Teach me how to fight ! (Olympe)

Teach me how to fight !

Retrouver la meute avait été une étape à passer pour Olympe. Elle l’avait quitté plusieurs années plus tôt pour rejoindre l’école Salvatore et elle devait maintenant se réhabituer à la vie en communauté. Elle si solitaire d’habitude avait dû réapprendre à vivre en meute. Certes, elle avait fait partie de la meute de Xander à l’époque où elle était encore à l’école et où il était l’alpha, mais c’était diffèrente. D’autant plus qu’aujourd’hui c’était elle l’alpha. Du moins, ils étaient deux. Olympe avait sa meute et Chris la sienne. Ils avaient conclu qu’il était une bonne idée de les réunir ensemble dans les bois de Mystic Falls. Après tout, la meute Guerrera n’avait pas vraiment d’endroit à eux puisqu’ils étaient arrivés récemment, cela s’était donc imposé comme une évidence. Et puis, s’ils devaient unir les meutes par le mariage, il fallait bien qu’ils apprennent à se connaitre. Heureusement, l’entente se passait bien. Certes, au début il y avait eu quelques conflits d’interêt mais rien d’insurmontable. Olympe avait dû taper du poing sur la table, parce que c’était surtout du côté de sa meute que ça coincait. On avait le sang chaud dans la meute Guerrera, en même temps avec un ancien alpha comme son père ce n’était pas surprenant. Depuis des années ils avaient eu l’habitude d’étendre leur communauté par la force et en soumettant ou massacrant d’autres meutes. Mais cette époque était résolue, il n’était plus question que cela se reproduise avec Olympe au pouvoir. Ils l’avaient choisi comme Alpha maintenant ils allaient devoir s’adapter. Au final, avec le temps ils s’y étaient plutôt bien accommodé.

Malgrè tout, Olympe avait quand même tenu à garder son propre appartement. Elle avait besoin de son indépendance. Néanmoins, elle venait régulièrement à la clairière des loups. Elle dormait avec Chris dans sa cabane. « Leur » cabane comme il aimait le répéter. Olympe avait encore du mal avec ça, mais elle s’y ferait sans aucun doute. Chris était un bon alpha, il était compatissant avec les siens et c’est ce qu’elle aimait chez lui.

Aujourd’hui, elle avait fini plus tôt les cours. A peine était-elle sortie de l’université qu’elle avait rejoint la forêt. D’autant plus qu’elle avait encore plusieurs projets sur le feu comme l’assassin de son père qu’elle devait retrouver. La meute ne devait pas tarder à se réunir pour faire un point à ce sujet. Olympe avait envoyer plusieurs des loups à la chasse aux infos elle espérait cette fois obtenir quelque chose de concluant. En arrivant elle fut immédiatement accueillie par Chris à qui elle offrit un baisé avant qu’il ne lui annonce qu’il devait partir un petit moment pour une affaire urgente. Il ne lui avait pas dit quand il reviendrait mais elle se doutait qu’il en aurait pour un bon bout de temps. La réunion fut brève, malheureusement rien de concluant n’avait été trouvé pour autant Olympe ne désespérait pas. Elle était tenace. Elle avait donc entrepris de prendre une bonne douche à la cabane avant de partir.

Alors qu’elle finissait de se sécher les cheveux, elle entendit une voix raisonner dans la cabane. Elle reconnu immédiatement cette voix et sorti de la salle de bain. « Aliana ? » elle l’examina rapidement du regard. Elle avait vraiment mauvaise mine, pire encore des blessures ornaient son corps ce qui alerta automatiquement la jeune alpha. « Qu’est-ce qui t’es arrivé ? » questionne-t-elle immédiatement. Elle s’approche d’elle, inquiète. Les mots de la rousse lui font comprendre qu’il y a effectivement quelque chose qui ne va pas du tout. « Bien sûr, ton cousin est parti mais dis-moi : comment je peux t’aider ? » . Olympe ne la connaissait pas énormément mais elle l’appréciait beaucoup. Elle l’aiderait quoi qu’il en coute. D’autant plus qu’elle était de la famille, et on ne touche pas à la famille. « Qui t’a fait ça ? »  demande-t-elle durement. On comprend à sa voix que le responsable risque des représailles bien mérité. Il lui suffit d’un nom et elle n’hésitera pas à aller lui rendre une petite visite avec le reste de la meute histoire de lui faire passer un message amer. Voir même pire, le tuer. Prenant place sur le canapé elle l’invite à faire de même dans un mouvement de main « Assieds-toi et explique-moi » dit-elle concernée.

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C’est vraiment étrange pour moi de me retrouver dans cet endroit, dans ces conditions… Je veux dire, la meute a toujours été une grande famille pour moi, depuis mon plus jeune age j’ai été élevée dans les traditions de la meute, entourée de loups. Pourtant, même avec tout ce qui c’est passé, avec le temps qui s’est écoulé : j’ai toujours l’impression d’être une enfant dans cet endroit. Comme si l’étiquette « de la petite Aliana » était fixée a moi à tout jamais. Réalité ou non en soit là n’était pas le problème… Mais j’avais du mal à concevoir l’idée qu’il me soit légitime de venir directement demander de l’aide auprès des Alpha de la meute… Quand bien même Chris partage en plus d’être Alpha de la meute où j’ai grandit, un lien de sang avec moi. Même en famille Aliana Dorman reste fidèle à elle même !

Olympe et sa meute avaient rejoins celle de Chris, pas toujours facile de faire cohabiter deux meutes, mais il faut croire qu’ils ont réussi a faire régner l’ordre. Il faut admettre qu’ils ont tous les deux ce charisme naturel, cette manière de prendre les décisions et de mener la meute sans ciller, sans laisser a quiconque l’occasion de douter.
Puis en ce qui me concerne, j’ai toujours apprécié quelque chose que je ne saurais décrire chez Olympe, elle avait des conviction, une volonté de fer, et une assurance que je lui enviait jalousement. Elle est indépendante et sait inspirer respect et confiance. En tout cas pour ma part elle a su me mettre en confiance rapidement. Ce sens de la famille… C’est quelque chose que nous partageons toutes les deux.

