Depuis que j'étais à la SBS, je n'avais pas beaucoup sociabilisé, me concentrant sur les cours et tout ce qui les accompagnaient, je n'avais vraiment eu d'interactions qu'avec mes camarades de classe, et encore rarement en dehors des cours. Mais, si je ne connaissais pas encore grand monde, j'avais, entre temps, entendu dire qu'Androméda était présente, j'avais entendu son nom circuler et, si personne ne savait que je la connaissais, c'était bien le cas. Pour autant, je ne l'avais pas croisée, même si l'école était assez grande et qu'elle n'était probablement pas la seule à ne pas avoir croisé mon chemin. Je me demandais aussi si, possiblement, elle ne voulait pas entendre parler de moi, voire m'avait carrément oubliée. Quant à moi, son influence sur ma vie avait été trop grande, elle m'avait transformée après tout. Et puis, il y avait le fait qu'elle voulait que personne ne sache, promesse que j'avais tenue, mais quand nos chemins se recroiseraient, j'imaginais qu'elle pourrait faire semblant de ne pas me connaître.
Cependant, j'avais appris qu'Androméda se trouvait aux cachots, pour quelle raison je n'en savais rien, mais les bruits courent, et mes oreilles traînaient, bien aidées par mon ouïe de vampire. Alors maintenant, j'hésitais à aller la voir. Je réfléchissais alors, allongée sur mon lit, fixant le plafond et me posant cette question à laquelle je ne pouvais pas encore répondre: et si Androméda ne voulait plus entendre parler de moi ? C'était une possibilité que je ne pouvais écarter, peut-être considérait-elle ce qu'elle avait fait comme une erreur, mais après tout, je ne la connaissais pas si bien, tout cela s'étant déroulé si vite. Après avoir réfléchi, je quittais mon lit avant d'aller chercher une poche de sang. Une fois cette poche de sang en ma possession, je pris la direction des cachots. Peut-être avait-elle soif, et je ne savais pas si c'était vraiment autorisé de lui donner du sang, mais je pris le risque. Je m'assurais bien sûr de ne pas être suivie, le fait que j'étais relativement discrète depuis mon arrivée m'aida bien, personne ne m'interrompis, et je pénétrai dans les cachots. Et, comme prévu, j'y trouvais Androméda.
- Bonjour Androméda, je ne sais pas si tu te souviens de moi mais dans le doute, je suis Amy.
Peut-être que mon nom l'aiderait, si jamais elle était carrément passée au dessus de cette transformation, à se souvenir de ce qu'elle m'avait accordé.
- Je t'ai apporté ça, si tu veux.
Je m'approchais d'elle et lui tendis la poche de sang. Bien sûr, je ne lui imposerais rien, si elle n'en voulait pas je ne lui en tiendrais pas rigueur. Mais je ne savais pas depuis combien de temps elle était enfermée là, donc autant tout prévoir. Dans le cas où elle refuserait, je pourrais toujours boire la poche. J'étais cependant prudente, si elle était enfermée là ce n'était probablement pas pour rien.
Sujet: Re: Toi, ici ? - Androméda&Amy Jeu 19 Mai 2022 - 23:40
Les cachots… Ce n’était pas la première fois que le destin s’amusait à m’y envoyer. Mais pour la première fois, ce cachot se trouvait dans une école ! Crime de guerre, espionnage, génocide… C’était ce genre de crime qui avaient été évoquées par le passé. C’était bien la première fois que mon humanité, ou plutôt mon inhumanité était mis en cause. Car finalement je n’avais fait qu’arracher la gorge d’un loup généralement consentant qui a pris ses décisions comme un grand. Mais en fait il est là le problème. Il paraît que ma façon de raisonné ne correspond pas a la norme. Que je suis dangereuse pour les autres et pour moi même. La sentence était tombé il y a quelques heures. Le professeur Vardemus avait été contacté par le directeur, et dès demain matin la fameuse boite de thérapie serait prête à m’accueillir. Alors, même dans ces cachots je profitait de mes derniers instants de liberté spirituelle. Je profitait de ma tranquillité d’esprit. Car finalement, c’est d’elle que je serais privée d’ici quelques temps. Non ce n’était pas le boite de thérapie que je craignais, mais celle que je serais à l’issue de ce traitement. On ne sortait jamais indemne de cette boite, personne n’y est insensible…
J’entends alors un bruit de grincement de porte, suivit de l’écho produit par les pas qui descendaient l’escalier. Quelqu’un venait, qui pouvait donc venir perdre son temps par ici. Curieuse je fixais la direction que cette personne ne tarderait pas à emprunter. Quand je pu identifier celle qui se tenait face à moi, je fut totalement incapable de retenir un sourire. Mais qui venait donc afficher son petit minois par ici, une succulente petite créature que j’avais trouvée pleine de potentiel. Assez pour lui offrir un accès direct pour l’éternité. Enfin…. Éternité tant qu’elle était assez maligne pour survivre à ce monde ! « Amy’Chou j’oublie jamais les sucreries prometteuse voyons ! »
Sur ses mots je bondit sur mes pieds et avance dans sa direction avant de me stopper à plusieurs centimètre des barreaux. Je tendit machinalement le bras en direction de la poche qu’elle tendait dans ma direction. Celui-ci n’aurait pas les qualités gustatives et nutritive de celui du Calice. Mais par principe une poche de sang était toujours la bienvenue. Je commençais d’ailleurs à la siropter sans tarder.
