Deux notes font une mélodie | PV : Rebecca M. Fitzpatrick

Même si je m'étais familiarisée avec ce nouveau monde à l'extérieur des lieux depuis ma sortie du Malivore, j'avais encore du mal à m'acclimater encore avec l'école Salvatore, désormais ma nouvelle maison. J'avais tendance un peu trop à penser à mon chez moi, à mes parents, à la cité toute entière. Je n'arrêtais pas de me demander comment ça se passait là-bas ou si mes parents avaient réussi à reprendre les choses en main mais surtout j'angoissais. Je faisais même des cauchemars comme disait le commun des mortels alors que les elfes détestaient cordialement que les ombres viennent les habiter. J'avais tendance à observer le comportement de chacun dans cette école, où leurs préoccupations étaient loin d'être ma situation d'une lutte de pouvoirs.

J'avais tendance à m'isoler, à éviter de me retrouver avec un nombre d'élèves trop conséquent même si Mr Saltzman me disait qu'il fallait bien un jour faire le premier pas. Je donnais l'apparence à quelques uns de cette jeune femme pleine de fougues, mais j'étais meurtrie, encore trop récemment par la dernière course poursuite. Je ne savais plus quoi faire, si ce n'était que j'avais conscience qu'un jour, je devrais affronter Ryan. En attendant comme les jours précédents, je composais et je chantais loin de tous. Je me souvenais depuis déjà plusieurs jours de mon amour perdu et de la vie qui aurait pu nous attendre. En cet instant, j'en voulais énormément à mon demi-frère d'avoir tout détruit sur son passage. Je chantais sur une douce mélodie que cela s'approchait d'un groupe que j'avais écoutée récemment : Evanescence approfondissant le lien qui m'unissait à mon petit ami, et que j'avais considéré comme l'homme de ma vie. Depuis que je me trouvais dans cette époque, je m'étais bien demandée s'il était celui dont j'attendais ou si je faisais fausse route. Les dernières paroles « I feel only sorrow and pain, sorrow for your absence, your smile and your support. Without you, I'm just surviving in a foreign world. Where are you my love? Was it only you? »

Soudain, j'entendais du bruit et je m'arrêtais aussitôt sec. Je me sentais tellement gênée, surtout que ce n'était pas un art que je montrais aux autres. Je reconnaissais cette voix, car il s'agissait de Mia qui m'avait accueilli avec une certaine gentillesse et cela me touchait. Je devais la remercier comm il se devait.

« Oh vraiment ? Merci beaucoup, je suis touchée. J'étais émue car c'était rare que l'on me disait des compliments sur ce que je faisais alors que je le cachais, oui, la belle contradiction. En même temps, j'avais trop peur que l'on puisse me juger. Je rougissais la regardant avec une vive émotion. Je ne m'en rendais pas compte de ma voix, mais merci infiniment. Je baissais mon regard ne sachant plus où me mettre. La belle répartie dont je faisais preuve par moment était littéralement envolée. Je fais de la musique depuis fort longtemps, c'est un peu comme une échappatoire, un moyen de me canaliser et d'exprimer les choses que je n'exprimerais pas à haute voix. J'étais songeuse regardant un peu autour de moi. Tu penses vraiment que je peux y accéder ? J'étais surprise. Je n'avais pas cette habitude que l'on puisse me guider pour quelque chose de meilleur. La dernière fois que cela était arrivé, c'était dans la cité et auprès des miens, et cela me réconfortait. Qu'est-ce que c'est un club de musique ? Peut-être qu'éventuellement je pourrais m'y plaire. Je savais ce que c'était que la musique et ce qu'elle représentait dans ce monde, mais je ne connaissais pas encore tout du commun des mortels, ce qui était frustrant. Pardon, je n'ai pas encore l'habitude avec toutes les nouveautés du monde. Je préférais mieux prévenir, car je ne voulais pas passer pour une naïve. Ce visage plutôt rayonnant me rassurait que j'affichais à mon tour un léger sourire chose que je n'avais pas plus faite depuis un moment. Je me trouvais angoissée depuis tellement de jours que je ne comptais plus, m'y étant habituée. Ne t'en fais pas, tu ne me déranges pas. Je t'en prie, tu peux rester avec moi et je serais intéressée d'en savoir plus sur ce qui est pratiqué comme musique. Je m'ouvrais à la musique mais j'étais loin de tout connaître. J'imagine qu'avec un rap, je serais nettement moins douée. Je rigolais légèrement. Et toi dis-moi la musique, cela fait un moment que tu pratiques ? » Je voulais en savoir davantage. La musique est quelque chose comme l'écriture qui m'avait permis de m'échapper de toutes mes tortures, de mon douloureux passé et finalement d'en parler me faisait plus de bien que je ne le pensais. Je sentais de chez elle, qu'il y avait aussi un don, un appel à une création que je connaissais parfaitement, et naturellement, j'avais pensé à la musique.

En discutant tranquillement, je me rendais compte que de me renfermer et de ne laisser juste apparaître qu'une apparence n'allait pas m'aider à me reconstruire. Il me fallait m'ouvrir désormais à ce monde.