Elle s’inquiète pour moi, immédiatement elle remarque les marques sur mes bras, stigmates d’un message qu’on a souhaité me faire mémoriser de manière barbare… Il faut dire que je devais faire peine à voir ! « C’est bien ça le problème… Je suis toujours incapable de dire de qui il s’agit. » Je commence par cet information, c’est elle qui me hante. Il paraît qu’on a toujours peur de l’inconnu, par l’idée qu’un inconnu ait une tel emprise sur moi, ça me terrifie !
Je suis les conseil d’Olympe et prend place sur une chaise avant de me décider à poursuivre. Ca avait déjà été très pénible de raconter cette histoire a Alaric. Mais après autant de frayeur, il était évident que Nathaniel avait raison : j’avais besoin d’aide. Impossible de rester a jamais murée dans la peur et le silence. Il en va de ma santé mentale, il en va de ma propre vie. « Il est revenu Olympe, celui qui m’avait enfermé… Il est revenu, mais c’est différent. » Je me surprends moi même, cette simple phrase m’aura causé des crises de paniques devant Nate, puis dans le bureau du directeur. Il faut croire que la troisième fois est peut être la bonne. Finalement je me fais peut être a l’idée de cette réalité funeste… Fatalité qu’il faut bien accepter. «  Je pensais qu’il avait besoin de se tenir a proximité pour jouer avec mon esprit… pour me torturer… Mais depuis plusieurs nuits, il a pris le contrôle de mon esprit, et pas que... » avouais-je en observant a mon tour les marques sur mes membres encore bien trop lent à cicatriser. « Il ne s’arrêtera pas, il veut me récupérer, et je refuse de tout perdre a nouveau... » Ca y est, ma voix commence à dérailler, je rougis, honteuse… « Je veux pas revivre ça... » Mes yeux papillonnent, tentant de retenir ces larmes qui tentent une nouvelle fois de faire leur apparition à l’idée des trois années que j’ai passée dans ces sous sols froids et humides.

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Ces marques sont effroyables. Olympe se maîtrise pour ne pas montrer l’horreur qu’elle ressent en l’observant, comme si elle pouvait sentir ses moindres entailles. Alianna a besoin de réconfort, pas qu’on l’angoisse d’avantage. Mais outre l’horreur c’est aussi la colère qui pulse dans ses veines. Quel est le monstre qui a bien pu lui faire ça ? Si elle le pouvait, elle le tuerait sur le champ. « Comment ça ? Explique moi » demande Olympe quand Alianna dit qu’elle ne sait pas qui est cette personne. C’est tout de même étrange, comment a t-il pu lui faire ces marques sans même la voir ? Les doigts de la louve se crispent et se cramponnent au siège quand Aliana affirme que son bourreau est revenu. Chris lui avait vaguement parlé de cette histoire. Il y a un bout de temps, Aliana avait été kidnappée, séquestrée et torturée. La haine grouille en elle comme une flamme ardente. Olympe apprécie beaucoup Alianna. C’est une jeune femme gentille, pure et bienveillante. Elle ne mérite pas tout ça.

L’Alpha écoute attentivement la rousse. Elle analyse toutes les informations qu’elle peut lui donner afin de comprendre. L’ennemi agit donc la nuit et s’infiltre dans son esprit. « Tu penses à un vampire ? » après tout, les vampires ont le pouvoir de s’infiltrer dans les songes bien qu’ils doivent toucher la personne pour ça. D’autant plus qu’ils ne peuvent pas réellement infliger des douleurs physiques sur le corps à sa connaissance. Cela ressemblait plutôt à de la magie d’autant plus si l’individu pouvait le faire à distance. Il était donc plus probable d’imaginer un sorcier. Mais cela voudrait également dire que ce dernier serait sacrément puissant pour pouvoir utiliser une telle technique. Cela pourrait également être une créature du Malivor comme un croque-mitaine. Tout était envisageable. « Un sorcier ou une créature de Malivor serait peut être plus probable » tente de raisonner Olympe. Ses méninges fonctionnent à toute vitesse. Pour débusquer et tuer l’ennemi, il faut d’abord savoir à qui on a à faire.

Olympe a beaucoup de peine de voir la louve ainsi. Elle semble à bout. C’est affreux. Elle aimerait effacer sa douleur. Une chose est sûr, si elle met la main sur le responsable, elle n’aura aucune pitié. Elle ne laissera personne faire du mal à la jeune femme et Chris non plus. Les meutes se sont unis avec les mêmes valeurs. Il est inacceptable qu’on fasse subir de tels horreur à l’une des leurs. « Ca n’arrivera pas. Nous mettrons tout en œuvre pour te protéger et l’anéantir, je te le promets ». La brune pose chaleureuse ses mains sur celle de la rousse. Son regard la fixe pour lui faire comprendre qu’elle ne dit pas ces mots à la légère. Elle est très sérieuse. Elle mettra tout en œuvre pour la protéger de ce monstre même si pour ça il faut la veiller toute la nuit. « Tu as bien fait de m’en parler » dit Olympe. Garder tout ça pour elle aurait été une bêtise. Les loups sont plus fort à plusieurs et ils sont solidaires. « Je vais mobiliser la meute, Chris en fera de même. Nous trouverons cet enfoiré et nous le ferons payer pour ce qu’il t’a fait » Olympe avait missionné toute sa meute pour rechercher l’assassin de son père. Cependant, elle était prête à faire une pause dans ses recherches le temps de trouver celui qui s’en prenait à la jeune louve. Elle pouvait bien attendre encore un peu avant d’exaucer sa vengeance. Il n’était pas question qu’elle continue à souffrir éperdument. Parce que oui, malgré sa soif de vengeance, Olympe savait reconnaître les priorités quand elle en voyait. Vu l’état d’Alianna, il ne faisait aucun doute qu’elle était la priorité. Elles n’avaient peut être pas le même sang mais elles allaient bientôt faire partie de la même famille et de la même meute. « Tu fais partie de la famille, et on ne touche pas à la famille » dit durement la jeune femme. Son regard est brulant de détermination. L’instinct protecteur de la louve gronde en elle. Elle se faisait un devoir de lui venir en aide. Après tout, c’est ça aussi le rôle d’Alpha.