« On fait dans le mélo’ aujourd’hui blondie ? Le dernier repas d’un condamné ? Non sérieusement je nous imaginais plus imaginative que ça. » Affirmais-je un air malicieux collé sur le visage.
Invité
Invité
Sujet: Re: Toi, ici ? - Androméda&Amy Sam 21 Mai 2022 - 11:38
Ma créatrice était dans de beaux draps. J'ignorais ce qu'elle avait fait pour se retrouver là, et ça ne me regardait probablement pas, et je savais aussi que je n'avais peut-être pas le droit d'être là, et encore moins de lui amener une poche de sang. Ces retrouvailles étaient clairement sous le son du doute, en tout cas moi je m'étais posé des tas de questions, et, si je ne m'étais pas attendue à revoir Androméda ici, je laissais supposer qu'elle aussi ne pensait pas me revoir ici, bien qu'au final, j'avais toujours vécu à Mystic Falls et qu'en tant que jeune créature surnaturelle, il paraissait évident que je finirais par entrer à la SBS.
Je fis un effort pour cacher mes pas, du moins à ceux qui étaient au dessus de nous, mais je savais que l'ouïe vampirique d'Androméda ne pouvait que les détecter. De plus, la porte avait fait un grincement caractéristique, donc avant même que je ne m'aventure dans les escaliers, Androméda avait probablement pu entendre que quelqu'un venait. Mais elle ne saurait vraiment qui vient qu'une fois le contact visuel établi. Je la vis alors, souriante malgré le fait qu'elle soit enfermée, ce qui leva la plupart de mes doutes: elle se souvenait de moi. Elle m'appela même "Amy'Chou", ce qui m'arracha un léger rire amusé.
- Je constate ça avec plaisir ! Je te demanderais bien comment tu vas mais ça m'a l'air évident.
Oui, personne ne pouvait vraiment bien se porter dans une cage comme celle-ci. Je ne me permettrais pas de demander pourquoi elle se trouvait là, elle me le révèlerait si elle le souhaite, mais à vrai dire j'étais un peu intimidée, de me retrouver à nouveau devant elle, quand bien même des barreaux nous séparaient, et je ne savais pas ce qui pourrait la braquer ou non. Je lui tendis alors la poche de sang que j'avais piqué, elle se leva alors pour s'en saisir. Elle commença à la boire. Visiblement mon intuition avait été bonne, elle avait soif. Quel vampire cracherait sur un peu de sang ? Enfin, tant qu'il n'était pas versé en trop grande quantité. Depuis mon arrivée à la SBS, je n'avais plus avalé de sang frais, me contentant des poches de sang qui étaient fournies. Moins délicieuses, mais on faisait avec. De plus, je venais d'arriver, et nul doute qu'Alaric n'apprécierait pas que je fasse déjà parler de moi.
- Je me disais juste que l'enfermement devait t'avoir donné faim, et je ne peux pas vraiment t'aider autrement, donc je fais ce que je peux.
Je me grattais l'arrière de la nuque. J'étais peut-être un peu trop sentimentale, mais mes émotions étaient quelque chose que je ne maîtrisais pas encore très bien. C'était d'ailleurs l'une des raisons principales qui faisait que j'étais ici, outre la possibilité également d'en apprendre davantage sur le surnaturel. Quoi qu'il en soit, j'étais contente de revoir Androméda, celle à qui je devais tellement, mais je ne voulais pas passer non plus pour une lèche bottes.
