Du rififi au cours [Rebecca]

J'avais encore du mal à m'adapter à ce monde, à ses coutumes, mais je me fondais dans la masse en étant comme une princesse pour chacun. Seulement, j'étais encore plus nostalgique de ma vie dans la cité, des discussions avec mon père ou ma mère et d'être auprès de l'homme que j'aimais. Parfois, je me réveillais avec une larme coulant sur ma joue. Mon chez moi était si loin, et j'en rêvais davantage à chaque minute qui passait. Ce jour-là, j'avais une envie irrépressible de ne pas me lever de mon lit mais je devais y aller, car pour rester au sein de l'établissement, je devais suivre les cours. Je me persuadais qu'il était temps d'y aller. Je me préparais arborant des habits plutôt tendances en laissant détacher mes cheveux et en descendant pour aller en cours.  

Je croisais sur le chemin des garçons commençant à siffler et je leur dis ouvertement un « dans vos rêves les gars » Alors qu'ils étaient complètement stupéfaits, je souriais continuant d'avancer tranquillement vers la salle de classe. Je m'installais au fond, me disant que ce cours pouvait être grandement intéressant et même cela me changerait les idées. J'avais eu beaucoup de cours au sein de la cité et je me sentais parfois plus en avance que d'autres. Cependant, j'étais toujours avide d'apprendre davantage de choses. Je m'installais vers le fond afin d'écouter le cours avec la plus grande attention. Je sortais d'ailleurs cahiers, stylos et autres choses liées à la scolarité. J'étais intriguée par toute cette pratique bien loin de ce que j'avais à la cité où c'était par les livres et uniquement de cela que je devais apprendre les pratiques. Le culte du secret était monnaie courante au sein du lieu.

Soudain, en entendant le professeur Mr Galanis, je me dirigeais pleinement vers son bureau comme les autres. Je devais me montrer polie afin de respecter le professeur.

« Bonjour, Mr le professeur ! » Je le regardais touchée par cette attention.

Je pris ensuite un bout de cette galette, la savourant pleinement. Je n'avais jamais goûté à cette coutume auparavant, et heureusement, j'avais enfin réussi à réparer cette injustice. Je fis signe au professeur comme pour le remercier d'une telle attention alors que les autres étaient loin d'être aussi reconnaissant. Je me demandais même où était la reconnaissance, à croire que penser à soi était mieux, alors que cela causerait inexorablement la perte de la nature à tous les niveaux. Nous étions liés ensemble et pour l'éternité. Chacun mangeait et celui qui se prenait pour quelqu'un d'arriver avait eu la fève. Je le vis bouger en guise de la victoire, mais je ne devais pas rentrer dans ce jeu. Ayant terminé ce morceau, nous étions partis à nos places  respectives. Je me sentais enfin prête à vivre un moment normal et d'insouciance, même sans étant jugée.

Cependant, j'avais pensé trop vite alors qu'un élève, un loup de surcroît, avait fouillé dans mon sac, ayant repéré un poème que j'avais pu écrire en pensant à ma famille, à mes racines, au prix de la guerre. Il rigolait, et il passait le mot aux autres qui rigolaient à leur tour. Je me demandais comment ils pouvaient être dingues que j'essayais de me défendre en essayant de récupérer le morceau de papier, mais c'était comme impossible. Je me sentais pour une rare fois impuissante, et puis d'utiliser mes dons, ce serait m'abaisser à un niveau que je refusais de franchir. J'étais enfin sauvée lorsque le professeur vint à ma rescousse que je souriais timidement. Je n'osais pas parler devant le professeur et tout le monde. J'avais en quelque sorte honte d'avouer le pourquoi ce qui était arrivé. Pourtant je ne devrais pas en avoir honte, en quelconque manière, Je pris une grande respiration, car il était temps d'avouer ce qu'il s'était passé.

