Gare aux crocs [feat Emily]

avec - Emily

Gare aux crocs

Le mystic grill était devenu un lieu de refuge pour Moïra depuis sa transformation. Quand elle ne se sentait pas très bien ou avait la sensation d’étouffer au sein de l’école, elle fuyait les lieux et venait s’installer au comptoir pour y boire un verre de soda et manger un morceau, discutant avec les serveurs et barmans. Cela l’aidait à retrouver une part de son humanité, comme si elle pouvait faire un bond dans le passé. La louve en elle prenait plaisir à ces instants également, l’apaisement la gagnant souvent à force d’échange avec d’autres personnes qui n’étaient pas ceux avec qui elle devait vivre continuellement. Ce jour-là n’avait pas fait exception, sans doute parce que le soir-même elle devait subir sa malédiction, sentir ses entrailles se retourner, ses os se briser un à un jusqu’à oublier qui elle était pour ne devenir que la bête. Sensation qu’elle détestait profondément, la douleur étant toujours trop intense malgré le temps qui passait.

Assise au comptoir, elle grignotait des cacahuètes avec un soft à l’orange à peine pétillant à force de l’avoir laissé à l’air libre tandis que son esprit était plongé dans les méandres d’un autre monde, ressassant les derniers mois écoulés, essayant de comprendre les changements survenus et qui elle était maintenant. Les mouvements alentours interrompirent ses rêveries, la brune leva les yeux au-dessus de son verre, un sourire s’affichant sur ses lèvres en apercevant Emily. « Salut ! Tu vas bien ? » la questionna-t-elle. Emily était l’une des serveuses du Mystic grill avec qui elle conversait régulièrement entre deux clients de la blonde. « Le service se passe bien ? Pas de clients étranges aujourd’hui ? » s’intéressa-t-elle, sachant parfaitement à quel point certains habitués pouvaient mettre l’ambiance mais pas toujours de la meilleure des manières. La louve attrapa son verre et en avala quelques gorgées, appréciant la douceur de la boisson qui avait perdu de son pétillant. « Dis-moi, qu’est-ce qui fait que tu as choisi ce travail ? Ce n’est pas barbant d’entendre tous les clients se lamenter sur leur triste vie ? » Moïra connaissait bien le dicton selon lequel chaque barman est un psychologue. La brune était persuadée que cela devait être éreintant d’être attentif aux autres en continu, à absorber leurs ondes négatives pour qu’ils se sentent un peu mieux dans sa peau. Moïra avait déjà suffisamment en charge avec ses propres émotions et celles de sa moitié, elle ne se voyait clairement pas s’occuper des autres à ce point. « Il faut avoir beaucoup d’empathie pour accepter de prêter tes oreilles pour que d’autres apaisent leurs tourments. » soupira-t-elle, pleine d’admiration.

KoalaVolant

Depuis que j'étais revenue à Mystic Falls, j'avais trouvé un emploi. Pas un emploi permettant de rouler sur l'or, mais c'était l'idéal pour me fondre dans la masse et oublier un peu mes tracas de vampire. Et puis, être serveuse permettait de faire quelques rencontres, certains clients étaient plutôt bavards, surtout lorsqu'ils avaient bu un tantinet. Certains n'attendaient même pas d'être ivres pour parler, c'étaient d'ailleurs ceux qui étaient le plus agréables, car l'alcool pouvait avoir des effets néfastes à plus d'un titre. J'avais expérimenté déjà l'alcool par le passé, ce fut l'une de mes tentatives vaines pour contrôler ma soif de sang, j'avais appris à mes dépens que ça ne faisait qu'empirer la chose. Depuis, j'avais croisé la sorcière qui m'avait tant aidée. Mais les souvenirs étaient encore vifs, et mon emploi au Mystic Grill me permettait de m'évader un peu.

Ce soir, la soirée était calme. Les clients allaient et venaient et moi, je parcourais les tables les unes après les autres, servant les uns les autres. Personne de grossier ce soir, pas de bagarre non plus, ce qui m'arrangeait, étant donné que mon régime alimentaire ne me procurait pas un grand contrôle face au sang humain. Alors que je ramassais les verres vides sur une table dont les occupants venaient de quitter le Grill, je fus interceptée par Moïra, une cliente régulière avec qui j'avais eu déjà plusieurs conversations assez sympathiques.