J' observait ma création avec attention. Le vampirisme lui allait à merveille c' était un fait. Pourtant j' avais imaginé d' autres résultats. Je suis de ceux qui affirment que le vampirisme permet de faire ressortir ta vrai nature. Des traits de caractère parfois profondément enfouis, qui prennent place pour permettre a la meilleure version de nous même de s' exprimer. La meilleure version de moi même… Voilà encore un débat houleux qu' il est préférable d' éviter ces derniers temps. Il faut croire que le commun de mortel condamne cette version de moi qui ne correspond pas a leur norme. Mais soit… Je devrais une nouvelle fois composer avec cette univers décidé à ne pas me correspondre. Là n' était pas la question. En cet instant c' est Amy qui avait mon attention, ce qu' elle était devenue. Où plutôt ce qu' elle n' était pas en cet instant. Je fie une petite moue. Mine qui affirme au passage que ma présence ici ne me trouble pas plus que ça. Encore persuadée a ce moment de ma vie qu' il en faudrait plus que ça pour faire baisser les armes à Androméda Blake.
« Sweety t' es un ange ! » Affirmais-je entre deux gorgées. « Par contre je suis pas certaine que ce soit vraiment une qualité. »
Je fais quelques pas, formant un cercle. On devine facilement a cette manie que c' est un animal sauvage qui est maintenu en cage. Pour finir je me laisserais tombée dos au mur, posant un regard intense sur la petite blonde. Il n' était pas difficile de me souvenir de cette fameuse soirée. La première décision que cette version de moi avait prise durant ce siècle. J' étais persuadée que cette jeune fille avait de potentiel. Son attrait pour les romans fantastique, pour le monde obscure. Elle avait pu idéaliser la vie de vampire, alors je m' étais imaginer tout autre chose.
« Tu sais, tu aurais presque pu te permettre de devenir plus piquante chérie. » Puis soudainement me vient l' idée d' essayer de comprendre ce qui peut bien les pousser a se mettre tant de limite tous autant qu' ils sont. « Mais du coup tu vas peut-être pouvoir m' aider à comprendre certaines choses ! » Je fais de nouveau quelques pas en avant pour me rapprocher d' elle comme si des révélations allaient être faites. « Explique moi donc, pourquoi après être devenue presque immortelle tu t' évertues a faire preuve de gentillesse, pourquoi tu t' inquiète pour les autres ? Tu devrais être bien au dessus de tout ça crois moi, tu serais bien plus en paix ! »
Invité
Invité
Sujet: Re: Toi, ici ? - Androméda&Amy Mer 25 Mai 2022 - 12:24
J'aurais certes préféré rencontrer Androméda dans de meilleures conditions, sans la voir enfermée, mais le fait était là: Si elle n'avait pas été enfermée, l'aurais-je croisée ? L'école était vaste, et je n'avais probablement pas encore croisé tout le monde. Cependant, c'était peut-être mieux qu'on se croise comme ça, là où personne ne pouvait nous voir, là où nous pouvions discuter de tout, y compris du fait qu'elle m'avait transformée. Car je savais qu'elle souhaitait rester discrète là dessus, elle se serait probablement pris une soufflante.
Je pouvais voir son regard, peut-être un peu de déception. Je ne correspondais peut-être pas à ce qu'elle s'attendait que je devienne. C'était facile à deviner, de part la moue qu'elle faisait, notamment. Elle ne semblait pas perturbée plus que ça par son emprisonnement, et ses paroles me confirmaient un léger ton de déception. Un ange, hm ? Et ce n'était pas une qualité selon elle. Je me mordis la lèvre inférieure.
- Je sais qu'il faut que je change certaines choses. J'explore des pistes.
Le tout était de savoir quoi. Je n'avais pas vraiment eu de vampires dans ma vie, malgré ma transformation. Cela changeait légèrement depuis que j'étais à la SBS, puisqu'il y en avait d'autres comme moi, et je savais que je restais malléable dû au fait que j'étais jeune. Et, dans mon esprit, Androméda était ma créatrice, c'était donc potentiellement le meilleur exemple que je puisse avoir, bien que je savais que certains désapprouveraient. De toute façon, il y avait toujours quelqu'un pour désapprouver un choix. Androméda se mit à faire quelques pas en cercle, telle une lionne enfermée dans une cage. Elle me signifia que j'aurais pu me permettre d'être plus piquante. Ses paroles me faisaient un certain effet, mon regard se perdit dans le vide, alors que je l'écoutais. J'étais pensive, Androméda me faisait réfléchir, peut-être était-ce son but. Mais elle avait raison: J'étais toujours la gentille petite fille que j'étais avant qu'elle ne me transforme, et je savais aussi que la vie d'un vampire était pavée d'embûches et que si je n'étais pas assez forte, ces embûches me consumeraient. Elle me demanda de lui expliquer pourquoi j'étais toujours cette gentille petite fille, pourquoi je m'inquiétais pour les autres.
- Disons que je suis en plein apprentissage. J'ai besoin d'aide pour apprendre à maîtriser mes émotions. La soif de sang ça va je gère, et encore, mais pour mes émotions, ça n'ira pas si je rejette ceux qui peuvent m'aider. En plus, je ne suis pas ici depuis très longtemps, il s'agirait de ne pas faire de vagues.
