Quincy C. Hamilton | Let's get party | Terminé

On ne peut pas dire que l'enfance de Quincy fut un rêve. Entre un père ivrogne et violent ainsi qu'une mère dépressive laissant les enfants vivre leur vie. Faire ce qu'ils veulent parce qu'elle n'a plus la force de rien. Ni d'aimer et encore moins de la patience. Si ce n'étaient pas les gifles du père qui remettait les enfants à leur place, c'étaient celles de leur mère. Aucun amour dans le cercle familial comportant trois garçons avant Quincy. L'amour n'était pas présent entre eux. Ils se supportaient et se toléraient ni plus ni moins. C'est dans une atmosphère pauvre d'une ville du Michigan que la demoiselle a grandi. Le quartier dans lequel vivait Quincy et sa famille n'était pas la plus sécuritaire non plus. Moins on traînait dans la rue et mieux on se portait.

Mais comment fait-on quand même à la maison lorsque l'atmosphère n'avait rien de sain ? Quincy n'a jamais vécu d'époque de bonheur et de douceur.

En primaire, c'était une élève effacée qui ne se faisait pas remarquer, trop honteuse de sa situation familiale. Alors, forcément, on cache la misère sous un comportement discret. Ce n'était pas une élève foncièrement studieuse, mais elle n'était pas idiote non plus. Elle restait dans la moyenne alors que celle-ci avait pourtant bien plus de capacités qu'on ne pouvait le croire.

Dès l'âge de 14 ans, Quincy fuyait la maison, quitte à faire le mur, pour se rendre à des fêtes pour oublier et fumer. Ressentir du bonheur même durant un moment éphémère, c'était tout ce qu'elle voulait et pouvait obtenir. De toute façon, à son retour, son père était aussi rempli qu'une barrique pour remarquer son absence tandis que sa mère prenait des cachets pour dormir. Sa famille était aussi absente que l'argent. Ses frères ont vite pris leur envol laissant tout derrière, même elle, leur petite sœur.

C'est une rancune sans limite qui prenait le pas dans le cœur de la jeune fille. Peut-être a-t-elle cru l'espace d'un instant que l'un d'eux viendrait à la prendre sous son aile. Mais c'était mieux de vivre avec la famille de leur petite amie sans compter du marmot qu'ils ont pu leur faire.

Sans doute que cela n'a fait que renforcer le caractère si dur et intraitable de Quincy. Si personne ne s'occupait d'elle ni ne la défendait alors, elle s'en chargerait seule. Elle aussi voulait s'en sortir de cette maison, mais pas au point de se faire mettre enceinte comme la plupart des filles du quartier. Sur ce point, la demoiselle prenait toujours des précautions pour ne pas finir avec un ventre rond et un marmot braillard au bout de 9 mois. Clairement, elle ne se sentait pas la fibre maternelle, parce qu'elle savait qu'elle n'avait rien de beau et de bon à offrir. Le côté sentimental n'était pas très développé pour faire naître un sentiment maternel en elle.

Elle qui passait son temps à faire la fête, à sécher les cours et à fumer. Que ce soit dans un coin du lycée ou bien sur le canapé d'un squat à faire brûler le bout d'un joint entre ses lèvres. Sans repère et sans personne pour faire attention à celle-ci, Quincy a pris les choses en main. Menant sa vie comme elle l'entendait et de la façon qui lui plaisait sombrant dans le cercle vicieux qu'elle connaissait. Joint, alcool et parfois des cachets pour dormir quand l'insomnie la prenait.

Si l'école ne disait rien, c'était uniquement parce que la jeune femme avait un bulletin satisfaisant et qu'elle cachait si bien sa situation familiale que les assistantes sociales et la vie scolaire ne se sont mêlé de rien.

Cependant, à l'âge de 16 ans, ces derniers sont intervenus mettant la demoiselle dans un foyer. Ce qui n'était pas le meilleur pour elle. Sans doute que la justice pense que c'est une chance d'être dans un lieu d'accueil pour jeunes. Mais pas pour elle. Il a fallu d'une seule minute de faiblesse pour qu'on la trahisse et ne l'envoie au casse-pipe.

Dans une famille d'accueil, on doit savoir se défendre devenant pire au niveau caractère, à montrer que l'on est fort pour ne pas finir en victime. Néanmoins, elle y a connu pas mal d'abus psychologiques au début, puis des coups. Tous ces gamins, ce n'était uniquement des billets verts aux yeux de la famille d'accueil. Les abus physiques sont arrivés aussi, mais ce sont des choses que l'on tait. Par honte encore une fois. Par colère aussi. Alors, vous comprendrez que la jeune fille ne peut pas faire confiance aux adultes. Toutes formes d'autorités ne sont pas acceptables pour elle.

Donc, à l'âge de 18 ans, elle fuit finissant dans un appartement paumé et pauvre avec un job de serveuse. Rien de bien palpitant pour cette fille qui n'a pas voulu aller à l'université. En grandissant, elle n'a pas eu ce déclic qui vous dit : Faut que tu t'en sortes.

Sans exemple sain, on ne peut pas réfléchir à ça. Surtout quand on vous répète que vous ne ferez rien de bien dans votre vie. Il y a des esprits qui veulent prouver le contraire. D'autres qui croient à ces mots. Et d'autres qui ont baissé les bras.

Certainement que Quincy se trouvent dans les deux dernières cases sans vraiment vouloir l'affirmer à voix haute et l'accepter. Le plus souvent, la jeune fille se réveillait dans un squat à moitié décalé à cause des joints et de l'alcool. La fête, elle la faisait jusqu'au petit matin parce que ce n'est que comme ça, qu'elle sentait un petit bonheur réchauffer son cœur. Elle qui n'avait ni passion ni d'envie de se découvrir un loisir plus sain que de faire la fête.