- Salut ! Je vais très bien et toi ?

Elle me demanda ensuite comment se déroulait le service et si je n'avais pas eu de clients étranges, ce qui me fit rire légèrement.

- Non, tout va bien pour l'instant, mais il est encore tôt dans la soirée, tout peut encore arriver ! Même si j'avoue que j'espère que tout va bien se passer, je ne suis pas fan de tout ce qui est... Coups de poing, tables cassées... Et cetera !

Je la vis boire son verre. Je ne savais pas ce qu'elle avait commandé précisément, ce n'était pas moi qui avais pris sa table. Elle me demanda alors pourquoi j'avais choisi ce travail, surenchérissant sur le fait que c'était probablement barbant d'entendre tout le monde raconter sa vie en se plaignant. Je ne perdis pas mon sourire, bien que je devais bien concéder que certaines personnes pouvaient être... Lassantes.

- Et bien ça ne nécessite pas de qualification particulière et ça paye assez bien. C'est vrai que parfois, je me demande ce que je fais ici, mais je garde mon calme et je me dis que ça va aller ! Même si des fois je me pose des questions. Logique, j'imagine.

Je me garderais bien de dire que certains clients pouvaient s'avérer sacrément chiants, il fallait que je reste professionnelle après tout. J'observais autour, le calme était toujours là, chacun mangeait ou buvait sa commande, ou à défaut de l'avoir reçue ou alors ceux qui eurent fini discutaient chacun de leur côté. Mon ouïe me permettrait de me concentrer sur une conversation en particulier si je le voulais, mais à l'heure actuelle la seule qui m'intéressait était celle que je tenais avec Moira.

- De l'empathie oui. Mais généralement ce sont les barmans qui sont en première ligne, si je puis dire ça comme ça. Je suis rarement au bar, du coup je suis souvent obligée de couper court aux conversations, pour faire mon travail. Mais quand les clients sont polis et respectueux, il se peut que je revienne pour discuter.

avec - Emily

Gare aux crocs

Assise à sa table, Moïra était ravie de pouvoir échanger un peu avec la serveuse. Pour la louve, créer des liens en-dehors de l'école était important. Elle avait besoin de toucher à la réalité, à son ancienne réalité. Elle s'intéressa au travail d'Emily, s'inquiéta de savoir si elle ne trouvait pas barbant d'entendre régulièrement des clients se plaindre, se lamenter d'une vie potentiellement merdique ou à tout le moins, pas suffisamment pétillante et heureuse qu'ils ne l'espéraient. Un sourire s'étira sur les lèvres de la brune en entendant la réponse de la blonde. " Au moins, pour l'instant c'est calme. Je comprends que ce ne soit pas très appréciable d'être spectatrice de bagarres alcoolisées. Peut-être que les serveurs devraient être formés à ce type d'évènements, un peu comme les vigiles." Elle trouvait dommage qu'on ne préparait pas suffisamment les gens à subir de tels ennuis. La race humaine avait toujours cette prépondérance à la violence alors qu'il serait plus simple si la communication était préférée, même lorsque la colère prenait le contrôle des sens et de l'esprit.

La louve avala une gorgée de sa boisson et poursuivit la conversation sur un ton léger, interrogeant son interlocutrice sur son choix de travail et s'il ne trouvait pas exaspérant d'écouter les lamentations d'autres personnes. La réponse de celle-ci fit sourire la jeune femme, hochant la tête en comprenant ses propos. " C'est pratique alors d'être serveuse et non barman, tu peux vite te dépatir des personnes trop négatives ou d'un ennui mortel. Et cela te permet aussi de jauger ce que valent certains hommes ou femmes pour voir s'il est possible d'aboutir à une relation positive non ?" Moïra aurait espéré pouvoir jauger ainsi de certaines personnes qui l'avaient entourée par le passé. Elle se demandait si cela n'aurait pas évité certains tracas.