Oui, en tant que nouvelle, je ne pouvais pas trop me permettre d'attirer l'attention. Du moins le pensais-je.
Sujet: Re: Toi, ici ? - Androméda&Amy Sam 4 Juin 2022 - 11:31
Finalement c 'était simplement l' histoire de ma vie. Jouer le jeu du créateur, tenter de modeler le monde a mon image. Il y a plusieurs siècle de ça, j' étais passée maître dans cet art. Aujourd'hui l'accès a la connaissance du plus grand nombre n'était pas forcément une bonne chose. Tout comme cette équilibre des classes sociales qui s'est peu à peu effondré. Même si je m'y suis fait une place, je dois dire que cette époque est encore bien mystérieuse pour moi. Alors pourquoi pas ? En souvenir du bon vieux temps. Comme à l'époque je pourrais tenter de façonner cette jeune vampire à mon image ? Une dernière tentative, un énième grain de sable dans l'engrenage. Car personne ne pourrait prédire de ce que je serais après ce passage dans cette fichue boite… La meilleure version d'Androméda Blake ne rendra pas les armes sans essayer de briller avant que le rideau ne se baisse.
- « Petite sucrerie, je pense que tu as du mal a réaliser la chance que tu as, c'est difficile d'entrevoir toutes les perspectives qui s'offrent a toi. » Je lui adresse une œillade malicieuse avant de poursuivre donnant a mon discours des tons mélodramatique. Accompagnant mes paroles de mouvement théâtraux. « Le secret du bonheur ce n 'est pas d 'explorer quelques pistes de loin, c 'est de vivre chaque expérience pleinement : c 'est le seul moyen de savoir qui tu es vraiment. Petite anecdote : tu as l 'éternité pour te trouver ! »
Je me souvenais vaguement d 'une adorable créature plongée dans la littérature. Je m 'étais imaginée un engouement particulier a l 'idée de devenir a son tour la créature star de ses romans. Mais il faut parfois se résigner, et admettre que même si je n 'échangerais ma nature de vampire contre rien au monde, la transition est peut-être difficile à accepter pour certains, le choses se font moins naturellement pour d 'autre. C 'est un peu fou, comme si elle avait le besoin de contrôler toutes ces nouvelles choses qui lui arrivent. Sa dernière prise de parole me fit sourire une nouvelle fois… Tiens ? Elle aussi ne s 'imagine pas rester ici très longtemps ? C 'est pourtant ce que je disais aussi il y a maintenant un an…
« La vie, ou dans notre cas l 'éternité est un apprentissage. D 'ailleurs il semblerait qu 'il me faille encore faire quelques mises à jour sur certains points pour éviter ce genre de situations fâcheuses... » J 'accompagne mes mots d 'un regard vers la cellule qui me retient prisonnière. Non, clairement ça ne me serait jamais arrivé avant que j 'arrive dans ce fichu pays… « Si tu veux mon expérience personnelle, les émotions ne font que te ralentir… Preuve en est aujourd 'hui où je paie le prix d 'un instant de faiblesse où je les ai laissé s 'exprimer. » C 'était bien ça le problème, si je ne m 'étais pas laissé allée à je ne sais qu 'elle pulsion, je n 'aurais en aucun cas du me nourrir de ce loup stupide qui semblait plus décidé à mourir et m 'ennuyer que tout autre chose. « Disons, et ce n 'est plus un secret vu que je suis ici, j 'avais solutionné une partie du problème. ». Je me rapproche des barreau qui nous sépare pour ne pas être trop facilement entendue, comme pour lui faire une confidence, et une mine professorale s 'affiche sur mon visage. « Les vampires ont le pouvoir de faire taire les émotions, il suffit de se concentrer, se connecter un instant a soit même et de couper les vannes. Si tu veux mon avis, c 'est la seule véritable solution pour garder le contrôle, pour obtenir le pouvoir. » Je me redresse et reprends ma place. « Malheureusement de nos jours ça ne convient pas à tout le monde... »
Invité
Invité
Sujet: Re: Toi, ici ? - Androméda&Amy Jeu 16 Juin 2022 - 11:34
Retrouver Androméda était tout de même agréable, tout comme le fait qu'elle se souvienne de moi. Lui avais-je laissé un bon souvenir ? Quoi qu'il en soit, j'ignorais comment elle s'était retrouvée dans cette cage, et ce serait peut-être malvenu de lui demander. Après tout, ça ne me regardait sans doute pas, elle avait ses histoires bien à elle, j'avais les miennes, et elle ne m'en parlerait que si elle le désirait. Cela dit, j'avais peut-être enfreint les règles rien qu'en allant la voir, avec une poche de sang par dessus le marché. Je ne connaissais pas le plan d'Alaric, ou des autres gérants de la SBS. Etait-ce d'affamer Androméda ? Je savais toujours qu'affamer un vampire n'était peut-être pas la meilleure solution.