Un soir, ce fut la fête de trop. Le joint prit était un peu plus fort que d'habitude et bien évidemment, elle a perdu pied avec la réalité. Elle a senti une vive douleur au niveau de son cou goût puis elle n'arrivait plus à respirer. Le lendemain, c'est l'esprit embrumé qu'elle se reconnecte avec une soif affreuse la prendre à la gorge. Gorge qui la brûlait tant elle avait soif. Ce qui l'effraya, c'est que ce n'était pas une soif normale. Alors, elle se laisse aller, buvant le sang de la personne à côté d'elle. Avant même de comprendre ce qui lui arrivait, Quincy en était à son troisième corps vidé. L'euphorie la gagnant sans savoir pourquoi. Se sentir vivante alors que celle-ci était devenue différente. S'effrayant même elle-même.

C'est un peu entre deux mondes qu'elle poursuivit sa vie. Faire la fête en allant de ville en ville. La jeune fille avait quitté son boulot en envoyant chier le propriétaire. Il arrêtera de lui foutre la main au cul comme ça. Elle n'aurait plus à le supporter.

Après cette épisode sous le goût d'une reconnaissance sanglante, c'est seule et sans guide qu'elle découvrit les capacités qui entouraient sa vie nocturne. Quincy rencontra des personnes comme elle durant l'année qui a suivi sa transformation. Celle-ci se cherchant une nouvelle utilité souhaitant comprendre pourquoi elle. Après tout Quincy n'était pas la demoiselle la plus marquante qui soit. Ou peut-être que si, et qu'elle ne se voyait pas comme certains pouvaient la voir.

En réalité, même humaine, Quincy parvenait à captiver les regards par sa manière de vivre, de retomber sur ses pieds et ne devoir rien à personne. Tout ce qu'elle avait pu avoir, c'était grâce à elle. Mais quand on vous traite comme une moins que rien, on pense que ce que l'on possède, c'est grâce à une chance soudaine qui vous couve. C'est soudain, réconfortant et chaleureux l'espace d'un moment. Mais c'est une sensation que l'on oublie rapidement. En devenant vampire, cela n'a pas changé, cela semble même s'être exacerbé. Tout du moins, c'est l'impression qu'elle en avait.

Courant fin d'année 2030, en octobre plus précisément, Quincy rencontre une personne qui estime qu'elle vaut plus que ce qu'elle montre. La première personne à l'avoir suffisamment touchée. La première personne à l'avoir complimenté et à le penser. Ce qui intrigua Quincy, c'est que cette personne lui a dit qu'elle pouvait tout apprendre et réapprendre d'une certaine manière dans une école en Virginie. L'école Salvatore. Une école qui compose des élèves de tout horizon et d'une nature non-humaine.

Des loups-garous. Des sorciers et des sorcières. Des vampires également. Et récemment des créatures oubliées qui revenaient doucement.

Il faut l'avouer. Cela capta l'intérêt de la jeune femme de vouloir s'y rendre afin de constater d'elle-même ce que vaut ce lieu. Quincy prit néanmoins son temps pour y aller, mais en septembre 2031, elle se décide à frapper à la porte de cette école. Elle se sentait un peu comme une VIP avec la lettre de recommandation qu'elle avait dans la main. Enfin, disons que ce n'était qu'une simple lettre. Quincy fit donc son inscription auprès du directeur de l'établissement. Elle n'était pas forcément pour raconter son histoire mentionnant juste le fait qu'elle venait d'une famille à problèmes où chacun vivait pour soi et que c'était bien mieux comme ça, de se refaire une vie sans eux. Elle apprécia le caractère respectueux de cet Alaric Saltzman. Il n'a pas cherché plus, mais autant dire que ce n'était pas marrant de passer d'une alimentation de sang humain à celui animal. Mais la jeune fille se prêta au jeu de ce changement. Faire un petit effort et voir ce que le système scolaire de l'école allait vraiment lui apporter.

En fait, Quincy ne changea pas vraiment sa manière d'être. Peut-être était-elle un peu plus sociable, mais elle aimait jouer son rôle de peste au verbe acerbe. Elle trouva même un certain bien-être dans ce lieu, sans doute le style vivant et ancien de l'établissement. Elle a pu se faire une place sans problème et avoir un groupe d'amis. Continuer ses frasques malgré tout, parce que les vieux démons sont toujours là, à titiller sa faiblesse.

Comme dit l'adage qu'elle a créé : La tentation, c'est mieux quand on y cède.

La psy de l'établissement n'est pas la personne qu'elle préfère. Quincy continue de se fermer et de ne pas raconter grand chose. C'est la seule case par laquelle elle n'aime pas passer. Ce genre de personne, elle en a trop vu au cours de sa vie pour éprouver un sentiment de confiance.

Qui aurait pensé qu'en dehors de la miss je-sais-tout empli d'empathie qu'était la psy ou conseillère d'orientation, Quincy éprouve un plaisir certains à évoluer dans cette école. Mais bien sûr, elle ne l'avouera pas. Jamais à voix haute. Elle aime garder l'attitude de la fille blasée qui ne se laisse pas approcher avec un sourire et de simples paroles de gentillesses. Elle en a trop connu avant et c'était plus souvent des mensonges. Sauf de cette personne qui a pu lui dire droit les yeux, qu'elle a plus de valeur qu'elle ne le croit.

Quincy veut croire qu'elle a une place ici-bas. Il est temps de ne plus douter et de foncer vraiment vers ce qui a pu lui faire peur jusqu'à présent.