Déliant ses jambes sous la table, Moïra jeta un oeil sur l'horloge murale du Mystic grill et sentit son coeur ratait un battement. Le temps avançait trop vite, beaucoup trop vite. Son instinct lui disait de partir en courant, de fuir rapidement la ville pour rejoindre la sécurité de l'école, tant pour les autres que pour elle-même. Ce soir-là, la pleine lune s'élèverait dans le ciel. Elle n'avait pas besoin de vérifier cet état de fait, elle le sentait déjà dans ses os, comme une douce irradiation des nerfs avant que la douleur se prenne place pour la transformer en animal sauvage et dangereux.

Moïra dirigea finalement son regard vers Emily, un sourire faible aux lèvres alors que la profondeur de son regard indiquait que tout calme s'était évaporé, laissant place à une crainte grandissante au fil des secondes qui s'écoulaient. " Je crains que je n'ai à peine le temps de rentrer à l'école avant que les portes ne soient fermées." déclara-t-elle, la voix légèrement tremblante. Elle craignait surtout de ne pas pouvoir se contenir avant d'y être enfermée. " J'apprécie vraiment notre discussion mais je ... " Un élan de douleur lui lança dans le bras, la faisant légèrement grimacer. Les premiers signes de transformation commençaient à apparaitre. " Désolée, ma tête, ma tête me fait horriblement souffrir tout à coup." s'excusa-t-elle avant de se redresser et prendre son sac, oubliant son téléphone sur la table alors que la jeune louve accélérait le pas pour passer la porte du Mystic grills.

KoalaVolant

La discussion allait bon train entre la serveuse que j'étais et la cliente qu'était Moïra. J'affirmais que tout était calme ce soir pour l'instant, mais que la soirée ne faisait que commencer. Je lui avouai également que je n'aimais pas trop ce qui concernait ce qui était bagarres de bar, alors mieux je me porterais si cela ce soir ne se passait pas.

- Oui, c'est vrai. Mais je ne suis pas sûre que ça fasse baisser les chiffres, quand les gens veulent se battre ils trouvent un moyen de le faire.

Elle avait raison sur un point: au moins savoir se défendre. Bien évidemment, moi je savais me défendre, avec ma force, ma vitesse et mon agilité surnaturelles, même si elles étaient moindres. Je devais bien avouer que, face à un gros colosse, je devrais naturellement m'incliner, sinon j'attirerais les soupçons, et je ne savais que trop bien que les chasseurs ont des yeux partout. Les autres serveurs, eux, risqueraient de se retrouver plutôt démunis .Je vis la jeune fille boire une nouvelle gorgée, alors que nous poursuivions une discussion plutôt tranquille. Elle ne savait pas à quel point elle avait raison. Le métier de serveuse était idéal pour faire connaissance et parler un peu, mais sans trop en révéler. Juste pouvoir déduire si quelqu'un est prompt à la discussion, ou s'il souhaite juste vider son sac. Généralement, pour ce dernier cas c'étaient les barmans qui s'en chargeaient ! Les serveurs n'avaient pas vraiment le temps de s'attarder. Mais nous prenions parfois du temps pour certains clients, les plus agréables, comme le temps que je prenais actuellement avec Moïra. Elle sembla cependant soudain quelque peu perturbée. Je levais un sourcil, elle regarda l'heure, et donna l'impression soudain d'être en retard. Elle affirma qu'elle n'aurait pas beaucoup de temps avant de retourner à l'école avant la fermeture des portes.

- Tu devrais rentrer, ne t'en fais pas je ne t'en tiendrai pas rigueur.

Alors qu'elle semblait sur le point de me dire qu'elle devrait effectivement y aller, elle grimaça.

- Ca va ?

Moïra prétexta alors un mal de tête, c'était particulier, et ça semblait surtout être très soudain. Je n'eus pas le temps de dire quoi que ce soit qu'elle se saisit de son sac et que, rapidement, elle fut sur le chemin de la sortie. J'étais inquiète pour elle, elle s'était particulièrement hâtée, ce mal de crâne devait être intense. Mais alors que je me retournais pour débarrasser sa table, je vis à sa place qu'elle avait oublié son téléphone. Je posais alors le tout et m'emparais du téléphone, avant de prendre à mon tour la direction de la sortie. Je pus la voir sur le chemin en direction de... Je ne pouvais savoir où.