- Tu as peut-être raison, je cherche à aller trop vite. Mais ne t'y trompe pas: j'aime ce que je suis. Et je te remercie pour ça.
Autant être honnête, je n'avais aucun regret, devenir un vampire était la meilleure chose qui me soit arrivée dans ma courte vie. Je savais qu'à terme, il pourrait y avoir de nouvelles belles choses, avec l'éternité j'avais du temps pour vivre des plaisirs, quels qu'ils soient. Je lâchai un sourire, parce que je voulais montrer à ma créatrice que je profitais quand même du cadeau qu'elle m'avait fait. Un cadeau qu'elle ne fut pas obligée de me laisser et qu'elle m'avait pourtant offert. J'écoutais alors les paroles de la blonde, elle n'avait pas tout à fait tort, on en apprenait tous les jours. Et l'apprentissage était, ainsi, infini. Je ris légèrement lorsqu'elle évoqua le fait de faire quelques mises à jour, puisqu'elle s'était retrouvée enfermée. Elle en vint alors sur le sujet des émotions, laissant deviner que c'était à cause de ça qu'elle se retrouvait là, enfermée.
- Oui, les émotions sont une grande partie du problème: difficiles à apprivoiser. M'enfin, il y a des inconvénients dans tout, ça ne me fait pas regretter pour autant.
A l'entendre, je jurerais presque qu'elle essayait de faire passer un message. Mais quel message ? Elle clarifia juste après, affirmant qu'elle en avait solutionné une partie. Elle se rapprocha alors des barreaux. Je pus en déduire que ce qu'elle avait à me dire, nul ne devrait l'entendre, à part moi. Elle me fit part du pouvoir que les vampires avaient de pouvoir faire taire leurs émotions. elle m'expliqua même comment faire. Instinctivement, l'envie de faire le test me vint à l'esprit. Je penchais la tête sur le côté, curieuse. J'imaginais bien tout de même que ce n'était pas une décision à prendre à la légère. Evidemment, ça ne convenait pas à tout le monde, bien sûr.
- Ca semble être une décision importante, je ne pense pas que ça doive se faire sur un coup de tête, il faut que j'y réfléchisse.
Cela serait une bonne manière de voir ce dont j'étais capable. Mais était-ce ça, le point de non-retour chez les vampires ?
La jeune génération… C’est presque marrant de les voir faire ! Sans oublier « les adultes ». Vous savez la sacro-sainte institution des personnes dites d’expérience qui ont soit disant la science infuse. Ce qui est comique c’est que ces mêmes adultes reprochent généralement aux jeune d’être trop impulsif, de ne pas réfléchir ou de n’en faire qu’à leur tête. Finalement ils me classeraient dans la catégorie des jeunes inconscient alors que je suis bien plus vieille que n’importe quel arrière grand parents humain encore vivant sur terre. Je les cotoie tous les jours leur petites tête blonde. Ils sont mon quotidien, et je ne peux que constater qu’ils sont généralement dans l’erreur ! Le problème ne vient généralement pas d’une décision prise trop rapidement, mais de la multitude d’option qui s’offrent à eux. Ils sont bien moins drôle et spontané que ceux de mon époque… Ils pensent toujours à leur avenir, aux conséquences quand plus tôt dans l’Histoire vivre demain était une incertitude, un cadeau de dieu… On s’oubliait plus facilement a l’illusion d’une vie qui nous était destinée quelques soit nos travers. Je ne dirais pas que cette jeunesse manque de saveur, loin de là. Elle offre a ma nouvelle vie cependant une dimension que je n’avais pas envisagé. Ils rencontrent des problèmes qui ne devraient pas les concerner : mais ils luttent. C’est peut être ça finalement qui m’a poussé à tenter l’expérience de la vie scolaire finalement. Mais je ne peux plus me mentir à moi même, c’est ce loup qui m’a poussé à resté dans les environs, ce sont ces choix qui m’ont conduite derrière ces barreaux..
- « C’est presque beau l’innocence finalement… Disons que pour une fois je vais faire preuve d’altruisme et partager mon expérience : Si je n’avait pas laissé mes émotions prendre le dessus, si j’avais été suffisamment vigilante je serais loin d’ici à l’heure qu’il est ! »
C’est d’ailleurs à ce moment là qu’une sorte de douleur vient me trouver, une sensation désagréable qui me freine dans ma réflexion. Je fais un pas en arrière, je respire et me concentre. Une main sur les tempes pour réprimer cette sensation de migraine qui menace de faire son apparition. J’inspire, j’expire plusieurs fois avant de finir par lâcher un soupir énervé. « Je refuse… Ils ne gagneront pas si facilement. »Un grognement sort de ma gorge avant que je parvienne à reprendre mes esprits.
