dix an, les adultes bien pensant de l’école accorderaient plus de crédit à ce que je pouvais dire, ou faire, avant de me juger directement comme faisant partit des mauvais élèves. Mais il faut croire qu’on ne change pas si facilement les a priori que les gens peuvent avoir.
Je dois avouer que pour une fois j’aurais bien voulut être retenue par ma camarade de chambre. Penelope avait pour habitude de toujours trouvé quelque chose à redire sur ma tenue ou ma coiffure, et de se faire un devoir inexplicable d’intervenir sur le champ. Parfois il m’arrivait de trouver ça relativement agaçant. Mais ce matin son absence se fit particulièrement remarqué. Non, ce n’est pas vraiment la styliste improvisé que je regrette, mais surtout le fait de n’avoir aucun prétexte même injustifié pour arriver quelques minutes en retard. Mais il faut croire que la sorcière avait eu d’autres occupations matinales que de traîner au lit. Quoi que finalement je la soupçonne d’avoir rejoins le lit de Zach pour finir sa nuit… ou autre chose mais a vrai dire je ne veux rien savoir.

Je prends donc la direction des couloirs, traînant à moitié des pieds. Que l’école pouvait paraître déprimante à cette heure là. Pas un bruit, pas un rire, dans ces moments là on pouvait plus facilement se rendre compte qu’avant de devenir un lieu d’enseignements pour jeunes êtres surnaturels il ne s’agissait finalement que d’un immense manoir.
Un sac en bandoulière avec quelques cahiers, comme si j’étais finalement la seule à suivre le chemin d’une salle de cour à cette heure de la journée.
Quel professeur allait bien pouvoir venir vérifier ma présence en salle de retenue aujourd’hui ? Qui allait être le vieux désagréable, aigri de devoir exercer un jour de plus. A moins qu’en ce samedi matin le travail ne soit donné à un surveillant de dortoir, ou même ce «  cher » Alaric…
Rien qu’à cette pensée je ne peux me retenir de faire une grimace de désapprobation. Même si depuis mon retour le vieux avait décidé de m’accorder le bénéfice du doute il ne fait aucun doute pour moi qu’il a plus confiance en cette boîte magique qui me retenait plus qu’en mes convictions. Il faut dire que je n’ai plus vraiment un grande confiance en lui non plus. Malgré le fait qu’il ai accepté de gardé cette étape de ma vie secrète même au yeux de ces filles. Mais il pourrait très bien changé d’avis du jour au lendemain. Ruinant ainsi tous mes efforts de retrouver une vie normale.

Finalement je fini par arriver face à la porte de la salle qui serait ma prison pour les deux prochaines heures. Je pousse la porte, en profitant pour lâcher un soupir proche du désespoir. La refermant ensuite sans y mettre plus d’attention. Je finirais alors par sortir de mon petit nuage de solitude, et me rendrait finalement compte que la salle n’est pas vide. Un jeune homme entièrement vêtu de noir et nonchalamment assis sur sa chaise me salue, faisant presque magiquement renaître cet esprit révolté qui était le mien, et que j’ai parfois l’impression d’avoir laissé dans cette boite. Comme beaucoup d’aspect de ma personnalité à vrai dire. Mais au moins de sa simple phrase préventive il avait réussi à me faire sourire et à faire revenir une bonne partie de ma bonne humeur. D’ailleurs je du retenir un petit rire amusé, il faut dire qu’il y a 10 ans  c’est moi qui aurait tenu ses propos.

« Haha, je te connais pas toi, mais étrangement on peut dire que t’a visé juste ! Je t’aime bien pour l’instant et quitte à faire si on doit passer deux heures ici je pense que c’est une bonne chose ! ».

Affichant un sourire pour la première fois de la journée, directement adresser à mon partenaire de retenu je me dirigerais donc sur l’une des places libre juste à coté de la sienne. Mon sac finira jeté au pied de la table que j’ai choisi. Jeté sans lui accorder de réel importance. Comme si je me délestait instantanément des apriori pénibles que j’avais en me levant.

« Alors cher coloc’ de galère  j’ai deux petites question pour toi : qu’est ce qui t’amène par ici ? Et ensuite vu que tu as l’air d’avoir une idée bien précise de la manière dont tu veux passer le temps : qu’à tu prévu pour nous distraire ? » Je lui adresse alors un clin d’œil avant de faire mine de m’installer un peu plus confortablement sur ma chaise. «  Au fait, moi c’est Jade. » Un dernier sourire avant d’attendre les réponses de celui qui je l’espère rendrait cette retenue un peu moins pénible que ce que j’envisageais.  

Code by Kah!an