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De toutes évidences, je me retrouvais coincée dans une situation bien trop dangereuse et délicate. Il aurait été naïf et stupide d’imaginer pouvoir m’en sortir seule dans une situation de ce genre… Les maux et les peurs dues a cette épisode noir de ma vie commençaient a peine à cicatriser. Les souvenirs de cet univers souterrain font de moi une louve assez particulière… Incapable de faire cohabiter l’animal et l’humaine dans un même corps. C’était toujours difficile à expliquer, tellement que je me suis contenté d’en parler a Nate et Castiel. Ca semble tellement idiot, la lycantropie m’a pourtant été transmise par le sang… j’ai cette horrible impression de faire honte a ma lignée parfois… Mais je prie pour que les choses finissent un jour par rentrer dans l’ordre…

Tremblante j’observe Olympe qui semble analyser chacune de mes paroles. Moi qui me suis toujours focaliser sur le qui et le pourquoi, elle soulève une nouvelle énigme ! En vérité la seule énigme pour laquelle nous pouvons actuellement rassembler des indices : Quoi ? Qu’est ce qu’il est ? Le mode opératoire, les blessures… L’idée qu’il puisse être un vampire ne me semble pas non plus la bonne… Puis, ce serait bien trop facile si les buveurs de sang étaient toujours à l’origine du problème. Je secoue doucement la tête en me mordant la lèvre avant que la louve alpha ne reprenne la parole. On avait peut-être le début d’une réponse, même si l’idée qu’il soit une créature sortie de cette flaque de boue n’était peut être pas la meilleurs nouvelle qui soit… Il existe un paquet de légendes concernant les créatures qui évoluent dans les rêves… Au fond de moi je garde cette impression désagréable de chercher une aiguille dans une botte de foin… Une aiguille empoisonnée qu’il vaudrait mieux repérer avant de se laisser surprendre par l’ultime piqûre.

Dans mon malheur je ne peux que remarquer une certaine chance : mon entourage ! Une nouvelle fois, une personne est prête a y mettre les moyens et a prendre des risques pour me protéger. Ca me gène… mais comment pourrais-je affronter ça seule ? Mes connaissances du monde surnaturel sont encore limitée, il faut dire que même le directeur se laisse parfois dépasser par l’arrivée de ces créatures de légende… Trop fragile également, je ressemble plus a un louveteau qu’a une louve il faut bien l’admettre ! «  Merci Olympe… J’ai cette désagréable sensation de dépendre de tout le monde, et de ne pas être capable d’apporter le moindre élément intéressant... »

Ma contemplation de la jeune femme, se change alors petit a petit en une vague d’admiration. Sure d’elle, déterminée, rassurante.  Une main de fer dans un gant de velour…  Lorsqu’elle parle de mobiliser la meute elle prends alors des airs de guerrière, commandante implacable de la meute.  Elle est inspirante, surtout pour une personne de mon genre ! Je n’oserais le dire mais une petite part de moi rêve d’être capable de lui ressembler un jour… Le rêve le plus fou serait encore d’être capable de marcher dans ses traces un jour !
« J’ai vraiment confiance en vous, et je crois que vous êtes ma meilleure chance de m’en sortir... »

La famille, voila ce qui avait toujours été le plus important pour moi, et je suis heureuse de constater que chris partage ses valeurs avec olympe ! Ca me réchauffe même le coeur d’entendre qu’elle me considère vraiment comme faisant partit des siens… C’est d’ailleurs ce qui m’encourage a aller plus loin dans mes demandes. « Tu sais… Je suis du genre ridicule comme louve... » Je lui adresse un sourire mi-timide mi-amusé avant de continuer. « Je voudrais vraiment apprendre a tout contrôler, la louve, mes émotions. Si possible j’aimerais apprendre un jour à ne plus être une simple jeune fille sans plus d’intérêt… » Encore une fois je tourne autour du pot et je sens bien que mon interlocutrice commence a se demander ou je veux en venir. Je reprends une bonne inspiration pour conclure. « Je veux apprendre a me battre,  je veux être une louve, une vrai, qui pourrait se défendre et protéger ceux que j’aime ! Ca peut paraître ridicule quand on me connaît : mais je veux apprendre a me battre ! » Une part de moi se sent dès a présent ridicule, alors que l’autre supplie en silence qu’elle me propose de m’apprendre. Petit louveteau deviendra-t-il un jour un loup respecté ?

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Olympe est assise sur le canapé à écouter la nièce de son fiancé. Très concernée et profondément ébranlée par ce que la jeune louve subit, elle lui porte une oreille attentive. « Ne dit pas n’importe quoi, tu en fais déjà bien assez fait. Le simple fait que tu sois venu demander de l’aide témoigne de ta volonté à mettre fin à tout ça. Admettre qu’on a besoin d’aide n’est pas toujours facile, ça demande du courage. Il faut savoir aussi se reposer sur ses proches quand on en a besoin ». Elle devrait probablement mettre ses conseils en application pour elle-même. Certes, elle a sollicité la meute pour retrouver l’assassin de son père, mais pour le reste elle intériorise tout. Elle garde ses blessures pour elle afin de se montrer forte et conquérante. Parfois, elle oublie qu’être forte c’est aussi savoir montrer ses faiblesses. Il faut dire que l’éducation qu’elle a reçue n’était pas approprié à ce genre de chose. Son père était un homme strict qui l’avait élevé à la dure. Il pouvait parfois se montrer impartiale avec les membres de sa propre meute. Olympe ne veut pas être ce genre d’Alpha. Elle veut être une Alpha compatissante et juste. La meute est une grande famille, et entre membres d’une même famille on se serre les coudes. Il n’est donc pas question que la brune laisse tomber la jeune louve. Olympe lui serre la main quand Aliana dit qu’elle a confiance en eux. Elle compte bien honorer cette confiance et tout mettre en œuvre pour retrouver son bourreau et le mettre hors d’état de nuire. A partir d’aujourd’hui, ce sera la priorité numéro un de la meute. Ils feront tout pour la protéger de ce monstre et l’éliminer afin qu’elle puisse reprendre une vie paisible. Olympe ne supportera pas de voir une marque de plus sur ce corps si jeune.