- « Mais comme tu as pu le voir… ça plaît pas à tout le monde qu’on ait le droit de ressentir ou non. Pour différentes raisons que j’arrive pas bien à saisir d’ailleurs… Je comprends pas qui ça peut déranger que je choisisse de m’attacher à personne. Si ça m’amuse de faire de cette école un jeu d’échec vivant qui ça peut bien déranger hein ? J’ai passé une vie a faire ça a l’échelle européenne et là c’est dans une petite école que des adolescents se préoccupent de mon humanité ? »
Je m’adressais à elle, puis je ne sais plus vraiment à qui s’adresse la fin de cette tirade, a elle, à l’école toute entière ? Quoi qu’il en soit je ne pus réprimer un rire sadique, presque cruel et totalement incontrôlé. Le genre de rire que pourrait avoir une psychopathe, ou un fou en pleine démence !
- « Amy chou la vie toute entière devrait se vivre sur un coup de tête ! Tu crois vraiment que les dirigeant de ce monde se préoccupent vraiment de ce qui arrivera demain ? Le pouvoir, l’ambition et la spontanéité sont les qualités qu’un vampire emporte avec lui au travers des siècles. Dans quelques heures, ils tenterons de m’enfermer dans une boite de thérapie pour faire revenir une personne qu’ils imaginent comme une adolescente plus calme, plus sage, plus humaine. Mais mon esprit n’est pas malade, il déteste simplement l’idée d’être humain… Je suis certaine que tu finira par comprendre ce point de vue un jour ! »
Non non, je ne laisserais pas mon humanité revenir sans me battre… Même si je connais les risques de cette fichue boite je ne laisserait pas tomber. Cette vampire faible et attachée à ce fichu loup fragile et empoté ne refera pas surface ! Elle pourrait causer notre perte !
Au final, je ne connaissais quasiment rien d'Androméda. Ne serait-ce que son âge réel, ou pourquoi elle tenait tant à être dans cette école. Ses raisons devaient être différentes des miennes, probablement. Elle ne semblait pas avoir besoin d'apprendre quoi que ce soit, elle avait l'air d'une fille plutôt indépendante, alors pourquoi ? D'autant que cette école l'avait enfermée là, pour une obscure raison bien que je m'en doutais quelque peu. Les paroles de ma créatrice semèrent un peu le doute en moi cependant, avait-elle été enfermée pour son manque d'émotions, ou alors pour au contraire les avoir un peu trop laissé se montrer ? Alors que j'allais lui répondre, je pus constater qu'elle recula d'un pas, avant de prendre sa respiration. Je ne savais pas trop ce qui se passait, j'arquais un sourcil.
- Qu'est-ce qu'il y a ?
Elle sembla alors se parler à elle-même. Cela me fit me mordre la lèvre inférieure. Etait-elle folle ? Elle avait tous les atours d'une psychopathe à ce moment là, mais ça ne m'effrayait pas. Elle était derrière les barreaux, après tout. Et j'en avais vu des vertes et des pas mûres dans ma jeune vie, bien que ce n'était probablement rien comparé à son vécu à elle. Finalement, Androméda reprit ses esprits. Elle me parla alors de ses "aventures" européennes, bien qu'elle n'utilisa pas ce terme. Elle se demandait qui ça pouvait déranger que l'on ne ressente rien. C'est vrai qu'il s'agissait d'une option tentante, mais comme toute chose, ça avait ses défauts. Et que personne n'apprécie ça semblait en être un. Si je faisais taire mes émotions, me retrouverais-je dans la même situation que celle qui m'avait transformée ?
- Ca peut sembler tentant à première vue, mais de ce que je vois même si tu sembles libérée, au final tu es enfermée. Quelle qu'en soit la raison, je n'ai pas envie de me retrouver dans cette situation.
Oui, j'émettais des doutes. Et puis je devais bien avouer... Je ne savais pas comment faire. Et bien sûr la question se posait: Et si je le faisais sans le vouloir ? C'était également un risque. Mais ne pas savoir comment le faire était la première cause de risque non ? Le rire d'Androméda, à cet instant même, était terrifiant. Là, je ne pus réprimer un frisson.