- Moïra ! Ton téléphone !

Je m'approchais d'elle, elle n'avait pas l'air bien. Il fallait que je lui rende son téléphone avant qu'elle ne soit trop loin, car je ne devais pas trop m'éloigner du Grill, ou je serais mal vue par mes collègues et mon patron. Mais, au vu de l'état de Moïra, tout ça semblait bien secondaire... J'aurais très bien pu aller déposer le téléphone au comptoir si elle était juste partie sans susciter mon inquiétude, mais là je devais m'enquérir de sa santé, et, s'il le fallait, appeler les secours.

avec - Emily

Gare aux crocs

La conversation allait bon train, Moïra s'intéressant tout particulièrement au travail d'Emily et ce qu'elle pouvait voir dans son quotidien. La louve aurait apprécié de passer une plus longue soirée en ce lieu, si seulement ce soir-là n'était pas synonyme de transformation. Malheureusement, un regard sur l'heure entraina un mouvement de panique dans l'esprit de la brune, qui s'excusa sincèrement de devoir partir aussi vite. Les douleurs liées au prochain état de la jeune femme commençait déjà à parcourir ses os, si bien qu'elle ne put cacher ce qu'elle ressentait. Se plaignant d'un mal de tête, elle attrapa ses affaires et se précipita vers la sortie, alternant son regard entre le ciel et le chemin qu'elle devait emprunter.

Un tournis lui prit alors qu'elle se dirigeait vers la rue principale. Elle ralentit ses pas pour s'appuyer sur le capot d'une voiture garée. Il fallait qu'elle se calme, alors elle commença à prendre des respirations plus lente, tentant de ralentir le processus. Moïra eut un sursaut en entendant Emily l'interpeller. Fermant les yeux pour reprendre un air moins paniqué, elle se retourna vers la vampire.

- Oh ! Je n'avais pas remarqué, je suis désolée. Je suis étourdie parfois.

Moïra se frottait les bras pour tenter d'évacuer les picotements sur sa peau, ne voulant pas inquiéter son amie. Marchant dans sa direction, elle tendit l'une de ses mains pour prendre le téléphone, un sourire à peine tracer sur ses lèvres.

- J'espère que cela ne t'attirera pas de problèmes... je n'ai pas envie que tu perdes ton emploi par ma faute.

Moïra était gênée à l'idée qu'Emily puisse avoir des ennuis par sa faute, simplement parce qu'elle n'était pas encore capable de contrôler les effets de la transformation et que, souvent, elle s'éclipsait en retard des lieux qu'elle fréquentait pour retourner à l'école Salvatore. Les picotements doublèrent d'intensité, donnant la sensation que ce n'était pas des aiguilles qui transperçaient ses os, mais une multitude de couteau, qui la firent se plier en deux, alors que ses yeux prirent une teinte inhabituelle. Relevant le visage devenu pâle par l'effort métabolique de son corps, elle jeta un oeil sur Emily pour voir si elle avait remarqué quoi que ce soit, ses yeux reprenant leur couleur brune naturelle. " Décidément, ce maux de tête me donne une sacrée nausée. Je ne sais pas ce qu'il se passe...." mentit-elle, espérant qu'Emily était de ses humaines qui ne connaissaient rien du monde surnaturel et qu'elle ne poserait pas de question si elle avait soulevé un détail étrange.