Elle écoute attentivement la jeune femme. L’alpha remarque vite qu’elle n’a pas confiance en elle. Elle se rabaisse et c’est dommage parce qu’Olympe voit une louve pleine de force en face d’elle « Tu te sous-estime. Tu es plus forte que tu ne le crois. Rare sont les personnes qui seraient encore debout après ce que tu as vécu. Rien que pour ça je t’admire tu sais » elle le pense sincèrement. Il faut une grande force mentale pour continuer à se battre après avoir été kidnappée et torturée. Elle ne préfère même pas imaginer le cauchemar qu’elle est en train de vivre, c’est le cas de le dire. D’ailleurs en parlant de ça, ça lui donne une idée. « Je connais quelques sorciers, nous pourrions essayer de leur demander de pénétrer dans ton esprit lorsque tu dormiras. Ils pourront peut-être t’aider à analyser ton agresseur » . En attendant d’en savoir plus sur ce monstre, ça lui semble l’idée la plus judicieuse. Il faut identifier l’ennemi au plus vite afin de savoir à qui on a affaire. Il sera ensuite plus facile de le trouver et de l’éliminer. « Contrôler sa louve et ses émotions n’est pas aussi simple qu’il n’y parait. Ça demande du temps et beaucoup d’entrainement. Mais je ne doute pas que tu en sois capable ». C’est vrai, Aliana n’a pas à rougir, elle est encore jeune et c’est normal qu’elle n’y parvienne pas parfaitement. Après tout, c’est bien pour ça qu’elle est à l’école Salvatore. Olympe avait beaucoup appris quand elle était élève là-bas, ça l’avait aidé. Evidemment, elle avait déjà été formé bien avant. Depuis son plus jeune âge, son père l’avait entrainé durement afin qu’elle soit sa digne héritière. Ça n’avait pas été une partie de plaisir et elle ne recommandait ces méthodes à personne. « Pour commencer, apprend à avoir un peu plus confiance en toi. Ce sera un très bon début » dit-elle dans un micro sourire. C’est la clé de tout. En prenant confiance en soi on prend l’ascendant sur ses émotions et on apprend plus facilement à nous maitriser. On est également plus féroce et efficace au combat lorsque que l’on ne doute pas de nous-même. « Ce n’est pas ridicule, je trouve ça admirable. Si tu veux, je pourrais t’entrainer au combat ». En tant qu’Alpha et héritière des Guerrera, Olympe sait se battre. Elle a un bon niveau, elle est donc en mesure de lui apprendre. Si c’est le vœu d’Aliana, elle sera heureuse de le réaliser pour elle. Elle peut voir une telle détermination dans ses yeux qui pourrait faire rougir le plus valeureux des guerriers. « On va faire de toi une vraie Alpha tu vas voir » dit-elle en lui faisant un clin d’œil et un sourire conquérant. Olympe sait déjà qu’Aliana a le potentiel d’une grande louve. Il faut juste que l’oisillon casse enfin sa coquille pour devenir un majestueux aigle royal.

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Aliana ne se rend pas compte à quel point elle est forte. Elle a traversé tellement d’épreuves, elle a du affronter les pires choses. Encore aujourd’hui, elle doit lutter contre un monstre sadique qui s’amuse avec elle chaque nuit. Et pourtant, malgré toutes ces horreurs, elle est encore debout. Elle a encore la volonté de se battre. Elle ne baisse pas les bras. Parfois, à force d’être brisé encore et encore, certaines personnes ne se relèvent jamais. Il se laissent glisser lentement vers la mort ou la folie. Leur volonté s’effrite et tout ce qui les caractérise avec. Mais pas Aliana. Elle est toujours rester fidèle à elle même, avec ses faiblesses certes, mais cette volonté de s’en sortir. Donc oui, aux yeux d’Olympe, Aliana est forte. Bon nombre seraient déjà tomber avant elle avec ce qu’elle a vécu.

La première étape, c’est la confiance en soi et la jeune louve en manque cruellement. C’est dommage. Mais cette confiance se travail et se développe aussi en se surpassant. En surpassant ses craintes et ses faiblesses. Alors si entraîner Aliana à se battre peut lui permettre d’obtenir confiance en elle, Olympe s’en porte garante. Elle fera d’elle une vraie alpha. Néanmoins, le combat et la confiance doivent aller de paire. Il ne faut pas douter de soi au combat. Surtout quand il s’agit d’un combat où notre propre vie est en jeu. Ce qui est malheureusement le cas pour la rouquine. Mais Olympe n’est pas inquiète, elle détecte une grande louve en Aliana. Il faut juste qu’elle la réveille et la fasse s’exprimer. Elle y arrivera, elle en est convaincu. C’est une Dorman après tout.

« Quel entrain ! » glousse Olympe quand Aliana la remercie. Ça ne fait aucun doute, la rousse est très motivée. La motivation c’est la clé de la réussite. Quand on est motivé, on peut tout réussir. Avec du temps et de la persévérance, le travail finit toujours par payer. Ce n’est pas toujours facile, mais jamais insurmontable. Olympe avait été entraîné par son père. Elle s’en était pris des raclées. L’alpha n’était pas un père tendre bien qu’il aimait sa fille. Il l’avait entraîné au combat à la dure. Elle en avait bavé et lui en avait longtemps voulu. Mais forcé de constater que ça avait payé, elle est forte aujourd’hui. Évidemment, elle ne comptait pas employer ces méthodes barbares avec Aliana. Mais elle ne comptait pas la ménager non plus. « Ne t’inquiète pas, ce n’est pas mon genre de ménager mes élèves » dit-elle dans un petit sourire. Il lui arrivait souvent de s’entraîner avec des membres de la meute. Parfois même elle donnait quelques cours de combat aux enfants loups.