« Il a fouillé dans mon sac en prenant un poème que je commençais à écrire sur ma famille, sur ce que j'avais vécu, et c'est une partie de moi. J'étais émue rien que d'évoquer ce que je cachais à un grand nombre. La guerre m'avait grandement affectée, et j'avais payée le prix fort. Merci Monsieur d'être là, je me sens plus rassurée. L'argumentaire de celui à l'initiative de tout cela me faisait bondir que je devais me retenir de dire ce que je pense. Il doit penser qu'une princesse est impossible à voir selon l'époque d'aujourd'hui, mais pourtant, oui j'ai vécu la question du royaume et des guerres. Je m'en suis sortie, mais j'ai perdu un grand nombre de proches, que pour extérioriser, j'ai besoin de l'écrire, de mettre une mélodie dessus. Je versais une larme en pensant à tous les moments aussi uniques que mémorables au sein de ma famille et en particulier de ses moments où je discutais avec mon père non loin de la forêt, de la nature. C'était des moments rares mais que je chérissais depuis. Je pourrais récupérer mon poème s'il vous plaît ? Je le regardais avec une vive émotion alors que le certain Monsieur Martin, je ne calculais même pas ses paroles. C'était une certaine manière subtile de lui montrer sa bêtise. De tout cela, il pensait avec d'autres camarades que je racontais des bêtises, que j'étais sûrement une fille superficielle et il a profité. » Je baissais mon regard tellement j'étais prise par l'émotion ou ma bêtise de m'être trimballée avec le bout de mon poème. Seulement, je désirais continuer, car cela m'aidait à me faire ma place au sein du lieu.

Je ne savais pas du tout ce que l'élève allait prendre mais je désirais le voir vraiment être puni. Je n'étais pas objective, il était vrai, mais j'étais touchée par l'action de cet élève plus que je ne le désirais.

Même si ce monde était difficile, je me mettais en quatre pour m'adapter à ses codes, quitte à ce que je sois considérée comme une princesse. Seulement les apparences étaient souvent trompeuses. Les discussions si banales étaient loin de ses mises en place au sein de la cité, de ses coutumes ou même de ses pures traditions. Cependant, jamais je ne me serais doutée qu'un être de la sorte puisse faire étalage de ma pure souffrance, de cette nostalgie qui était le garant d'un héritage unique, mais aussi de mes profonds tourments. Tout le monde me manquait, et même dans ses instants, je me serais réfugiée près de l'homme que j'aimais. Seulement, je me trouvais loin de toutes ses personnes et que je ne savais comment retrouver un repos. Heureusement ce professeur était là et j'en étais profondément touchée. Je ressentais pour la première fois depuis fort longtemps un soutien. Je n'avais pas l'habitude de parler mais pourtant, je devais si je voulais enfin me sentir au mieux. Mon père m'évoquait souvent que les maux devaient être libérés d'une manière ou d'une autre.

Cette honte d'avoir été découverte ne me quittait pas, ayant trop peur de ce qui serait dit. Cependant j'étais touchée du fait d'être défendue par mon professeur. De ce que j'avais observé, l'être humain était souvent fait l'objet de manipulations et de dupes, un peu comme le Game of Thrones qu'ils adoraient regarder, mais il n'en était rien. J'étais vraiment émue de voir que les valeurs de la nature dans sa plus grande largesse étaient respectées que je regardais le professeur émue. Ce qui était de l'autre élève, j'avais envie au départ de lui dire ma manière de penser, mais de loin, je me sentais bien plus sereine à présent. Un être comme cet élève ne méritait pas autant d'attention et de perte de temps. Je devais montrer toute ma reconnaissance à ce professeur. Je me sentais finalement chanceuse d'être tombée sur lui.

« Je vous remercie vraiment monsieur. J'y tiens oui, c'est comme un lien vers ma famille dont je n'ai jamais su ce qui leur est arrivé. »  J'étais bouleversée et me sentant coupable également du fait de n'avoir jamais enquêté sur ce qui s'était passé pour eux. Mon frère aurait pu leur être fatal ou non, mais au lieu de ça, j'avais échappé à mon bourreau encore et encore. Je tremblais d'une émotion palpable.