KoalaVolant

Nous discutions bien, quand Moïra sembla prise de douleurs. J'étais étonnée, il était rare que les gens soient comme ça sujets à douleurs spontanément. J'étais encore loin de m'imaginer que ça pouvait être pire pour la jeune fille. Aussi, je ne lui en tins pas rigueur lorsqu'elle me dit qu'il fallait qu'elle rentre. Ce fut précipitamment qu'elle se leva, et qu'elle prit la direction de la sortie, non sans faire tourner quelques têtes au passage. Mais, alors que je la laissais partir et que je me préparais à reprendre mon service, je m'aperçus qu'elle avait oublié son téléphone. Je pris donc l'appareil avant de sortir à la suite de la jeune louve, l'interpellant alors qu'elle semblait aller de moins en moins bien. Je la vis s'appuyer sur le capot d'une voiture, était-elle malade ? Si tel fut le cas, elle aurait probablement visé en premier lieu les toilettes, sauf si ça n'impliquait pas des vomissements. Elle récupéra son téléphone, mais son état me préoccupait.

- Ne t'en fais pas, au pire ce sera une retenue sur salaire. Je m'en fais davantage pour toi.

Moïra semblait aller de moins en moins bien, et l'idée d'appeler les secours me traversa l'esprit. Oui, cette idée me vint, mais ce que je vis par la suite me fit changer d'avis. Alors que je restais à ses côtés, prête à l'aider si besoin, je pus voir ce changement dans ses yeux. Et ce n'était pas métaphorique: Ses yeux étaient, brièvement, pris une autre teinte. J'aurais pu croire à une hallucination, mais je connaissais assez bien les choses pour déduire que les choses allaient prendre une voie dangereuse, non seulement pour elle, mais aussi pour moi, et pour quiconque se trouverait dans les environs. Elle essaya de faire passer ça pour une simple migraine et une nausée, mais j'avais déjà croisé des loups-garous même si je devais bien avouer que je n'avais jamais été si près de l'un d'eux un soir de... Immédiatement, mon regard se tourna vers la lune, avant de revenir vers la louve.

- Moïra... J'ai vu tes yeux... Plus la douleur qui t'accable... Ne t'en fais pas, tu ne risques rien avec moi. Je ne sais pas où tu voulais aller, mais si tu veux bien, je peux t'emmener, tu y seras plus rapidement si je t'aide.

C'était une idée incroyablement stupide que j'avais eu là, je savais qu'une morsure pouvait m'être fatale, mais entre me faire mordre ou assister à une transformation de loup-garou en pleine ville, au risque qu'il y ait des morts, mon choix était déjà fait. En tout cas, s'il le fallait, et peut-être au risque qu'elle ne soit pas fan des vampires, je me révèlerais à elle, pour lui prouver que, si elle était un grand danger pour moi à l'heure actuelle, j'étais moi la meilleure aide qui puisse lui arriver. Ma vitesse pouvait permettre d'éviter qu'elle ne mute ici. Je lui avais déjà fait comprendre que je savais pour sa nature, et même si je ne lui avais pas dit, le fait que je regarde la lune à ce moment présent m'aurait de toute façon trahie. Quoi qu'il en soit, qu'elle accepte ou qu'elle refuse mon aide, il fallait qu'elle se décide vite, avant de ne plus avoir le choix.

avec - Emily

Gare aux crocs

Moïra acquiesça quand Emily lui indiqua qu'elle n'avait pas à s'inquiéter pour son travail, ce qui ne l'empêchait pas de se sentir gênée. D'autant plus qu'elle-même perdait du temps pour rejoindre l'école Salvatore, où un lieu sûr était prévu pour qu'elle ne blesse personne tout en souffrant des multiples fractures que son corps subissaient à chaque pleine lune.

La vague de douleur qu'elle subissait la fit se plier en deux, l'obligeant à trouver un mensonge pour tenter de justifier son état à la serveuse. Et dans cet état, elle se doutait bien que celui-ci ne devait guère être convaincant. Pourtant, ce n'était pas ce qui la perturba le plus à cet instant précis, mais la réaction de la blonde. Moïra écarquilla les yeux, son coeur manquant un battement par la surprise. Comment cette jeune femme pouvait savoir ce que signifiait les symptômes de la louve ? Un sensation de danger la prit au ventre. Jusqu'ici, Emily lui paraissait inoffensive, et bien qu'elle proposait son aide, moïra restait perturbée par la situation.