« D’ailleurs on commence tout de suite. Lève toi, on va dehors » annonce la jeune alpha. Elle n’attend pas plus longtemps et sort de la cabane. Elle traverse rapidement le camp pour se rendre au terrain d’entraînement qui se trouve non loin des cabanes. Une fois sur place, elle se tourne vers la louve. « Montre moi ce que tu sais faire, attaque-moi » dit-elle en l’intimant d’approcher d’un mouvement de main. Olympe ne perd pas de temps avec des formalités. C’est une femme d’action. Autant aller droit au but. Elle veut déjà pouvoir évaluer son niveau afin de savoir les points à travailler. Elle a promis à Aliana de l’entraîner au combat et de la rendre forte et elle le fera.

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Je n’aurais pas le temps de changer d’avis, ni même réellement le temps de réagir. Olympe n’est donc pas ce genre de femme a promettre quelque chose, puis à laisser les choses trainer. Loin de là même. Avant même d’avoir pu réaliser nous étions sortit de la cabane. Elle se tenait désormais face à moi, éloignée de quelque mètre. Je la suis sans rechigner jusqu’au terrain d’entraînement. Au fur et a mesure de nos pas plusieurs émotions se succèdent en moi. Un mélange d’angoisse et d’excitation, de peur et d’impatience. J’en suis persuadée au fond de moi, aujourd’hui est le début d’une nouvelle vie ! Aujourd’hui est un jour où je n’aurais plus besoin de Nate pour me protéger, où plutôt je me convainc qu’à partir d’aujourd’hui je ne DOIS plus dépendre de personne. Réaction exagérée en vérité, comme toutes les adolescentes au moment où elles ont le cœur brisé.
Mais est-ce réellement une mauvaise chose de souffrir petite louve, lorsque les décisions qui suivent te poussent vers l’autonomie et l’indépendance.

Il est impensable de rebrousser chemin, inimaginable de flancher. Je refuse de me ridiculiser devant une louve que j’admire autant ! Je suis tellement perdue dans mes pensées que je remarque a peine que nous sommes arrivées à destination. A vrai dire, je crois que je comprends seulement lorsqu’Olympe fait volte face et me demande de l’attaquer. A cet instant je dois ouvrir des yeux grands comme des soucoupes avant de reprendre mes esprits. Bah oui Aliana tu es là pour ça ! Et pourtant, soudainement je comprends a quel point elle est une louve admirable. Mon instinct de louve bien que mal maîtriser m’ordonne de la respecter, voir même de la craindre. Je peine à franchir cette barrière psychologique que la hiérarchie impose aux loups. J’inspire profondément pour vaincre le traque. « C’est partit... » murmurais-je pour moi même.

Je m’élance dans sa direction sans prendre de détour, je sens l’adrénaline monter en moi et si ma louve intérieur ne demande qu’a l’accueillir à bras ouverts, une autre part ne sait pas comment l’apprivoiser. Ma course ne m’aide pas vraiment a gagner en puissance et j’hésite totalment au moment de mettre le premier coup. Qu’Olympe balaiera d’un revers de main. Je refuse de laisser tomber. Je m’acharne pour une cause perdue d’avance. Enchaînant mouvement trop amples et d’autres pas assez, restant trop statique, trop prévisible. Définitivement je ne représente pas la moindre menace. Pourtant au fond de moi je sens quelque chose de particulier. Comme la naissance d’une sensation primaire et satisfaisante. Je m’emballe tout simplement, la louve en moi tente de prendre le dessus et pour je ne sais quel raison je décide de tout donner dans une attaque. Je prends appuie et me jette sur mon professeur.

Un grognement sourd s’échappe de ma gorge au moment ou je heurte le sol. Une fois encore, Olympe avait simplement dévié mon coup. Seulement en y donnant toute mon énergie elle avait forcément du en mettre une partie elle aussi. Du moins je voulais m’en convaincre. Quoi qu’il en soit ma performance était pitoyable. Je pris un instant pour me relever, plus pour ramasser ma fierté que pour affronter de quelconques douleurs. Pour l’instant ma nature de loup me suffisait a ne pas en ressentir. Pour l’instant, car au fond je sais parfaitement que cet entrainement ne mènera nul part sans sont lot le bleus, contusion ou équimoses…

« Pas particulièrement brillant hein ? » Annonçais-je la tête rivée vers le sol en finissant de me redresser. « Parfois je me demande comment il est possible de faire partit d’une lignée, d’une famille qui a donné naissance a plusieurs Alpha… En étant une louve aussi ridicule. » J’en était convaincue : il devait exister des loup en peluche plus effrayant qu’Aliana Dorman.

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L’entraînement a commencé. Olympe attend la première offensive. Elle étudie ses mouvements, sa façon de combattre. Elle évite les attaques. Esquive les attaques les unes après les autres. Elle reste sur ses appuies. Ne bouge pas d’un millimètre. Ainsi, elle économise son énergie. Pour l’instant, aucun coups n’est parvenu à la toucher. Puis elle la voit, cette flamme dans le regard. Elle sent que quelque chose change. Cette hargne. Cette motivation. Alianna s’élance vers elle. Cette fois-ci Olympe ne pourra pas se contenter d’esquiver. Elle se sert de son élan pour parer son attaque et la projeter au sol. Elle use de son énergie. Parce que ce coup-ci, il ne pouvait en être autrement. Si elle s’était contente d’esquiver, c’est elle qui serait à terre. Olympe sourit. Elle a pu voir la louve à cet instant. Elle en est persuadée, Alianna a du potentiel et elle vient de le prouver. Olympe peut être fière de son élève. Parce que même si elle n’est pas parvenue à l’atteindre, elle a tout donné. Elle est même presque parvenue à la mettre en difficulté.