- Tu as raison. Depuis que je suis un vampire, les préoccupations que je pouvais avoir auparavant me semblent un peu... Fades. Comme si j'avais besoin de plus. Il y a bien sûr cette soif de sang, mais au delà de ça, j'ai besoin d'autres aventures, d'autres choses qui pourraient me permettre de me sentir vivante. J'ai besoin de cette adrénaline, et pour l'instant je n'ai que la traque qui me la procure. C'est... Quelque chose que je dois apprendre à maîtriser, c'est l'une des raisons de ma présence dans cette école. Il faut encore que je trouve ma voie.
Peut-être que l'école Salvatore pouvait m'aider à trouver ma voie, mais peut-être que ma créatrice le pourrait aussi. Mon ouïe était attentive, il fallait que je sois vigilante, je n'avais pas forcément le droit d'être ici. Mais l'état de ma créatrice en ce moment même me préoccupait davantage. Je lâchai un soupir, je savais qu'elle avait raison, qu'au final agir sur un coup de tête était probablement la meilleure chose à faire, quand réfléchir à la chose ne faisait que s'en écarter. Mais je n'étais pas pleinement convaincue des bienfaits de l'extinction des émotions.
Sujet: Re: Toi, ici ? - Androméda&Amy Dim 20 Nov 2022 - 17:00
On pourrait se demander pourquoi j’essaie de la convertir a cette vie qui m’a finalement fait atterir ici. Mais ce qui peut-être dur à comprendre : c’est que je ne regrette rien, pas un moment, pas un instant ! Le regrets et les remords viendrons peut-être plus tard… Le plus étrange dans tout ça, c’est que j’ai toujours cette dualité qui sévit en moi depuis que Catiel a du quitter cette cellule. « De grés ou de force : c’est les mots que le directeur avait employé pour nous faire agir… Nous avons fait selon la volonté du loup, qui aura eu la force de lutter contre cette envie intérieur que j’ai de lui tordre de cou ! Oui, encore a cet instant le simple fait d’y penser fait revenir ces envies funestes… La séparation redevient difficile, l’enfermement me rend dingue…. Pourtant aujourd’hui j’ai dans l’idée que les choses sont plus simples pour le loup en cet instant.
« Oui… Je suis bel et bien enfermée… Merci Sherlock pour ton esprit de déduction redoutable ! Mais quoi qu’il en soit je finirais bien par sortir, et les petits lapins n’auront qu’à courir se réfugier face au grand méchant loup… Pour reprendre les termes de ma chère sœur : ce sera a mon tour de repeindre les roses en rouge ! Finalement je commence a penser, que ce n’est que cette drôle d’humanité qui aura causé sa folie… »
Encore une fois, mes paroles me poussent a une réflexion que je poursuivrais intimement, pour moi et moi seule. Mais j’en viens a me demander a mon tour si je serais capable d’affronter cette salve d’humanité. Et si elle gagnait ? Si cette autre partie de moi qui me donnait envie de vomir alors qu’elle avait pleinement repris le contrôle de notre corps. Ce qu’elle n’avait pas totalement fait depuis des siècles… Mais si la présence de ce loup foutait tout en l’air, si il la rendait assez forte pour revenir: le serait-elle pour affronter la réalité que je nous ai créé ? Ce moment de doute la pousse d’ailleurs a retenter de pointer le bout de son nez… Elle insiste…
« ça n’ira pas en s’arrangeant a ce niveau là, tu peux me croire. Tu es bien plus qu’une humaine désormais, tu es une vampire, une fille de la nuit ! Tu n’as pas qu’une simple vie a vivre, et si tu as ne serais-ce qu’un peu de ma chance tu traversera les âges… Tes préoccupation d’aujourd’hui, celle de demain ressemblerons peut-être toujours a celle d’hier. Mais tu peux me croire, dans vingt an déjà elles auront changée, dans cinquante tu repenserait a celle que tu es aujourd’hui comme tu te vois maintenant quand tu avais dix ans… Tu arrives a me suivre ? Le temps n’a pas d’emprise sur notre corps sweety, cependant il en a sur notre esprit, sur nos convictions… Ta voie comme tu dis, tu la trouvera peut-être dix fois, et tu finira toujours par revenir a ce genre de réflexion. A mon avis : l’humanité est la cause de cette éternelle insatisfaction…"
Oui, finalement même enfermé dans cette cave, j’étais simplement heureuse d’exister. Vivre constamment dans cette vague d’adrénaline, profiter des plaisirs sans me plier a la moindre limite, ça avait été ma raison d’exister depuis que j’ai été transformée au cœur de l’opulence de la France noble au cœur de l’age Napoléonien. Il n’y avait a mon sens pas meilleure époque pour apprendre a apprivoiser sa nature de vampire. Les choses sont bien différentes aujourd’hui d’ailleurs.