" Comment.... Comment tu sais .... ? " murmura-t-elle, indécise, tandis que la louve reprenait sa marche. " L'école, l'école Salvatore. C'est ma destination, avant que la lune ne soit levée..." indiqua-t-elle. " Mais... c'est trop dangereux pour toi.... si je me .... si je.... je ne pourrais rien contrôler." ajouta-t-elle, luttant contre les tensions de son corps, accélérant le pas pour couper par la forêt et éviter les humains. La douleur était telle que Moïra n'arrivait pas à réfléchir clairement. Elle n'avait pas prêté attention aux derniers propos d'Emily, sur la rapidité. Sans doute aurait-elle fait le lien avec les vampires si elle avait réfléchi un peu plus, plutôt que de s'arrêter à l'idée que la serveuse avait compris sa véritable nature et que, de ce fait, elle avait connaissance de cet autre monde qui continuait d'effrayer la louve.

Elle poursuivait sa route, s'arrêtant de temps en temps pour surmonter un spasme, tandis qu'elle surveillait Emily, que cette dernière ne soit pas trop proche d'elle. Moïra était loin de vouloir la blesser. "Tu n'as pas peur ? Je veux dire, je suis une... une .... bête.... un monstre. Tu devrais avoir peur." la questionna-t-elle finalement, alors que l'orée des bois était visible. Ce qui rassurait la jeune louve, au moins elle serait à l'abri entre les arbres si elle n'arrivait pas à temps. Encore une fois.

HRP:

KoalaVolant

Si j'avais été une personne "normale", donc une humaine ignorant tout de ce qui se jouait, j'aurais sûrement appelé les secours. Ou paniqué, ou que sais je. Mais toujours était il que Moira se sentait mal, et oui, j'avais pensé à justement appeler les secours, mais elle ne me laissa pas le temps de le faire, elle quitta le Mystic Grill précipitamment. Peut-être même un peu trop, elle en oublia son téléphone. Je lui apportais donc l'appareil alors qu'elle venait de partir. Elle semblait cependant avoir trop mal pour avancer rapidement. Je me demandais ce qui se passait, pourquoi fut elle prise ainsi de douleurs tout à coup.

Je lui avouais alors que je savais, pour elle, alors que je venais de noter que ses yeux étaient passés au jaune. J'avais, alors, instinctivement regardé la lune, et à ce moment là, je compris instantanément. Sa douleur venait du fait qu'elle était un loup-garou, et la pleine lune arrivait. Elle n'était pas encore à son apogée, ce qui était probablement une chance pour moi, mais si Moira mutait alors que j'étais encore au contact avec elle, je risquais la morsure, et donc la mort. Mais ça ne m'effrayait pas, si je pouvais éviter qu'elle ne tue quelqu'un en ville, alors le risque en aura valu la chandelle. Cependant, Moira sembla surprise, me demandant comment je savais. Un léger et tendre sourire se dessina sur mes lèvres, je voulais la rassurer, mais pas sûr que de lui apprendre ma nature de vampire la rassurerait. Cependant, elle était une personne avec qui je pouvais être honnête, et en cela, j'étais moi-même rassurée. Elle me répondit alors qu'elle devait aller à l'école Salvatore. Je n'y étais jamais allée, mais je savais la situer, c'était un bon début.

- Ne t'en fais pas pour moi, je me débrouillerai.

Je l'aidais alors à se déplacer. Je pris la direction donc de l'école Salvatore, qui n'était pas toute proche, mais je prenais le temps qu'il fallait pour Moira. Lorsqu'elle devait s'arrêter, je m'arrêtais également, mais nous allions tout de même plus vite que si elle avait été seule... Probablement. Je gardais un oeil sur ses crocs, qu'ils ne s'approchent pas trop de moi. Ainsi, pour être sûre, je restais légèrement en retrait, prête à partir à grandes enjambées si jamais sa transformation prenait le tour suivant.

- Je n'ai pas peur non... Je sais ce que c'est qu'être un monstre.

Oui, un monstre... Les vampires n'avaient rien à envier aux loups-garous là dessus. Sauf que nous, les vampires, étions des monstres vingt quatre heures sur vingt quatre. Je me disais que, peut-être, ces mots suffiraient pour faire comprendre à Moïra que j'étais un vampire.