« Il y a du boulot. Mais on sent ta motivation » répond Olympe. Elle marche vers elle, un petit sourire satisfait. Non pour elle, mais pour la rousse. « Ta dernière attaque était pas mal. C’était bien joué » admet t-elle avant de poursuivre « Tu as un gros potentiel. Seulement, comme tout, il faudra t’entraîner dur pour le developer ». Olympe tend la main en direction de la jeune Dorman. Elle l’aide à se relever. Puis elle secoue la tête. Elle n’est pas d’accord avec Alianna. Elle trouve ça triste que la louve se sous-estime autant. « Tu n’es pas ridicule. C’est normal d’avoir des lacunes au début. Moi aussi je me suis pris des coups, j’ai mangé le sol plus d’une fois. Crois-moi, mon père n’était pas tendre avec moi ». C’était la pure vérité. Elle s’en était prise des raclées. Elle avait du s’entraîner dure pour atteindre son niveau. On ne peut pas commencer l’entraînement et s’attendre à avoir un excellent niveau tout de suite. Ça demande du temps. Il faut être patient. Accepter la défaite. C’est ce qui nous fait évoluer. « Mais avec du temps et de l’entraînement, je suis parvenue à me surpasser. Et ce sera ton cas aussi, si tu me laisses t’entraîner. Je te propose une séance d’entraînement tous les jours. Tu n’auras qu’à venir me voir à la fin des cours. Tu verras, tu progresseras vite » elle avait promis à Alianna de l’entraîner et c’est ce qu’elle ferait. Ce n’était pas juste aujourd’hui. Olympe était bien placée pour savoir qu’elle ne progresserait pas en une seule et unique séance. Mais en s’entraînant tous les jours, elle évoluera rapidement. Ça, elle en était sûre. « En attendant, tu ne dois pas te décourager ou te dévaloriser. Apprend à avoir confiance en toi. Parce que moi, j’ai confiance » dit-elle en pointant son doigt dans sa direction. La motivation, la persévérance et le courage. Voilà ce qui la ferait progresser. Il allait juste qu’elle travaille sur la confiance en soi de son côté. Olympe lui apprendrait à se battre, mais cette confiance, elle devrait l’acquérir par elle-même. « Aller on y retourne ». L’entraînement vient seulement de commencer. Pas de pause. Olympe n’avait pas l’intention de la ménager. « Cette-fois ci c’est moi qui vais t’attaquer. Reste sur tes appuis, essai de bouger le moins possible. Sers toi de mes attaques pour les retourner contre moi » elle lui donne quelques conseils avant de se mettre en garde « Prête ? ». Elle lance sa première offensive. Un simple coup de poing bien placé. Puis un deuxième. Un coup de coude. Un corps à corps rapproché. Ses mouvements sont assez lent au début pour lui donner le temps de s’habituer au rythme. Puis elle accélère petit à petit jusqu’à les enchaîner avec rapidité. Terminant par un coup de pied retourné. Le tout est qu’Alianna apprenne à esquiver les coups sans trop se fatiguer, à parer quand cela est nécessaire. Et enfin à utiliser ses attaques pour les retourner contre elle.

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Si je dois être totalement honnête avec moi même, j’admet que c’est grisant !
Je n’ai jamais vraiment eu l’occasion de me battre. Alors, la plus part des gens qui me connaissent se disent que j’ai toujours fuis la confrontation. La vérité n’est pas vraiment là. Il faut dire que j’ai peut-être été couvée un peu trop dans mon enfance pour commencer. Unique fille de mes parents, ma mère se refusait à l’idée qu’il puisse m’arriver quoi que ce soit. Les jeux de brute ? Les mauvais coups arrivés par erreur ? Ce sont des choses que je n’ai jamais connu… Peut-être que le blocage de ma louve intérieur date de bien avant que tout arrive ?
Je remet tout en question, ma personnalité, le passé, le présent. Car même si aujourd’hui l’idée de gagner paraît totalement surréaliste, je sais qui je ne veux plus être. Et si je dois perdre, je ne le ferais pas dans tout donner cette fois-ci. Mes faiblesses m’ont déjà fait perdre bien trop de personnes. Elles m’ont presque condamnées a me perdre moi même. Si un changement doit opéré, je n’en ai pas le moindre doutes : c’est ici qu’il aura lieux !

Ici, dans cette forêt. Dans cette clairière que j’ai foulé à de nombreuses reprises. Cet endroit où j’ai joué alors que je pensais inimaginable de pouvoir tuer quelqu’un. Celui la même où j’ai entendu les histoires de magie, de loups et de vampires qui ont marqué notre histoire.
Aujourd’hui je me rends compte que je suis peut-être plus attachée à cet endroit que je ne le pensais. Je m’en rends compte tout en écoutant les paroles d’Olympe. Du temps, de l’entrainement. Au fil de ses mots j’ai l’impression de revoirs ces loups de la meute que je trouvais impressionnant passer des heures ici. Jouer a « des jeux de grands », a des jeux «  trop dangereux » pour moi. Je les admirait, et si j’ai toujours eu conscience d’être une louve, je rêvais de devenir une louve forte. Comme celle qui se trouve devant moi aujourd’hui. Il faut croire que je me suis laissé allé depuis. L’enfant que j’étais serait bien triste si elle me voyait aujourd’hui. Et si … et si le secret était simplement là ? Si tout résidait seulement dans l’idée de croire, si l’enfant en moi avait encore le devoir de rêver pour rendre ces progrès possibles ? Si la motivation qu’elle disait sentir en moi venait aussi de là : de cette nature qui me pousse a le vouloir finalement ?
Mais pourtant aujourd’hui je suis encore bien loin d’être une guerrière. Ces simples mots « Apprend a avoir confiance en toi. Par ce que moi j’ai confiance » me réchauffent le coeur et l’âme, et finalement me donnent une motivation supplémentaire. Peut être un petit secret en plus : l’envie de ne pas lui faire perdre son temps.
L’envie de ne pas la décevoir, et mieux encore : de la rendre fière de moi !

« On y retourne ! » Répétais-je alors a mon tour tant pour acquiescer que pour me donner plus de motivation.

Je suis prête a y retourner, cette fois je donnerais tout ! A vrai dire ce premier exercice aura fait monter mon adrénaline, au point que je trouve cette sensation grisante. En fait malgré mes faiblesses multiples, je pense que j’avais ce besoin primaire – et bien enfoui – de me défouler. Après tout ce qui s’est passé, tant ces dernières années que pendant les semaines qui venaient de s’écouler. Après tout ce que j’ai pu affronter, c’est comme si aujourd’hui c’est moi qui prenait plaisir a cogner. J’aurais presque pu rougir de ce sentiment si j’avais du y mettre ouvertement les mots. Seulement, il faut croire que la jeune louve de la meute fait preuve d’un peu trop de fougue !
J’avoue que je reste stupéfaite quand soudainement elle annonce que cette fois, c’est elle qui attaquera.

