girls ? it's the night ! - Cassie ♦ Liya -

Chiron lui avait dit de trouver de l'intérêt à ce monde. D'offrir une chance aux êtres qui vagabondaient cette terre à une époque bien lointaine de celle que Méduse a pu connaître jusqu'à présent. Mais comment éprouver de l'intérêt lorsqu'on a ce collier. Celui d'un chien qui obéit bien sagement aux commandements de son maître. D'une certaine manière, la jeune femme se sentait nue sans l'entièreté de ses pouvoirs et d'une autre part libérée du venins de toutes les vipères qui composaient sa chevelure. Des vipères qui représentaient la part sombre de la femme. Celle que tout le monde possède, mais qu'ils sont loin de montrer véritablement. La malédiction de Méduse était de personnifier tout cela et non pas quelque chose en rapport avec la luxure comme pouvait le certifier certains écrits à son égard. Des mensonges pour la plupart.

C'était lassant de s'occuper d'une bande de gamins perdus dans leurs émotions et dans la découverte de ces dernières. En vérité, il y a des moments où Méduse éprouvait un amusement caché devant les vicissitudes de la vie que pouvait éprouver un adolescent de cette époque. Qu'importe sa nature, elle restait loin de la grande cruauté de l'époque de Méduse. Pour elle, ce n'était que des chiots à peine capables d'aboyer et de mordre. Ils avaient tant à apprendre encore. Comment Chiron pouvait éprouver un intérêt sur l'éducation de ces êtres insignifiants.

En évoluant dans la ville et toutes les rues de celle-ci, en cette nouvelle soirée sans lune. Méduse pouvait apercevoir les tourments exaltants et les excitations de ces personnes profitant d'un weekend mérité. Ce genre de chose, Méduse n'y connaissait pas grand chose en réalité. Les festivités étaient si différentes à son époque. Un temps où elle était humaine et où elle était l'une des grandes gardiennes du temple d'Athéna. Elle se souvient encore de la bonne odeur des plats. Du goût succulent des fruits qui longeait son palais avec délectation. Du rire des enfants que les prêtresses accueillaient pour leur offrir une vie meilleure. Un enseignement pour faire d'eux des personnes qui deviendront importantes à leur façon. Un temps où elle était entourée et aimée. Un moment où elle n'était pas cette femme froide et ennuyée de tout. Si elle avait été la Méduse d'autrefois, bien avant sa malédiction, sans doute aurait-elle été comme Chiron à chérir tous ces enfants.

Mais voilà…

Le résultat de toutes ces traques intensives à son encontre n'ont fait nourrir les paroles venimeuses des serpents sur sa tête. La réalité est là frappant de sa violence si particulière.

Méduse s'éloigne marchant au gré de son envie. Elle va en dehors de la ville percer les ténèbres qui tentent de mordre ces rues encore éclairées. Un aspect plutôt sécurisant pour une créature qui s'est laissée bercer par les ténèbres d'une caverne décorée de trésors et de statues pétrifiées par son regard. Des êtres qui ont voulu jouer avec le feu et qui ont fini par se brûler. Ne comprenant que trop tard que Méduse ne possédait pas que le pouvoir de transformer en pierre, mais que c'est une guerrière émérite. Le temps a oublié qu'elle était l'une des gardiennes d'Athéna. Ce qui signifie être la meilleure guerrière. Son cœur se perce et se serre à cette pensée. Sthéno et Euryale restent dans sa mémoire malgré leur trahison. Ces dernières resteront à jamais des sœurs pour la créature.

Une musique étrange vient titiller son oreille. Curieuse, elle la suit pour se retrouver devant un établissement aussi immense que l'école.

Humanity.

<< Voilà qui est fort étrange comme nom. >> Fit-elle pour elle-même alors qu'elle observait cette queue de personne qui n'en finissait plus. Mais en approchant, l'homme qui semble garder la porte autant que Cerbère celle des Enfers invite Méduse à entrer. Une invitation à laquelle celle-ci répond par curiosité même si elle ignore pourquoi elle a eu à ce passe-droit.

La salle est bondée de gens qui dansent et s'embrassent pour certains. Méduse observe un instant avant d'évoluer dans la salle comme une reine devant une foule qui s'écarte devant elle. C'était un peu amusant, mais celle-ci pressentait bien que ces êtres étaient différents du commun des mortels.

Méduse parvient au bar et s'installe de son côté, bien tranquille pour avoir une vue des plus ouvertes sur la salle où les gens se défoulaient comme si plus rien n'existait si ce n'est eux et l'extase qu'ils pouvaient ressentir. Un verre atterrit bien vite devant Méduse qui le regarde, intrigué.

Offert par la maison ?

La jeune femme arque un sourcil comprenant que le barman le lui offrait alors qu'il n'y avait aucune raison pour qu'il le fasse. Mais tout cadeau est le bienvenu. << Je ne dis jamais non à un cadeau… Mais ça ne sous-entend pas que je vous dois quelque chose non plus. >> Sans détour. Froide et attirante, c'est ainsi qu'on la percevait et qui semblait plaire au barman.

Elle goûte ce breuvage avant de poser son regard sur deux femmes qui lui semblent avoir aperçu à l'école Salvatore.

Le monde est petit, n'est-il pas ?

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