« Si tu veux vraiment savoir ce qu’il y a, » commençais-je a répondre a sa question que j’avais jusqu’à présent soigneusement évité en me recourbant un peu plus sur moi même, comme pour canaliser la Androméda humaine qui devait de toute évidence tenter un retour dans le monde des vivants. « Il y a que, si tu le souhaites je peux aussi éveiller ton esprit de princesse rêveuse… et si tu veux savoir : ça me donne la nausée autant que ça créé ces migraines insupportables… Alors voilà, il semblerait qu’on ne puisse pas lutter : l’Amour fini par nous tomber dessus un jour… Moi qui ne l’ai jamais recherché, voilà que pire encore je me retrouvé liée pour l’éternité à celui que j’aime secrètement de manière démesurée, a la vie et a la mort : ça te parle ? Faut croire que pour moi le destin a voulut choisir ! Le pire dans tout ça… C’est que malgré toute la haine dont je suis capable : je n’arrive pas a regretter son arrivée dans mon existance et pourtant…
Pourtant ce sont ces niaiseries que tout le monde désire finalement qui m’ont conduite a être enfermée aujourd’hui : alors, peux-tu vraiment prétendre ne pas souhaiter te retrouver dans cette situation? »
Ma présence à l'école Salvatore était récente, il serait mal venu de déjà venir mettre mon grain de sel, d'autant que Xander s'était montré plutôt avenant avec moi, même s'il m'avait renversée avec sa voiture. Eteindre mon humanité... Je n'étais pas convaincue du bien-fondé de la décision, surtout en voyant Androméda enfermée. Mais elle semblait s'évertuer à penser qu'elle finirait bien par sortir de là. Peut-être, si quelqu'un parvenait à voler la clé et à lui ouvrir discrètement... Mais cette idée ne me rendait pas enthousiaste pour autant. Elle parla de sa soeur, dont, selon elle, l'humanité aurait causé la folie. Il était vrai qu'à force de vivre, la raison devenait une question de point de vue, et la folie également. Après tout, au bout d'un certain temps, il était clair que je finirais par ne plus penser comme une humaine.
- Encore faudrait-il que tu parviennes à sortir d'ici. Là dessus, je ne suis pas en position de t'aider, J'imagine bien que la clé de la cellule n'est pas à disposition du premier vampire venu.
Elle était un peu pitoyable dans cette cellule, et au fond, j'étais désireuse de l'aider. Cela dit, je ne pouvais vraiment pas. Je venais d'arriver, je ne pouvais pas simplement dérober la clé et libérer Androméda sans attirer l'attention. Et si j'attirais l'attention, cela, pouvait être le renvoi... Ou pire. Je fis alors part de mes doutes sur ce que j'avais encore à apprendre en tant que vampire, les frissons que me procurait la chasse et rien d'autre... Cependant, Androméda m'expliqua un peu le ressenti que je pourrais avoir dans le futur, avant de remettre tout sur le dos de l'humanité. Tel qu'elle le présentait, le "bouton off" semblait avoir bien des avantages. Mais j'en voyais les conséquences en face de moi, Androméda enfermée, et ça, ça causait mon hésitation. Si faire taire ses émotions était si cool, pourquoi était-elle enfermée ? Bien sûr elle m'avait déjà donné la réponse: ça ne plaisait pas à tout le monde. Alors, devais-je être égoïste et penser à mon bien être en premier ou devais-je penser à ce que pensent les autres et garder mes émotions vives ? Dans mon regard pouvait se lire une énième hésitation.
- Qu'est-ce qui se passe, quand on éteint ses émotions? Puisque ça ne plait pas à tout le monde, j'imagine qu'il y a des conséquences. J'imagine bien que tout ce qui est regrets, hésitation, peine... Et cetera s'envolent, mais quel effet cela a t-il au delà de ça ?
Il était clair que j'étais intéressée, sinon je ne poserais pas toutes ces questions. Mais je n'étais pas sûre, et peut-être justement que faire taire mes émotions ferait disparaitre cette hésitation. C'était vicieux. Finalement, Androméda répondit à ma question posée précédemment, à savoir qu'est-ce qu'il y avait. Elle commença à me parler de l'amour. Ah ! Je comprenais maintenant pourquoi elle avait choisi de faire taire ses émotions. L'amour... Je ne l'avais guère encore connu, mais je savais que ça pouvait être une belle merde.
- Je ne suis pas sûre d'avoir envie de connaître l'amour. Je préfère rester... Indépendante. M'enchaîner à quelqu'un... Non, ça ne me tente pas.
Je vérifiais que personne n'entrait dans le cachot, être prise en flagrant délit à parler à Androméda, je risquerais de passer un sale quart d'heure.