« Que.. att… Mais ! Je suis pas pr... » Commençais-je a balbutier…

Non Aliana, ce n’est pas la moment de flancher ! Pas maintenant ! D’ailleurs, personne ne m’a jamais demandé si j’étais prête a affronter un monstre dans ce genre. Personne ne m’a jamais demandé si j’étais prête a avoir le coeur brisé… Peut être qu’il serait temps de me préparer à l’imprévu ! 
Je ravaler mes mots, faisant mine de rien. En croisant le regard d’Olympe je me redresse, en m’ancre dans le sol du mieux que je le peux. Genoux légèrement flechis a l’avance. A vrai dire, j’anticipe déjà la puissance d’un choc. Prête ? Non, absolument pas, mais il était temps. Aujourd’hui commence un nouveau chapitre.

« Prête ! »

Un premier coup, puis un second. Ils s’enchaînent mais je comprends rapidement qu’Olympe se retient. Évidement j’aurais du m’en douter. Après tout on est venu m’entraîner, pas m’exécuter simplement au premier combat ! Les premiers coups son simple a voir venir, pourtant leur placement me met facilement en difficulté, mes gestes sont plutôt brouillon et tarif.
Un premier coup finira par m’atteindre au bout d’un moment, la cadence accélère et il vient se loger  sous mes cotes. Je souffle, un grognement s’échappe de ma bouche. Alors que je pensais perdre le fil c’est comme si mon corps avait décidé de prendre le contrôle de lui même et intercepte le coup suivant plus rapidement.
J’ancre encore plus mes appuis sur le sol, cherchant de plus à détourner les coups d’Olympe plus qu’à la repousser. Cherchant a lui faire perdre le rythme de ses mouvements en changeant leurs trajectoire. Je ne l’aurais jamais a la force brute… Alors que je fais ce constat je remarque son pied droit qui arrive au niveau de ma tête. Je place un bras assuré pour intercepter le choc, m’écartant de sa trajectoire, avant de m’aider du second bras pour entraîner l’assaillant dans la direction que le coup prenait initialement.
Trop fière, trop sure de moi pendant un instant, je perds l’équilibre. Pendant un instant j’imaginais tomber, mais je me rattrape plutôt bien, décalant ma jambe gauche vers l’arrière pour reprendre un appuis solide. J’ai vacillé, mes genoux ont pliés dangereusement pendant un instant. Et même si je ne devrais pas finir la journée, et les suivantes dans de nombreuses ecchymose, ma fierté du jour est là : je n’ai pas plié cette fois ! Et ces marques de coups, je sais qu’elles auront un but précis. Faire de moi celle que j’ai souhaité être depuis toujours.

Joyeuse, je me laisse emporté par un excès de fierté. Je baisse ma garde et lui adresse un sourire rayonnant. «  Alors ! En fait c’était pas si mal ! ». Ni une ni deux je me retrouve sur les fesses. Je venais d’apprendre une bonne leçon. Fanfaronner n’a jamais servit personne. Ne pas se déconcentrer pour ce genre de sottises. Olympe avait simplement profiter de ma distraction pour appliquer une balayette discrète et bien placée derrière mes genoux. Une fois au sol, j’éclate simplement de rire. Emportée par l’euphorie du moment.

« On y retourne ?! » Demandais-je alors en sautant sur mes jambes. « On a du travail, mais je vais peut-être commencer a croire qu’on peut faire quelque chose de moi ! » Plus déterminé que jamais, il semblerait que ce voyage au coeur de ma meute natale me permette de faire la paix avec la louve en moi. Me procure simplement la dose d’espoir dont j’avais besoin.  

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Les rôles s’inversent cette fois-ci. C’est Olympe qui attaque et Alianna qui doit se défendre. L’alpha commence doucement afin que la louve s’habitue au rythme. Pour l’instant, elle ne s’en sort pas trop mal. Il y a du potentiel même si elle n’est pas assez confiante dans ses gestes. Comme elle le disait, pour progresser, elle allait devoir travailler sa confiance en elle. Ça, il n’y avait qu’elle qui pouvait le faire. Olympe pouvait seulement l’aider en l’entraînant. Mais l’entraînement ne suffirait pas. C’était un travail intérieur qu’il fallait réaliser. Olympe accélère ses attaques, alternant entre les plusieurs parties de son corps. Jusqu’ici, Aliana tient bon malgré les coups qu’elle a reçu. Olympe s’en réjouit. C’est vraiment bon pour un début. Aliana a un bon équilibre, elle arrive à jouer sur ses appuies et à tenir sur ses jambes. Elle se rattrape rapidement, c’est un bon point à noter. Cela semble être son point fort. Plusieurs seraient déjà tombés, pas elle. Malheureusement, une seconde d’inattention suffira à la mettre en échec. Olympe profite de son rejouissement pour lui faire une balayette discrète. Aliana finit les fesses par terre. « Dommage, il ne faut jamais baisser sa garde ». Soudain, la rousse se met à rire. Son rire est communicatif et Olympe se laisse entraîner.