Je pris ensuite le poème transmis par mon professeur que je gardais soigneusement près de moi comme le plus beau de tous les trésors. Je souriais timidement, heureuse enfin de retrouver ce poème près de moi. L'élève qui m'avait mené la vie dure, lui, n'en menait pas large. Je vis bien qu'il allait parler ou plutôt la ramener, mais il ne disait rien. Cependant, je ne m'attendais pas à une telle proposition que j'en étais bouche bée. J'étais totalement émue. Je pensais que mes écrits ne devaient pas être montrés, mais je n'en étais plus aussi sûr.

« Vraiment ? Merci infiniment de votre proposition. Je n'osais pas en parler, les montrer. Je versais une larme vraiment bouleversée et touchée. J'effleurais doucement ma joue pour essuyer la larme qui y coulait. C'est la première fois que l'on me complimente sur ce que je fais, et cela compte énormément pour moi. Je l'observais encore plus émue. Je veux bien en lire oui à chacun de vos cours, je serais honorée. Je souriais vraiment heureuse, et osant le montrer. J'adorais la tête de l'élève en face qui n'y revenait même pas. Vous avez entièrement raison et oui, je devrais me lancer. » Je ne me rendais pas compte, mais oui, j'étais en train réellement de mettre un talent que j'avais au grand jour. J'avais l'impression de me retrouver comme à la Tour Blanche où j'exprimais ma passion de l'écrit, des paroles.

Je l'écoutais alors qu'il s'adressait à nous tous et j'admirais la sagesse dont il faisait preuve. Je comprenais d'autant plus que les valeurs n'étaient pas mortes. Je pleurais légèrement rien qu'en entendant la manière dont j'étais défendue, et je me disais qu'il était temps enfin de prendre les choses en main. Je les regardais tous plus ému, et en particulier l'élève qui m'avait énervé pour apaiser les choses, même si de mon fort intérieur, il aurait mérité pire. Seulement, je comprenais ce qu'était la sagesse et que l'on pouvait avancer à plusieurs. Qui sait, les personnes pouvaient évoluer avec moi.

« C'est vrai, j'ai laissé à cause du Malivore une vie en étant une princesse héritière du royaume des Elfes. Mais une guerre a ravagé mon clan, une guerre à l'intérieur de ma propre famille qui nous a contraints à un exil, et puis le Malivore s'en est mêlé. J'étais vraiment émue et complètement prise par l'émotion. Je respirais un grand coup cachant mon visage un instant. Ma famille est restée dans cette ambiance alors que j'étais prisonnière pendant si longtemps de cette chose visqueuse. Aujourd'hui, je suis seule, me demandant si mon royaume existe et ce qu'est devenu ma famille. Seulement, la personne qui m'a déclarée la guerre, mon demi-frère lui est à ma poursuite. Je continuais à les regarder émue. Je sais que c'est compliqué de voir en moi quelqu'un comme votre égal. Cependant, je pardonne ceux qui ont pensé me vouloir du mal. Mon souhait est d'avancer avec vous tous. Je les regardais avec compréhension, bienveillance et surtout émotion. A d'autres, j'aurais pu être plus méchante, mais j'étais prête à faire de grands pas avec eux. J'étais bien plus qu'en apparence une princesse pourrie gâtée. Cet élève si vindicatif, je le regardais avec insistance donnant ma main en guise de paix. Je donne cette main en gage de paix. » Je prenais de gros risques en faisant cela, mais j'étais prête à faire les efforts. En réalité, j'aurais pu faire bien pire, mais je restais sage et surtout raisonnable.

Il n'y avait pas de bruit, personne qui essayait de montrer une méchanceté gratuite. Ils se taisaient, se regardant dans le blanc des yeux, car ils ne se retrouvaient pas à faire un choix aussi crucial dans leur vie, à être face à des valeurs, de véritables. Certains commençaient à bouger, c'était déjà une bonne chose, mais j'attendais avec impatience la réaction du principal responsable.