La jeune louve est déjà prête à recommencer ce qui fit rire de plus belle la brune. « Quel entrain ! J’apprécie ta motivation ». Il en faut pour apprendre à se battre et Alianna ne semble pas en manquer, bien au contraire. C’est pour ça qu’Olympe croit en elle et ne doute absolument pas de son potentiel. Elle deviendra une grande louve. « Évidemment qu’on le peut. Tu es une Dorman, tu as l’âme d’une guerrière ». Après tout, Alianna faisait partie de l’une des meutes les plus puissantes du continent. Son cousin en était l’alpha, ils avaient le même sang. Elle savait de quoi les Dorman étaient capable. Alianna n’échappait pas à la règle. Elle aussi avait ces attributs cachés, elle devait juste l’aider à les révéler. « Mais pour tenir la cadence dans un combat. Il faut un bon cardio ». Alianna s’attendait peut être à continuer à se battre ? Eh non. Olympe avait une autre idée en tête. Maintenant qu’elle avait pu analyser son niveau en combat, elle allait devoir développer son endurance physique. Le combat ne s’arrêtait pas à se battre l’un contre l’autre. Pour l’améliorer il fallait entraîner son corps. « Je veux que tu fasses trois fois le tour de la forêt en courant » en plus de travailler son cardio, ca lui permettrait de travailler ses jambes. Oui, la forêt aux alentours était grande. Oui, c’était inhumain de demander un truc pareil. Mais Aliana n’était pas humaine, c’était une louve. Olympe avait promis de ne pas la ménager et c’est ce qu’elle faisait. C’était pour son bien après tout. Combien de fois son père l’avait fait courir ? Elle se faisait d’ailleurs punir si elle ne finissait pas sa course dans les temps. Évidemment, Olympe ne la punirait pas. Elle n’était pas comme son père. Mais forcé de constater que ces entraînement extrêmes avaient marchés. Elle était forte aujourd’hui. « On s’occupera de ton renforcement musculaire ensuite » ça aussi c’est important. On peut savoir se battre, placer ses coups correctement mais si on a aucune force, les coups n’auront pas beaucoup d’impact. Heureusement, Aliana est une louve. Elle a déjà une force surhumaine et une vitesse plus grande. Ce qui prendrait des années à un humain, ne prendrait que quelques mois pour elle. Avec son métabolisme, aucun doute qu’elle progressera rapidement. De plus, ça l’aidera dans le combat. Elle sera plus endurante, pourra tenir plus longtemps et assener des coups plus puissant. « C’est parti, top chrono » dit la louve en activant le chronomètre sur son téléphone. Ainsi, elle pourrait visualiser son évolution au cours des semaines à venir. Le but étant qu’Alianna amélioré son score un peu plus à chaque fois.

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Finalement, on pourrait presque dire que je me suis prise facilement au jeu de la bagarre. A chaque coup encaissé, c’est comme si j’encaissais un de coup porté par la vie. Chaque fois que je pouvais en porter un, c’est un des coup que je souhaite lui rendre. L’expression de toute cette colère, cette rage que je porte en moi depuis les trois ans qui ont précédé ma transformation. En vérité c’est comme si pour la première fois, cette partie sombre de moi même trouvais un moyen d’exister.
Pour tout dire, a cet instant je me sens comme le premier soir de transformation où j’ai pu courir sous le regard de la lune. Inévitablement un autre souvenir qui me ramène a l’alpha… Mais tout ça pour dire que comme cette nuit là, je me sens entière. Un moment où la louve et l’humaine cohabitent pour ne faire plus qu’un. Des moments rares qui font naître une certaine euphorie en moi. Et a force de me prendre au jeu, de donner le meilleur de moi même, alors oui, je commence a entrevoir une issue a tout ça. Une issue peut être pas si désastreuse que ce que je voulais croire jusque là.

Olympe souligne ma motivation, et je dois avouer que ça me galvanise encore d’avantage. Pourtant, mon corps n’a clairement pas l’habitude de recevoir autant de coups, ni même d’en donner. Je remercie d’ailleurs mes gênes de louve qui me permettent de récupérer alors que nous ne faisons que parler.
Le sourire au lèvres je m’attendais a attaquer un nouvel exercice de corps a corps. Mais évidement, la violence en elle même ne suffit pas. Alors certes, je me retrouve coupée dans mon élan. Mais, courir m’a toujours permis de me vider l’esprit. Disons simplement qu’aujourd’hui je ne suis pas la pour me détendre. Mais pour me surpasser. Et même si la distance donnée peut paraître démesurée, nous savons elle comme moi, qu’un tour me fatiguerait a peine en vérité. De plus, je me suis interdite de me plaindre, pas une fois. Si j’ai voulut tout ça, ce n’est pas pour rien.

« Trois tours de forêt ! C’est noté. »

Olympe lance le chrono, et je m’élance a mon tour.
Cette forêt je l’ai toujours connue, je pourrais presque dire que j’y ai grandit. Même si j’ai aussi bénéficié de la belle résidence de mes parents. Je la connais déjà par cœur. Mes première foulées sont lentes, du moins plus que les suivantes, et ainsi de suite. Plus je cours, plus je me sens à l’aise. Et en fermant les yeux, plus le temps passe, plus j’ai l’impression de pouvoir visualiser la course du loup. Mon sourire s’élargit, et ma respiration se stabilise. Je saute pour la deuxième fois au dessus d’un arbre mort avec l’agilité d’un animal de cette forêt. Pas de doute, je me sens ici chez moi. C’est aussi cette sensation que me donne envie d’avancer. Je refuse de perdre tout ce que j’ai acquis. Le troisième tour commence, et même si je commence a sentir quelques tiraillement dans mes jambes je force et continu de me donner. Je visualise, comme si ce monstre était derrière moi, avec la conviction profonde qu’un jour il sera devant. Un jour cette course me servira a devenir le prédateur.
Je finirais alors par revenir au point de départ, des feuillages pleins les cheveux, quelques griffures de branches sur le visage et il faut l’admettre quand même éssouflée. Mais je revenais avec la satisfaction du travail bien fait.

« Dis moi, t’en a entraîné beaucoup d’autres avant moi ? » Simple curiosité, faut dire que depuis qu’elle avait réjoins la famille, j’avais toujours porté une certaine admiration a Olympe, sans avoir eu plus d’occasion que ça de créer des liens. Il faut dire que nous n’avons pas eu beaucoup de temps pour le faire avec ce qui m’est arrivé toutes ces dernières années…

« Et si je peux me permettre une autre question, tu l’as activé a quel âge toi ? Je veux dire, la transformation. » Je me demande parfois si j’ai tant de mal a apprivoiser la louve en moi parce que nous avons appris a cohabiter récemment, où assez tard. Ou si c’est peut être moi qui l’empêche d’exister.

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